Joe Ranft

Joe Ranft, né le à Pasadena (Californie), et mort le dans le comté de Mendocino (Californie) à la suite d'un accident de voiture, est un acteur, scénariste, réalisateur, magicien et producteur américain. Collaborateur des studios Pixar, il fut surnommé le « Cœur de Pixar ». Il a été un ami très proche de John Lasseter, Tim Burton, Henry Selick, Brenda Chapman, Brad Bird, Bob Peterson, Kelly Asbury, Andrew Stanton et Pete Docter.

Il a participé à l’élaboration des storyboards de La Petite Sirène, a assuré la supervision seul des storyboards de L'Étrange Noël de monsieur Jack et de James et la Pêche géante avec Kelly Asbury, deux films en stop-motion réalisés par Henry Selick. Il a collaboré à l’histoire et aux storyboards sur Oliver et Compagnie, La Belle et la Bête et sur Le Roi lion. Il a été co-scénariste (avec notamment Karey Kirkpatrick), responsable de l’histoire, des storyboards et auteur de l’histoire originale sur Bernard et Bianca au pays des kangourous. C’est chez les studios Pixar où il participera à l’écriture de l’histoire originale, la supervision des storyboards et de l’histoire sur Toy Story (avec Robert Lence pour la supervision), Toy Story 2 (avec Dan Jeup pour la supervision) et 1001 Pattes.

Il devient co-réalisateur, co-scénariste et co-auteur de l’histoire originale, avec principalement John Lasseter, sur Cars, quatre roues. Il occupa le poste de producteur exécutif sur Les Noces funèbres, un film en stop-motion de Tim Burton produit par Warner Bros, dont il a imaginé l’histoire originale en se basant sur un vieux conte russe du XVIIIe siècle.

Enfance et adolescence

Joseph Henry Ranft, dit Joe Ranft, est né le 13 mars 1960 à Pasadena, en Californie. Enfant à l’âme solaire, sa personnalité a durablement marqué tous ceux qui l’ont côtoyé dès son enfance. Il a montré un penchant qui devient rapidement un amour-propre pour les histoires, le dessin, la magie (dont il entrera à l’âge de 15 ans au Magic Castle Junior Group), l’accordéon, la comédie ainsi que l’art. Ses parents se sont montrés très favorables et ne cessaient d’encourager leur fils aîné en lui offrant de la peinture et des pinceaux. Au lycée, Joseph a même gagné un concours d’art local, ce qui a contribué à accroître son intérêt.

Il aimait faire rire ses amis, sa famille et les gens. Il les divertissait en récitant de mémoire les routines des célèbres Monty Python et en imitant les cartoons de Warner Bros. Il adorait lire des livres et les Mad Magazines. Ses écrivains favoris étaient Kurt Vonnegut, Hunter S. Thompson et Tom Wolfe. Ses magiciens préférés étaient John Carney, Daryl, Michael Ammar, Ricky Jay et Jimmy Grippo. Mais c’est le scénariste-concepteur de personnages William Peed (Les 101 Dalmatiens, Merlin l'Enchanteur, Peter Pan ou La Belle au bois dormant…), dit Bill Peet qui a profondément marqué l’imaginaire de Joseph.

Après avoir obtenu son diplôme au Monte Vista High School, sur les encouragements de ses professeurs, il intègre le California Institute of the Arts (CalArts), une école fondée par Walt Disney en 1961. Il étudia l’animation des personnages pendant trois ans. C’est dans cet école qu’il rencontrera et se liera d’amitié avec John Lasseter, Brad Bird, Brenda Chapman, Kelly Asbury, Henry Selick, Tim Burton ou encore Rob Minkoff. Au bout de ces trois années, en 1980, il anima et réalisa son premier court-métrage intitulé « Good Humor », qui lui valut d’être remarqué chez les exécutifs de chez Disney. Ils l’engagèrent.

Carrière

Sous l’aile de son mentor Eric Larson, il commença sa carrière chez les Walt Disney Animation Feature Studios en tant que scénariste, artiste de storyboard et animateur. Ses premiers travaux débutèrent sur l’animation de certains personnages sur Rox et Rouky, les storyboards de certains scènes de Taram et le Chaudron magique, de Basil, détective privé, la manipulation et la création de marionnettes sur le téléfilm Hansel et Gretel réalisé par son ami Tim Burton. Mais le succès de ces productions se révélèrent laborieux. Le département de l’animation Disney souffrait d’un puissant manque de créativité et de motivation depuis la mort de Walt Disney. Il participa à l’écriture de l’histoire d’un court-métrage intitulé « Fun With Mr. Future » où il s’agit d’une tête parlante animatronique qui explique à quoi ressemblera l'avenir un jour. Co-écrit avec le directeur artistique Michael Giaimo, le storyboardeur Ed Gombert et le réalisateur Darrell Van Cliters, il ne fut cependant pas choisi pour être diffusé.

      C’est à partir de 1987 que sa carrière prit un nouveau tournant. Il fut choisi avec plusieurs collègues de reprendre la production abandonnée d’un film d’animation créé par Glen Keane et John Lasseter : Le Petit Grille-pain courageux inspiré d’une nouvelle de Thomas M. Disch. Il part en Taïwan pour la production de ce film. Ici, il assume la tâche de la co-écriture du script (avec Jerry Rees et Brian McEntee), la création des storyboards (avec Henry Selick, Alex Mann, Jerry Rees et Darrell Rooney) et la direction de l’animation (avec Randy Cartwright et Rebecca Rees). Le film fit un excellent succès commercial et fut majoritairement acclamé par les critiques. Il fit aussi ses débuts de comédien en donnant sa voix au personnage Elmo St Peters. Il fera preuve de son don pour le doublage en incarnant Lenny les jumelles (Toy Story), Heimlich la chenille (1001 Pattes) Siffli le pingouin (Toy Story 2), Igor le serviteur (L’Étrange Noël de Monsieur Jack) et Jacques la Crevette Nettoyeuse Française (Le Monde de Nemo).

Il s’occupa d’imaginer et écrire le scénario, avec Tad Stones et Michael Giaimo, d’un court-métrage intitulé Fou de foot qui réunit les personnages de Dingo, Balthazar Picsou, les Rapetou ainsi que Riri, Fifi et Loulou Duck pour un match de football. Il rend un hommages à la série de courts-métrages loufoques « Comment faire… » à la manière de Dingo.

Petit à petit, la participation de Ranft ne cessa de s’enrichir de nouvelles expériences en ne cessant de contribuer à la création de films considérés aujourd’hui comme des chefs-d’œuvre : storyboardeur sur Qui veut la peau de Roger Rabbit ; histoire originale et storyboards sur Oliver et Compagnie ; storyboardeur sur La Petite Sirène ; histoire originale et storyboards sur La Belle et la Bête ; histoire originale et storyboards sur Le Roi lion.

Bernard et Bianca au pays des kangourous est un film auquel il a fait preuve de ses multiples talents : Scénariste avec Karey Kirkpatrick, Jim Cox et Byron Simpson. Auteur de l’histoire originale en se basant sur les livres de Margery Sharp et enfin, responsable de l’histoire et des storyboards. Thomas Schumacher, vice-président exécutif des Walt Disney Feature Animation Studios de l’époque et producteur du film, dira à son sujet qu’il l’a choisi pour "sa capacité à changer et à transformer grâce à l'excellence de l'idée". Tout au long du processus de storyboard, Ranft a constamment renforcé le moral créatif de son équipe, mais a rarement dessiné lui-même des séquences de storyboard. En plus de cela, Ranft est entré en désaccord créatif avec la direction du studio et les responsables marketing, y compris un désaccord où il a opté pour le casting d'un enfant acteur australien aborigène pour interpréter Cody, ce qui a été annulé par la décision de lancer "un petit enfant blond blanc". Le film sera un échec commercial, mais sera un excellent succès critique et aura permis l’utilisation de l’ordinateur comme outil de plans difficiles à effectuer sans son utilisation.

Après avoir passé environ dix ans de travail dans l’animation, il déménage de Los Angeles à San Francisco dans l’intention de créer des histoires pour enfants. Malheureusement, toutes ses idées d’histoires ont été refusées une par une. C’est après cette consternation qu’il reçoit un appel d’Henry Selick. Il lui propose de participer à un projet en cours d’écriture : L’Étrange Noël de Monsieur Jack, projet basé sur un poème de son ami Tim Burton, est la première participation de Joseph sur un film en animation image par image (plus communément appelé le « Stop Motion ». Le réalisateur du film Henry Selick et Burton ont choisi pour Ranft comme responsable des storyboards en raison de son « immense capacité à créer des histoires » et de ses « personnages ancrés sur Terre comme dans leurs rêves ». Joseph convaincra son ami Kelly Asbury de rejoindre la production du film comme assistant directeur artistique de Burton. Ranft donnera également sa voix à un personnage nommé Igor, assistant du docteur Frinkelstein. Selick demandera quelques années plus tard les services de Joseph pour superviser les storyboards de James et la Pêche géante, adaptation en Stop Motion du célèbre roman de Roald Dahl. Il acceptera et convaincra à nouveau Asbury de superviser cette fois-ci, à ses côtés, les storyboards du film.

Entre-temps, il a commencé en parallèle une carrière de professeur dans son ancienne école de la California Institute of Arts. Il y enseigne le storyboard, la narration et la création d'histoires. La plupart des élèves qui suivaient les cours de Ranft aimaient la preuve de sagesse que faisait Joe dans ses cours. Joe proposait plusieurs exercices, dont un qui consistait à créer une histoire en dix minutes et de la raconter devant toute la classe. Avec cet exercice, Joe redonnait confiance chez les élèves timides ou introvertis. Parmi ses élèves se trouvaient Pete Docter, Miguel Domingo Cachuela, Jim Capobianco ou encore Andrew Stanton.

En 1991, son meilleur ami John Lasseter contacte Joseph. Il lui propose d’intégrer un studio qu’il a co-fondé avec Steve Jobs, Ed Catmull et Alvy Ray Smith : un studio nommé Pixar pour augmenter le personnel. Alternant les présences entre les studios Disney et les studios Pixar (jusqu’en 1999 où il rejoindra définitivement Pixar), il devient le premier responsable d’histoire et de storyboards chez le petit studio en stade d’expansion. Il sera même, de 1991 à 2005, chef du département Scénario et Storyboard.

     Il rencontre les animateurs Andrew Stanton et Pete Docter (pour anecdote, c'est Ranft qui a proposé à Lasseter d'engager Docter en 1990) et fera connaissance avec tous les autres employés du studio jusqu’à sa mort. Avec Lasseter, Docter et Stanton, ils imagineront une histoire qui sera le moteur du premier long-métrage de Pixar : Toy Story. 

L'implication de Ranft faisait partie intégrante du film car il a scénarisé la scène Green Army Men (avec Bud Luckey), la chambre et les jouets de Sid (avec Jeff Pidgeon) et la scène de poursuite décisive (avec Andrew Stanton) entre autres séquences. Le film devient, à sa sortie, un véritable chef d'oeuvre ! En plus d'une contribution spéciale aux Oscars, Ranft et ses collègues scénaristes gagnèrent une nomination à l'Oscar du meilleur scénario original, ce qui n'est jamais arrivé pour un film d'animation !

Lors d'une pause déjeuner, plusieurs semaines avant la finalisation de Toy Story, Joe a déjeuné avec ses collègues Stanton, Docter et Lasseter. Ils se sont mis à discuter de leurs futurs projets de films : (1001 Pattes ; Toy Story 2 ; Monstres et cie ; Le Monde de Nemo et même WALL-E). Lorsque Toy Story fut sorti au cinéma, Joe participa avec Lasseter et Stanton aux premières ébauches scénaristiques de leur deuxième film 1001 Pattes.

      Stanton et Ranft se sont demandé s'ils pouvaient trouver un point de départ dans la fable d'Esope La fourmi et la sauterelle[7]. Walt Disney avait produit sa propre version avec une fin plus gaie des décennies plus tôt dans le court-métrage de 1934 La sauterelle et les fourmis. De plus, Walt Disney Feature Animation avait envisagé de produire un film à la fin des années 1980 intitulé Army Ants, centré sur une fourmi pacifiste vivant dans une colonie militariste, mais ce projet ne s'est jamais concrétisé[8]. En discutant de l'adaptation, Stanton et Ranft ont multiplié les scénarios et les intrigues qui découlaient de leur prémisse[7]. Le concept a mijoté jusqu'au début de 1995, lorsque l'équipe chargée de l'histoire a commencé à travailler sérieusement sur le deuxième film[7]. Dans The Ant and the Grasshopper, une sauterelle gaspille les mois de printemps et d'été en chantant pendant que les fourmis mettent de la nourriture de côté pour l'hiver ; lorsque l'hiver arrive, la sauterelle affamée supplie les fourmis de lui donner à manger, mais ces dernières la repoussent[7] Andrew Stanton et Joe Ranft ont eu l'idée que la sauterelle pourrait simplement prendre la nourriture. Après avoir achevé une première version du scénario, Stanton en est venu à douter de l'un des principaux piliers de l'histoire, à savoir que les punaises de cirque qui étaient venues dans la colonie pour tromper les fourmis allaient au contraire rester et se battre [10]. De plus, il n'y avait aucune raison particulière pour que les Circus Bugs restent avec la colonie de fourmis pendant le deuxième acte[12]. Bien que le film soit déjà bien avancé, Stanton a conclu que l'histoire avait besoin d'une approche différente[10].

Filmographie

Réalisateur

Producteur exécutif

Directeur d'écriture

Scénariste

Storyboardeur

Acteur

Récompenses et nominations

Liens externes

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