Jean-Pierre Lévy (résistant)

Jean-Pierre Lévy, né le à Strasbourg et mort le à Paris, est le chef de l'un des trois grands mouvements de Résistance française, Franc-Tireur.

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Jean-Pierre Lévy
Naissance
Strasbourg, Empire allemand
Décès
Paris, France
Nationalité Français
Activité principale
Résistant

Biographie

Juif d'Alsace, endossant des responsabilités de chef de famille à onze ans après la mort de son père, il est à 18 ans ingénieur commercial, employé dans une entreprise de filature.

Mobilisé en 1939 comme lieutenant de réserve, puis démobilisé après l'armistice de , il se fixe avec sa famille à Lyon en septembre 1940 et noue progressivement divers contacts, non seulement avec des alsaciens réfugiés comme lui, mais aussi avec Élie Péju, un entrepreneur en déménagement[1] - qui a créé dès septembre 1940 avec quelques amis un modeste mouvement de résistance, appelé France Liberté et qui édite un journal clandestin du même nom.

Jean Pierre Lévy apporte immédiatement à ce petit groupe dont il est le plus jeune et le moins politisé sa puissance de travail et son sens de l'organisation. Son statut de célibataire, libre de toute charge de famille, ainsi que son métier de cadre commercial d'entreprise l'amenant à se déplacer beaucoup dans toute la zone non occupée et donc à nouer de nombreux liens font de lui à partir de 1941 la cheville ouvrière du mouvement. En novembre 1941, le mouvement prend le nom de Franc Tireur et Jean Pierre Lévy en est le chef.

Il est arrêté une première fois par la police française le , dans l'appartement lyonnais qui sert de quartier général au mouvement. Les jeunes membres France Pejot (future mère de Jean-Michel Jarre) et Micheline Altmann parviennent à orienter les soupçons sur elles en s'avouant résistantes pour permettre la fuite de leur leader. A cet égard, France Pejot reçoit la médaille de la Résistance que le général de Gaulle lui fait parvenir par un parachutiste venu de Londres[2].

Fin 1942, incité par Jean Moulin à fondre Franc Tireur dans une organisation plus large et plus efficace, Jean Pierre Lévy se trouve confronté dans les négociations aux fortes personnalités que sont Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Henri Frenay, chefs respectifs des puissants mouvements de résistance de la zone sud Libération-Sud et Combat. Dominique Veillon, la biographe de Jean-Pierre Lévy note que celui-ci apparaît comme un novice en face des deux ténors, plus âgés et expérimentés, mieux introduits politiquement et qui dès lors peuvent se montrer condescendants à son égard. Mais le soutien constant de Lévy à la personne de Jean Moulin, ainsi que son engagement dans le projet d'union contrairement à ses deux pairs qui restent réticents, s'avère essentiel dans le dénouement : la création des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) en janvier 1943, par la fusion des trois mouvements. Il en devient Commissaire au renseignement, à la sécurité et aux moyens matériels.

En , Lévy est reçu par de Gaulle à Londres où il reste jusqu'au mois de juillet, ne représentant donc pas son mouvement lors de la création du Conseil National de la Résistance en mai 1943.

Il revient ensuite à Lyon, puis se fixe à Paris où il est arrêté au domicile de Gilbert Védy, membre du mouvement Ceux de la Libération, en octobre 1943. Il est alors interné à la prison de la Santé pendant 8 mois. Il est libéré le 12 juin 1944 par un commando des corps francs des MUR dirigé par Charles Gonard, qui profite d'un transfert à la prison de Fresnes pour neutraliser l'escorte allemande du convoi dans une rue de Villejuif[3].

Après la Libération, s'abstenant d'engagements politiques publics, il fait une carrière de haut fonctionnaire, comme directeur des industries et des textiles au ministère de l'Industrie et du Commerce de 1947 à 1970. Il est également le fondateur de la Fondation de la Résistance et s'engagera au sein du Comité des Œuvres Sociales des Organisations de la Résistance (COSOR).

Il meurt à Paris le 15 décembre 1996[4].

Distinctions et hommages

Plaque de la rue de Lyon.

Dans la culture populaire

Notes et références

  1. Isabelle von Bueltzingsloewen, Laurent Douzou, Jean-Dominique Durand, Hervé Joly et Jean Solchany, Lyon dans la Seconde guerre mondiale : villes et métropoles à l'épreuve du conflit, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 361 p. (ISBN 978-2-7535-4359-1, notice BnF no FRBNF44499152), p. 274.
  2. « Décès de la résistante France Pejot, mère de Jean-Michel Jarre », sur leparisien.fr, Le Parisien (consulté le ).
  3. Benoit Hopquin, « Le résistant Charles Gonard est mort », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  4. « Jean-Pierre LEVY », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le ).

Bibliographie

  • Léon Strauss, « Jean-Pierre Levy », dans Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 24, p. 2333.
  • Dominique Veillon, article « Jean-Pierre Levy », dans Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2006.
  • Dominique Veillon, Le Franc-Tireur : un journal clandestin, un mouvement de Résistance, 1940-44, Paris, Flammarion, 1977.
  • Jean-Pierre Lévy avec la collaboration de Dominique Veillon, Mémoires d'un franc-tireur, itinéraire d'un résistant, 1940-44, Bruxelles, Complexes-Paris, IHTP, 1998.

Liens externes

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