Louis-Martin Berthault

Louis Martin Berthault (dit Louis) est un architecte, décorateur, paysagiste et graveur français né à Paris le [1] et mort à Tours le [2].

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Biographie

Louis Berthault était issu d'une riche famille d'entrepreneurs parisiens originaires de Saint-Maur-des-Fossés. Des notices biographiques contradictoires le donnent tantôt pour autodidacte et tantôt pour élève de Charles Percier.

Il perdit tôt son père et ses débuts furent encouragés par ses deux oncles : Jacques-Antoine Berthault (†1820), maître-maçon et important entrepreneur parisien, et Pierre-Gabriel Berthault (1737-1831), graveur réputé.

Dans une notice sur sa carrière rédigée en 1816[3], Berthault indique qu'après sa démobilisation en 1795, il devint inspecteur-surveillant à la manufacture Bourvallet d'Amiens, transformée en atelier d'armement sous la Révolution française.

C'est à Amiens qu'il réalisa son premier jardin pour le négociant Augustin Debray, futur maire de la ville sous l'Empire.

En 1798, le banquier Récamier et son épouse Juliette, amis de la famille Berthault[4], le chargèrent des travaux de décoration intérieure de l'ancien hôtel Necker, rue du Mont-Blanc à Paris, dont ils venaient de faire l'acquisition. Le succès considérable de ces aménagements est rapporté par plusieurs contemporains comme l'Allemand Reichardt, qui séjourna à Paris entre 1802 et 1803, ou la duchesse d'Abrantès.

Grâce à l'appui des Récamier et de son oncle Jacques-Antoine Berthault devint alors un architecte à la mode. Botot, secrétaire de Barras, lui confia l'aménagement de son jardin sur la colline de Chaillot.

Il travailla pour des financiers, munitionnaires et spéculateurs enrichis sous le Directoire : pour Ouvrard au château du Raincy ; pour Carvillon des Tillières au château de Pontchartrain (vers 1801) ; pour Sanguin de Livry au château de Stains ; pour le chimiste et munitionnaire Seguin au château de Jouy-en-Josas ; pour Perrin à Épinay-sur-Seine. Avec l'avènement de l'Empire en 1804, il bénéficia également de la clientèle d'aristocrates reprenant possession de leurs domaines à leur retour d'émigration, à l'image du comte Molé au château de Champlâtreux et de son beau-frère Christian de Lamoignon au château de Méry-sur-Oise, dont il fut chargé de transformer les jardins « à l'anglaise ».

Il bénéficia de la protection de l'impératrice Joséphine devenant architecte de la Malmaison en . Il sut conserver la confiance de l'Impératrice jusqu'à la mort de celle-ci en 1814. À La Malmaison il compléta les décors, construisit une nouvelle galerie pour abriter l'importante collection de tableaux et d'objets d'art, remania le parc en traçant une rivière et construisant le Temple de l'Amour.

Les commandes ne tardèrent pas à affluer de l'entourage de l'Impératrice ; Berthault fut appelé par la reine Hortense au château de Saint-Leu, par le général Bertrand[5] à La Jonchère à Bougival, par la comtesse Duchâtel à Sceaux, par Charles François Gazzani[6], trésorier-payeur général du département de l'Eure à Condé-sur-Iton, par le général-prince Aldobrandini à Beauregard ou encore par le comte Gabriel d'Arjuzon à Louye.

En 1806, l'Impératrice l'imposa comme architecte du palais impérial de Compiègne, où il réalisa les décors et aménagea les jardins. Sa renommée devint rapidement internationale et ne pâtit pas de la chute du Premier Empire; la duchesse de Courlande lui commande un "boudoir turc".

Réalisations et principaux projets

Château de Jouy-en-Josas.

Se consacrant principalement à des projets d'intérieurs et de jardins, il fut également graveur à l'aquatinte.

Notes et références

  1. Source : Jean-Denys Devauges, « Louis-Martin Berthault, architecte, décorateur, paysagiste », p. 48
  2. Source : Jean-Denys Devauges, art. cit., p. 48
  3. Archives de l'agence d'architecture de Compiègne, CAA [Compiègne Archives Architecture], carton 1816, cité par Jean-Denys Devauges, art. cit., p. 48
  4. Ils étaient locataires de la maison, no 12 rue du Mail à Paris, construite en 1789 pour Jacques-Antoine Berthault par l'architecte Joseph-Jacques Ramée.
  5. dont la femme, Fanny Dillon, était la fille d'une petite-cousine de l'Impératrice
  6. dont la femme, Carlotta, est donnée parmi les maîtresses de Napoléon Ier. V. Liste des maîtresses des empereurs des Français.
  7. travaux également attribués à Louis-Sulpice Varé

Voir aussi

Sources

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