Jesús Caldera

Jesús Caldera Sánchez-Capitán (/xeˈsus kaˈdɛɾa ˈsãʧɛθ kapiˈtãn/[alpha 1]) est un homme politique espagnol né le à Béjar (province de Salamanque). Il est membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

Pour les articles homonymes, voir Caldera, Sánchez et Capitan.

Caldera Sánchez-Capitán est un nom espagnol. Le premier nom de famille, paternel, est Caldera ; le second, maternel, souvent omis, est Sánchez-Capitán.

Jesús Caldera

Jesús Caldera en 2010.
Fonctions
Ministre espagnol du Travail et des Affaires sociales

(3 ans, 11 mois et 27 jours)
Président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero
Gouvernement Zapatero I
Prédécesseur Eduardo Zaplana
Successeur Celestino Corbacho (Travail)
Mercedes Cabrera (Social)
Bibiana Aído (Égalité)
Porte-parole du groupe socialiste au Congrès des députés

(3 ans, 6 mois et 28 jours)
Législature VIIe
Prédécesseur Luis Martínez Noval
Successeur Alfredo Pérez Rubalcaba
Secrétaire général du groupe socialiste

(4 ans, 8 mois et 12 jours)
Législature Ve et VIe
Prédécesseur José María Mohedano (es)
Successeur María Teresa Fernández de la Vega
Député aux Cortes Generales

(33 ans, 1 mois et 25 jours)
Élection
Réélection






Circonscription Salamanque
Législature IIe, IIIe, IVe, Ve et VIe,
VIIe, VIIIe, IXe et Xe
Groupe politique Socialiste
Biographie
Nom de naissance Jesús Caldera Sánchez-Capitán
Date de naissance
Lieu de naissance Béjar (Espagne)
Parti politique PSOE
Profession Fonctionnaire local

Ministres du Travail d'Espagne

Il est fonctionnaire de l'administration locale depuis le début des années 1980. En 1982, à l'âge de 24 ans, il est élu député de Salamanque. Alors benjamin du Congrès des députés, il y siège sans discontinuer pendant 33 ans et neuf législatures.

Il est désigné en secrétaire général du groupe socialiste par le nouveau porte-parole Carlos Solchaga, et reconduit par les successeurs de ce dernier, Joaquín Almunia et Juan Manuel Eguiagaray. Il est remplacé en par María Teresa Fernández de la Vega sur décision de Josep Borrell.

Il cofonde en le collectif social-libéral Nueva Vía, dont il est initialement le porte-parole puis le coordonateur et qui porte José Luis Rodríguez Zapatero au secrétariat général du PSOE. Ce dernier le désigne alors porte-parole du groupe parlementaire. Il occasionne en un incident de séance qui conduit au départ des députés du groupe populaire, une première pour un parti au pouvoir. Pour les élections générales de 2004, il est responsable de la rédaction du programme électoral socialiste.

Après que le PSOE a remporté le scrutin, il devient ministre du Travail et des Affaires sociales. Il conduit de nombreuses réformes sociales et sociétales, faisant voter plusieurs lois emblématiques du premier mandat de Zapatero, notamment celles sur la violence de genre, l'égalité entre les femmes et les hommes, la prise en charge de la dépendance ou l'aide de 2 500 euros pour tout nouvel enfant. Il assure l'augmentation du salaire minimum de 30 % en quatre ans et signe un accord avec les partis et partenaires sociaux pour régulariser 800 000 immigrés clandestins.

Zapatero lui confie, à la suite des élections de 2008 pour lesquelles il était encore responsable du projet socialiste, le soin d'imaginer l'avenir idéologique du Parti socialiste. Il devient secrétaire aux Idées du PSOE et assure la création de la fondation IDEAS, un think tank progressiste rattaché au parti. Sa proposition en 2009 de fermer progressivement les centrales nucléaires suscite une polémique interne au PSOE.

Reconduit en dans ses fonctions par Alfredo Pérez Rubalcaba, qui l'avait chargé d'établir le programme électoral du parti en 2011, il assiste en à la fermeture de la fondation, prise dans un scandale financier. Il quitte peu après la commission exécutive du PSOE, puis renonce à postuler aux élections générales de 2015. Il met alors un terme à 33 ans de vie politique et réintègre son poste de fonctionnaire de la mairie d'Ávila.

Jeunesse et famille

Jesús Caldera Sánchez-Capitán naît le à Béjar[1], dans la province de Salamanque. Il est marié et père de trois filles[2].

En 2003, sa sœur María Luisa Caldera et son cousin germain Pedro Sánchez-Capitán se présentent aux élections municipales, tous les deux sur une liste du Parti populaire, à Béjar et Miranda del Castañar respectivement[3].

Il est titulaire d'une licence en sciences politiques, sociologie et droit et passe avec succès au début des années 1980 le concours des secrétaires municipaux. Il est affecté à la mairie d'Ávila[4].

Ascension politique

Député à 24 ans

Jesús Caldera adhère au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) en [5]. Il participe cette même année au congrès fédéral extraordinaire qui ratifie l'évolution du parti vers la social-démocratie promue par Felipe González, comme délégué provincial du PSOE de Salamanque, avec mandat de soutenir ce changement de ligne idéologique[6].

Le , la commission exécutive régionale du Parti socialiste de Castille-et-León-PSOE (PSCyL-PSOE) approuve les candidatures dans les neuf circonscriptions provinciales de Castille-et-León. Caldera est investi en troisième position dans la circonscription de Salamanque sur la liste conduite par Ciriaco de Vicente[7]. Avec plus de 98 000 voix, les socialistes emportent trois des quatre sièges[8], ce qui assure son élection au Congrès des députés à l'âge de 24 ans[9].

À l'ouverture de la IIe législature, il compte parmi les deux plus jeunes parlementaires de l'assemblée. Il fait donc office de secrétaire du bureau d'âge avec Enrique González Cravioto, sous la présidence du doyen Máximo Rodríguez Valverde (es), tous trois étant socialistes dans un Congrès qui compte 202 députés du PSOE[10]. Il passe son premier mandat comme simple membre de la commission du Régime des administrations publiques[11].

Premières responsabilités

En vue des élections anticipées du 22 juin 1986, il est remonté à la deuxième place à Salamanque[12]. Cela sauve son siège au Congrès, dans la mesure où les 38,6 % obtenus par le PSOE de Salamanque ne lui garantissent que deux mandats sur quatre[13]. Il continue de siéger à la commission du Régime des administrations publiques, mais devient en 1987 membre suppléant de la députation permanente[14]. Il défend en le rejet d'une proposition non-législative (PNL) d'Izquierda Unida (IU) qui réclamait que le gouvernement espagnol rende compte tous les six mois des négociations d'adhésion de l'Espagne à la Communauté économique européenne (CEE) quand celles-ci affectent les communautés autonomes et que les gouvernements de l'État et des communautés signent un accord à ce sujet ; pour Caldera, ce texte est inutile dans le mesure où l'exécutif s'est déjà engagé à conclure un tel arrangement et les négociations internationales dépendent de la seule responsabilité du gouvernement, la PNL étant finalement rejetée[15]

Il est à nouveau investi à la deuxième place dans la province de Salamanque pour le scrutin anticipé du 29 octobre 1989[16]. Avec 37,3 %, les socialistes conservent leurs deux sièges mais sont devancés en voix par le nouveau Parti populaire (PP)[17]. Pour ce troisième mandat, il reste à la commission du Régime des administrations publiques et membre suppléant de la députation permanente. Cependant, en 1990, il intègre en plus la commission conjointe pour les Communautés européennes, puis la commission des Affaires étrangères[18]. À ce titre, il défend en l'adoption du programme de convergence économique, qui prévoit notamment la privatisation partielle des missions de l'Institut national de l'emploi (es) (INEM) et la modération salariale, en assurant que celui-ci répond aux nécessités sociales de l'Espagne et en rejetant l'idée qu'il induisre des coupes budgétaires[19].

Numéro deux du groupe parlementaire

À l'été 1993, Carlos Solchaga nomme Jesús Caldera secrétaire général du groupe socialiste au Congrès des députés.

Dans la perspective des élections législatives anticipées du 6 juin 1993, Jesús Caldera se trouve investi à 35 ans tête de liste socialiste dans la circonscription de Salamanque[20]. La liste du PSOE ayant remporté 37,1 % des suffrages exprimés et deux mandats sur les quatre à pourvoir, il est réélu au Congrès des députés[21].

Le , le secrétaire général du groupe socialiste au Congrès des députés José María Mohedano (es), en fonction depuis moins d'un mois, remet sa démission après avoir été mis en cause dans une affaire de trafic d'influence. Les noms de Carlos López Riaño (es), Álvaro Cuesta (es), Joan Marcet (es) et Jesús Caldera sont évoqués pour prendre sa succession[22],[23],[24]. Ayant intégré la députation permanente comme membre titulaire une semaine plus tard[25], Caldera est effectivement proposé par le porte-parole parlementaire Carlos Solchaga comme nouveau secrétaire général, à l'occasion d'une réunion de la commission exécutive fédérale du PSOE le [26]. Il est formellement élu le lendemain par ses pairs du groupe socialiste[27].

Lorsque l'ancien ministre Joaquín Almunia est choisi par la commission exécutive du parti le comme nouveau porte-parole à la suite de la démission de Solchaga, le secrétaire général sortant est conforté par la direction du PSOE dans ses responsabilités[28]. Il est réélu au cours des élections générales anticipées du 3 mars 1996, mais les 20 points d'avance remportés par le Parti populaire le laisse comme député socialiste de Salamanque sur les quatre mandats en jeu[29]. Il est confirmé trois semaines plus tard dans ses fonctions de secrétaire général, toujours sous la direction d'Almunia[30]. Après qu'Almunia a été élu en 1997 secrétaire général du PSOE, il propose au mois de Juan Manuel Eguiagaray pour le remplacer, et réorganise la direction du groupe : maintenu à son poste, Jesús Caldera se voit adjoindre, en plus de Mercedes Aroz (es), l'indépendante María Teresa Fernández de la Vega et Francisco Fernández Marugán[31].

Environ six mois plus tard, le chef de file électoral du Parti socialiste Josep Borrell prend la succession d'Eguiagaray comme porte-parole des députés socialistes. Il hésite dans un premier temps à maintenir Caldera comme secrétaire général, ou à la remplacer par son adjointe María Teresa Fernández de la Vega. Tant Eguiagaray qu'Almunia défendent devant Borrell les capacités du secrétaire général pour conserver ses fonctions[32]. Lors de la réunion de groupe du , Borrell propose finalement que Fernández de la Vega prenne la succession de Caldera, qui doit alors quitter la direction du groupe parlementaire au même titre que Mercedes Aroz, Marugán étant pour sa part reconduit[33]. Il le rappelle néanmoins le suivant, pour lui confier le poste de porte-parole socialiste pour les Infrastructures[34].

Proche de Zapatero

Fondateur de Nueva Vía

Jesús Caldera cofonde le collectif Nueva Vía, qui soutient José Luis Rodríguez Zapatero.

À la suite de la défaite du Parti socialiste aux élections générales du 12 mars 2000, le nom de Jesús Caldera est évoqué comme possible nouveau porte-parole du groupe socialiste au Congrès des députés, avec notamment José Luis Rodríguez Zapatero ou Alfredo Pérez Rubalcaba[35]. La direction provisoire mise en place décide finalement deux semaines plus tard de confirmer le titulaire sortant, Luis Martínez Noval[36]. Noval le maintient au début du mois de dans ses fonctions de porte-parole pour les Infrastructures[37].

Dans la perspective du XXXVe congrès fédéral du PSOE, il se réunit le avec les députés Rodríguez Zapatero, Jordi Sevilla et Germà Bel (es) au domicile madrilène de Trinidad Jiménez, après que celle-ci et Sevilla ont publié chacun un article sur la nécessaire rénovation du PSOE et avaient convenu de se rencontrer. Lors d'une nouvelle rencontre le au bureau parlementaire de Caldera, ce dernier suggère à Zapatero, Sevilla, Antonio Cuevas et Víctor Morlán  qui ont rejoint le groupe au même titre que José Blanco, Juan Fernando López Aguilar et José Segura  de désigner leur équipe sous le nom de « Nueva Vía » (en français : « Nouvelle Voie »), afin de faire référence à leur volonté d'ouvrir « un nouveau chemin » pour le socialisme espagnol[38].

Le collectif se rassemble de nouveau le , en présence d'une cinquantaine de personnes, dont une trentaine de parlementaires. Il décide de se doter de deux porte-paroles, postes confiés à Jesús Caldera et Trinidad Jiménez[39]. Caldera présente le le manifeste de Nueva Vía, qui propose un projet d'expansion des droits fondamentaux, sociaux et des libertés publiques s'inscrivant dans une ligne sociale-démocrate par la défense de l'égalité, de la liberté, du renforcement des services publics  tout en se disant favorable à la stimulation de la responsabilité individuelle et à un marché compétititf  et du soutien « au déploiement des identités territoriales et collectives des nationalités et régions »[40]. Le groupe se structure ensuite autour de Zapatero, candidat au secrétariat général du Parti socialiste, Caldera prenant le rôle de coordonnateur général[41].

Porte-parole du groupe parlementaire

Zapatero l'ayant emporté au congrès du PSOE, Jesús Caldera est désigné le comme futur porte-parole du groupe parlementaire tandis que Juan José Laborda est maintenu au Sénat[42]. À la fin du mois d'août, la commission exécutive du parti valide la composition du nouveau bureau, dans lequel Fernández de la Vega est confirmée en tant que secrétaire générale[43]. Très rapidement, il est perçu comme l'un des « numéro deux » de Zapatero avec le secrétaire à l'Organisation du PSOE José Blanco, mais ce dernier affirme que ce titre honorifique doit revenir au seul porte-parole parlementaire[44].

À l'occasion du débat parlementaire au sujet du naufrage du pétrolier Prestige le , il fait l'objet d'une attaque en règle du Parti populaire (PP). Alors qu'il interroge le premier vice-président du gouvernement Mariano Rajoy, l'ensemble des députés du groupe populaire quitte l'hémicycle, à l'exception de leur porte-parole Luis de Grandes, dans un mouvement sans précédent pour un parti au pouvoir. Les députés conservateurs entendent protester ainsi contre un document diffusé la veille par les socialistes et qui rendait responsable l'exécutif du changement de cap du navire vers le sud le matin du , omettant un rapport confirmant que cette décision est le fait de l'affréteur. À la question de Caldera, Rajoy rétorque « Avez-vous si peu de dignité que vous osez poser cette question au Parlement après ce que vous avez fait hier ? » avant de le qualifier de député « indigne ». Une fois l'échange entre eux conclu, les parlementaires du PP regagnent leur siège[45]. Caldera explique trois jours plus tard n'avoir « jamais eu l'intention de manipuler, d'altérer ou de falsifier » et que son « erreur a été de ne pas tenir compte de la malhonnêteté du Parti populaire », se disant soutenu publiquement et en privé par Zapatero[46].

Il est choisi le 9 juin 2003 comme coordonnateur du programme électoral du PSOE pour les élections de 2004, lors de la constitution du comité électoral dont le coordonateur est José Blanco, le coordonateur adjoint Alfredo Pérez Rubalcaba et la porte-parole Carme Chacón[47]. En conséquence, il est responsable des travaux de la conférence politique convoquée en janvier 2004 afin de valider les bases du projet socialiste[48]. Le programme adopté par la conférence le prévoit notamment la légalisation du mariage des couples de personnes de même sexe, une loi contre la violence de genre, une loi pour faire face à la dépendance, la réservation de 40 % des terrains publics pour construire des logements à prix régulés pour les jeunes, le passage de l'éducation religieuse au statut de matière optionnelle, l'augmentation du salaire minimum de 460 à 600€ mensuels, et le retrait des troupes espagnoles d'Irak[49]. Il est ensuite ratifié, le , à l'unanimité par le comité fédéral du PSOE[50].

Ministre du Travail

Jesús Caldera est ministre du Travail du gouvernement Zapatero I entre 2004 et 2008.

Après que les socialistes ont remporté la majorité relative aux élections législatives du 14 mars 2004, Zapatero indique le que Jesús Caldera, qu'il perçoit comme un homme de combat politique, occupera les fonctions de ministre du Travail et des Affaires sociales et non un poste de vice-président du gouvernement comme cela avait un temps envisagé[51]. Son intention est de transformer son ministère en un grand département ministériel des politiques sociales, s'appuyant notamment sur Consuelo Rumí, chargée des migrations, Amparo Valcarce (es), chargée des questions sociales, et Octavio Granado (es), responsable de la Sécurité sociale[52].

Il est formellement nommé le , à l'âge de 46 ans, et participe le jour même à la passation de pouvoir avec son prédécesseur du Parti populaire, Eduardo Zaplana. Sa cérémonie de prise de fonction se tient le lendemain, en la présence de la première vice-présidente du gouvernement María Teresa Fernández de la Vega. Ses objectifs sont la réduction du travail temporaire, qui représente 31 % des contrats de travail en Espagne, d'augmenter les pensions de retraite, et d'achever l'avant-projet de loi de lutte contre la violence machiste[53].

Lois sur la violence de genre, et sur l'égalité

Jesús Caldera annonce le la création immédiate du secrétariat général des Politiques d'égalité afin de donner un rang administratif plus élevé aux politiques des droits des femmes, et que la loi sur les violences domestiques prévoira l'institution d'une délégation du gouvernement spécifique à cette problématique[54].

Deux mois plus tard, le conseil des ministres adopte le projet de loi organique globale relatif à la violence de genre, qui envisage notamment le durcissement des peines pour les agresseurs, la création de tribunaux spécialisés, et autorise les enfants de victimes à accéder à ces tribunaux particuliers[55]. Face aux critiques du Conseil général du pouvoir judiciaire et du Conseil d'État sur la discrimination pénale envers les hommes, les menaces et violences légères constituant pour eux des délits mais des infractions pour les femmes, le ministre du Travail rétorque que cette inégalité est le moyen pour garantir l'égalité réelle[56]. Au cours de la séance plénière du Congrès des députés du , Caldera défend cette loi comme « un exemple de discrimination positive », qu'il défend par le fait que « quand les inégalités atteignent une telle niveau, il est nécessaire d'introduire des solutions elles aussi inégales, afin de parvenir à l'égalité ». Le projet de loi est ensuite adopté de manière définitive à l'unanimité de la chambre[57].

L'avant-projet de loi relatif à l'égalité est approuvé en conseil des ministres le , prévoyant notamment la création d'un congé paternité de huit jours, l'amélioration du régime des congés pour élever les enfants en bas âge, l'inversion de la charge de la preuve en cas de discrimination, l'obligation pour les partis de présenter des listes avec au moins 40 % de candidats de chaque sexe, et une meilleure représentation des femmes dans les conseils d'administration[58]. Validé trois mois et demi plus tard, le projet de loi organique relative à l'égalité entre les femmes et les hommes donne aux entreprises huit ans pour atteindre 40 % de femmes dans les conseils de direction, contre quatre ans dans la versio initiale, et oblige les entreprises de plus de 250 salariés à négocier des plans d'égalité, mais pas à parvenir à un accord[59]. Le , la loi est adoptée au Congrès des députés par 192 voix pour et 119 abstentions, le Parti populaire (PP) ayant refusé de soutenir le texte[60]. Le recours en inconstitutionnalité déposé par le groupe populaire est rejeté le par le Tribunal constitutionnel, par 11 voix contre une[61].

Loi sur la dépendance, et chèque-bébé

Le conseil des ministres adopte le l'avant-projet de loi de promotion de l'autonomie personnelle et d'attention aux personnes dépendantes. Le texte organise la création du Système national de dépendance (SND), qui rassemble toute une série de services publics et privés pour les personnes dépendantes de plus de trois ans qui ne peuvent vivre seules au quotidien, instaure une aide financière pour les proches aidants, crée un barème unifié de classification du niveau de dépendance, et instaure un abattement fiscal pour les Espagnols souscrivant une assurance privée contre la dépendance[62]. Le projet de loi est approuvé le , et prévoit une montée en charge progressive du SND entre 2007 et 2015, l'État et les communautés autonomes finançant à parité les 24 milliards d'euros nécessaires à sa mise en œuvre, qui s'articule autour de la téléassistance, des centres de jour, de l'aide à domicile et des résidences médicalisées. Le gouvernement envisage un total de 1 373 000 bénéficiaires en 2015, Jesús Caldera parlant d'une « énorme avancée sociale »[63]. La loi est approuvée le par le Congrès des députés, avec le refus de Convergence et Union (CiU), du Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) et d'Eusko Alkartasuna (EA), qui jugent que ce texte empiète sur les compétences des communautés autonomes[64].

Au cours du débat sur l'état de la Nation de 2007, le président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero annonce le son intention de mettre en place une aide de 2 500 euros pour chaque nouvelle naissance à partir de ce jour, justifiant cette allocation par « la nécessité de l'Espagne de continuer à progresser, [ce pourquoi] il faut plus de familles et plus d'enfants »[65]. Ce « chèque-bébé », dont la mise en place relève des ministères de l'Économie et du Travail, est approuvé son forme de projet de loi en conseil des ministres dix jours plus tard : il concerne toutes les arrivées d'enfant, par voie naturelle ou adoption, et toutes les familles, sans condition de ressource, y compris les immigrés ayant leur résidence légale dans le pays[66]. Le texte est validé par le Congrès le [67], puis par le Sénat le , après un débat au cours duquel les orateurs dénoncent le caractère électoraliste de cette mesure, étant donné la proximité des prochaines élections générales[68]. Zapatero annonce la suppression de l'aide le , dans le cadre de mesures de rigueur budgétaire[69].

Salaire minimum et accords sociaux

Jesús Caldera fait progresser le salaire minimum de 30 % en quatre ans.

Dans le cadre de l'objectif gouvernemental d'un salaire minimum interprofessionnel (SMI) à 600 euros en 2008, Jesús Caldera annonce le que celui-ci augmentera de 6,6 % au , pour passer de 460,5 à 490 euros. Le ministre du Travail justifie cette hause par « l'efficacité économique et la justice sociale », bien que celle-ci maintienne le salaire minimum espagnol comme le deuxième plus faible de l'Union européenne à 15, après celui du Portugal[70]. Le suivant, « afin de tenir les engagements pris par le gouvernement », Caldera présente une hausse de 4,5 %, portant le SMI à 513 euros[71]. Au Congrès des députés le , il fait savoir qu'une nouvelle progression de l'ordre de 5 % portera, au , le salaire de base à 540 euros, ce qui représente une hausse de 14 % depuis le début de la législature[72]. Une augmentation de 5,5 % est indiquée par lui un an plus tard, le , ce qui porte le SMI à 570,6 euros mensuels[73]. Lors du dernier conseil des ministres de l'année 2007, le , l'exécutif approuve une hausse de 5,15 %, ce qui permet d'amener le SMI à 600 euros par mois, soit une progression de 30,3 % sur l'ensemble de la législature, un taux qui, selon le gouvernement, n'a pas empêché que soient créés trois millions d'emplois nouveaux[74].

Après un accord passé avec l'ensemble des partis  à l'exception du Parti populaire  et les partenaires sociaux, il fait adopter le par le gouvernement le décret permettant de régulariser 800 000 immigrés clandestins, ceux-ci remplissant les deux conditions posées : vivre en Espagne depuis au moins six mois et disposer d'un contrat de travail. Caldera explique ainsi vouloir faciliter l'immigration légale, en connectant le phénomène migratoire avec le marché du travail. Cette politique est vertement critiquée par le PP, dont le secrétaire général Ángel Acebes affirme qu'elle est contraire à la politique de l'Union européenne et dénonce une « politique de portes ouvertes »[75].

Un an et demi plus tard, le , le gouvernement, les syndicats et le patronat signent leur premier accord collectif depuis la victoire des socialistes en 2004, dont l'objectif est de réduire les contrats temporaires et le chômage des femmes, tout en réduisant les cotisations sociales patronales et augmentant les aides à l'embauche des entreprises, un pacte que Caldera juge « ambitieux, réaliste et cohérent »[76]. Le décret-loi d'application de cette entente est adopté dès le pour une entrée en vigueur au , les 200 000 contractuels temporaires de la fonction publique étant concernés par les règles de passage au contrat à durée indéterminée, pour un coût de plus d'un milliard d'euros[77]. Un nouvel accord, jugé plus timide, réformant les pensions de veuvage et de retraite est signé le [78].

« Idéologue » du PSOE

Jesús Caldera intervenant devant la conférence politique du PSOE de 2010.

Sortie du gouvernement

Lors de la réunion du comité fédéral du Parti socialiste ouvrier espagnol du , José Luis Rodríguez Zapatero annonce que Jesús Caldera sera de nouveau chargé de rédiger le programme électoral du parti pour les élections générales du 9 mars 2008[79]. Le , Caldera indique qu'il sera conseillé par un panel de 14 experts internationaux, notamment les prix Nobel Joseph Stiglitz, Wangari Matthai et Helen Caldicott[80]. La mesure phare du projet socialiste, présenté le lors d'une conférence politique, est la baisse généralisée de 400 euros de l'impôt sur le revenu pour tous les salariés et retraités, ce qui permettra d'exonérer presque entièrement les mileuristas[81]. Le PSOE propose également de créer 300 000 places en crèche, de faire passer le salaire minimum à 800 euros mensuels, d'augmenter les plus basses pensions de 200 euros[82], ou encore de créer une circonscription électorale pour les expatriés[83].

Le , deux semaines et demi après les élections, il révèle que Zapatero n'a toujours pas pris contact avec lui pour le fixer sur son avenir, seuls étant confirmés à cette date les deux vice-présidents sortants María Teresa Fernández de la Vega et Pedro Solbes, et le ministre des Affaires étrangères Miguel Ángel Moratinos[84]. Lors de l'annonce de la composition du gouvernement Zapatero II le , Jesús Caldera en est absent, révélant que le président du gouvernement lui a confié « une importante mission sur le terrain des idées ». Cette sortie est une surprise pour les observateurs, étant donné à la fois son bon bilan, et sa proximité et son amitié avec Zapatero, tandis que son ministère est divisé entre Celestino Corbacho, Mercedes Cabrera et Bibiana Aído[85]. Relégué à la présidence de la commission parlementaire du Handicap, il rejoint les principaux cadres de Nueva Vía, écartés du pouvoir huit ans après leur victoire au 35e congrès du PSOE, mais il assure que le plus important est de « développer un projet qui a commencé avec Nueva Vía », reconnaissant que le secrétaire général du parti a opéré « un renouvellement par couches, pour laisser la place à une nouvelle génération, une nouvelle étape »[86].

Fondation IDEAS

Jesús Caldera met sur pied la fondation IDEAS (es) comme laboratoire d'idées du PSOE.

Le secrétaire à l'Organisation du PSOE José Blanco révèle deux jours après l'annonce du gouvernement que Jesús Caldera s'est vu confier « le défi de créer une grande fondation ». Ce projet, poursuivi par Blanco depuis huit ans, consiste en la fusion des quatre fondations socialistes existantes, dont une est présidée par Felipe González et une autre par Alfonso Guerra. L'objectif de ce nouvel organisme sera de réfléchir sur la pensée progressiste, les nouveaux défis de la société, et de former les futurs dirigeants du parti[87].

Il est désigné le secrétaire aux Idées et aux Projets de la commission exécutive fédérale du PSOE, poste qu'il cumulera avec la direction de la nouvelle fondation, par le XXXVIIe congrès fédéral du parti[88]. Le lendemain, José Luis Rodríguez Zapatero annonce la naissance de la fondation IDEAS (es) et explique que l'acronyme IDEAS (en français : « Idées ») fait référence aux initiales des cinq concepts qui sont « notre raison d'être et d'exister » : l'égalité (igualdad), les droits, l'écologie, l'action et la solidarité, et que ce think tank constitue « une belle idée »[89]. La première note de la fondation, publiée le propose notamment de taxer les transactions financières et de réformer la gouvernance des entreprises[90].

IDEAS présente le un rapport, intitulé « Un nouveau modèle énergétique pour l'Espagne », qui promeut notamment la fermeture progressive des centrales nucléaires entre 2009 et 2028, dès qu'elles ont atteint 40 ans d'exploitation, et assure que le pays peut être entièrement approvisionné en électricité d'origine renouvelable à l'horizon 2050, ce qui créerait plus d'un million d'emplois[91]. La veille, Caldera avait pourtant respecté la discipline de groupe au Congrès en rejetant une résolution présentée par Izquierda Unida (IU) réclamant la mise à l'arrêt de la centrale nucléaire Santa María de Garoña sous trois mois[92]. Sa proposition est notamment critiquée par Felipe González[93] et Javier Solana[94].

Retrait de la vie politique

Reconduit par Rubalcaba

Jesús Caldera est reconduit en 2012 comme secrétaire aux Idées.

Le , le chef de file électoral du PSOE Alfredo Pérez Rubalcaba confie à Jesús Caldera le soin de coordonner la rédaction du programme du parti pour les élections générales anticipées du 20 novembre suivant, sous l'autorité de la directrice de campagne Elena Valenciano[95]. Rubalcaba présente le suivant les principaux axes du projet socialiste, à l'occasion d'une conférence politique : il prévoit notamment d'imposer la parité stricte dans les conseils d'administration, d'augmenter les droits d'accise sur le tabac et l'alcool pour financer le système de santé publique, de fermer les centrales nucléaires d'ici 2028, et d'instaurer le vote préférentiel lors des élections[96].

La commission exécutive du Parti socialiste le choisit le comme coordonnateur de la motion politique (ponencia marco) du XXXVIIIe congrès fédéral, convoqué en à Séville, le secrétaire à l'Organisation Marcelino Iglesias étant chargé des évolutions statutaires[97]. Soutien de Rubalcaba pour l'élection du secrétaire général face à Carme Chacón, Caldera est reconduit dans ses responsabilités de secrétaire aux Idées et au Programme[98],[99].

Caldera annonce le le licenciement avec effet immédiat de Carlos Mulas, directeur de la fondation IDEAS, après que la presse a révélé que l'institution a rémunéré, en 2010 et 2011, l'autrice Amy Martin pour une série de notes pour un total de 50 000 à 60 000 euros, alors que cette personne n'existe pas[100]. Il est révélé le lendemain que les documents étaient en réalité rédigés par l'épouse de Mulas, Irene Zoe Alameda (es), qui assure que son mari  dont elle dit être séparée  n'était au courant de rien[101]. Dix mois plus tard, Rubalcaba prend la décision de fermer la fondation au , et de transférer ses activités à la fondation Pablo-Iglesias (es), expliquant que « le problème de la fondation IDEAS a été un problème de gestion, de quelqu'un qui a démontré clairement que les mécanismes de contrôle étaient insuffisants »[102].

Fin de parcours

Après que Rubalcaba a convoqué un congrès fédéral extraordinaire à l'été 2014, le nouveau secrétaire général Pedro Sánchez nomme le la députée de Barcelone Meritxell Batet secrétaire aux Études et aux Programmes de la commission exécutive, excluant ainsi Caldera de la direction du parti[103]. Le suivant, il révèle ne pas avoir l'intention d'être candidat aux élections générales du 20 décembre 2015, indiquant « [s'en aller] volontairement » et affirmant « tout [son] soutien » à Pedro Sánchez, dont il espère « qu'il sera le prochain président du gouvernement d'Espagne ». Il met ainsi un terme à 33 ans de vie parlementaire, Trinidad Jiménez annonçant son retrait de la vie politique le même jour[104].

Il est réintégré à sa demande le à son poste de secrétaire municipal de la mairie d'Ávila. L'adjoint au maire responsable des ressources humaines, qui exprime son « plus profond respect » pour la trajectoire politique de Caldera, indique que ce retour « se fait en toute normalité » et que l'ancien ministre devient « un fonctionnaire de cette maison, comme ses 400 collègues »[105].

Notes et références

Notes

Références

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Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

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