Lilli Palmer

Lilli Palmer, née Lilli Marie Peiser le à Posen, aujourd'hui Poznań en Pologne, et morte le à Los Angeles, est une actrice allemande, qui fut également artiste peintre et écrivain.

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Lilli Palmer
Lilli Palmer avec Rex Harrison photographiés par Toni Frissell en 1950.
Nom de naissance Lilli Marie Peiser
Naissance
Posen, aujourd'hui Poznań en Pologne
Nationalité Allemande
Décès
Los Angeles, États-Unis
Profession Actrice, artiste peintre, écrivain

Biographie

Plaque commémorative en hommage à Lilli Palmer devant la maison à Berlin-Westend où elle a habité entre 1917 et 1932.

Son père, Alfred Peiser, est médecin-chef à l'hôpital juif de Berlin et sa mère, Rose Lissmann, a été actrice de théâtre avant ses fiançailles. Lilli a une sœur aînée, l'actrice et chanteuse Irene Prador, et une sœur cadette, Hilde. Quand Lilli Palmer a quatre ans, sa famille s'installe dans la Hölderlinstraße 11 à Berlin-Westend, où une plaque commémorative orne aujourd'hui leur maison, ils y restent jusqu'en 1932.

En 1943, elle épouse l'acteur de théâtre Rex Harrison, dont elle a un fils en 1944, Rex Carey Alfred Harrison, qui enseignera plus tard à l'Université de Brooklyn. En Amérique, la liaison de Rex Harrison avec Carole Landis, suivi du suicide de la jeune actrice en 1948, provoque un scandale qui met fin provisoirement à la carrière hollywoodienne de Lilli. En 1956, Lilli Palmer et Rex Harrison divorcent. Lilli se remarie le avec l'écrivain et acteur argentin Carlos Thompson.

À un âge avancé, Lilli Palmer était réputée être encore extraordinairement belle.

En 1974, elle fait paraître ses mémoires, Dicke Lilli - gutes Kind (Un Bon petit soldat, Paris, 1979), un best-seller mondial. Elle publie ensuite Der roter Rabe en 1979 (Le Corbeau rouge, Paris, 1980), où elle raconte la relation entre elle-même, son compagnon et sa meilleure amie, puis Umarmen hat seine Zeit en 1981 (Les Rivages insolites, Paris 1982), Nachtmusik en 1984, Um eine Nasenlänge en 1984 (Dans l'ombre du bonheur, Paris, 1985), Eine Frau bleibt eine Frau en 1985 et Wenn der Nachtvogel schreit, qui paraitra après sa mort en 1988. Outre son activité d'écrivain, Lilli Palmer a été aussi une artiste-peintre.

Elle succombe à un cancer, à l'âge de 71 ans, à Los Angeles, elle est inhumée dans l'intimité. Son époux refuse d'accéder au désir de son fils et de ses belles-filles, qui souhaitent faire transférer sa dépouille en Suisse. Le bruit courut que Lilli Palmer s'était suicidée, et la presse à scandale se répandit en indiscrétions sur sa vie et sur celle du grand amour de sa vie, Carlos Thompson, qui se suicida quatre ans plus tard à Buenos Aires.

Carrière

Son père, qui voulait que Lilli devienne médecin, lui fit passer l'Abitur à la Waldschule de Charlottenbourg, mais elle voulait à tout prix devenir actrice. Elle alla donc le matin au lycée et suivit l'après-midi des cours de théâtre auprès de Ilka Grüning et de Lucie Höflich. En 1932, elle débuta au Hessisches Landestheater de Darmstadt. En 1934, n'ayant plus le droit de travailler en Allemagne à cause de ses origines juives, elle se produisit avec sa sœur Irene sous le nom de « Sœurs Viennoises » dans diverses boîtes de nuit. Plus tard, elles s'installèrent à Londres, où Lilli joua le rôle féminin principal dans Crime Unlimited et obtint ainsi son premier contrat avec une maison de production britannique. En 1936, elle joua un rôle secondaire dans Quatre de l'espionnage d'Alfred Hitchcock. Dès ses débuts elle est confrontée à des pointures comme John Mills et John Gielgud, Michael Redgrave ou Joan Greenwood, parfois sous la direction de Carol Reed ou dans une adaptation d'Edgar Wallace. Elle devient une vedette notamment grâce à Monsieur sans-gêne face à Rex Harrison et dans Amour tragique, une adaptation de Stefan Zweig.

Ayant décroché un contrat pour Hollywood, elle émigra aux États-Unis et y joua entre autres aux côtés de Gary Cooper dans Cape et Poignard en 1946 et de John Garfield dans Sang et Or en 1947. Après le suicide de Carole Landis, le couple Harrison s'installa à New York, où il connut le succès à Broadway, entre autres en jouant dans Bell, Book and Candle (Adorable Voisine), Mon nom est Aquilon, César et Cléopâtre. Ils se retrouvèrent ensuite à Hollywood pour le film The Four Posters (qui valut à Palmer la coupe Volpi de la meilleure actrice à Venise), mais ils ne formaient plus qu'un couple de façade.

En 1954, Lilli Palmer revint en Allemagne, où elle devint une star du cinéma d'après-guerre. Elle joua entre autres aux côtés de Curd Jürgens (Le Congrès s'amuse) et de Romy Schneider (Jeunes Filles en uniforme) et, en 1956, dans le rôle-titre d'Anastasia, la dernière fille du tsar, performance éclipsée par celle d'Ingrid Bergman la même année. L'actrice s'illustra aussi en France (Les Amants de Montparnasse de Jacques Becker avec Gérard Philipe, Le Rendez-vous de minuit de Roger Leenhardt et Le Grain de sable de Pierre Kast), en Grande-Bretagne et aux États-Unis, et tourna notamment avec Clark Gable, James Mason, Jean Gabin, Fred Astaire, William Holden, Robert Taylor et Fernandel. Interprète de Bernard Shaw, Frederick Lonsdale, Somerset Maugham (Adorable Julia d'Alfred Weidenmann au côté de Charles Boyer et Jean Sorel), Julien Green, August Strindberg, Edgar Poe sur grand écran, d'Anne Boleyn (face à Harrison en Henri VIII) et de La Mégère apprivoisée (1956) face à Maurice Evans à la télévision, elle fut récompensée par de nombreux prix, notamment le Filmband in Gold et le Deutscher Filmpreis de la meilleure actrice en 1956 et 1957.

En 1968 elle paraît dans le film d'espionnage Les Filles du code secret avec Dirk Bogarde et dans Le Roi Œdipe en Jocaste face à Christopher Plummer. Puis elle passe de Roger Corman à Jean Delannoy. En 1972, elle travaille sur un film inachevé d'Orson Welles. En 1975 elle tient la vedette titre de Lotte in Weimar d'après Thomas Mann et participe à la distribution de Ces garçons qui venaient du Brésil qui comprend Laurence Olivier et Gregory Peck. En 1985 elle figure encore dans le thriller Le Pacte Holcroft signé par John Frankenheimer. L'année suivante, celle de sa mort, elle tient sa partie dans la superproduction historique américaine pour la télévision Pierre le Grand.

En Allemagne, elle participa également à des téléfilms et à des séries télévisées tels que Der Kommissar, Inspecteur Derrick et Eine Frau bleibt eine Frau, dont elle écrivit plusieurs scénarios sous le nom de son défunt grand-père.

Filmographie

Cinéma

Télévision

  • 1938 : Moving Furniture
  • 1938 : S-s-s-h! The Wife! : The Wife
  • 1938 : Bath H&C
  • 1939 : Little Ladyship : Eve
  • 1939 : Take Two Eggs
  • 1939 : One Night, One Day... : Lilli
  • 1949 : Suspense : Julia
  • 1949 : The Ford Theater Hour
  • 1950 : The Philco-Goodyear Television Playhouse : Molly Collicutt
  • 1952 : Lux Video Theatre
  • 1952 : Omnibus : Anne Boleyn
  • 1953 : The Lilli Palmer Show : Host (1951)
  • 1953 : The United States Steel Hour : Mrs. Chrystal Weatherby
  • 1954 : Four Star Playhouse : Stacey Lawrence
  • 1956 : The Taming of the Shrew  : Katherina
  • 1956 : Lilli Palmer Theatre  : Host (1956)
  • 1967 : The Diary of Anne Frank  : Edith Frank
  • 1970 : L'Obsession infernale (Hauser's Memory)  : Anna Hauser
  • 1971 : Der Kommissar : Hilde Larasser
  • 1972 : Das Abenteuer eine Frau zu sein
  • 1973 : Eine Frau bleibt eine Frau
  • 1974 : Treffpunkt Herz : Guest
  • 1974 : Inspecteur Derrick (saison 1, épisode 2 Johanna) : Martha Balke/Johanna Jensen
  • 1980 : Weekend  : Schauspielerin Judith Bliss
  • 1980 : Kaninchen im Hut und andere Geschichten mit Martin Held
  • 1981 : Kinder  : Mother
  • 1983 : Imaginary Friends  : Ellen Pitblado
  • 1984 : La croisière s'amuse (The Love Boat) : Lilly Marlowe
  • 1986 : Pierre le Grand ("Peter the Great")  : Natalya

Notes et références

    Annexes

    Bibliographie

    • Lilli Palmer, Change Lobsters and Dance: An Autobiography, New York: Macmillan, 1975 (ISBN 0025946102)
    • Lilli Palmer, Un bon petit soldat, Éditions Robert Laffont, Paris, 1979, 320p.
    • Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma. Les acteurs, Éditions Robert Laffont (collection « Bouquins »), Paris, , p. 886-887, (ISBN 978-2-221-10895-6)

    Liens externes

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