Jack Chambrin

Jack Chambrin, né le à Rambouillet, et mort le à Paris, est un peintre et graveur (bois gravé et lithographie) français. On le classe doublement parmi les peintres de l'École d'Alger et de la seconde École de Paris.

Biographie

Henri Lhote dans le Sahara mauritanien

Jack Chambrin est l'élève de Maurice Denis, puis de Pierre-Eugène Clairin. « Farouchement indépendant, restitue Gérald Schurr, il se dégage très jeune des leçons de Maurice Denis pour demander instinctivement au Fauvisme, au cubisme puis à l'expressionnisme des exemples de discipline qui ordonnent son lyrisme naturel »[1].Boursier de l'État, prix national en 1950, il est nommé à la maison Descartes à Amsterdam en 1952 et parcourt la Hollande, l'Allemagne et la Scandinavie. Il obtient le prix de la commission du Tourisme, le prix Fénéon en 1954, et le prix Abd-el-Tif la même année[2]. Il participe avec les autres lauréats d'Abd-el-Tif, Robert Martin et Georges Le Poitevin, à la mission Henri Lhote au Sahara en 1957[3]. « Les peintures rupestres du désert, évoque encore Gérald Schurr, l'invitent alors à la fresque, à la décoration murale ; et la "muralité" constitue en effet l'un des caractères de ses compositions, où s'accroche vivement et vibre la lumière »[1]. Pour Pierre Mac Orlan, c'est essentiellement au retour en Europe de Jack Chambrin que sa période algérienne portera réellement ses fruits, dans la luminosité accrue de ses toiles[4].

Jack Chambrin participe aux principaux Salons de mai, d'automne, des Tuileries, des peintres témoins de leur temps, Comparaisons, et Salon du mur vivant. Devenant avec Jacques Van den Bussche, Philippe Cara Costea, Georges Feher et Alain Mongrenier artiste permanent de la Galerie Jean-Claude Bellier à Paris, il est nommé professeur à l'Institution Saint-Aspais de Melun, puis à l'Académie Frochot à Paris. Il reçoit le prix du Conseil général des Yvelines de Mantes-la-Jolie en 1980, puis le prix Roger-Worms de la Fondation Taylor en 1980. Il déclare que sa peinture « n'est ni abstraite, ni figurative, mais par contre elle est réaliste »[5]. Il se rapproche dans ses compositions de l'école de peinture issue de Braque, Gromaire, Villon, Manessier, avec une influence fauve. Gérald Schurr perçoit que « rejetant l'anecdote et l'accident, le peintre, dans une polychromie ruisselante, riche et nourrie, nous communique son émotion devant le motif : un style frémissant et maîtrisé, un savant équilibre entre la représentation et l'expression »[1].

Passionné par les bonsaïs, Jack Chambrin publie en 1981 un Guide de l'amateur de bonsaï.

En 1982, Jack Chambrin est, avec Jean Bertholle, Roland Bierge, Paul Charlot, Jean Cornu, Albert Laurezo, Jean Marzelle, Roger Montané et Marcel Mouly, parmi les neuf artistes qui rompent avec le Salon d'automne pour créer un groupe autonome, l'association 109 prenant en 1983, année du décès de notre artiste, le nom de Biennale 109, organisant régulièrement la manifestation éponyme qui, par des hommages poshumes, entretiendra sa mémoire[6].

Jack Chambrin habitait au 4, rue Camille-Tahan, dans le dix-huitième arrondissement de Paris et était également attaché à la ville de Melun où une rue porte aujourd'hui son nom.

Collections publiques

Collections privées

Contributions bibliophiliques

  • André Henry, Bergson, maître de Péguy, enrichi d'un bois gravé original Portrait d'Henri Bergson par Jack Chambrin, Éditions Elvézir, 1948.
  • Fernand Bridoux, Melun ville royale, illustrations de Jack Chambrin, Éditions du Syndicat d'initiatives de Melun, 1957[9].
  • André Barrault, L'église Saint Aspais de Melun, illustrations de Jack Chambrin, Éditions Moussy, Gruot et Bonne, Meaux, 1964

Expositions

Expositions personnelles

  • Oran, 1956.
  • Galerie J.-C. de Chaudun, Paris, [10].
  • Galerie Jean-Claude Bellier, Paris, octobre-[11], [1].
  • Artcurial, Paris, 1975.
  • Dammarie-les-Lys, 1978.
  • Château des Egrefins, 1980.
  • Hommage à Jack Chambrin 1919-1983, musée de Melun, octobre-[12].
  • Jack Chambrin et le groupe des 109, musée de Melun, 1988.
  • Espace Saint-Jean, Melun, - [13].

Expositions collectives

Réception critique

  • « Des toiles lyriques et concises, aux grands rythmes libres mais rigoureux, un style fougueux et puissant aux harmonies parfaitement ordonnées. » - Gérald Schurr[12]

Références

  1. Gérald Schurr, « Chambrin », ABC Décor n°72, octobre 1970, pages 74-75.
  2. Le Prix Abd-el-Tif, liste des lauréats
  3. « Un jeune peintre français au Sahara, Jack Chambrin, vous initie au Tassili », Les Lettres françaises, n°696, 14 novembre 1957.
  4. Pierre Mac Orlan, Jack Chambrin, Prix Fénéon 1954, Éditions Galerie J.-C. de Chaudun, 1959.
  5. Bob Buys, Franse Schilder Jack Chambrin van Amsterdam, « Haarlem's Dagblad », 8 novembre 1958
  6. Arts hebdo medias, « Biennale 109 : peinture et sculpture en bords de Seine », histoire du groupe, 2011
  7. Topic Topos, panneau décoratif par Jack Chambrin à Melun
  8. Thierry Clermont, La plume hantée de Guy Dupré, « Le Figaro », 9 septembre 2010
  9. Henri Héraut, « Les expositions : Jack Chambrin », Journal de l'amateur d'art, n°228, 25 mars 1959, page 15.
  10. Jack Chambrin, « interview à propos de son exposition à la galerie Jean-Claude Bellier », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 22 octobre 1966.
  11. Gérald Schurr, « Les expositions », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°35, 21 octobre 1983, page 37.
  12. « Le retour au pays du peintre Jack Chambrin », Le Parisien, (lire en ligne)
  13. Patrick-F. Barrer, Histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  14. Mme Yves Farge (préface), Exposition organisée à l'occasion des États généraux du désarmement - Catalogue, Cercle Volney, 1963, « Jack Chambrin : n°53 ».
  15. Musée San Telmo, 1er Salon Biarritz - San Sebastian, présentation de l'événement, 1965

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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