Jamal Khashoggi

Jamal Khashoggi (en arabe : جمال خاشقجي (Jamāl Khāshuqjī) [ʒaˈmaːl χaːˈʃoɡʒi]), né le à Médine (Arabie saoudite) et mort assassiné le au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul (Turquie)[1], est un journaliste saoudien[2], ayant notamment été directeur général de la chaîne Al-Arab News[3]. Il a également été rédacteur au journal saoudien Al Watan, qu'il a transformé en plateforme progressiste[4]. Des années 1980 aux années 2000, il a régulièrement servi le prince Turki ben Fayçal, ancien directeur des services de renseignement saoudiens[5].

Pour les articles homonymes, voir Khashoggi.

Jamal Khashoggi
جمال خاشقجي

Jamal Khashoggi en mars 2018.

Nom de naissance Jamal Abdallah Ahmed Khashoggi
جمال عبدالله أحمد خاشقجي
Naissance
Médine (Arabie saoudite)
Décès
Istanbul (Turquie)
Nationalité Saoudienne
Profession Journaliste
Spécialité Politique
Médias
Fonction principale Rédacteur en chef
Chroniqueur
Presse écrite Arab News
Al-Watan
The Washington Post
Télévision Al-Arab News

Initialement proche du pouvoir saoudien, il entre en dissidence à partir de 2017, à la suite de l'avènement de Mohammed ben Salmane au statut de prince héritier et de dirigeant de fait du pays. Il fuit l'Arabie saoudite en . Il déclare alors que le gouvernement saoudien l'a « banni de Twitter »[6] et écrit ensuite des articles de presse critiques vis-à-vis du régime saoudien. Extrêmement critique à l'égard du prince héritier, Mohammed ben Salmane, et du roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud[7], Khashoggi s'oppose fermement à l'intervention au Yémen[8].

Khashoggi entre dans le consulat d'Arabie saoudite en Turquie le et y est assassiné par un commando saoudien. Le prince héritier est soupçonné d'avoir commandité l'opération. Après avoir initialement nié sa mort, affirmant que Khashoggi avait quitté le consulat vivant, l'Arabie saoudite finit par reconnaître le que Jamal Khashoggi a été tué à l'intérieur du consulat[9], mais donne successivement plusieurs versions contradictoires des circonstances de son décès avant d'admettre que le meurtre était prémédité, tout en épargnant le prince héritier.

Le 26 février 2021, dans un rapport rendu public à la demande du président Joe Biden, la direction du renseignement américain accuse Mohammed ben Salmane d’avoir « approuvé » l’opération contre Jamal Khashoggi[10].

Biographie

Famille et jeunesse

Jamal Khashoggi naît le [11] dans une famille de Kayseri aux origines ottomanes[2]. Il est issu d'une grande famille de la ville portuaire de Djeddah très liée à la famille royale. Son grand-père, Mohammed Khashoggi, qui a épousé une Saoudienne[12], était par ailleurs le médecin personnel du roi Ibn Séoud, le fondateur du royaume d'Arabie saoudite[13]. Il est le neveu[14] d'Adnan Khashoggi, qui était considéré comme l'homme le plus riche du monde au début des années 1980 grâce aux ventes d'armes[15], et le cousin germain de Dodi Al-Fayed, tué à Paris dans un accident de voiture aux côtés de Diana, princesse de Galles[16].

À la fin des années 1970, comme beaucoup de jeunes Saoudiens, il soutient la résistance afghane contre les Soviétiques, tout comme le pouvoir saoudien de l'époque et la CIA. Il se rend lui-même en Afghanistan, et pose à l'époque en photo avec une kalachnikov : ses amis assurent cependant qu'il aurait peu combattu et que, bien qu'étant un musulman conservateur, il n'avait rien d'un extrémiste. C'est également en Afghanistan qu'il réalise ses premières interviews d'Oussama ben Laden, un autre jeune Saoudien originaire de Djeddah, qui combat alors les Soviétiques : les familles Khashoggi et ben Laden sont par ailleurs amies de longue date. Dans l'édition de de l'hebdomadaire saoudien Al Majalla, il publie ainsi un long reportage à la gloire de ces jihadistes d'Afghanistan[5] qu'il a côtoyés sur place. Il entretient à partir de là des relations personnelles avec Oussama ben Laden, et, à ce titre, organise en 1993 à Khartoum au Soudan sa première interview par un journaliste occidental, le reporter britannique Robert Fisk[5], comme celui-ci l'a raconté[17]. Après son passage dans ce pays, il étudie aux États-Unis puis, de retour en Arabie saoudite, rejoint les Frères musulmans, courant mal vu à Riyad[18].

Carrière de journaliste

Jamal Khashoggi en 2010.

Diplômé en administration de l'université d'État d'Indiana (1982), Jamal Khashoggi commence sa carrière en tant que directeur régional de la librairie Tihama Bookstores de 1983 à 1984[19]. Il débute ensuite une carrière de journaliste dans différents quotidiens et hebdomadaires saoudiens, dont Saudi Gazette[2], avant d'être nommé rédacteur en chef de Al Madina, en 1992[20]. De 1991 à 1999, il est correspondant à l'étranger (Afghanistan, Algérie, Koweït, Soudan), puis devient rédacteur en chef adjoint de Arab News, le principal journal en anglais d'Arabie saoudite (1999-2003)[réf. nécessaire].

Outre son travail de journaliste, il entretient des liens avec les services de renseignements saoudiens, dont le chef, le prince Turki ben Fayçal, le considère longtemps comme un protégé. Dans les années 1990, il est chargé par les services secrets de contacter Oussama ben Laden pour le persuader de renoncer à la clandestinité et de rentrer au pays. Il échoue cependant à convaincre son ami[18]. Khashoggi prend ensuite ses distances avec ben Laden qui bascule dans le terrorisme contre l'Occident[21] ; en 2011, à la mort de ben Laden, il écrit à propos de ce dernier « Tu étais magnifique et plein de bravoure aux beaux jours de l'Afghanistan, avant que tu succombes à la haine et à la passion[18]. »

Avec les années, Khashoggi se fait le promoteur de la démocratie dans le monde arabe, critiquant les pouvoirs corrompus et plaidant pour un accroissement de la participation politique, y compris au sein des monarchies du Golfe[18]. En 2003, il est très brièvement rédacteur en chef d'Al-Watan mais, jugé trop progressiste, il est licencié par le ministre saoudien de l'Information après avoir publié plusieurs commentaires à propos de l'influence du pouvoir religieux en Arabie saoudite[22]. Il s'exile quelque temps à Londres, puis, au cours des années suivantes, il devient un conseiller très proche de Turki Al-Faycal[2] et un adversaire de Mohammed ben Salmane[13].

En 2007, il est à nouveau nommé à la tête de la rédaction de Al-Watan. Il quitte le journal en 2010 après avoir critiqué les salafistes[23] et est nommé directeur de Al-Arab News à Bahreïn, collaborant aussi à différents médias internationaux comme commentateur politique spécialiste du Moyen-Orient[2].

Demeuré en lien avec les Frères musulmans ce qu'il reconnaît ou nie en fonction de ses interlocuteurs [réf. nécessaire]Jamal Khashoggi soutient en 2011 les printemps arabes en jouant la carte de l'islam politique. Mais l'échec de ces révolutions vient s'ajouter à la liste de ses déceptions, après les dérives du « djihad » afghan et de ben Laden[18].

Il compte parmi les journalistes chargés de défendre la politique du royaume saoudien auprès de la presse étrangère. Il présente notamment la guerre menée par l'Arabie saoudite au Yémen comme étant dirigée contre l’Iran, qu’il compare à l’Allemagne nazie[24],[25].

Disgrâce et exil

Initialement proche de Mohammed ben Salmane, en qui il voit au départ un réformateur, il rompt peu après avec lui[26]. En , Khashoggi est puni par son pays pour avoir ouvertement critiqué Donald Trump et il lui est interdit d'exercer son métier[27].

En , il s'exile aux États-Unis, où il tient une chronique au Washington Post. Il s'oppose alors de plus en plus ouvertement au prince héritier, Mohammed ben Salmane[28].

À la fin de sa vie, il souffre de diabète et d'hypertension[29].

Faits

Le , Jamal Khashoggi, à la demande de l'ambassade d'Arabie saoudite à Washington D.C.[30], entre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul pour obtenir un certificat de célibat nécessaire à son remariage, prévu pour le lendemain[31], avec sa fiancée une journaliste turque, Hatice Cengiz, rencontrée peu auparavant[32]. Le journaliste s'était rendu une première fois au consulat le pour obtenir l'attestation de divorce indispensable à son remariage[33],[34]. Il y rencontre alors un diplomate, qui l'adresse à un autre interlocuteur. Celui-ci s'avère être membre des services de renseignement saoudiens. Il indique à Jamal Khashoggi que le consulat n'est pas en mesure de lui fournir le document immédiatement, mais qu'il peut venir le récupérer la semaine suivante[35].

Selon la police turque, le , Jamal Khashoggi y est séquestré, torturé et assassiné par des forces spéciales saoudiennes, puis son corps est démembré et transporté hors du consulat en direction d'un autre pays[36],[37].

Khashoggi dénonçait depuis un certain temps la politique conduite par le prince Mohammed ben Salmane dans le royaume et le désastre de la guerre du Yémen[38],[39].

Dans son édition du , The Washington Post laisse une colonne blanche sous la photo de Khashoggi et le titre A Missing Voice[40].

Le , le gouvernement turc demande aux Saoudiens l'autorisation de fouiller le consulat[41]. Le jour même, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, appelle les autorités saoudiennes à prouver que le journaliste a bien quitté le consulat comme ils l'affirment[38]. Le , la Turquie est autorisée à fouiller le consulat, tandis que la chaîne de radio-télévision turque TRT World affirme que les autorités turques soupçonnent que des individus entrés dans l'ambassade au moment de la disparition auraient emporté avec eux les images de vidéosurveillance[42], que les autorités saoudiennes affirment ne pas posséder[43].

Le , The New York Times affirme que le commando du consulat transportait une scie à os[44]. The Washington Post ajoute pour sa part que la Turquie possède des enregistrements audio et vidéo qui prouvent que le journaliste a été interrogé, torturé, assassiné puis démembré[45]. Le journaliste porterait également sur lui une montre connectée, qui aurait enregistré une dispute[46], ce qui serait corroboré par l'enregistrement[47]. L'appareil, de type Apple Watch, aurait été ainsi relié à son iPhone, qu'il avait laissé à sa fiancée, mais dont certains enregistrements auraient été supprimés après sa mort[48]. Ces dernières informations ne seraient pas compatibles avec les capacités techniques des produits Apple[49]. Selon The Guardian, les enregistrements pourraient en fait avoir été recueillis grâce à des appareils de surveillance implantés dans le consulat à l'insu du gouvernement saoudien[50].

Le , Mevlüt Çavuşoğlu, ministre turc des Affaires étrangères, demande à Riyad d'autoriser les enquêteurs à perquisitionner le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Une demande à laquelle les autorités saoudiennes ne répondent pas immédiatement[51], avant finalement d'autoriser la fouille qui a lieu le [52]. Les autorités turques souhaitent appliquer du luminol sur les murs pour détecter d'éventuelles traces de sang, ce que Riyad refuse[53]. La police turque emporte alors des échantillons de la terre du jardin du consulat[54]. Elle découvre également que des parois du consulat ont été fraîchement repeintes[55].

Le , CNN affirme que le régime saoudien serait sur le point d'admettre la mort du journaliste à la suite d'un interrogatoire qui aurait mal tourné[56]. Le jour même, le consul saoudien est limogé[57].

Le dissident saoudien Omar Abdulaziz (en) affirme que son téléphone a été piraté alors qu'il aurait discuté à plusieurs reprises avec Khashoggi de sujets sensibles[58]. Un analyste turc affirme pour sa part que Khashoggi aurait prévenu des membres des Frères musulmans[13] qu'ils étaient espionnés par le pouvoir saoudien[59].

La police turque fouille la résidence du consul général saoudien[60],[61] le [62]. Le même jour, le consulat est fouillé à nouveau[63].

Le , The New York Times rapporte qu'un proche du prince héritier a participé à l'assassinat[64]. Le Yeni Şafak, qui dit avoir eu accès à des enregistrements, affirme que le journaliste a eu les doigts coupés puis a été décapité[64]. Pour sa part, le Middle East Eye, qui affirme avoir également eu accès aux enregistrements, ajoute que le journaliste n'a pas été interrogé mais torturé puis démembré vif tandis que son bourreau  qui serait un médecin  écoutait de la musique[64],[65].

Le , l'un des membres du commando décède, officiellement dans un accident de voiture[66]. Par ailleurs, la presse du régime saoudien présente les membres du commando comme de « simples touristes »[67]. Pour sa part, le New York Times affirme que les autorités saoudiennes comptent faire porter la responsabilité de l'opération au général Ahmed Assiri[68] haut responsable du renseignement afin de dédouaner Mohammed ben Salmane[69]. Par ailleurs, la police turque procède à des fouilles dans la forêt de Belgrad, à Marmara[68].

Le , l'Arabie saoudite confirme la mort de Jamal Khashoggi le dans le consulat d'Istanbul et limoge le général Ahmed Assiri[70] conseiller de haut rang à la cour royale ainsi que Saoud al-Qahtani, responsable média et homme clé de l'entourage du prince héritier[69]. 18 personnes sont arrêtées au même moment par le royaume : les 15 personnes du commando arrivées de Riyad et 3 employés du consulat[71]. Ali Shihabi, proche des cercles du pouvoir saoudien, estime que la mort a eu lieu par « étranglement et pas à une rixe à coups de poing »[72]. Les autorités saoudiennes affirment ne pas savoir ce qu'il est advenu du corps, ajoutant qu'il a été confié à un « opérateur local »[73].

Le même jour, Ömer Çelik, ministre des Affaires européennes du gouvernement turc, fait la première déclaration officielle turque : « Nous ne blâmons personne de manière préemptive mais nous n'autoriserons pas non plus une dissimulation »[74].

Le , l'Arabie saoudite change de version et affirme que la mort aurait eu lieu alors qu'une discussion visait à « négocier de façon pacifique » le retour au pays de Jamal Khashoggi et aurait « mal tourné »[75]. Le jour même, Hatice Cengiz est placée sous protection policière[76].

Le , le Yeni Şafak affirme que Mohammed ben Salmane aurait parlé au téléphone avec Khashoggi, peu avant son exécution et alors qu'il était détenu au consulat[77]. Un des membres du commando a également quitté le consulat en portant les habits de la victime[78]. Le jour même, un véhicule diplomatique saoudien est retrouvé abandonné sur un parking[79].

Le , Sky News affirme que des restes du corps auraient été retrouvés dans le jardin du consulat[80]. Le jour même, Reuters affirme que Saoud al-Qahtani, conseiller de Mohammed ben Salmane, aurait supervisé les opérations via Skype et aurait demandé aux membres du commando de lui apporter la tête de Khashoggi[81].

Le , l'Arabie saoudite admet que le meurtre de Jamal Khashoggi était prémédité[82].

Le , le parquet turc lance une procédure d'extradition des 18 suspects saoudiens[83]. Le lendemain, Adel al-Joubeir, ministre saoudien des Affaires étrangères, refuse cette demande[84].

Le , le procureur général turc affirme que le journaliste a été étranglé puis son corps démembré[85]. Le jour même, la presse turque révèle que des employés consulaires auraient détruit des documents le lendemain de l'assassinat[86].

Le 1er novembre, citant un responsable turc anonyme, The New York Times affirme que le corps aurait pu être dissout dans de l'acide[87].

Le , des responsables turcs et le quotidien Sabah révèlent qu'une équipe de nettoyage de deux personnes, dont un chimiste, aurait détruit les preuves entre le 12 et le [88]. La police turque ne recevra finalement la permission d'investiguer le consulat avec l'accord des autorités saoudiennes que les 15 et , et la résidence du consul que le [89].

Le , une source policière révèle que de l'acide fluorhydrique a été utilisé pour dissoudre le corps[90]. Le , Sabah affirme que le corps dissout aurait été jeté dans les canalisations[91].

Le , The Daily Sabah affirme que le commando transportait des scalpels, des ciseaux, des instruments servant à donner des chocs électriques[92], des agrafeuses, des seringues dans leurs bagages tandis que The New York Times affirme que des sources du renseignement américain estiment que l'un des membres du commando téléphone à une personne, en lui demandant de prévenir son « patron », qui serait MBS, du succès de l'opération[93].

Le , le parquet saoudien affirme que le journaliste a été drogué avant d'être tué[94]. Dédouanant le prince héritier de tout rôle, le procureur général saoudien requiert la peine de mort à l'encontre de cinq accusés (dont les noms ne sont pas communiqués)[95]. La diplomatie turque juge les explications « insuffisantes »[96].

Le , selon le quotidien turc Hürriyet, un journal proche du pouvoir turc, il existe des enregistrements qui contredisent les conclusions de la justice saoudienne. Notamment 15 minutes de conversations avant le meurtre démontrant la préméditation, et des appels téléphoniques internationaux passés par le commando[97].

Le , The Washington Post affirme que la CIA a conclu que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane Al Saoud était le commanditaire de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul[98]. La CIA est parvenue à ces conclusions en se fondant sur le renseignement, notamment des appels téléphoniques entre le frère du prince héritier, Khaled ben Salmane, ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, et Jamal Khashoggi[99],[100].

Le , le journal turc Hürriyet affirme que la CIA posséderait un enregistrement qui montre que le prince héritier aurait demandé à « faire taire » le journaliste[101].

Le , Régis Le Sommier, directeur adjoint de Paris Match, affirme avoir eu accès à des photos extraites de l'enregistrement qui montreraient le corps sur un chariot élévateur pendant son démembrement[102].

Le , The Washington Post avance que l'équipe de frappe saoudienne qui a assassiné Jamal Khashoggi fait partie d'une force d'action rapide dirigée par la cour du royaume ; celle-ci est déjà constituée depuis 18 mois pour chasser et kidnapper les dissidents du royaume à l'étranger et en Arabie saoudite[103]. Nombreux sont ceux qui restent détenus dans les prisons secrètes du royaume pour y être interrogés.

Le , un procureur turc émet deux mandats d’arrêt contre deux responsables saoudiens, proches de Mohammed ben Salmane, Ahmed Assiri et Saud al-Qahtani impliqués dans le meurtre de l'éditorialiste saoudien[104],[105].

Le , l'ONU ouvre une enquête sur l'assassinat du journaliste dont les conclusions et préconisations seront présentées au Conseil des droits de l'homme de l'ONU lors de la session de [106]. Le , la rapporteure spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, arrive en Turquie[107]. Le , elle accuse des officiels saoudiens d'avoir commis l'assassinat[108].

Le , les médias turcs révèlent qu'un complice turc aurait aidé à se débarrasser du corps, qui aurait été brûlé[109].

Le , l'Arabie saoudite rejette des appels internationaux à une enquête internationale[110].

Le , The New York Times révèle que le chef du commando aurait réclamé une « prime de performance » à ses supérieurs[111]. Le prince héritier aurait également avalisé une campagne d'enlèvement, de torture et d'assassinat d'opposants[112].

Le , Callamard recommande à l'Arabie saoudite des procès publics pour les accusés pour des raisons de transparence[113].

Le , le Washington Post révèle que les membres du commando saoudien qui a exécuté Jamel Khashoggi avaient participé à une formation aux États-Unis[114],[115].

Le , The Washington Post révèle que le régime saoudien aurait indemnisé la famille du journaliste sous forme de maisons et de plusieurs millions de dollars[116].

Le , on apprend que des diplomates français, américains, britanniques, russes et turcs assistent aux procès[117]. Assiri a comparu mais pas Qahtani[118].

Le , deux personnes accusées d'espionnage au profit des Émirats arabes unis et de complicité dans l'assassinat sont arrêtés en Turquie[119]. L'un d'eux se suicide le en prison[120].

Liste des membres du commando saoudien

Les presses turque et américaine publient la liste des quinze membres du commando saoudien accusé d'avoir perpétré l'assassinat[121],[122],[123] :

  • Maher Abdelaziz Mutreb (47 ans) (arabe : ماهر عبد العزيز مطرب) : agent de Mohammed ben Salmane, visible sur plusieurs photos avec ce dernier, il serait le chef du commando[124] ;
  • Salah Mohammed Al-Tubaigy (47 ans) (arabe : صلاح محمد الطبيقي) : médecin légiste, responsable de la médecine légale au département de la sécurité générale d'Arabie saoudite, président de l'ordre saoudien des médecins légistes et membre de l'association saoudienne de médecine légale, celui qui aurait démembré le journaliste ;
  • Abdelaziz Mohammed Al-Hasawi (31 ans) (arabe : عبد العزيز محمد الحساوي) : membre de la garde royale ;
  • Thaer Ghaleb Al-Harbi (39 ans) (arabe : ثائر غالب الحربي) : membre de la garde royale, promu l'année passée au rang de lieutenant pour sa bravoure dans la défense du palais du prince Mohammed ben Nayef à Djeddah [125] ;
  • Mohammed Saad Al-Zahrani (30 ans) (arabe : محمد سعد الزهراني) : membre de la garde royale ;
  • Meshal Saad Al-Bostani (31 ans) (arabe : مشعل سعد البستاني) : membre de l'armée de l'air, décédé dans un accident de voiture le [66] ;
  • Naif Hassan Al-Arifi (32 ans) (arabe : نايف حسن العريفي) : membre des forces spéciales ;
  • Moustapha Mohammed Al-Madani (57 ans) (arabe : مصطفى محمد المدني) : officier des services secrets, doublure physique de Jamal Khashoggi quittant le consulat saoudien par la porte de derrière, habillé avec les vêtements de Khashoggi, ses lunettes, portant une fausse barbe et une paire de chaussures différentes. Le même homme est filmé à la Mosquée bleue afin d'essayer de montrer que Jamal Khashoggi aurait quitté le consulat vivant[126],[127],[128] ;
  • Mansûr Othmân Abahussein (46 ans) (arabe : منصور عثمان أباحسين) : militaire, membre des services secrets ;
  • Waleed Abdallah Al-Shehri (38 ans) (arabe : وليد عبد الله الشهري) : membre de l'armée de l'air ;
  • Tourki Moucharraf Al-Shehri (36 ans) (arabe : تركي مشرف الشهري) : pas d'information ;
  • Fahad Shabib Al-Balawi (33 ans) (arabe : فهد شبيب البلوي) : membre de la garde royale ;
  • Saïf Saad Al-Qahtani (45 ans) (arabe : سيف سعد القحطاني) : agent de Mohammed ben Salmane ;
  • Khaled Aedh Al-Taibi (30 ans) (arabe : خالد عايض الطيبي) : membre de la garde royale ;
  • Bader Lafi Al-Otaibi (45 ans) (arabe : بدر لافي العتيبي) : pas d'information.

Le , cinq d'entre eux sont condamnés à mort[129]. Le , leur peine est commuée en vingt ans de prison[130]. Un total de huit personnes liées au meurtre ont été condamnées à la prison. Leurs peines allant de 7 à 20 ans. L'Arabie saoudite n'a pas divulgué leurs noms.

Dans le consulat

Un enregistrement audio d'écoute d'une durée de 15 minutes est réalisé au consulat, un quart d'heure avant l'arrivée de Jamal Khashoggi dans l'établissement. Il décrirait comment l'équipe saoudienne va procéder à l'exécution. Celle-ci est minutieusement agencée. Chacun se voit rappeler sa mission respective lors de la réunion préparatoire (origine : renseignement turc)[131]. «Nous lui dirons que nous allons l'emmener à Riyad. S'il refuse, nous le tuerons ici et nous nous débarrasserons du corps », selon l'enregistrement des propos de Maher Mutreb à Muhammed al-Tubaigy, deux des principaux responsables de l'escouade[réf. nécessaire].

Un enregistrement audio d'écoute réalisé dans l'enceinte diplomatique à l'arrivée de Jamal Khashoggi. Il témoigne que le journaliste est appréhendé immédiatement après son entrée dans l'édifice par 4 membres de l'unité A de l'équipe de choc. Une querelle survient dans le département visas du consulat gravée durant 7 minutes d'enregistrement. Le journaliste est alors conduit par les assaillants vers l'unité B, qui l'attend dans le département administratif ; des bruits de querelle verbale, de lutte physique, de coups et de torture sont alors perceptibles dans la suite de l'enregistrement d'une durée de 4 minutes. Jamal Khashoggi est enfin conduit dans l'unité C, le bureau du consul, localisé au deuxième étage. Il lui est demandé d'envoyer un message à son fils Salah : "Mon fils, je suis à Istanbul. Ne t'inquiète pas si tu ne reçois pas de mes nouvelles pendant quelque temps".[réf. nécessaire] Jamal Khashogi refuse. Les tueurs couvrent alors la tête de Jamal Khashoggi d'un sac plastique jusqu'à ce qu'il décède quelques minutes plus tard (première bande audio - origine : renseignement turc)[131],[132]. La bande son enregistre ensuite des bruits de scie qui confirment que le corps du journaliste a été démembré[133]. La transcription de l'enregistrement indique en clair qu'il ne s'agit pas d'une tentative d'appréhender Jamal Khashoggi qui aurait mal tourné, mais bien de l'exécution d'un plan prémédité pour exécuter le journaliste, où Riyad est tenu informé à chaque étape de son déroulement[134]. Cet enregistrement audio d'une durée totale de 11 minutes sera suivi d'un silence d'une heure et quart, au cours duquel les services de renseignement turcs suspectent le recours à des brouilleurs de fréquences par l'équipe de frappe saoudienne . On entend alors trois fonctionnaires saoudiens descendre les escaliers, l’un d’eux verrouiller la porte de l’unité A et l’autre effacer les images de la caméra de sécurité avant de retirer les disques durs[132].

L'enregistrement des appels internationaux donnés par l'équipe de choc pendant le meurtre de Jamal Khashoggi afin de décrire le déroulement durant l'opération très violente[133] : 19 appels sont émis depuis le bureau du consul, le premier a lieu seulement 13 minutes après l'entrée de Khashoggi dans l'enceinte diplomatique. Il a pour origine Mutreb, le leader de l'équipe de frappe du consulat. Celui-ci appelle Saoud al-Qahtani en Arabie saoudite (seconde bande audio - origine : renseignement turc)[131]. Qahtani s'est servi du Centre d'études et de relations avec les médias de la cour royale (CSMARC), le département des médias de la cour, pour organiser le meurtre (origine : document CIA)[135].

En Arabie saoudite

La détection d'au moins onze messages envoyés par le prince héritier Mohammed ben Salmane à son proche conseiller Saoud al-Qahtani, qui supervise l'opération turque, dans les heures qui précèdent et celles qui suivent l'assassinat (origine : CIA)[136]. La CIA déclare ignorer le contenu des messages, mais affirme avec un degré de certitude « moyen à élevé » que le prince « ciblait personnellement » Khashoggi et « a probablement ordonné sa mort »[137],[138].

La suite de l'enquête révélera que les services de renseignement saoudiens ont aussi procédé à des écoutes, dès les mois qui précèdent l'assassinat de Jamal Khashoggi. Les messages privés de l'opposant sur WhatsApp devaient être lus en direct par les services de renseignement du royaume. L'examen du téléphone portable du dissident saoudien Omar Abdulaziz résident au Canada, avec lequel Jamal Khashoggi a échangé durant l'année précédant son élimination, montre qu'il a été piraté par un logiciel espion de niveau militaire, c'est-à-dire considéré comme une arme en raison de ses capacités très intrusives, dénommé Pegasus. Ce logiciel espion est développé depuis 2010 par la société israélienne NSO Group[139]. Le mouchard informatique a été déployé à la demande du gouvernement saoudien, affirme Bill Marczak, chercheur du Citizen Lab de l'Université de Toronto[140],[141]. Ce seront près de 400 messages échangés entre Omar Abdulaziz et Jamal Khashoggi qui seront interceptés. À la lecture des messages, Jamal Khashoggi débat sur un ton beaucoup moins retenu que lors de ses interventions publiques. Mohammed ben Salmane y est décrit comme une « bête », un « Pac-Man » qui dévore tout sur son passage, y compris ses partisans. Le contenu des échanges porté à la connaissance des services saoudiens pourrait avoir été un mobile du meurtre, en particulier l'intention du duo de créer un mouvement de protestation en ligne de la jeunesse saoudienne, une « armée électronique ». Ce mouvement devait faciliter la dénonciation sur les réseaux sociaux des exactions, atteintes aux droits de l'homme du royaume, et contrer la propagande d'État[142],[140]. Le programme du duo prévoyait l'envoi de cartes SIM étrangères aux dissidents retournant en Arabie saoudite, afin qu'ils puissent tweeter sans être repérés ; il devait être assorti d'un soutien financier avec l'argent collecté auprès de riches donateurs. Ils apprendront la mise au jour de leur plan par les officiels saoudiens au début du mois d', mais sans en connaître l'origine de façon certaine. À cette époque, ils témoignaient déjà de leur préoccupation[140]. En 2017, l'Arabie saoudite aura dépensé 55 millions d'USD pour l'utilisation du logiciel de cyberespionnage selon des sources journalistiques israéliennes. Cette somme aura été utilisée tant pour combattre l'extrémisme que les dissidents du Royaume à l'image de Khashoggi[139],[143].

Réactions

Dessin de l'agence de presse iranienne Fars news.

Les réactions des pays occidentaux sont mesurées afin de préserver leurs relations économiques et militaires avec le royaume saoudien[144]. Certains médias soulignent le contraste entre l'ampleur des réactions des puissances occidentales dans l’affaire Skripal, qui a conduit à la plus grande expulsion de diplomates russes de l’Occident depuis la fin de la guerre froide et leur retenue vis-à-vis de l'Arabie saoudite à propos du cas « plus choquant et prouvable » du journaliste assassiné Jamal Khashoggi[145],[146].

Le , Donald Trump, le président américain, fait savoir qu'il estime que l'Arabie saoudite serait impliquée dans la disparition du journaliste. Il annonce également que si cela est prouvé, les États-Unis réagiraient en « infligeant un châtiment sévère » aux autorités saoudiennes, mais exclut toute limitation des ventes d’armes au royaume wahhabite[147],[148]. Le , celui-ci formule l'hypothèse de tueurs hors de contrôle[149]. Le , il dit juger les explications saoudiennes crédibles et déclare « préférer que nous n'utilisions pas, comme représailles, l'annulation de l'équivalent de 110 milliards de dollars de travail, ce qui veut dire 600 000 emplois »[150].

Le à Riyad, rencontre entre le secrétaire d'État américain Mike Pompeo et le prince saoudien Mohammed ben Salmane pour discuter du cas Khashoggi.

Plusieurs manifestations de protestation ont lieu, notamment le devant l'ambassade d'Arabie saoudite aux États-Unis[151].

Le , le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, confirme l'essentiel des révélations de la presse, ajoute que l'assassinat était « politique, était planifié », et appelle à juger les coupables en Turquie[152]. Le , le prince Mohammed ben Salmane qualifie les faits de « crime haineux qui ne peut être justifié »[153].

Le , Hatice Cengiz, la fiancée de Khashoggi, appelle à punir les responsables[154].

Avenue Khashoggi improvisée devant la Maison-Blanche.

Le , la Turquie réclame une enquête internationale[155], prérogative qui revient à l'un ou l'autre des deux pays. L'Arabie saoudite refuse une telle enquête[156]. Le , une prière funéraire rassemblant des dizaines de milliers de fidèles a lieu en son honneur à Istanbul[157].

Le , Donald Trump reconnait qu'il « se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet événement tragique – peut-être et peut-être pas »[158]. Cependant, un peu plus tard, il affirme que la CIA n'a « rien trouvé d'absolument certain »[159]. Il affirme que même si le prince héritier était au courant du meurtre de Jamal Khashoggi, cela ne remettrait pas en cause l'alliance entre Washington et Ryad. À la question d’un journaliste qui lui demandait jeudi qui, selon lui, devrait être tenu pour responsable de la mort de Khashoggi, il répond : « Peut-être que le monde devrait être tenu pour responsable, parce que le monde est un endroit féroce »[160].

Le , le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, accuse Trump de vouloir « fermer les yeux » au sujet de l'affaire[161].

Le , le magazine américain Time nomme personnalité de l'année 2018 plusieurs journalistes tués ou emprisonnés durant l'année 2018 dont Jamal Khashoggi[162].

En Arabie saoudite, l’assassinat de Jamal Khashoggi est peu évoqué, le pouvoir rappelant que le fait de « répandre des rumeurs » et des « fake news » est passible de cinq ans de prison. La version officielle présente la disparition de Khashoggi comme étant soit une opération de « l’État profond » turc, soit un stratagème visant à salir la réputation de la monarchie, soit encore une conspiration des Frères musulmans[163].

Le , un livre est publié sur l'assassinat de Jamal Khashoggi par deux journalistes turcs du Daily Sabah, intitulé « Diplomatic Atrocity: The Dark Secrets of the Khashoggi Murder »[164],[165].

En , l'ONU indique avoir des « preuves crédibles » impliquant le prince héritier saoudien au meurtre de Jamal Khashoggi[166]. Le rapport de l'ONU, mené par la Rapporteure spécial des Nations unies Agnès Callamard, conclut à la responsabilité de l'Arabie saoudite, en tant qu'État, dans l'assassinat de Jamal Khashoggi, et appelle la communauté internationale à mettre le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman sous sanctions, en gelant notamment ses avoirs personnels à l'étranger[167]. Selon Agnès Callamard : « L'opération contre M. Khashoggi doit être comprise en relation avec une campagne organisée et coordonnée contre des journalistes, des femmes activistes, des princes et des hommes d’affaires. Au minimum, le prince héritier a cautionné ce comportement et permis la répétition et l’escalade de ces crimes. Il n’a pris aucune mesure pour prévenir ou punir les responsables. Le prince héritier a volontairement pris le risque que d’autres crimes, tels que l’assassinat de M. Khashoggi, soient commis, qu’il ait ou non ordonné directement le crime en question »[167]. Le , celle-ci participe à une table ronde avec la fiancée du journaliste et réclame une enquête internationale[168].

Le , la chaîne PBS a dévoilé un extrait d'un documentaire dans lequel Mohammed ben Salmane a, pour la première fois, assumé la responsabilité du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en disant : « C'est arrivé sous ma direction. J'assume toute la responsabilité, parce que c'est arrivé sous ma direction ». Le documentaire complet sera diffusé le 1er octobre, la veille du premier anniversaire de la mort de Khashoggi, sur PBS[169].

En hommage à Jamal Khashoggi, une stèle a été installée en face du consulat saoudien d'Istanbul[170].

Analyses

Selon la journaliste Christine Ockrent, cet assassinat « porte la marque de MBS », ce qui concorderait avec son tempérament et ses méthodes brutales[171].

Pour Karim Sader, spécialiste des pays du Golfe, « cette affaire témoigne de la nervosité et de l’agressivité du prince héritier ainsi que de la brutalité de ses méthodes, et un tel excès de confiance ne peut venir que du sentiment d’impunité que lui procure le blanc-seing américain[172] ».

Selon David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Institut français d'analyse stratégique (IFAS), « les personnes qui ont été destituées sont des gages qui sont donnés à l'administration Trump pour proposer une version crédible. Ceux qui sont formellement incriminés sont juste en dessous du prince héritier »[173].

D’après Daniel Shapiro, membre de l'Institut israélien d'études stratégiques, l'assassinat de Khashoggi serait « un désastre pour Israël ». Selon lui, « ce meurtre, au-delà de son immoralité, montre le manque de fiabilité de l'Arabie saoudite dirigée par MBS (Mohammed ben Salmane) en tant que partenaire stratégique ». Il ajoute qu’Israël est confrontée à une nouvelle réalité : l'Arabie saoudite est devenue le maillon faible de la coalition régionale anti-Iran en raison de l’impulsivité, de l’imprudence et du manque de fiabilité du prince héritier, son dirigeant de facto[174].

Un grand nombre de journaux rappellent les affaires embarrassantes qui jettent une ombre sur la personnalité du prince ben Salmane, allant de la guerre au Yémen à l’assassinat d’un journaliste, en passant par la « prison dorée » du Ritz-Carlton, sans oublier la détention du président du Conseil libanais Saad Hariri[175],[176].

De nombreux journaux[177], comme le quotidien espagnol El Mundo et l'écrivain et poète marocain Tahar Ben Jelloun, font la comparaison entre la disparition de Jamal Khashoggi et celle du Marocain Mehdi Ben Barka, homme politique marocain, enlevé et disparu en 1965 dans des conditions très mystérieuses[178],[179].

Le dissident saoudien Omar Abdulaziz, réfugié au Canada et avec lequel Jamal Khashoggi a correspondu régulièrement pendant une année, pense devoir la vie sauve au fait d'avoir écouté le conseil de prudence de Jamal Khashoggi. Faute de le respecter lui-même, il lui en coûtera la mort[140]. Au cours de la visite de deux émissaires du gouvernement saoudien au Canada en , Omar Abdulaziz rapporte que ceux-ci ont tenté de le persuader de retourner au Royaume. Ils ont aussi insisté pour qu'il se rende à l'ambassade saoudienne d'Ottawa pour y récupérer des documents. Sur les remarques de Jamal Khashoggi, il n'en fera rien : « ll m'a dit de ne pas y aller et de ne les rencontrer que dans des lieux publics ». Le , Jamal Khashoggi franchissait la porte de son consulat d'Istanbul pour un funeste destin.

Le , l'opacité entretenue par les autorités saoudiennes autour du procès devant une cour pénale à Riyad des 11 suspects du commando d'Istanbul fait craindre qu'elles se refusent à éclaircir le scandale, et à mettre en place des mesures qui empêcheraient une répétition de faits semblables[180]. La date des audiences n'est pas divulguée, elles sont à huis-clos, le bureau du procureur général ne publie pas de communiqué après l'audience[180]. Par ailleurs les noms des onze suspects dont cinq sont passibles de la peine capitale à la requête du procureur général saoudien n'ont jamais été divulgués, ni même ceux de leurs avocats[181]. On ignore si les suspects sont détenus durant leur procès et à quel endroit ils seraient détenus.

Postérité

En 2020, un documentaire sur l'assassinat de Khashoggi et le rôle joué par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a été réalisé par un réalisateur et producteur oscarisé, Bryan Fogel. Cependant, il a fallu huit mois à Fogel pour trouver un service de streaming pour The Dissident, qui a été diffusé par une société indépendante.

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Bibliographie

  • (tr) Hatice Cengiz, Cemal Kaşıkçı, éditions Kopernik, 2019.

Voir aussi

Articles connexes

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