Jennifer Ehle

Jennifer Ehle [ˈd͡ʒɛnɪfɚ ˈiːli][1], née le à Winston-Salem en Caroline du Nord, est une actrice américaine d'origine anglaise.

Jennifer Ehle
Jennifer Ehle au Festival international du film de Toronto le 21 octobre 2016.
Nom de naissance Jennifer Anne Ehle
Naissance
Winston-Salem, Caroline du Nord (États-Unis)
Nationalité Américaine
Profession Actrice
Films notables Oscar Wilde
Le Discours d'un roi
Contagion
Zero Dark Thirty
RoboCop
Séries notables Orgueil et Préjugés

Elle a obtenu deux fois le Tony Award. Son rôle le plus connu est celui d'Elizabeth Bennet dans la série télévisée Orgueil et Préjugés (1995), tirée du roman du même nom de Jane Austen.

Biographie

Jeunesse & débuts

Née à Winston-Salem, en Caroline du Nord, Jennifer Anne Ehle est la fille unique de l'actrice anglaise Rosemary Harris et de l'écrivain américain John Ehle (en)[2]. Elle est d’ascendance roumaine, par sa grand-mère maternelle allemande[3],[4]. Elle fait ses débuts sur scène à quatre ans lors d'une reprise théâtrale d'Un tramway nommé Désir, dans lequel sa mère jouait le rôle de Blanche DuBois[5]. Elle passe son enfance entre la Grande-Bretagne et les États-Unis en raison des engagements de carrière de sa mère et fréquente dix-huit écoles différentes[6], d'abord Queen's College, un établissement privé d'Harley Street à Londres, puis des établissements secondaires en Caroline du Nord[7], à New York[7], Santa Monica, et un pensionnat dans le Michigan, ce qui, de son propre aveu, la rendit « très adaptable »[8]. Elle a été élevée en grande partie à Asheville, en Caroline du Nord[6]. À quinze ans, alors qu'elle aspire à devenir écrivain comme son père, elle entame une spécialisation en théâtre, alors que de son propre aveu, elle « n'avait jamais joué auparavant », mais a apprécié l'expérience[7].

Elle s'installe finalement à Londres et étudie l'art dramatique, après la University of North Carolina School of the Arts en Caroline du Nord[9], à la Central School of Speech and Drama [10], où elle prend l'accent anglais à vingt ans[7], et est remarquée par Sir Peter Hall.

Carrière

Débuts et premier rôle important

Jennifer Ehle fait ses débuts professionnels au théâtre dans une production de Tartuffe par la compagnie théâtrale de Peter Hall, joué au West End en 1991[7]. Après avoir abandonné la Central School[6], Peter Hall la retient, en 1992, pour une adaptation de The Camomile Lawn, un roman de Mary Wesley, dans lequel elle et sa mère interprètent le même personnage à des âges différents[11]. Cette histoire, produite par Channel 4 en Grande-Bretagne, est une mini-série en cinq parties traitant de la vie et des amours d'une famille de cousins, de 1939 à nos jours. The Camomille Lawn a beaucoup fait parler dans les tabloïds au moment de sa diffusion en raison de scènes de nudité et de sexe, notamment entre son personnage et celui incarné par Toby Stephens, avec qui elle avait une relation à l'époque[7]. Ehle dira plus tard de cette expérience qu'elle « était trop jeune pour porter le rôle » et était « physiquement malade après le tournage de certaines scènes », ajoutant qu'elle était étonnée par la réaction des gens et qu'elle avait eu un choc en voyant une photo d'elle seins nus dans le journal, mais que sa mère adopta une attitude différente en lui disant « comme c'est génial d'être un symbole de quelque chose d'aussi merveilleux que le sexe »[7].

Par la suite, elle enchaîne les rôles et fait ses débuts au cinéma dans le film Backbeat, dans lequel elle interprète Cynthia Powell, la première épouse de John Lennon[6]. Elle tourne également dans un téléfilm français, La Récréation, avec Madeleine Robinson.

La consécration avec Orgueil et Préjugés

Sa carrière prend un tournant grâce à son interprétation du rôle d'Elizabeth Bennet dans Orgueil et Préjugés, le téléfilm de la BBC en 1995, adapté du roman éponyme de Jane Austen dans lequel elle partage la vedette avec Colin Firth, avec lequel elle a eu une brève relation avant de se séparer avant la diffusion[7]. La mini-série rencontre un énorme succès au Royaume-Uni et aux États-Unis[6] et vaut à l'actrice de recevoir le BAFTA de la meilleure actrice. Toutefois, la jeune actrice ne veut pas capitaliser le succès de son rôle d'Elizabeth Bennet et refuse les interviews[12].

Après un court passage à la Royal Shakespeare Company, à Stratford Upon Avon[8], elle obtient un rôle dans son premier grand rôle dans le film Paradise Road, interprétant une prisonnière de guerre aux côtés de Glenn Close, Cate Blanchett, Frances McDormand et Julianna Margulies[6]. Peu à peu, on l'aperçoit dans d'autres productions cinématographiques tels qu'Oscar Wilde, dans lequel elle prête ses traits à l'épouse de l'écrivain, Des chambres et des couloirs et Sunshine, drame retraçant le destin de trois générations d'une famille juive hongroise où elle interprète l'épouse d'un avocat hongrois, joué par Ralph Fiennes[6]. Sa mère Rosemary Harris joue une version plus âgée du même personnage[6].

Elle poursuit une carrière à la fois sur scène et à l'écran, obtenant un accueil très favorable de la critique et un Tony Award en tant qu'actrice principale pour ses débuts en 2000 à Broadway dans The Real Thing, de Tom Stoppard, qui marque son retour aux États-Unis[13],[7]. Sa mère est également « nominée » pour la même récompense cette année-là, pour Waiting in the Wings[7],[14].

Même lorsqu'elle commença à être remarquée au théâtre à Broadway, en 2000, ou au cinéma dans Wilde avec Stephen Fry et Possession en compagnie de Gwyneth Paltrow, elle fuyait la publicité [réf. nécessaire].

Après une interruption de trois ans pour se consacrer à sa vie avec son époux[7], elle retourne à la scène en 2005 dans une reprise de The Philadelphia Story à l’Old Vic, face à Kevin Spacey[8]. L'année suivante, elle joue Lady Macbeth dans Macbeth dans le cadre de The Shakespeare in the Park. Elle obtient un second Tony Award pour son interprétation de trois personnages du triptyque The Coast of Utopia de Tom Stoppard, qui se joue d' à [15]. Ses films les plus récents comptent Before the Rains, une coproduction américano-indienne dirigée par Santosh Sivan, et Le Prix de la loyauté, avec Edward Norton et Colin Farrell. En 2008, elle joue dans un téléfilm de CBS, The Russell Girl.

En , il a été annoncé que Jennifer Ehle jouerait le rôle de Catelyn Stark dans la série télévisée Le Trône de fer produite par HBO, d'après la série de livres fantastiques de George R. R. Martin. Bien qu'ayant filmé l'épisode pilote, elle a décidé qu'il était trop tôt pour reprendre le travail après la naissance de sa fille, le rôle a finalement été attribué à Michelle Fairley[16],[17],[18].

Elle tient le rôle de Mirtle Logue dans Le Discours d'un roi, sorti en 2010 sur le plateau duquel elle a retrouvé, quatorze ans après Orgueil et Préjugés, Colin Firth, qui joue George VI. En 2010, Jennifer Ehle tient l'un des deux rôles principaux, aux côtés de John Lithgow, dans Mr. & Mrs. Fitch présenté par Second Stage Theatre[19].

En 2011, elle tient le rôle du docteur Ally Hextall dans le thriller Contagion de Steven Soderbergh et tient le rôle du docteur Anna Paul dans la série télévisée A Gifted Man, dans lequel son personnage, devenu un fantôme, rend visite à son ex-mari en lui demander d'aider un centre de santé communautaire d'un quartier modeste[20].

En 2012, elle incarne un agent de la CIA dans le thriller acclamée par la critique mais controversé Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow, relatant la traque d'Oussama ben Laden. En 2014, elle interprète le rôle de Liz Kline dans le reboot de RoboCop. L'année suivante, elle prête ses traits à la mère d'Anastasia Steele dans le drame Cinquante nuances de Grey, adapté du roman éponyme[21], rôle qu'elle accepté afin de tourner sous la direction de la réalisatrice Sam Taylor-Johnson[7] et intègre le casting de MI-5, adaptation cinématographique de la série éponyme[22]. Entre-temps, elle apparaît comme guest-star dans deux épisodes de la série The Blacklist.

En 2016, elle est à l'affiche du drame Brooklyn Village, dans lequel elle incarne une psychiatre et médiatrice mariée à un acteur qui hérite de l'appartement paternel à Brooklyn et de la boutique en dessous[18]. Le film remporte le Grand Prix du Festival de Deauville. Auparavant, elle tient un rôle secondaire dans le drame The Fundamentals of Caring, diffusé sur Netflix et dans lequel elle partage l'affiche avec Paul Rudd et Selena Gomez[23].

Vie personnelle

Elle s'est mariée en 2002 avec un écrivain américain, né comme son père en Caroline du Nord, Michael Ryan[24]. Ils ont deux enfants : un fils, George, né en et une fille, Talulah, née en [25]. Le couple et leurs enfants vivent à New York[7].

Tenant à protéger sa vie privée, elle a pensé arrêter sa carrière après The Real Thing, pensant difficile de mener une carrière artistique et d'avoir une véritable vie familiale[réf. nécessaire].

Filmographie

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Cinéma

Séries télévisées

Téléfilms

Théâtre

Distinctions

Cette section récapitule les principales récompenses et nominations obtenues par Jennifer Ehle. Pour une liste plus complète, se référer à l'Internet Movie Database[26].

Récompenses

Nominations

Doublage francophone

En France, Jennifer Ehle est régulièrement doublée par Anne Rondeleux[27].

Au Québec, c'est Valérie Gagné qui est sa voix francophone régulière[28].

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. (en) Hermione Hoby, « Little Men’s Jennifer Ehle: ‘I hope fame doesn’t happen to me’ », sur The Guardian, (consulté le ).
  3. (en) « Rosemary Harris and the Picture: Madonna of the Slaughtered Jews »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), . Nmia.com.
  4. (en) « Généalogie de la famille Ehle », sur ancestry.com, RootsWeb (consulté le ).
  5. (en) « Jennifer Ehle - Biography », sur TV Guide (consulté le ).
  6. (en) « Jennifer Ehle - Biography », sur Fandango (consulté le ).
  7. (en) Jane Mulkerrins, « Jennifer Ehle: on nude scenes, Pride and Prejudice and why she doesn't want fame », sur The Telegraph, (consulté le ).
  8. « What Lizzie did next », sur The Age (Australie), .
  9. (en) « Jennifer Ehle : Alumni », sur cssd.ac.uk, UNSCA (consulté le ).
  10. (en) « Distinguished Alumni », sur cssd.ak.uk (consulté le ).
  11. (en) Dave Kehr, « At The Movies; A Resemblance? It's Only Natural », sur The New York Times, (consulté le ).
  12. « Jennifer Ehle : Biographie », sur ¨Première, (consulté le ).
  13. (en) « Jennifer Ehle », sur PlayBill Vault (consulté le ).
  14. (en) Family affair in Tony shortlist, BBC News, .
  15. (en) « Utopian win for Jennifer Ehle and Tom Stoppard at Tony Awards », sur Daily Mail, Londres, (consulté le ).
  16. (en) « Fairley to replace Ehle in HBO's 'Thrones' », sur The Hollywood Reporter, (consulté le ).
  17. (en) « A Gifted Man's Leading Lady », http://www.thedailybeast.com, The Daily Beast, .
  18. (en) Lidija Haas, « Jennifer Ehle interview: ‘Artists don’t have to be unhappy’ », sur The Guardian, (consulté le ).
  19. « John Lithgow et Jennifer Ehle jouent MR & MRS FITCH », sur Broadway World.
  20. (en) « Person of Interest, Unforgettable, A Gifted Man, How to Be a Gentleman and Two Broke Girls Trailers from CBS » [archive du ], MovieWeb, (consulté le ).
  21. Mike Fleming, « Jennifer Ehle Joining ‘Fifty Shades Of Grey’ As Anastasia Steele’s Mother », Deadline.com. PMC, (consulté le ).
  22. (en) Stuart Kemp, « AFM: Kit Harington, Jennifer Ehle Sign on for 'Spooks' », (consulté le ).
  23. (en) « First Look at Paul Rudd, Craig Roberts & Selena Gomez in The Fundamentals of Caring », Final Reel, (lire en ligne, consulté le ).
  24. (en) « Jennifer Ehle - Biography », Yahoo! Movies, (lire en ligne).
  25. Suzanne Moore, « Celebrities' Christmas memories », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
  26. (en) « Awards for Jennifer Ehle », sur Internet Movie Database (consulté le )
  27. « Fiche de l'actrice : les comédiennes de doublage V.F. l'ayant doublé », sur RS Doublage (consulté le )
  28. « Fiche de l'actrice : les comédiennes de doublage V.Q. l'ayant doublé », sur Doublage Québec (consulté le )
  29. « Fiche de doublage V.F. de RoboCop », sur AlloDoublage (consulté le )
  30. Doublage relevé sur le carton de doublage lors de sa diffusion télévisée.
  31. Doublage relevé dans le carton de doublage du Blu-ray.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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