Méthode des températures

La méthode des températures, aussi appelée méthode de la courbe thermique est une méthode d'observation de la fertilité pour détecter l'ovulation et donc la période de fertilité féminine, en vue d'une planification familiale naturelle. Ainsi il est possible de favoriser une grossesse, ou au contraire l'absence de grossesse ; cette méthode constitue à ce titre un moyen de contraception[1].

Graphiques montrant le lien entre température basale et fertilité

Procédure

L’utilisation de cette méthode demande d’observer et de noter quotidiennement, sur un graphique, les signes de fertilité féminins : la température matinale, les caractéristiques de la glaire cervicale et celles du col de l’utérus. La combinaison d'au moins deux de ces observations permet alors d'identifier trois phases du cycle : infertilité relative, fertilité probable et infertilité certaine.

Le couple choisit alors d’avoir ou non des rapports sexuels pendant la période fertile, selon son désir d’éviter ou de favoriser une grossesse.

Points d'observation

Température

Cette méthode est fondée sur le fait que la progestérone augmente de quelques dixièmes de degrés la température corporelle. Comme cette hormone n'est sécrétée qu'à partir de la formation du corps jaune, cette augmentation de température indique l'ovulation. Comme la survie de l'ovule n'excède pas quelques heures, la fécondation est impossible en phase post-ovulatoire.

Pour repérer la phase post-ovulatoire la femme doit prendre sa température tous les matins à partir du sixième jour du cycle toujours à la même heure (avant de se lever du lit) après avoir dormi au moins trois heures. Les résultats de la prise de température doivent être marqués sur un tableau en donnant ainsi une courbe de température. La moyenne des températures basses donne le plateau bas. On constate que la température est montée si elle a augmenté au moins de trois dixièmes de degrés de la température du plateau bas. La période non féconde commence le troisième jour de la température haute.

Glaire cervicale et col de l'utérus

Cette méthode d'observation de la fertilité peut être couplée avec la détection d'autres signes de fertilité féminine, comme les caractéristiques de la glaire cervicale La combinaison de ces observations permet alors d'identifier trois phases du cycle : infertilité relative, fertilité probable et infertilité certaine.. On parle alors de méthode symptothermique.

Utilisations

L'utilisation de la méthode et l'interprétation des graphiques permettent également une meilleure connaissance du cycle féminin et aussi de :

  • déterminer la période d'ovulation- Détecter les causes possibles d’infertilité ;
  • identifier les périodes d’infertilité naturelle ;
  • prédire les menstruations ;
  • découvrir les irrégularités du cycle ;
  • reconnaître le retour des cycles ovulatoires après l’utilisation de contraceptifs hormonaux, après l’accouchement et pendant l’allaitement ;
  • confirmer une grossesse à ses débuts ;
  • détecter les premiers symptômes de la préménopause ;
  • suivre l'évolution des cycles tout au long de la préménopause, même lorsqu'ils deviennent très longs.

Efficacité

La méthode des températures possède un indice de Pearl de 3 %[2]. Cette étude de la HAS ne faisant pas de distinction entre différentes méthodes (dont certaines très peu fiables comme ogino) pour l'emploi typique, il n'est pas possible de connaître l'emploi typique de la méthode des températures[2].

Une étude a montré que l'efficacité de la méthode symptothermique est comparable à celle des méthodes contraceptives modernes telles que les contraceptifs hormonaux[3]. L'indice de Pearl de cette méthode est de 0,43 et son usage typique (erreur dans l'application des règles, rapport sexuel non protégé pendant la phase fertile) est de 1,8[4]. Par comparaison, l'indice de Pearl de la pilule est de 0.3 et son usage typique de 2.4%[5]

Notes et références

  1. Haute autorité de santé, Fiches mémo : Contraception chez l'homme et chez la femme, Document de travail, 2013 (site de la HAS).
  2. https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-05/contraception_freins_reco2clics-5.pdf
  3. P. Frank-Herrmann, J. Heil, C. Gnoth, E. Toledo, S. Baur, C. Pyper, E. jenetzky, T. Strowitski et G. Freundl, The effectiveness of a fertility awareness based method to avoid pregnancy in relation to a couple's sexual behaviour during the fertile time: a prospective longitudinal study. Human reproduction, 22, 5: 1310-1319, 2007
  4. (en) P. Frank-Herrmann J. Heil C. Gnoth E. Toledo S. Baur C. Pyper E. Jenetzky T. Strowitzki G. Freundl, « The effectiveness of a fertility awareness based method to avoid pregnancy in relation to a couple's sexual behaviour during the fertile time: a prospective longitudinal study », Human Reproduction, Volume 22, Issue 5, 1 May 2007, , Pages 1310–1319 (lire en ligne)
  5. Efficacité contraceptive et taux d’abandons de la méthode après 1 an aux États-Unis et en France [archive], HAS 2013, p.  27, tableau 1

Voir aussi

Article connexe

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