Letizia Battaglia

Letizia Battaglia, née le à Palerme, est une photographe et photojournaliste italienne connue, en particulier, pour son travail sur la Cosa nostra au cours des années de plomb qui a été récompensé par différents prix.

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Agée d'une trentaine d'années, elle décide de quitter un mari étouffant. Devant assumer financièrement sa famille, Letizia Battaglia commence ainsi le journalisme à Milan. Elle fait carrière pendant une vingtaine d'années à L'Ora où elle est directrice du service photo. Elle capture de nombreuses scènes de crime, documente la corruption avec des rencontres entre membres de la pègre et hommes politiques italiens ou encore des arrestations célèbres qui font entrer ses clichés dans l'histoire sicilienne. Ses photographies, en noir et blanc, s'ancrent aussi dans le quotidien des habitants de l'île, des plus pauvres à ceux issus de la noblesse, marqué par la violence, avec une place spéciale accordée aux jeunes filles et aux femmes.

A partir des années , son combat contre la mafia prend une nouvelle direction lorsqu'elle s'engage en politique notamment aux côtés de Leoluca Orlando à la mairie de Palerme. L'assassinat de deux juges anti-mafia en marque une rupture puisqu'elle décide de mettre fin à son travail photographique sur la Cosa nostra. Elle développe alors des activités dans d'autres domaines artistiques (littérature, théâtre) tout en ré-explorant le passé à travers un projet mêlant archives personnelles et adjonction de nouveaux éléments avec pour thème le corps féminin.

Biographie

Enfance et mariage

Issue d'un milieu bourgeois[1] avec un père travaillant dans le domaine naval[2], Letizia Battaglia passe une partie de son enfance à Trieste pendant la guerre puis revient à Palerme[3],[4],[5]. Ce retour en Sicile en marque un tournant : après trois années faites de liberté à Trieste, elle est agressée dans sa ville natale à l'âge de dix ans[6] ce qui a pour conséquence que son père ne la laisse plus sortir hors de la maison[2]. Elle souhaite devenir écrivain mais elle n'est pas autorisée à poursuivre ses études[7]. Elle se marie à l'âge de seize ans pour échapper à l'emprise de ce père jaloux[8],[9],[10] et autoritaire[11] mais entre ainsi dans une relation tout aussi abusive[12]. Son mari, héritier d'une dynastie de torréfacteurs italiens[13], la contrôle de la même manière refusant, par exemple, qu'elle sorte seule arguant de sa sécurité[14],[n 1]. Après la naissance de ses trois filles[n 2], elle se retrouve cantonnée à un rôle traditionnel de femme au foyer de la classe moyenne car son époux ne la soutient pas dans ses ambitions littéraires[7] et va même jusqu'à la qualifier de « folle » lorsqu'elle émet le souhait de commencer une formation[16]. Elle traverse une dépression de laquelle elle sort après une psychanalyse de deux ans avec Francesco Corrao (it)[14].

Débuts dans le journalisme et la photographie à Milan

Un Pentax K1000 (en), appareil photo utilisé par Letizia Battaglia[7].

Après sa guérison, elle débute comme pigiste pour L'Ora à Palerme puis, en , âgée d'environ trente-cinq ans, elle divorce[7] et quitte la Sicile, avec ses enfants, pour aller vivre à Milan[1],[13]. Refusant toute pension de la part de son ex-conjoint et devant subvenir aux besoins de sa famille[17], elle commence en tant que journaliste[18]. Elle découvre finalement là-bas la photographie en autodidacte, plus par nécessité que par attrait particulier pour ce médium[11],[19]. Elle capture notamment les mouvements étudiants, photographie Pier Paolo Pasolini[20],[21] qui deviendra l'un de ses amis[22].

Retour à Palerme et carrière à L'Ora

Elle retourne au quotidien L'Ora en [23],[24] et y reste jusqu'en en tant que directrice de la photographie[1],[25]. Seule femme dans un milieu d'hommes et évoluant, plus largement, dans une ville où le patriarcat règne alors[26], Letizia Battaglia rapporte avoir subi du harcèlement de la part de ses « collègues »[n 3] à plusieurs reprises[5]. Les relations avec les forces de police sont aussi compliquées, par exemple pour accéder aux scènes de crime car elle n'est pas jugée « crédible »[27] au contraire des individus de sexe masculin qui y accèdent sans problème[28]. Acquérant progressivement une renommée importante en tant que photographe travaillant sur la mafia sicilienne[3],[29], elle « détruit des tabous » selon l'un de ses proches[30].

Elle rencontre Franco Zecchin en à Venise lors d'un stage de théâtre[31] dirigé par Jerzy Grotowski[32]. En couple, ils travaillent ensemble pendant près de deux décennies marquant une tradition de journalisme de « service public » contrastant avec les conglomérats contemporains issus de l'empire de Silvio Berlusconi[33]. Elle crée avec lui en une galerie, Il Laboratorio d'IF, où passent de nombreux photographes italiens ou étrangers[34],[35]. Ce lieu retient d'ailleurs l'attention de Josef Koudelka quelques années plus tard lorsqu'il est de passage à Palerme pour visiter un hôpital psychiatrique[36]. A cette occasion, il enseigne au couple certaines méthodes ce qui leur permet d'améliorer la composition tout en conservant la « dénonciation sociale » dans leurs photographies[32].

En , elle co-fonde avec Franco Zecchin le Centro Siciliano di Documentazione Giuseppe Impastato[n 4] dont l'objectif est de demander la réouverture de l'affaire, l'enquête  bouclée en six heures  ayant conclu à un suicide. Vingt-cinq ans plus tard, le commanditaire de l'assassinat est finalement condamné grâce à cette première forme d'association anti-mafia[31]. Celle-ci constitue, par ailleurs, la plus importante bibliothèque du monde sur la mafia[32]. Toujours en , elle photographie Giulio Andreotti[n 5] en compagnie du mafieux Nino Salvo[37]. Ayant elle-même oublié l'existence de ces clichés, ceux-ci ressortent en lorsque la police fouille ses archives. Ils constituent la seule preuve matérielle du lien unissant les deux hommes[25],[28] et deviennent un symbole de la lutte contre la pègre[21]. Durant la même décennie, elle photographie à plusieurs reprises Vito Ciancimino[n 6] lors de rassemblements du parti Démocratie chrétienne  présent en tant qu'invité d'honneur  alors même que ses relations avec la pègre sont censées, à l'époque, l'avoir rendu persona non grata dans les cercles de pouvoir[38].

Arrestation de Vito Ciancimino en – cliché de Letizia Battaglia.

A partir de cette date, Letizia Battaglia réalise des tirages en grand format de victimes de la mafia qu'elle accroche sur la place principale de Corleone, commune connue en tant que repère du clan. Ses expositions sauvages et plus globalement l'ensemble de ses publications lui valent des menaces de mort[30],[3],[28],[13]. La photographe devient plus engagée encore à travers son art à la fin des années qui voit l'arrivée du trafic d'héroïne dans la mafia entraînant, d'une part, une forte augmentation du nombre d'individus dépendant dans la population[26] et, d'autre part, une guerre de clans entre Palerme et Corleone qui coûtera la vie à un millier de personnes[39]. Elle immortalise des photos de rues, manifestations, scènes de crime, etc.[40] :

« Il n’était pas question de faire de belles photos ou de se sentir courageuse, mais simplement de résister, de se tenir face à eux pour dire non. »

Au début des années , elle est présente lors de la première arrestation de Leoluca Bagarella, l'un des tueurs les plus violents de la Cosa nostra. Celui-ci essaye de se libérer pour l'attaquer[41],[42]. Sa photographie, très connue depuis lors, montre la « rage » et « férocité » de l'individu[43].

Carrière politique

En , elle devient la première femme européenne à se voir remettre le prix Prix W. Eugene Smith[29]. Cette distinction constitue un tournant pour Letizia Battaglia qui considère qu'elle doit « faire plus »[44]. Alors que les exécutions par la Cosa nostra ensanglantent l'île, elle décide ainsi de s'engager en politique. Elle rejoint le conseil municipal de Palerme[45],[46] et est ensuite élue députée de l'Assemblée régionale sicilienne[47],[30] aux élections régionales de 1991 sous l'étiquette du parti La Rete[48] fondé par Leoluca Orlando, au côté duquel elle continue à travailler à la mairie palermitaine[1],[49] en tant que conseillère à la qualité de vie[16],[6]. Dans ces fonctions, elle lutte derechef contre la mafia et la corruption[50]. En particulier, elle participe au sauvetage du quartier historique de la ville menacé par les velléités des clans recherchant des contrats de construction lucratifs[25],[8], crée le premier financement municipal en matière culturelle[51], s'implique sur la collecte des ordures dont le système est gangrené par la corruption[45] et développe les espaces verts[52].

Arrêt du photojournalisme sur les scènes de crime et diversification des activités

Les juges Giovanni Falcone, Paolo Borsellino et Antonino Caponnetto en , figures du pool anti-mafia (en).

En , ses amis les juges anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino sont assassinés[9]. Le , date du meurtre du premier, sous le choc de la nouvelle, elle décide d'arrêter de photographier les scènes de crime. Elle exprime vingt ans plus tard des regrets à ce sujet : « Ces photos, que je n'ai jamais prises, m'ont fait plus de mal que celles que j'ai faites »[53]. Elle réalise cependant en une photographie de Rosaria Schifani, la veuve du garde du corps de Falcone, qui devient l'un de ses clichés les plus connus[54],[27],[55] En plus de symboliser le deuil d'une épouse et la tristesse d'une nation, le visage de Rosaria Costa  dont une partie sort de l'ombre  représente la population dont la révolte contre la mafia émerge alors publiquement, réclamant une société sicilienne « honnête »[47],[56],[57].

En , elle quitte le conseil municipal de Palerme et s'engage dans un programme d'aide aux prisonniers[58],[6]. Elle va à la rencontre des individus situés au bas de l'échelle hiérarchique dans la Cosa Nostra et refuse de les photographier : « [c]e sont des petits, des victimes de la pauvreté [...] »[1]. Elle crée également sa maison d’édition[59],[21] et une librairie dans le centre de Palerme qu'elle est contrainte de fermer rapidement après que la mafia ait tenté de lui extorquer le pizzo censé la protéger[13].

A partir de l'élection de Silvio Berlusconi et en raison d'un retrait général dans la lutte contre la criminalité organisée, elle indique que ses photographies ne sont plus publiées dans les journaux italiens et qu'elle ne reçoit plus aucune commande[51],[18].

Nouveaux projets : exploration des archives et documentaires

Depuis le début des années , elle poursuit un projet intitulé Rielaborazioni[5]. Il s'agit de certaines de ses archives sur lesquelles elle ajoute, généralement au premier plan et en agrandissant, des photos de corps féminins. Le but est ainsi de rappeler les événements traumatiques du passé qui ne doivent pas être oubliés tout en incluant, selon Letizia Battaglia, une forme d'espoir incarnée dans l'adjonction de ces nouveaux visuels, les femmes représentant « la possibilité de régénération et de transformation »[60].

En , elle figure au casting de l'adaptation du livre Excellent Cadavers (en) portant sur les relations croisées entre mafia et politique en Sicile avec pour fil conducteur le combat de Falcone et Borsellino[61],[62].

En , elle inaugure un centre international de la photographie à Palerme, espace se voulant à la fois un musée et un lieu dédié à la découverte de nouveaux talents[35],[52]. La même année, à l'occasion des commémorations du vingt-cinquième anniversaire de l'assassinat de Falcone et Borsellino, elle participe à La mafia non è più quella di una volta de Franco Maresco, documentaire dans lequel le réalisateur et la photographe s'interrogent sur le poids actuel de la Cosa nostra sur l'île alors que le mouvement citoyen le combattant est devenu « boîteux »[63],[64].

Analyse de son oeuvre

Si Letizia Battaglia dit ne pas avoir eu de source d'inspiration particulière, elle a cependant admiré deux de ses contemporaines : Diane Arbus, Mary Ellen Mark[65],[30]. Sont aussi cités Sebastião Salgado et Eugene Richards[66].

Histoire de Sicile à travers la mafia et les réalités socio-économiques

Au cours de sa carrière, elle réalise 600 000 clichés en noir et blanc[67],[40],[28] qui ont trait à la criminalité organisée[41],[10]  ce qui amène des comparaisons régulières avec Weegee[24],[22],[12]  et à la vie quotidienne sicilienne[1],[19], passant de la pauvreté des bidonvilles aux salons de la noblesse[68],[9]. Concernant le choix exclusif du monochrome, elle déclare qu'outre le style, il s'agit d'une question de respect pour les victimes[6],[8]. Selon ses propres mots, ses archives sont remplies « de sang, [...] de douleur, de désespoir [et] de terreur »[69].

Façade du Palais Valguarnera-Gangi

Alexander Stille (en) relève trois aspects illustrant, selon lui, l'enracinement du travail de la photographe dans l'histoire sicilienne. Premièrement, ses nombreuses captations de processions religieuses dont il ressort une sorte de fervent espoir « semblent représenter la rédemption d'un monde de souffrances presque ininterrompues », les habitants ayant vécu des périodes successives de domination étrangère avant celle de la mafia. Deuxièmement, certains de ses travaux renseignent sur la vie de millions de siciliens marquée par l'illégalité pendant de nombreuses années (contrebande, habitations en dehors des zones constructibles, exploitations commerciales sans licence, fraude fiscale) et sur les conséquences découlant de cet état de fait, les citoyens étant devenus des complices « naturels » de la mafia car craignant les autorités judiciaires. Troisièmement, ses photographies sur l'aristocratie locale, à l'instar d'un de ses clichés notoires pris au Palais Valguarnera-Gangi[n 7], témoignent des liens qui ont toujours existé entre ce monde et celui de la pègre[70]. El País tient globalement la même analyse : le travail de Letizia Battaglia va au-delà de la chronique des crimes mafieux lors des années de plomb : ses photographies dressent le portrait d'une île marquée par la misère économique et culturelle où les habitants sont tués dans l'indifférence générale, problématiques que l'Etat central italien ignore sciemment des années durant en prétextant de la distance géographique[71]. Luana Ciavola considère, quant à elle, que le travail de la photographe révèle l'ensemble des forces du corps social italien en présence, forces qui s'entremêlent « comme de véritables nœuds où le pouvoir est montré et en même temps défié, interrogé et moqué »[72].

In fine, ces photographies participent à une prise de conscience de la gravité des faits dans l'opinion publique selon le New York Times[25] et le Harper's Bazaar[28]. Mais la répercussion de ce travail de documentation s'étend bien au-delà de la ville natale de Letizia Battaglia et même de la Sicile comme l'attestent les récompenses qu'elle reçoit à l'image du Prix Cornell Capa décerné outre Atlantique en [73]. Le Corriere della Sera évoque, de son côté, une oeuvre « fortement ancrée dans l'imaginaire collectif » et marquée par une dimension éthique[74]. D'un point de vue davantage analytique, Norma Bouchard explique que son travail présente un double aspect : d'une part, il met en avant l'horreur d'un point de vue factuel et objectif ; d'autre part, il reflète la subjectivité d'une photographe traumatisée par les actes dont ses photos constituent une preuve[75]. En ce sens, Letizia Battaglia caractérise son rôle de « combattante » au cours des années de plomb : « Je n'allais pas photographier la guerre ; je vivais de l'intérieur de la guerre »[76].

Le Financial Times voit une filiation entre Le Caravage et Letizia Battaglia notamment à travers les jeux d'ombre et de lumière, le sujet de la souffrance et l'impression, à travers leurs œuvres respectives, que la mort peut adopter la rédemption[24]. Die Zeit la compare à Henri Cartier-Bresson sur le plan de la notoriété[16].

Place des jeunes filles et des femmes

Si une partie de son œuvre, moins connue, concerne les jeunes filles siciliennes[30], elle considère que le féminin reste son sujet de prédilection[77]. Les photographies d'enfants qu'elle réalise pendant sa carrière témoignent d'une représentation de ces derniers en tant que sujets à part entière. Néanmoins, dans le même temps, elles démontrent une vision différenciée de ce que lesdits sujets transmettent par leur présence et leurs expressions : les filles apparaissent comme des « petites créatures solitaires » dont le regard révèle le sentiment d'une enfance enlevée par la pègre. Il ressort de ces clichés un sentiment d'affection et de tendresse. A contrario, les garçons ressemblent à des « petits hommes » qui font usage d'armes et dont les yeux fixent l'objectif avec un regard provocateur[78].

Talia Shire, interprète de Connie Corleone au cinéma, fille du patriarche Vitto.

Le documentaire que Kim Longinotto (en) lui consacre met en lumière la façon dont Letizia Battaglia a déconstruit les « récits masculins du pouvoir » organisés autour de l'image de l'homme courageux qui protège sa famille en se lançant dans des activités criminelles. En capturant les répercussions concrètes des actions de la Cosa nostra sur la société sicilienne, la photojournaliste fait montre d'une vision de la mafia à l'opposée de celle véhiculée par le cinéma à travers, par exemple, Le Parrain, où en plus du mythe de l'homme d'honneur, les rôles féminins demeurent exclusivement ceux de l'épouse ou de la fille de mafieux, jamais ceux de femmes qui s'opposent[12].

Le travail de la photographe accorde une place importante à l'imaginaire féminin, à la volonté que les femmes ont de changer le cours des choses à l'image de leur rôle dans l'histoire de la lutte contre la mafia lorsqu'elles sont tour à tour militantes dans des syndicats de travailleurs, témoins devant les tribunaux, citoyennes réclamant des droits. Dans le projet Rielaborazioni, Letizia Battaglia utilise le corps des femmes, nu : ce choix symbolise des êtres humains s'affichant sans artifice pour « exorciser » un passé fait « de violence, de meurtre, de complicité, d'omertà, d'injustice, de peur ». Il rappelle aussi l'espoir et la liberté qu'elle voit à travers les femmes[79]. En , elle explique[80] :

« La liberté est quelque chose d'extraordinaire et d'incommensurable. Personne ne peut vous forcer à vivre d'une manière que vous ne voulez pas. Personne. Je me suis toujours vue comme une créature libre ; j'ai toujours senti que j'avais droit à la liberté et j'ai vécu toute ma vie avec cette idée. »

Féminisme

Letizia Battaglia crée[Quand ?] un projet de théâtre et un journal féminins[25],[18]. Ce dernier, nommé Mezzocielo, est pensé afin de combler le manque d'espace dédié à l'expression des femmes évoluant dans le domaine des arts, de la politique, du journalisme et de l'écologie[81],[46]. Décrite comme défendant la cause féministe[23],[82], elle précise[77] :

« Je n'étais pas féministe même si je me comportais comme telle. J'ai toujours été du côté des femmes. Dans mes photos, je pense que cette complicité avec celles dans le besoin apparaît. »

Prix et récompenses

Sélection d'expositions

Sélection de publications

  • Letizia Battaglia et Franco Zecchin, Chroniques siciliennes, Paris, Centre national de la photographie, , 86 p. (ISBN 2867540534)[91]
  • Letizia Battaglia, Passion - justice - liberté, Milan / Arles, Motta / Actes Sud, , 139 p. (ISBN 2742724133)[23]
  • (en) Letizia Battaglia, Anthology, Rome, Drago, , 360 p. (ISBN 978-8898565184)[92]

Documentaires

  • 2004 : Battaglia - une femme contre la mafia de Daniela Zanzotto[93]
  • 2006 : Camera segreta - Letizia Battaglia de Lavinia Longo[réf. souhaitée]
  • 2019 : Shooting the Mafia (en) de Kim Longinotto[94],[95],[10],[12]

Notes et références

Notes

  1. Letizia Battaglia décrit ses parents et son époux comme étant imprégnés d’une « culture de la peur ».
  2. L’une d’entre elles, Shobha, exerce la même profession que sa mère[15].
  3. Les guillemets sont utilisés dans la source.
  4. Animateur radio tué par la mafia un an plus tôt.
  5. Président du Conseil des ministres à plusieurs reprises entre et .
  6. Il deviendra en le premier homme politique italien condamné pour ses liens avec la mafia.
  7. Le propriétaire des lieux, le prince Vanni Calvello di San Vincenzo, sera arrêté pour ses relations avec la mafia locale.

Références

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Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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