L'Âge d'airain

L'Âge d'airain est la première statue en bronze d'Auguste Rodin de 1877. Elle lui apporte une certaine notoriété à l'âge de 37 ans, suscitant des commandes de l'État avant que les commandes privées ne se multiplient. Elle est exposée au musée Rodin et au musée d'Orsay, mais il en existe de nombreux moulages.

Nom de l’œuvre

L'airain (ou bronze) est un alliage de cuivre et d'étain. Dans l'Antiquité, le terme est utilisé pour désigner d'une façon noble le bronze. L'âge du bronze (-4000 à -800 en France) est également appelé « l'âge d'airain ».

L'œuvre a porté plusieurs noms :

L'Âge de pierre - L'Âge de Bronze - L'Âge de fer - L'Homme qui s'éveille - Le Vaincu - L'Homme des premiers âges - Le Soldat blessé - L'Éveil de l'Humanité

Historique

Auguste Neyt, modèle de Rodin, posant devant l'objectif de Gaudenzio Marconi (1877, musée Rodin).

En 1875, alors qu'il travaille à Bruxelles, Auguste Rodin réalise un de ses grands rêves en réalisant son Grand Tour : il voyage en Italie pour découvrir Turin, Gênes, Pise, Venise, Florence, Rome, Naples, leurs trésors artistiques et « découvrir les secrets » de Donatello et surtout de Michel-Ange. À son retour en France, il visite les cathédrales françaises.

En 1877 âgé de 37 ans, il retourne à Bruxelles où il réalise en 18 mois sa première grande œuvre « L'Âge d'airain », avec laquelle il espère devenir célèbre.

La statue représente en grandeur nature le plâtre d'un jeune soldat belge âgé de 22 ans, Auguste Neyt, et non un modèle professionnel dont Rodin n'apprécie pas les attitudes conventionnelles[1].

La statue portait à l'origine une lame ou une lance (comme le montre la photographie de Gaudenzio Marconi) que Rodin a enlevée pour dégager le bras de tout attribut et donner au geste une ampleur nouvelle.

Plusieurs exemplaires de l'original seront réalisés par moulage.

Il l'expose cette même année au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles sous le nom de Le Vaincu, au Salon des Artistes français de Paris sous le titre de L'Âge d'airain et à l'Exposition universelle de Paris de 1900 sous le titre de L'Homme qui s'éveille[2].

Sa statue donne une telle impression de vie, qu'on l'accuse d'avoir fait un surmoulage (moulage sur un modèle vivant), voire sur un cadavre. Des experts prouvent son génie et ce scandale retentissant amorce sa gloire, sa fortune et ses 40 ans de carrière au sommet[3]. Les commandes officielles abondent rapidement et Rodin devient portraitiste mondain. Le plâtre puis un bronze de la statue sont achetés par la ville de Paris en 1880[2].

En 1878, Rodin crée son Saint Jean Baptiste plus grand que nature pour prouver qu'il n'a pas recours au moulage et prouver son génie.

Moulages de l'œuvre dans le monde

Bibliographie

  • 1997 : Vers l'âge d'airain, Rodin en Belgique : Exposition, Antoinette Le Normand-Romain, Claude Judrin et I. Vassalo - Édition Musée Rodin (ISBN 2901428606)

Notes et références

  1. Hélène Pinet, Rodin, les mains du génie, Gallimard, , p. 30.
  2. Serge Gérard, Rodin, l'homme d'airain, Editions Cheminements, , p. 35.
  3. Karim Ressouni-Demigneux, Les grands scandales de l'histoire de l'art: cinq siècles de ruptures, de censures et de chefs-d'œuvre, Beaux Arts éditions, , p. 126.
  4. « Jardin Christiane-Desroches Noblecourt », sur paris.fr (consulté le ).
  5. (en) The Age of Bronze sur le site web du musée de l'Ermitage

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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