L'Inflexible (S615)

Le sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) L'Inflexible[1],[2],[3] est le dernier sous-marin de classe Redoutable que construisit la France, son numéro de coque est Q264, son indicatif visuel est S615.

Pour les autres navires du même nom, voir Inflexible.

L'Inflexible (S615)

SNLE L'Inflexible (S 615)
Type SNLE
Classe Le Redoutable
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval DCN, Cherbourg
Quille posée
Lancement
Armé 1985
Statut Retiré du service
Équipage
Équipage 125 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 128,7 m
Maître-bau 10,6 m
Tirant d'eau 10 m
Tirant d'air 11 m
Déplacement 8 080 t en surface, 9 000 t en plongée
Propulsion
  • 1 réacteur à eau pressuriséede 100 MW
  • 1 groupe turboréducteur
  • 1 hélice à 7 pales
  • 1 moteur électrique auxiliaire alimentée par 2 diesel-alternateurs SEMT-Pielstick 8 PA V 185 de 750 kW chacun (combustible embarqué pour une autonomie de 5 000 nautiques)
Puissance 2 × 16 000 cv
Vitesse plus de 20 nœuds en plongée
Profondeur 300 m autorisés en temps de paix
Caractéristiques militaires
Armement 16 MSBS M4 puis M45
4 tubes lance-torpilles de 533 mm avec 18 torpilles L 5, F 17 et missiles Exocet SM 39
Électronique
  • Détection
    • 1 radar de navigation Thomson CSF DRUA 33 C (bande I)
    • 1 sonar passif/actif d'étrave (antennes sur les flancs) Thomson Sintra DMUX 21 multifonctions
    • 1 sonar passif basse fréquences télémètre acoustique DUUX 5
    • 1 flûte ETBF (ultra-basse fréquences) DSUV 61 B
    • 1 détecteur de radar Thomson CSF ARUR 13-A
    • 1 périscope de veille Sagem SPS type L
    • 1 périscope d'attaque Sagem APS
  • Système de combat TIT (Traitement de l'Informatique Tactique)
  • Système d'aide au commandement OPSMER
  • Système de transmissions SNTI (Système numérique de transmissions intérieures)
Rayon d'action illimité, 70 jours de vivres
Carrière
Port d'attache Île Longue (Finistère)
Indicatif S615

Historique

Autorisation de construction

La décision de construction du sous-marin l'Inflexible intervient le puis est suspendue en . L'acier prévu pour ce navire sert alors pour alimenter le chantier de construction du sous-marin nucléaire d'attaque Rubis (S601).

Le conseil de défense du relance le projet avec une nouvelle spécification, l'emport du missile M4. La commande est intégrée à la loi de programmation 1977-1982.

Conception

Le sous-marin bénéficie d'une nouvelle conception avec la recherche d'une plus grande discrétion acoustique. Les formes de coque sont modifiées et un nouveau gouvernail est conçu. La propulsion et l'usine électrique sont plus silencieuses. Le système de traitement de l'information est constitué de calculateurs en pool et utilise des communications numériques. Le système d'armes tactiques est doté d'un sonar multifonctions et de missiles Exocet. Le système global de navigation reçoit les équipements de navigation et de radiolocalisation les plus récents. Cette configuration sert de modèle pour la refonte de la classe Redoutable.

Construction

La construction du sous-marin est effectuée par l'assemblage de tronçons de 50 tonnes et de 11 m de diamètre. Elle débute le et nécessite 7,5 millions d'heures de travail pour un coût d'environ 600 millions d'euros aux conditions économiques de 1985.

Service

Le navire entre en service le .

Comme tous les autres SNLE, il est durant sa carrière intégré à la Force océanique stratégique de la Marine nationale française et basé à l'Île Longue, dans la rade de Brest. À la différence des cinq autres sous-marins de sa classe, il est entré directement en service armé des missiles M4.

Le temps de service entre deux périodes d'indisponibilité majeure est d'environ 72 mois.

Deux équipages de 135 hommes chacun (120 hommes et 15 officiers), les « Bleus » et les « Rouges » se relaient pour que le navire soit opérationnel en tout temps. Sur les six SNLE, quatre devaient toujours se trouver en mer, dont trois en position de tir.

Il est modernisé en 2000-2001 pour recevoir les missiles M45, qu'il partage avec la Classe Le Triomphant.

Retrait du service

L'Inflexible est retiré du service en , peu avant l'entrée en activité du Terrible[4]. À la suite du retrait de sa tranche nucléaire après son désarmement, il a attendu son démantèlement. Son démantèlement est programmé entre 2018 et 2027 à Cherbourg, par les sociétés DCNS, Veolia Propreté et NEOM filiale de Vinci, en compagnie de quatre autres sous-marins de la classe Le Redoutable[5].

Caractéristiques

Missiles M45 et M51 dans des coques de SNLE (type Le Redoutable, à gauche) et de SNLE-NG (type Le Triomphant, au milieu)

La coque épaisse en acier 80 HLES (haute limite élasticité soudable) permet de plonger à une profondeur limitée à 300 m en temps de paix. Elle est divisée en trois ponts et tranches, contenant les machines à l'arrière, les missiles au centre et, sur une surface de 240 m2, les logements de l'équipage à l'avant. Cette coque reçoit à son sommet et au niveau des missiles une superstructure en composites.

Chaque missile M4 est capable de délivrer six têtes nucléaires TN 70 (version M4 A) puis TN 71 (version M4 A) à 4500 km, soit un total de 96 ogives de 150 kt disponibles par sous-marin. L'inflexible emporte ensuite le missile M45, qui porte 6 têtes TN 75 à 6000 km.

Notes et références

  1. Herrou1997, p. 9.
  2. Prézelin2006, p. 19.
  3. Stahl2006, p. 6-10.
  4. « Le SNLE L'Inflexible termine son dernier voyage à Cherbourg », Mer et Marine, (lire en ligne, consulté le ).
  5. Véronique Guillermard, « Les premiers sous-marins nucléaires démantelés », Le Figaro, (lire en ligne)

Bibliographie

  • Christian Herrou, Warships : Navires de guerre : L'Union Européenne - European Union, Marines Editions, , 256 p. (ISBN 2-909675-30-0).
  • Bernard Prézelin, Flottes de combat 2006 : Combats fleets of the world, Ouest-France, , 1260 p. (ISBN 978-2-7373-3879-3).
  • Frédéric Stahl, « La Marine nationale 2004-2005, tome 2 », Navires & histoire, Lela Presse, no 2 HS, (ISSN 1280-4290)
  • Claude Huan et Jean Moulin, Les sous-marins français 1945-2000, Rennes, Marines éditions, , 119 p. (ISBN 978-2-35743-041-9 et 2-35743-041-9, EAN 978-2-35743-041-9), p. 73-74.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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