Histoire du GIGN

Le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) est une unité d'élite de la Gendarmerie nationale française, spécialisée dans la gestion de crises et les missions dangereuses demandant un savoir-faire particulier, notamment dans les trois domaines suivants :

Écusson du GIGN depuis 2007

L'unité dispense également de nombreuses formations dans ces domaines, en France et à l'étranger.

Créé au début des années 1970 comme une unité d'intervention, le GIGN, après avoir acquis un savoir-faire et une réputation incontestables dans son domaine, était devenu dans les années 1980 la composante « intervention » du Groupement de sécurité et d'intervention de la gendarmerie nationale (GSIGN), formation qui regroupait également d'autres unités de gendarmerie spécialisées dans la sécurité-protection, la collecte de renseignement et la formation.

Le 1er septembre 2007, une profonde réorganisation a eu lieu et un « nouveau » GIGN a remplacé le GSIGN[1]. Plus qu'un simple changement de nom, cette réorganisation a pour but de renforcer l'homogénéité de l'unité, d'optimiser l'utilisation de ses moyens, d'augmenter ses capacités de réaction en cas d'événements d'envergure (notamment prises d'otages de masse, « POM » en abrégé) et de créer des synergies plus fortes entre des personnels issus d'un tronc commun de recrutement et de formation.

De 2004 à 2021, l'action du GIGN en province et dans les territoires d'outre-mer est relayée et appuyée par des unités d'interventions régionales : les antennes du GIGN. Ces dernières ont pris cette appellation en 2016, après avoir été appelées Pelotons interrégionaux d'intervention de la Gendarmerie (PI2G) pour les unités créées en métropole à partir de 2004 et Groupes de pelotons d'intervention (GPI) en outre-mer [2]. Pendant cette période, les antennes dépendent administrativement de leurs régions zonales [N 1] respectives et ne passent sous le contrôle opérationnel du GIGN qu'en cas de crise.

1er août 2021, les antennes sont intégrées au GIGN au sein d'une nouvelle composante appelée la Force Antennes. Depuis cette date, l'unité est composée d'un échelon central (appelé « GIGN central » dans le reste de cet article) et des 14 antennes dont sept sont implantées en France métropolitaine à Toulouse, Orange, Dijon, Nantes, Reims, Tours et Caen et sept outre-mer en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Mayotte.[3].

Rappel historique

En réponse à la multiplication des prises d'otages au début des années 1970 (notamment à la centrale de Clairvaux (10) en 1971 et lors des Jeux olympiques de Munich en 1972), un premier GIGN est formé le 11 octobre 1973 au sein de l'escadron parachutiste de Mont-de-Marsan, tandis qu'une équipe commando régionale d'intervention (ECRI) est formée le 1er décembre de la même année au sein du groupe d'escadrons I/2 de gendarmerie mobile de Maisons-Alfort[4]. Le commandement de l'ECRI est confié au lieutenant Christian Prouteau[N 2] et l'unité devient opérationnelle le 1er mars 1974 (qui deviendra la date d'anniversaire du GIGN). Sa première opération a lieu dès le 10 mars 1974 pour neutraliser un forcené retranché dans un appartement avec une mère de famille et son fils à Ecquevilly[5] : cette opération est un échec car le commando doit attendre pendant 17 heures pour avoir l'autorisation d'intervenir par le préfet. Bilan : le forcené a tué la mère de famille et son enfant puis s'est tiré une balle dans la tête[6].

Le , le GIGN de Mont-de-Marsan devient le GIGN no 4 tandis que l'ECRI de Maisons-Alfort devient GIGN no 1. À cette époque, le GIGN no 1 opère sur le territoire des 1re, 2e, 3e et 6e régions militaires, tandis que le GIGN no 4 opère sur les 4e, 5e et 7e régions militaires. Unité parachutiste, implantée sur la façade atlantique le GIGN 4 est également plus orienté sur la problématique maritime et comporte un groupe de plongeurs, mais commandé à tour de rôle par les officiers de l'escadron, ses membres restent assujettis aux priorités de ce dernier et il est moins sollicité que l'unité de Maisons-Alfort[N 3].

En 1976, la Gendarmerie décide de regrouper les deux unités, principalement pour des raisons de coût et d'efficacité[7]. Le 31 mai 1976, les deux GIGN 1 et 4 sont dissous et rassemblés le 1er juin de la même année en une seule unité parachutiste basée à Maisons-Alfort, dénommée GIGN. Après son déménagement à SatoryVersailles)[N 4] en 1982, le GIGN est intégré en 1984 au sein d'une nouvelle formation appelée Groupement de sécurité et d'intervention de la Gendarmerie nationale (GSIGN). Il y est rejoint d'abord par l'escadron parachutiste de Mont-de-Marsan (EPGM ou escadron parachutiste de la gendarmerie mobile), qui devient à cette occasion Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN), puis en 1986, par le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR).

En 2007, le GSIGN est dissous et une nouvelle unité est créée à sa place sous le nom de GIGN, les anciens GIGN, EPIGN et GSPR fournissant les principales composantes de la nouvelle organisation. Il ne s'agit pas simplement d'un changement de nom mais de la création d'une nouvelle unité, renforcée au niveau de son commandement, avec un tronc commun de recrutement pour ses différentes composantes et avec de meilleures capacités de réactions en cas de prise d'otages de masse (POM).

Suite à cette réorganisation, l'organigramme du groupe est le suivant :

  • État-major opérationnel (EMOPS) ;
  • État-major d'administration et de soutien (EMAS) ;
  • Force Intervention (FI) (ancien GIGN) - composée de 81 hommes.
  • Force Observation Recherche (FOR) : anciennement groupe d'observation-recherche de l'Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN) - composée de 33 membres.
  • Force Sécurité Protection (FSP) qui reprend les fonctions de la section de sécurité et protection de l'EPIGN - composée de 34 membres.
  • Détachement GSPR qui est la composante Gendarmerie du Groupe de sécurité de la présidence de la République- composé de 29 membres.
  • Force Appui Opérationnel (FAO) comprenant des moyens techniques et diverses compétences nécessaires aux autres forces : moyens spéciaux, technique d'adaptation opérationnelle, appui cynophile, dépiégeage d'assaut, NRBC, effraction et ouverture fine (voir ci-dessous) - composée de 30 membres.
  • Force Formation (FF) , qui s'occupe aussi bien des formations internes au sein de la gendarmerie qu'externes dans d'autres pays, composée de 41 membres.

En 2015, le GIGN est engagé simultanément pour la première fois avec le RAID, unité d'élite de la Police nationale, lors de la double prise d'otages du 9 janvier faisant suite aux attentats de janvier 2015 en France.

En 2021, les antennes sont intégrées au groupe, la force Formation devient le Centre nationale de formation à l'intervention spécialisée et le force d'appui opérationnel devient la division technique [3] . L'organigramme du groupe devient :

  • État-major opérationnel (EMOPS) ;
  • État-major de soutien finances ;
  • Bureau ressources humaines ;
  • Force Intervention (FI).
  • Force Observation Recherche (FOR).
  • Force Sécurité et Protection (FSP).
  • Force Antennes
  • Division technique
  • Centre national de formation à l'intervention spécialisée, qui reprend et amplifie les missions de l'ancienne Force Formation (FF) et qui s'occupe aussi bien des formations internes au sein de la gendarmerie qu'externes dans d'autres pays.
  • Détachement gendarmerie du groupe de sécurité de la présidence de la République qui est la composante Gendarmerie du Groupe de sécurité de la présidence de la République[N 5].

L'effectif total est d'environ 1000 personnels dont 400 au GIGN « central » en 2021 [8].

Chronologie

Datée officiellement de 1974, la création du GIGN remonte en fait à 1973[4].

  • 1971 : Création de l'EPGM 9/11 à Mont-de-Marsan ;
  • 1973 : Création du GIGN à Mont-de-Marsan le et de l'ECRI à Maisons-Alfort le 1er décembre ;
  • 1974 : Le GIGN de Mont-de-Marsan devient GIGN 4 et l'ECRI de Maisons-Alfort devient le GIGN 1 le  ;
  • 1976 : Dissolution simultanée des GIGN 1 et 4 le et création du GIGN le 1er juin à Maisons-Alfort. L'effectif est de 32 hommes : un capitaine, un lieutenant adjoint et 5 équipes composées de 2 gradés et 4 gendarmes[9] ;
  • 1977 : L'effectif est porté à 42 hommes répartis en trois équipes d'intervention[9] ;
  • 1980 : L'effectif est de 46 hommes articulés en 4 équipes d'intervention[9] ;
  • 1982 : Transfert du GIGN à Satory ;
  • 1983 : Création du GSPR le et dissolution de l'EPGM 9/11 le  ;
  • 1984 : Création de l'EPIGN et du GSIGN (GIGN + EPIGN) le 1er janvier ;
  • 1985 : Création du groupe « instruction » ;
  • 1986 : Réorganisation du GSIGN le 1er janvier (GIGN + EPIGN + GSPR + groupe « instruction »). Le GIGN compte 4 officiers et 74 sous-officiers[9] ;
  • 1991 : Création du GOR à l'EPIGN ;
  • 2005 : L'effectif théorique du GIGN est de 11 officiers et 109 sous-officiers répartis en 4 sections opérationnelles - plus une section d'appui et une section de soutien[9] ;
  • 2006 : Création en février au sein du Commandement des opérations spéciales (COS) de l'Armée de terre d'un DETALAT GSIGN qui deviendra en juillet le Groupe interarmées d'hélicoptères ou GIH, unité interarmées dont la mission principale est l'appui au GIGN (et au RAID depuis 2008).
  • 2007 : Dissolution du GSIGN et création du nouveau GIGN.
  • 2021 : Intégration complète des 14 antennes au sein d'une nouvelle Force Antenne

Commandants de l'unité

Les missions les plus connues

Le GIGN a mené des centaines d'opérations depuis sa création, aussi bien la libération d'otages que l'interpellation de forcenés (« neutralisation » dans le jargon de l'unité). Les plus connues sont recensées ci-dessous :

  • intervention, en , du GIGN no 1 lors d'une mutinerie à la prison de Fleury-Mérogis. Leur intervention est déterminante pour résoudre la crise avec un minimum de violence ;
  • libération, le , en coopération avec la 13e demi-brigade de Légion étrangère, de 30 écoliers (enfants de militaires français) pris en otages dans un car de ramassage scolaire par des terroristes du FLCS (Front de libération de la côte somalienne) à Loyada dans la colonie française de Djibouti (à l'époque le Territoire français des Afars et des Issas). Dans cette opération, sept terroristes sont tués par un tir coordonné et simultané du GIGN mais deux enfants et une institutrice y trouvent la mort, cinq autres sont blessés et neuf soldats somaliens sont tués au cours de la confusion qui s'en est suivie : alors qu'un escadron se précipite vers le car pour extraire les enfants, les militaires somaliens, postés de part et d’autre du poste frontière, ouvrent le feu car croyant qu'il s'agit d'une agression terroriste[13],[14] ;
  • intervention, en septembre 1976, à la suite du détournement par cinq terroristes croates anti-titistes d'un Boeing 727 de la TWA assurant un vol New York-Chicago. Le GIGN parvient, par la négociation, à obtenir la libération des 49 otages et la reddition des terroristes ;
  • intervention, le , à Orly-Ouest, pour résoudre, en coopération avec la brigade anti-gang du commissaire Robert Broussard, le détournement d'une Caravelle assurant le vol Air Inter 429 (Paris-Lyon). Le forcené Jacques Robert détient en otage 94 personnes, dont le député Lucien Neuwirth et un ancien ministre, Philippe Malaud, depuis près de 7 heures, lorsqu'il fait usage d'une grenade, déclenchant l'assaut des forces de police et de gendarmerie. L'opération se solde par la mort d'un passager et la blessure de quatre autres, dont un grièvement. Jacques Robert se rend et est incarcéré[15] ;
  • préparation, en mai 1979, d'une tentative de libération des fonctionnaires de l'ambassade de France à San Salvador (Salvador). Les terroristes accepteront de se rendre avant l'intervention, mais seulement aux autorités françaises qui acceptent de les relâcher au Panama en échange ;
  • intervention, en 1979, de plusieurs hommes du GIGN lors de la prise de la Grande Mosquée de La Mecque, du 23 novembre au . Les gendarmes semblent avoir en fait mis au point le plan d'attaque final, mais le nombre d'otages (plusieurs milliers) et de terroristes (environ 130) fait que l'on dénombre un nombre important de victimes[16] ;
  • intervention, en février 1980, lors de la prise d'otages de l'hôtel Fesch par un commando corse mené par Marcel Lorenzoni. Les terroristes se rendent après avoir négocié avec le GIGN[17] ;
  • libération, en mai 1981, des otages d'un détournement d'avion au Touquet. Le pirate de l'air, qui voulait obliger le pape à révéler le troisième secret de Fátima, est maîtrisé à mains nues lors d'un assaut-surprise ;
  • arrestation, en avril 1982, d'un forcené à Chelles. Celui-ci, surarmé, tirera plus de 2 000 cartouches en une journée. Le commandant Prouteau comprend vite que ce forcené n'est pas un forcené ordinaire, puis en engageant des tentatives de négociations, comprend que son but est de défier le GIGN. Dès lors le commandant choisit de ne pas engager ses hommes dans des pièges probables. En soirée, profitant d'un relâchement du forcené et d'une diversion faite en faisant exploser la porte de l'appartement de l'homme, un gendarme maîtrise le forcené à mains nues ;
  • arrestation, en février 1988, de Philippe Bidart, chef du groupe terroriste basque Iparretarrak ;
  • libération, en mai 1988, des otages détenus dans la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie. L'opération est globalement réussie, malgré la mort de deux militaires de la DGSE et de 19 indépendantistes kanaks ;
  • entre 1992 et 1995, des membres du GIGN, parfois sous l'autorité du commandement des opérations spéciales (COS), participent à des opérations en Bosnie-Herzégovine, notamment l'arrestation de criminels de guerre ;
  • libération, le , des 164 passagers du vol AF 8969 pris en otages par quatre terroristes du GIA. Le GIGN donna l'assaut à l'appareil, posé à l'aéroport de Marignane près de Marseille, et parvint à tuer les quatre terroristes et à sauver tous les otages, sans pertes du côté des gendarmes mais avec onze blessés à des niveaux divers. L'assaut fut filmé par la télévision, et rendit célèbre le groupe dans le monde entier ;
  • participation, en , avec l'escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN), à la traque de Khaled Kelkal dans les forêts entourant Vaugneray près du col de Malval (Rhône). La plupart des hommes du GIGN seront rappelés pour participer à l'opération Azalée aux Comores avant la fin de la traque et c'est l'EPIGN qui met un terme à celle-ci en abattant Khaled Kelkal ;
  • participation, en septembre et octobre 1995, à l'opération Azalée (la libération des Comores) et notamment l'arrestation du mercenaire Bob Denard, sous l'autorité du COS ;
  • lors d'une intervention, le , contre un forcené à Valaurie dans la Drôme, un membre du GIGN, Jean-Louis Prianon, est tué. C'est la première fois qu'un membre du GIGN est tué en opération[18] ;
Intervention avec la collaboration du Commando Hubert sur le navire Pascal Paoli de la SNCM en 2005, détourné par des marins syndicalistes du STC.
  • arrestation, le , d'un forcené retranché chez lui à Gensac-sur-Garonne. Le GIGN essuie des tirs pendant la mise en place du dispositif (20 hommes) qui blessent un membre de l'équipe. Au moment de l'assaut, vers 22 h, le forcené ouvre le feu sur le trinôme de tête : il tue le maréchal des logis-chef Frédéric Mortier (35 ans, promu major à titre posthume) et blesse un autre de ses camarades. Il s'agit du deuxième membre du GIGN tué en opération ;
  • opération Thalathine, le  : déclenchement du plan Piratmer. Intervention lors de la prise d'otage sur le Ponant, navire de luxe, au large de la Somalie. Une partie du GIGN aide à la négociation depuis Marseille, siège de la CMA-CGM, propriétaire du voilier, tandis qu'un commando est projeté sur le navire Var, ainsi que le colonel Denis Favier. Les trente otages sont libérés et une partie des pirates sont appréhendés par l'Armée française ;
  • mission, entre le et le , avec les forces françaises en Afghanistan pour arrêter un chef taliban en Kâpîssâ[19] ;
  • parachutage en mer, le , des hommes de la force sécurité protection (FSP) du GIGN pour assurer la protection de l'ambassadeur français en Libye.
  • traque des frères Saïd et Chérif Kouachi : Le , le GIGN participe à la traque des frères Kouachi, recherchés comme principaux suspects dans l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo le . Le lendemain de la fusillade, une vaste opération de recherche est lancée par la Gendarmerie et la Police - et notamment avec la FIPN (Force d'Intervention de la Police Nationale) à la suite du signalement d'un pompiste qui aurait été braqué par les deux terroristes. Le , les auteurs présumés du méfait sont de nouveau repérés à la suite d'un vol de voiture et se retranchent ensuite dans une imprimerie, située dans une zone industrielle de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. Un peu avant 17 heures, les gendarmes du GIGN donnent l'assaut qui se solde par la mort des deux terroristes (et un blessé dans les rangs du GIGN). On saura[20] par la suite qu'un employé de l'imprimerie caché dans un carton signalait les faits et gestes des hommes armés aux forces de l'ordre et que les terroristes ignoraient tout de sa présence. Une action simultanée du RAID et de la BRI met fin à une autre prise d'otages à Paris, marquant la première intervention coordonnée des unités d'intervention de la Police et de la Gendarmerie.

Autres interventions

À cela s'ajoutent de nombreuses interpellations de terroristes (basques, notamment du groupe Iparretarrak, corses…) de criminels dangereux, de transferts sensibles de personnes, d'interventions lors de révoltes en milieu pénitentiaire, d'interventions lors d'opérations militaires à l'étranger ainsi probablement que de nombreuses missions encore classifiées.

Bilans après 20, 30 et 40 années d'activité

En 1994, peu après la prise d'otages du Vol 8969 Air France le GIGN fête ses vingt ans. Il avait alors mené plus de 650 missions, libéré plus de 500 otages, tué une douzaine de terroristes et arrêté plusieurs centaines de criminels. Pendant cette période, 5 hommes du GIGN sont morts à l'entraînement et 19 ont été blessés en opération (dont 9 lors de l'assaut de Marignane). En 2004, le bilan à l'occasion des trente ans du groupe était de plus de 1 030 missions, de plus de 970 personnes arrêtées, et 534 otages libérés. De 1974 à 2012 le groupe a perdu neuf hommes, dont deux en mission et sept en entrainement[21].

En 2014, le GIGN fête ses 40 ans et a alors mené 1 600 opérations, interpellé 1 500 personnes, libéré 625 otages et maîtrisé 260 forcenés, 11 de ses membres sont morts en mission et en entrainement[22]

Notes et références

Notes

  1. Ce sont les sept régions de gendarmerie situés au siège de chacune des zones de défense et de sécurité. Le commandement de la gendarmerie outre-mer possède le même statut.
  2. Le général Héraut, commandant la gendarmerie de la région Ile-de-France, sélectionna Christian Prouteau sur la recommandation du capitaine Jean-Pierre Baux, qui avait travaillé avec ce dernier lorsque, officier à l'escadron 6/3 de Saint-Denis, le lieutenant s'occupait de la formation des équipes commando (précurseurs des pelotons d'intervention actuels. Au sein du groupe I/2, l'ECRI dépendait plus particulièrement pour son support de l'escadron 2/2, commandé par le capitaine Gervais. Sources : Christian Prouteau, Mémoires d'État et Roland Môntins, GIGN, 40 ans d'actions extraordinaires - voir section biographie ci-dessous
  3. Alors que la Police nationale retient, dès octobre 1972, le principe de créer des groupes d'intervention sur l'ensemble du territoire (les GIPN), la Gendarmerie envisage tout d'abord de créer une seule unité centrale prépositionnée en Ile-de-France et apte à être projetée en tout point du territoire puis elle envisage de créer un GIGN dans chaque région militaire en commençant par la 1re et la 4e (d'où les deux numérotations GIGN 1 et 4). Finalement, elle choisit en 1976 de regrouper ses unités d'intervention en région parisienne puis, à partir des années 2000, de les compléter par des unités régionales : les antennes GIGN (initialement dénommées Pelotons d'intervention interrégionaux de Gendarmerie ou PI2G) qui sont au nombre de six depuis 2016.
  4. dans la caserne Pasquier (du nom du 1er gendarme du Groupe mort à l'entraînement).
  5. Rattachement administratif. Le GSPR, composé essentiellement de gendarmes lors de sa création, est devenue une unité mixte Police-Gendarmerie en 1996, puis une unité entièrement composée de policiers en 2007. Depuis 2012, le GSPR est de nouveau une unité mixte.

Références

  1. Organisation après la réforme, sur le site de la Gendarmerie nationale : https://www.defense.gouv.fr/gendarmerie
  2. Présentation du schéma national d'intervention des forces de sécurité sur le site du Ministère de l'Intérieur http://www.interieur.gouv.fr/Actualites/L-actu-du-Ministere/Schema-national-d-intervention-des-forces-de-securite
  3. Arrêté du 26 juillet 2021 relatif aux attributions et à l'organisation du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale NOR : INTJ2120405A https://media.interieur.gouv.fr/bomi/BOMI2021-8-2/textes/I40_20210726_INTJ2120405A.pdf
  4. Collectif, Histoire de la gendarmerie mobile d'Île-de-France, 3 volumes, Éditions SPE-Barthelemy, Paris, 2007, (ISBN 2-912838-31-2). Tome II p. 314-315 tableau récapitulatif avec dates officielles de création des unités.
  5. Ce forcené s'est enfermé chez lui, au quatrième et dernier étage d'un immeuble, après avoir tué deux personnes le matin.
  6. François Dieu, La Gendarmerie, secrets d'un corps, Éditions Complexe, , p. 115
  7. Collectif, Histoire de la gendarmerie mobile d'Ile-de-France.
  8. L'Essor de la Gendarmerie nationale : Nouvelle organisation pour le GIGN avec le rattachement intégral des antennes https://lessor.org/vie-des-personnels/nouvelle-organisation-pour-le-gign-avec-le-rattachement-des-antennes-gign
  9. Encyclopédie de la Gendarmerie Nationale, tome III, Éditions SPE Barthelemy Paris 2006.
  10. « Le général Thierry Orosco prend la tête du GIGN », L'Express, 30 mars 2011.
  11. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=287069C58D39A0AEA6A9AEE966E3AC8D.tplgfr21s_3?cidTexte=JORFTEXT000037257874&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037257534
  12. Journal Officiel de la République française (JORF). Décret du 31 juillet 2020 portant affectations d'officiers généraux https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000042197458
  13. Prise d’otages à Loyada, dossier du GIGN
  14. Roger Joint Daguenet, Histoire de la Mer Rouge. De Lesseps à nos jours, Éditions L'Harmattan, , p. 438
  15. Le Monde, 2-3 octobre 1977
  16. http://www.lesfaitsdivers.com/affaire/terrorisme-grande-mosquee-mecque-otage/636/
  17. MARCEL LORENZONI MILITANTU SINCERU
  18. « Des interventions des forces de l'ordre qui se terminent dans le sang », sur ladepeche.fr,
  19. Jean-Marc Tanguy, « "A fucking good job" », sur Le Mamouth, (consulté le )
  20. Journaux d'information télévisée et radio du 9 janvier 2015.
  21. Le GIGN rend hommage au Major MORTIER
  22. http://www.gign.org/groupe-intervention/?page_id=64

Annexes

Bibliographie

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  • Jean-Claude Bourret, GIGN, "mission impossible" : Les exploits de gendarmes anti-terroristes, Paris, France-Empire,
  • Bernard Daumur, GIGN... Détenir le pouvoir de Dieu..., mémoire, Institut d'Études Politiques (IEP) de Toulouse, 1982
  • Gilbert Deflez, GIGN : vocation, anti-terroristes, Paris, Publi-team,
  • Paul Barril, Missions très spéciales, Paris, Presses de la Cité,
  • Yvon Gagueche, GIGN : 10 ans d'action, Paris, éditions des Acacias,
  • Franck Abadie, Le Rôle du Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale, mémoire, Institut d'études politiques (IEP) d'Aix-en-Provence, 1987.
  • Philippe Legorjus (avec la collaboration de Jean-Michel Caradec'h), La morale et l'action, Paris, Fixot, , 293 p. (ISBN 2-87645-077-1)
  • Gilbert Picard, Gendarmerie : unités spécialisées, Hermé,
  • Yvon Gagueche, GIGN, GSPR, EPIGN : gendarmes de l'extrême, Paris, Vanneau,
  • Jean-Claude Bourret, GIGN, vingt ans d'actions - 1974-1994 : les nouveaux défis, Paris, éditions Michel Lafon, , 299 p. (ISBN 2-84098-068-1)
  • Eric Micheletti, Le GIGN en action, Paris, Histoire et Collections, , 151 p. (ISBN 2-908182-47-5)
  • Christian Prouteau, Mémoires d'État, Paris, Michel Lafon, , 342 p. (ISBN 2-84098-360-5)
  • Michel Bernard, GIGN, le temps d'un secret, Paris, éditions Bibliophane - Daniel Radford, coll. « Les hommes de notre temps », (réimpr. 2007), 358 p. (ISBN 2-86970-073-3) (nouvelle édition aux éditions Nimrod, 2010)
  • Éric Micheletti, GIGN, vol. 1 : le GIGN aujourd'hui, Paris, Histoire et Collections, (réimpr. 2005), 175 p. (ISBN 2-913903-94-0, présentation en ligne)
  • Bernard Meunier, Négociation de crise : de la prise d'otages à la scène de ménage..., Les Echelles, Mission Spéciale Productions, coll. « Techniques et spécialistes », , 119 p. (ISBN 2-916357-03-3 et 978-2916357034)
  • Louis-Frédéric Dunal (photographies), Frédéric Gallois (préface et présentation de l'unité), Au cœur de l'action : GIGN, Boulogne-Billancourt, ETAI, , 159 p. (ISBN 2-7268-9457-7)
  • Jean-Pierre Veyrat, A la croisée de la logique de l'Honneur et de la logique du Contrat, Revue de la Gendarmerie Nationale, 1er trimestre 2007
  • Roland Môntins, L'assaut - GIGN : Marignane - 26 décembre 1994 - 17H12, Paris, les éditions des Riaux, , 277 p. (ISBN 978-2-84901-063-1 et 2-84901-063-4, présentation en ligne) (nouvelle édition Oh éditions, 2010)
  • Collectif, Histoire de la Gendarmerie mobile d'Ile-de-France, 3 volumes, Éditions SPE-Barthelemy, Paris, 2007, (ISBN 2-912838-31-2) - tome II
  • Jean-Pierre Veyrat, La négociation de crise criminelle, Revue de la Gendarmerie Nationale, 3e trimestre 2008
  • Jean-Luc Calyel, GIGN, les secrets d'une unité d'élite, Paris, le Cherche-midi,
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  • Daniel Cerdan, Dans les coulisses du GIGN : témoignage, Paris, Calmann-Lévy, , 170 p. (ISBN 978-2-7021-4105-2)
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  • Stephane Deplus et Jean-Marie Grivel, Par-delà les armures, Un visage du GIGN, Le Fantascope, (ISBN 978-2-35724-023-0 et 2-35724-023-7)
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  • Roland Môntins, GIGN, 40 ans d'actions extraordinaires, préface de Christian Prouteau, Pygmalion, 2013
  • Christian Prouteau, Jean-Luc Riva, GIGN : nous étions les premiers. La véritable histoire du GIGN racontée par ses premiers membres, Nimrod, (lire en ligne)
  • Bruno Philippe, GIGN : confessions d'un OPS, Nimrod, 2019

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