Jean Maridor
Jean Maridor ( à Graville, faubourg du Havre - au-dessus de Benenden dans le Kent, en Angleterre) est un aviateur français libre de la Seconde Guerre mondiale, mort en héros au combat au-dessus de la Manche.
Jean Maridor | ||
Jean Maridor devant son appareil. | ||
Naissance | à Graville, faubourg du Havre |
|
---|---|---|
Décès | au-dessus de Benenden dans le Kent Mort au combat |
|
Allégeance | France libre | |
Arme | Aviation | |
Unité | Forces aériennes françaises libres | |
Grade | Capitaine | |
Années de service | 1939 – 1944 | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Faits d'armes | 5 victoires aériennes | |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'honneurCompagnon de la LibérationCroix de guerre 1939-1945Médaille de la RésistanceDistinguished Flying Cross | |
Liste des Compagnons de la Libération | ||
Jeunesse et débuts de pilote
Passionné d'aviation dès son plus jeune âge, mais, issu d'un milieu modeste (ses parents possèdent une épicerie) et n'ayant pu faire des études supérieures, il entra en apprentissage chez un coiffeur, tout en prenant des cours de vol dans un aéro-club local ; et c'est ainsi qu'à peine âgé de 16 ans il obtint son brevet « B », et deux ans plus tard son brevet « A ».
En , il rejoignit l'Armée de l'air à la base d'Istres et obtint ses « ailes » de pilote militaire à la fin de septembre de la même année. Il entreprit alors une formation sur Dewoitine D.520, en , et lorsqu'il put rejoindre une unité de combat, en , comme caporal-pilote, il reçut l'ordre, 48 heures après son arrivée, de détruire son appareil par le feu, pour cause d'Armistice. Il décida alors de rejoindre la Grande-Bretagne, s'embarquant sur le SS Arandora Star, chargé de troupes polonaises, en partance de Saint-Jean-de-Luz.
Carrière dans la RAF
Après s'être engagé dans les Forces aériennes françaises libres et avoir suivi un entraînement au sein du centre de formation de la RAF de Sutton Bridge, il fut muté au 615 Squadron où, volant sur Hurricane II, il obtint une première victoire aérienne, le : un He.59, abattu en coopération avec un autre pilote près d'Ostende.
En , promu officier (Pilot Officer), il rejoignit le 91 Squadron, équipé de Supermarine Spitfire, au sein duquel il se spécialisa dans l'attaque de navires ennemis, tout en participant à de nombreux combats aériens au cours desquels il fut crédité de plusieurs victoires homologuées.
Le , il fait échouer un raid de 12 chasseurs-bombardiers Focke-Wulf 190 sur la ville de Folkestone. Il en abat deux, et contraint les autres à larguer leur bombe de 500 kilos en mer pour se battre. Lorsqu'il est rejoint par d'autres Spitfire, l'ennemi rompt le combat et regagne sa base.
À partir de , il se spécialisa dans la chasse des V1 et eut à son palmarès 6 bombes volantes et 1/2 en collaboration avec des Tempest.
Le , au cours d'une de ces patrouilles aériennes, le capitaine Jean Maridor aperçoit un V1 qui se dirige droit sur l'hôpital de Benenden. N'ayant pu le faire basculer en vol (d'un coup d'aile, une technique classique mais très risquée), il se positionne à pleine vitesse derrière le V1 pour le mitrailler à bout portant, ne se laissant aucune marge de dégagement lors de l'explosion de l'engin. Il sacrifie ainsi sa vie en détruisant sa sixième bombe volante, son appareil désintégré s'écrasant à peu de distance de l'hôpital qu'il vient de sauver.
Sa dépouille sera inhumée près de Londres et sera rapatriée en France en 1948. Les funérailles seront organisées au Havre le .
Palmarès
Jean Maridor était crédité de 4 victoires homologuées (3 individuelles et 1 en coopération), 2 victoires probables et 3 endommagés, succès aériens auxquels il faut ajouter 20 navires coulés et 6 bombes volantes V1 et 1/2 en collaboration.
Décorations
- Compagnon de la Libération
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Distinguished Flying Cross and bar
- Croix de guerre 1939-1945 avec 8 palmes
Postérité
Jean Maridor a laissé son nom à :
- des rues au Havre, à Notre-Dame-de-Gravenchon, à Paris dans le 15e arrondissement et à Berlin dans le quartier Reinickendorf ;
- une école primaire au Havre ;
- une salle de gymnase et une salle polyvalente à Notre-Dame-de-Gravenchon ;
- un gymnase au Havre ;
- l'aéroclub du Havre ;
- la promotion 1954 de l'École militaire de l'air de Salon-de-Provence ;
- un escadron de l’École de chasse « Christian Martell » de Meknès puis de Tours (le 1er escadron d'instruction en vol de 1953 à 1962 puis le 6e escadron de contrôle et de standardisation à partir de 1962), qui vole sur Alpha Jet ;
- la caserne de gendarmerie mobile de Mont-de-Marsan.
Annexes
Sources et références
- Christopher Shores et Clive Williams, Aces High ; Gubb Street - London ; 1994
- Marcel Jullian, Jean Maridor, chasseur de V1
- Norbert Dufour et Christian Doré (préf. Daniel Pégisse), L'Enfer des V1 en Seine-Maritime durant la Seconde Guerre mondiale, Luneray, Bertout, , 295 p. (ISBN 2-86743-179-4), p. 205-206
- Jean-Charles Stasi, Jean Maridor, "le Guynemer" de la Seconde Guerre mondiale, in 39/45 Magazine n°310, Editions Heimdal,
- Georges Blond, Les princes du ciel, Arthème Fayard, 1963, rééd. Le Livre de Poche n°3595, 1973
Liens externes
- Portail de l’histoire militaire
- Portail de l’aéronautique
- Portail de la Seconde Guerre mondiale