Airain

L’airain (du latin aes) est un terme vieilli désignant un alliage de cuivre. Il est notamment utilisé comme synonyme de bronze et de laiton, dans un contexte littéraire ou en référence à l'Antiquité.

Pour les articles ayant des titres homophones, voir Herrin et R1.

Pour les articles homonymes, voir Airain (homonymie).

Le Serpent d’airain de Moïse, de Giovanni Fantoni.

On retrouve l'airain dans la mythologie des pays nordiques et aussi dans celle de la Grèce antique, où il est l'élément de base des trois remparts de la prison du Tartare, des sabots de la biche de Cérynie ou encore des taureaux aux sabots d'airain créés par Héphaïstos. Le terme est aussi utilisé dans la Bible en parlant du serpent d'airain ou plutôt nahash et dans le registre poétique.

En campanologie, il s'agit de l’alliage utilisé pour la fonderie des cloches à base de cuivre et d'étain.

En termes de fontainerie, fin XVIIe siècle, le terme « airain » désigne un métal rouge connu sous le nom de cuivre rouge, que l'on mélange avec la calamine pour faire le « cuivre jaune » (l'actuel laiton), et avec l'étain pour faire le bronze ou la « fonte »[1]. La calamine est à l'époque une terre bitumineuse qui sert à affiner le cuivre, et qui, en lui donnant la couleur jaune, forme ce qu'on appelle le laiton ou cuivre jaune. Le laiton ou métal jaune et factice ou encore cuivre jaune, est composé de cuivre rouge ou rosette et de pierre calamine ou terre calaminaire, en quantité égale, ou deux parties de rosette sur une de calamine, fondues ensemble[1].

Airain brûlé

Airain brûlé dans le Tractatus de herbis, manuscrit 459 de la bibliothèque Casanatense (fo 102 vo).

L'airain brûlé (en latin : æs ustum), ou cuivre brûlé, désignait l'oxyde cuivreux obtenu par calcination de déchets de cuivre. C'était un remède connu de Grecs et décrit notamment par Dioscoride. Il était recommandé en usage externe contre les luxations, les fractures et les ecchymoses[2]. Dans la pharmacopée traditionnelle marocaine, l'airain brûlé était trituré dans de l'huile d'olive et utilisé pour soigner les petites plaies ou les boutons. Il était aussi ajouté en petites quantités au khôl pour prévenir ou traiter les affections oculaires[3].

Sens figuré

Dans un emploi figuré, l'airain sert à qualifier un objet dur ou rigide, y compris dans un sens abstrait. On parle ainsi d'une règle d'airain pour décrire une règle particulièrement sévère.

Notes et références

  1. Morisot J.M., Tableaux détaillés des prix de tous les ouvrages du bâtiment (fontainerie), Carilian, 1814 lire en ligne.
  2. Denis Diderot et Jean Le Rond d'Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, vol. 1, Paris, (lire en ligne), p. 155-156.
  3. Jamal Bellakhdar, Contribution à l'étude de la pharmacopée traditionnelle au Maroc (thèse de doctorat), Université de Metz, (lire en ligne), p. 888-889.
  4. (la) M. Maïer, Arcana arcanissima, s.l., , 285 p., p. 88.

Voir aussi

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