Jacques Guignard

Jacques Guignard, né le à Orléans dans le Loiret et mort le à Espaon dans le Gers, était un aviateur et pilote d'essai français.

Jacques Guignard
lors du premier vol du Concorde
Naissance
Orléans
Décès
Espaon
Nationalité France
Profession
aviateur et pilote d'essai français

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Seconde Guerre mondiale

Pilote de chasse

En 1939, il s'engage dans l'armée de l'air à 19 ans et commence une formation de pilote militaire à Angers. Il obtient son brevet et effectue un stage au Centre d'instruction de la Chasse à Étampes où il devient pilote de chasse. Il y rencontre Jean Maridor, future grande figure des Forces aériennes françaises libres (FAFL). Le , jour de son vingtième anniversaire, il entend l'appel du général de Gaulle. Il s'embarque sur un bateau en direction de l'Angleterre avec des rescapés de l'armée polonaise, sous le nom de "Guignarsky", et s'engage dans la France libre. Après sa formation, où il est jugé "au-dessus de la moyenne", il est affecté en au Squadron numéro 32 basé au Pays de Galles puis, à sa création en , au Squadron 340, le Groupe de chasse Île-de-France des FAFL. Il effectue 303 missions de guerre aux commandes de son Supermarine Spitfire et remporte deux victoires aériennes, sur un Dornier Do 17 le et sur un Focke-Wulf Fw 190 le .

Pilote d'essais

Du 13 au , il est détaché au Aeroplane & Armament Experimental Establishment de Boscombe Down (en) pour conduire les essais opérationnels du Spitfire Mark XIII. Après avoir mené des missions de protection des convois pendant le débarquement de Normandie,et participé le à la protection de la tête de pont, il se porte volontaire pour entrer à l'école des pilotes d'essais, l'Empire Test Pilots' School (en) (ETPS). Le , il revient à Boscombe Down et vole sur une dizaine d'appareils aussi différents que le Mosquito, le Hawker Tempest, l'Avro Lancaster et le North American Harvard. Il a le privilège d'être le deuxième français, après Maurice Claisse, à piloter un avion à réaction : le biréacteur Gloster Meteor, le , jour du bombardement atomique de Nagasaki.

Après-guerre

En Ecosse il épouse Hilda en 1944,une jeune anglaise (nom inconnu), qui décède un an après d'une leucémie. De retour en France, Jacques Guignard continue sa carrière de pilote d'essais, à partir du au centre d'essais en vol de Marignane. Le il devient l'adjoint de Daniel Rastel, le chef pilote d'essais de la SNCASO, en remplacement de Fernand Lefèbvre décédé en juillet dans l'accident du prototype SNCASO SO.93. Il vole sur de nombreux types d'appareils, dont des Messerschmitt Me 262 capturés. En , il se rend aux États-Unis pour se familiariser avec le pilotage des hélicoptères. Le , il obtient le brevet français n°2 de pilote d'hélicoptère.

Il participe à la mise au point de nombreux prototypes :

Promu chef pilote, après le départ de Daniel Rastel, il se voit confier le programme SNCASO SO-4050 Vautour en trois versions : monoplace d'attaque au sol, biplace de bombardement et biplace de chasse tout temps. Il effectue le premier essai, à Melun-Villaroche, le .

En 1951, il épouse en secondes noces, Suzy Couderc, avec laquelle il a trois enfants : Fabrice né le , Florence née le et Flavienne, née le .

L'épopée du "Trident"

Son nom reste associé à l'avion à moteur-fusée SO.9000 Trident, conçu pour voler à Mach 2. Il effectue un premier vol du Trident I, à Melun-Villaroche, le . La série des essais se déroule parfaitement jusqu'au , quand une défaillance du prototype provoque un accident. Grièvement blessé, et même condamné par les médecins, il souffrira pour le reste de sa vie d'un handicap définitif aux jambes, mais ne renonce pas à voler. Pour les essais du Trident, il est remplacé par Charles Goujon. Il recommence à voler le . Le , jour de ses 36 ans, lors du salon du Bourget, il pilote l'un des trois "Vautour" qui émerveillent les spectateurs.

Le il reprend les vols d'essais à bord du SO.9050 Trident II. Au cours d'un second vol, il a un terrible accident dont il sort vivant et sans blessure. En finale, la pompe de carburant tomba en panne. L'appareil s'écrasa peu avant le seuil de piste à Istres. André Turcat, premier pilote du Concorde a écrit dans son livre "Pilote d'essais" (Édition Le Cherche Midi) "... ma seconde connaissance avec Guignard fut de le voir sortir des débris en s'époussetant".

Jacques Guignard continue à voler avec le Trident II. Après la mort de Charles Goujon à bord du Trident II, Guignard bat trois fois de suite le record mondial de vitesse ascensionnelle, le puis les 4 et . Après l'abandon du programme Trident, il vole sur Caravelle et a même un illustre passager sur un vol Paris-Toulouse effectué le Youri Gagarine, le premier homme à avoir été dans l'espace. Le , il fait partie de l'équipage du premier vol de l'avion supersonique franco-britannique Concorde, comme copilote d'André Turcat.

Il fut nommé Commandeur de la Légion d'honneur, Croix de guerre avec palmes, Officier de la Résistance, Médaillé des évadés, Distinguished Flyng Cross, Médaillé de l'aéronautique.

Il prend sa retraite le .

À la fin de sa carrière, il totalise 7000 heures de vol dont 5000 heures en essais sur 16 prototypes, et a réalisé le premier vol de 10 d'entre eux.[1],[2]

Il décède le à Espaon dans le Gers. Il repose au cimetière de Sainte-Maxime(83).

Hommages

  • La promotion 2003-2004 de l'EPNER a pris le nom de baptême « Jacques Guignard »[3].

Bibliographie

  • Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 464-465.
  • Pierre Gaillard et Alain Marchand, « Le chef pilote Jacques Guignard », Le Fana de l'Aviation, no 145, , p. 9.
  • PIONNIERS revue aéronautique n°140 p5.p16 1999
  • RIGUEUR ET AUDACE aux essais en vol Jacques Noetinger 1991
  • Histoire de l'aéronautique française Jacques Noetinger 1978

Notes et références

  1. « Ville d'Avrillé - Histoire des noms de rues - GUIGNARD (rue Jacques) », sur www.ville-avrille.fr (consulté le )
  2. FalkeEins, « Jacques Guignard - from Spitfire to S.O. 9000 Trident to Concorde - maiden flight of Concorde, 2 March 1969 »,
  3. « NOS ANCIENS », sur EPNER STAGES EXPERIMENTAUX. PROMOTION 2003-2004 (consulté le ).
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