Katia Granoff

Katia Granoff, née le à Mykolaïv, en Ukraine, et morte le à Paris, est une galeriste, fondatrice notamment de la galerie Larock-Granoff, et une poétesse française d'origine russe.

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Vie et œuvre

Katia Granoff naît dans le foyer de Théodore Granoff et Eudoxie Feldman. Lorsque ses parents meurent, elle a tout juste seize ans. Leurs tuteurs les envoient, elle et sa sœur Rose, poursuivre leurs études en Suisse, où Katia passe une licence de lettres.

Elle se marie avec un médecin dont elle divorce peu de temps après. Lorsqu’elle arrive à Paris en 1924, elle travaille d’abord comme secrétaire au salon des Tuileries.

La galeriste

Katia Granoff ouvre ensuite sa première galerie d’art, en 1926, à Paris, au 166 boulevard Haussmann. Découvreuse de talents, elle expose Georges Bouche, Marc Chagall, etc. La galerie devient célèbre et déménage quai de Conti. Sa propriétaire est naturalisée française en 1937.

L’occupation de Paris par les Allemands la force à fuir la capitale. Elle se réfugie avec sa sœur, son neveu et le peintre Georges Bouche dans un château médiéval, à la Voulte-sur-Rhône, en Ardèche.

La guerre finie, elle ouvre deux galeries en province, à Honfleur et à Cannes, ainsi qu’une nouvelle galerie à Paris, place Beauvau. Elle est l'une des premières à redécouvrir et à exposer, dès 1955, les tableaux de Monet, les Nymphéas réputés invendables.

Katia Granoff choisit souvent d’exposer des artistes femmes, parmi lesquelles Fahrelnissa Zeid, Anne Français, Henriette Gröll ou la sculptrice Chana Orloff, d’origine russe comme elle. Elle expose également les peintres de la nouvelle génération, tel le créateur du « subconscientisme », Pierre-André De Wisches, ou encore Georges Dufrénoy, Léon Lehmann, Robert Bonfils, Louis Touchagues, Pierre Brune, Georges Gimel, Dan Solojoff, Bertrand Mogniat-Duclos, Gabriel Dauchot, René Levrel, Jean-Jacques Morvan, Harry Séguéla, Henri Morez, Jean Dorville, Jean Guitton[1], Geneviève Claisse, Edith Desternes , Moreno Pincas , Jean Couty ou Charles André Wolf (1907-1999), peintre et poète qui lui dédiera un poème en janvier 1981[2].

Elle se retire en 1987 des affaires artistiques, laissant son neveu, Pierre Larock, et ses enfants reprendre la galerie.

La poétesse

Katia Granoff est aussi une femme de lettres aux multiples facettes. En 1964, elle reçoit le prix Georges Dupau de l’Académie française pour son Anthologie de la poésie russe (1961), recueil[3] de poèmes russes traduits en vers rimés, fort louée aussi bien par les écrivains que par la presse. Dans son introduction elle écrit :

« Les poètes russes, prestigieux traducteurs, ont enrichi leur patrimoine de chefs-d’œuvre étrangers ; je souhaite que les trésors de la poésie russe entrent à leur tour dans le domaine poétique français. Traductrice-messagère, je voudrais que ces versions françaises des poèmes russes fussent à la fois des traductions littérales et des correspondances lyriques. »

Elle est également l'auteur des Amants maudits, un recueil d'une cinquantaine de poèmes en alexandrins consacrés aussi bien à des auteurs (Desbordes-Valmore, Leopardi, Nerval, Baudelaire, etc.) qu'à des personnages littéraires et historiques (La Reine de Saba, Don Juan Tenorio, la Princesse de Clèves, Carmen, Nana, etc.).

Son œuvre poétique personnelle est éditée en plusieurs recueils. Certains poèmes ont aussi été enregistrés, lus par elle-même, par Pierre Brasseur ou encore Fernand Ledoux. Quelques-uns furent chantés par Monique Morelli en 1967, d'autres mis en couleur par Édith Desternes (des gouaches ont été exposées et des textes publiés, en 1984).

À la fin de sa vie, Katia Granoff se livre davantage dans des ouvrages autobiographiques. En 1986, elle consacre son dernier livre aux relations entre juifs et chrétiens. Elle meurt à 93 ans.

Distinctions

Œuvres

  • Bouche, Paris, chez l'auteure, 1956, 27 p. (notice BnF no FRBNF32189559)
  • Cendres et Reflets, poèmes, Paris, Éditions Seghers, 1964, 150 p. (notice BnF no FRBNF33030819)
  • La Colonne et la Rose, poèmes, Paris, Éditions Seghers, 1966, 131 p. (notice BnF no FRBNF33030820)
  • Reflets d’Israël, Paris, Éditions Seghers, 1968, 126 p. (notice BnF no FRBNF33030823)
  • De l’Espagne, Paris, Éditions Seghers, 1970, 239 p. (notice BnF no FRBNF34579166)
  • Méditerranée : rivages des dieux, Paris, Éditions Flammarion, 1973, 394 p. (notice BnF no FRBNF34550688)
  • Naguère, Paris, Éditions 10-18, 1976, 201 p. (notice BnF no FRBNF34704778)
  • Chemin de ronde : mémoires, Paris, Éditions 10-18, 1976, 278 p. (ISBN 2-264-00084-8)
  • Les Amants maudits, Paris, Éditions 10-18, 1979, 141 p. (ISBN 2-264-00219-0)
  • Ma vie et mes rencontres : avec Bouche, Chagall, Chabaud, Ozenfant, Monet, Guitton, Paris, Christian Bourgois Éditeur, 1981, 222 p. (ISBN 2-267-00274-4)
  • Katia Granoff (préf. Brice Parain), Anthologie de la poésie russe, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », (1re éd. 1961), 537 p. (ISBN 978-2-07-032814-7)

Notes et références

  1. Voir À la croisée des chemins de Jean Mansir (Google books) p. 6.
  2. Encyclopédie Universalis
  3. Réédité dans la collection Gallimard Poésie.

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