Leoluca Orlando

Leoluca Orlando Cascio, né le à Palerme, est un homme politique italien.

Leoluca Orlando

Leoluca Orlando, 2019
Fonctions
Maire de la Ville métropolitaine de Palerme
En fonction depuis le
(5 ans, 3 mois et 11 jours)
Prédécesseur Ville métropolitaine créée
Maire de Palerme
En fonction depuis le
(9 ans, 3 mois et 28 jours)
Prédécesseur Diego Cammarata

(6 ans, 4 mois et 25 jours)
Prédécesseur Manlio Orobello
Successeur Diego Cammarata

(4 ans, 11 mois et 24 jours)
Prédécesseur Nello Martellucci
Successeur Domenico Lo Vasco
Député de la République italienne

(6 ans, 2 mois et 12 jours)
Élection 9-10 avril 2006
Réélection 13-14 avril 2008
Législature XVe et XVIe

(1 an, 11 mois et 22 jours)
Élection 5 avril 1992
Législature XIe
Biographie
Nom de naissance Leoluca Orlando Cascio
Date de naissance
Lieu de naissance Palerme (Italie)
Nationalité Italienne
Parti politique Démocratie chrétienne (jusqu'à 1991)
La Rete (1991-1999)
I Democratici (1999-2002)
La Marguerite (2002-2005)
Italie des valeurs (2005-2012)
La Rete 2018 (2012-2018)
Parti démocrate (depuis 2018)
Diplômé de Université de Palerme
Profession Avocat
Distinctions Prix de la paix Erich-Maria-Remarque (2005)

Démocrate chrétien, puis fondateur du mouvement la Rete, il est membre du Parti démocrate depuis 2018. Il est maire de Palerme depuis 2012, après l'avoir été à deux reprises, entre 1985 et 1990, puis de 1993 à 2000.

Biographie

Leoluca Orlando est le fils de Salvatore Orlando, juriste respecté, catholique pratiquant et conservateur. Atteint du syndrome de Kartagener, il est élevé par les jésuites de l'Istituto Gonzaga de Palerme, et obtient la meilleure maturité du pays[1].

Il voyage à Londres à 18 ans où il rencontre sa future femme, sicilienne comme lui[1].

Il est diplômé en droit public de l'université de Palerme puis étudie à l'Université de Heidelberg où il apprend l'allemand[1].

Revenu en Sicile, il enseigne le droit à l’Université puis intègre l'équipe du président chrétien démocrate Piersanti Mattarella comme conseiller juridique[1]. Il est élu conseiller municipal de Palerme en 1978 sous les couleurs de la Démocratie chrétienne, encouragé par Ciriaco de Mita[2].

A la suite de Mattarella, il dénonce la collusion entre son parti et la mafia et s'engage, après l'assassinat de l'homme politique, dans le mouvement Città per l’uomo, créé par le jésuite Ennio Pintacuda et soutenu par Salvatore Pappalardo[3].

Membre du courant de De Mita, héritier du maire de Palerme Giuseppe Insalaco dont il est l'adjoint à la décentralisation, il est pressenti pour lui succéder lorsque ce dernier démissionne à l'été 1984, mais sa candidature est rejetée par ses colistiers[4].

Le Printemps de Palerme

Il est élu maire en 1985 à la tête d'une large coalition unissant son parti de centre droit au centre (Parti républicain italien, Parti libéral italien), et au centre gauche (Parti socialiste italien, Parti social-démocrate italien). Il reçoit les votes des communistes qui restent dans l'opposition[3]. Son mandat est marqué par la lutte contre la mafia, le développement d'une offre artistique, la réhabilitation du centre historique et l'amélioration de l'image de la ville[5]. Il remet en cause les clientélismes locaux, à l'instar de la mise à l'écart du comte Arturo Cassina, qui récoltait la majorité des appels d'offres de la ville, et se bâtit une forte popularité par ses concitoyens[2].

En 1989, il force son parti à s'allier aux communistes, sous le nom de « Printemps palermitain »[3]. Il refuse d'être sur la liste de son parti aux élections européennes de 1989 à cause de la présence de l'ancien maire, proche de la mafia et d'Andreotti, Salvo Lima[2].

A cette époque, il critique Giovanni Falcone, magistrat anti-mafia du parquet qui sera assassiné par la Cosa nostra en 1992[6],[7], reprochant que de nombreux noms de politiciens corrompus n'ont pas été révélés[2]. Il est lui-même sur la liste de la mafia des hommes à abattre, après Falcone et Borsellino[1].

Leoluca Orlando est réélu lors des élections municipales de 1990, le parti démocrate-chrétien obtenant la majorité absolue de 42 conseillers sur 80[8]. Mais tout son parti n'est pas derrière lui, notamment les proches de Giulio Andreotti, fortement anticommuniste, qui avait appelé les électeurs à voter pour la liste de la Démocratie chrétienne, sauf pour sa tête de liste. Orlando doit quitter ses fonctions après un mois et cinq jours, ne parvenant pas à reconstituer une coalition avec le centre gauche et ne s'imposant pas dans sa propre famille politique.

Il quitte la Démocratie chrétienne le 6 novembre 1990 pour fonder le 24 janvier 1991[9] le Mouvement pour la démocratie - Le réseau[5], au discours progressiste et antimafia affirmé mais au positionnement politique balbutiant[2], cherchant à rallier communistes et catholiques[3].

Années 1990

Après le changement du mode d'élection du maire au scrutin direct, il est à nouveau élu maire pour sept ans en 1993, avec 75 % des voix face à Elda Pucci, candidate soutenue par la Démocratie chrétienne. Il mène une coalition progressiste réunissant son mouvement, la Rete, le Parti démocrate de la gauche, Parti de la refondation communiste et les catholiques démocrates de Città per l'Uomo[2]. Malgré ce score élevé, il subit un revers dès le printemps suivant, Forza Italia l'emportant largement sur les candidats de la Rete lors des élections générales de 1994, y compris à Palerme[10].

Orlando illustre alors la personnalisation de la vie politique consécutive à la chute des partis de masse au début des années 1990, et le nouveau maire choisit de rester à distance des partis, même ceux réformés qui l'ont soutenu, en réunissant autour de son nom des personnalités de la société civile, supposées libres et éloignées de la corruption, en appelant dans son équipe des fidèles de La Rete et des « ingénieurs » apartisans[11].

A nouveau, il s'engage dans une lutte politique et culturelle contre la mafia incarnée dans la « Renaissance palermitaine », série d'événements culturels, dont le festival l’Estate palermitana, durant lequel se déroule notamment le Festino en l'honneur de la sainte patronne Rosalie[3].

Il rejoint en 2005, l'Italie des valeurs. Il est également député au Parlement italien de 1992 à 1994 et de 2006 à 2012, ainsi que député européen pour la 4e législature (1994-1999).

Années 2000

Il démissionne en 2000 pour briguer la présidence de la Sicile, mais échoue face à Salvatore Cuffaro.

Il tente de redevenir maire de Palerme en 2007, face au maire berlusconiste sortant Diego Cammarata, mais est battu au premier tour.

Années 2010

Le , il est aisément élu une nouvelle fois maire de Palerme, pour la quatrième fois de sa carrière.

La Sicile étant en première ligne de la Crise migratoire en Europe, Orlando prend parti pour un accueil des migrants. En 2015, il lance la «charte de Palerme» qui réclame la liberté de circulation pour tous et la fin des autorisations de séjour. Le , il reçoit au Teatro Massimo Vittorio Emanuele le 14e dalaï-lama[12] qui y donne une conférence au cours de laquelle il remercie la Sicile pour son engagement à accueillir les migrants[13]. En juin 2018, il s'oppose à la fermeture des ports italiens au navire de sauvetage des migrants Aquarius, voulu par le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini et déclare que le port de Palerme lui restera ouvert[1].

Concentrant les pouvoirs à la tête de la ville[1], il poursuit le développement de la programmation culturelle de la ville à travers Manifesta et comme capitale italienne de la Culture en 2018, recevant les critiques d'une trop grande attention pour la culture élitiste[1].

En dépit de sa visibilité internationale, le sondage annuel Il Sole 24 Ore, basé sur l'appréciation des maires et des gouverneurs régionaux par leurs concitoyens, le classe en dernière position en 2020 (102e sur 102)[14] et antépénultième (102e sur 105) en 2021 avec 39 % d'opinions favorables[15].

Il fait partie du Conseil européen des relations étrangères.

Il est vice-président de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe (ADLE).

Distinctions

Il a reçu le prix de la paix Erich-Maria-Remarque en 2005.

Notes et références

  1. Bon pour la tête, « L’idiot de Palerme », sur bonpourlatete.com (consulté le )
  2. « Les élections municipales partielles en Italie Palerme : le triomphe d'" Orlando furioso " Élu avec 75 % des voix, le chef de file du mouvement anti-Mafia veut relever le défi contre Cosa Nostra », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. Deborah Puccio-Den, « De la sainte pèlerine au juge martyr : les parcours de l'antimafia en Sicile », Politix, 2007/1 (nº 77), p. 105-128. [lire en ligne]
  4. (it) « PALERMO STASERA FORSE AVRA' IL SINDACO », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  5. Fabrizio Maccaglia, « 1. Redonner une forme au territoire urbain », dans Palerme, illégalismes et gouvernement urbain d’exception, ENS Éditions, coll. « Sociétés, Espaces, Temps », (ISBN 978-2-84788-425-8, lire en ligne), p. 21–48
  6. (it) La storia di Leoluca Orlando e Giovanni Falcone, ilpost.it, 20 mai 2012
  7. (it) Orlando e le critiche a Falcone, polemica con Ayala e Ingroia. Il sindaco: "Grottesco tentare depistaggio e revisionismo", palermo.repubblica.it, 24 mai 2016
  8. (it) « Morto Mimmo Lo Vasco, fu sindaco di Palermo negli anni delle stragi di mafia », sur Giornale di Sicilia (consulté le )
  9. Frédéric Attal, « Repères chronologiques », dans Histoire de l'Italie depuis 1943 à nos jours, Armand Colin, (lire en ligne), p. 368-383.
  10. (it) « La Sicilia si consegna a Forza Italia », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  11. Paolo Viola, Giovanna Fiume, Alfio Mastropaolo et Laura Azzolina, « Deux siècles de politique en Sicile », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest. Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine, nos 111-4, , p. 117–139 (ISSN 0399-0826, DOI 10.4000/abpo.1182, lire en ligne, consulté le )
  12. The Dalai Lama in Theater Massimo, with mayor Leoluca Orlando in Palermo, Sicily, southern Italy, for a visit to the island.
  13. (it) Aurora Fiorenza, « Il Dalai Lama a Palermo, al Teatro Massimo l'abbraccio dei fedeli », sur gds.it, Giornale di Sicilia, (consulté le ).
  14. (it) Redazione, « Classifica sindaci e governatori 2020: Leoluca Orlando è all’ultimo posto », sur LiveUnipa, (consulté le )
  15. (it) « Amministratori più amati: Orlando e Pogliese tra gli ultimi, Musumeci recupera consenso », sur Giornale di Sicilia, (consulté le )

Liens externes

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