Histoire du Paraguay

Le Paraguay est un État d'Amérique du Sud, indépendant depuis le . Il était auparavant une colonie espagnole.

Histoire précolombienne

Avant la colonisation espagnole, les territoires qui constituent actuellement le Paraguay étaient peuplés d'Amérindiens nomades et semi-nomades dont la majeure partie appartenait à l'ensemble guarani, langue dont ils parlaient des variantes. Elle est aujourd'hui en usage en général dans des formes de mélanges avec l'espagnol, ce qui en fait un sujet de controverses entre linguistes.

Colonisation

L'Espagnol Juan de Salazar fonde la ville d'Asuncion le jour de l'Assomption (15 août) 1537. La ville est ensuite devenue la capitale de la nouvelle colonie espagnole le gouvernement du Rio de la Plata, devenu par la suite une vice-royauté (voir ces articles), puis de l'État indépendant du Paraguay (1811).

Les années 1610-1767 furent celles de la domination jésuite sur les Indiens Guaranis de la province jésuite au Paraguay, qui comprenait une partie du Paraguay actuel, mais aussi une partie du Brésil et de l'Argentine (actuel État argentin des Misiones). La présence jésuite se manifesta notamment par la création, à partir de 1609, de réductions, villages composés de plusieurs centaines ou milliers d'Indiens sédentarisés et encadrés seulement par deux jésuites. On a pu à cet égard parler de communisme chrétien (Clovis Hugon), dans la mesure où la vie des Guaranis était communautaire (jusqu'à la distribution chaque matin des outils pour aller travailler aux champs) et fortement encadrée par la religion (messe obligatoire à 5 h 30, le matin, et journée rythmée par les célébrations religieuses).

En 1611, par les ordonnances d'Alfaro, la monarchie espagnole fournit à cette institution une base législative claire. Les réductions sont strictement interdites aux Blancs, Noirs et Métis. Les Indiens sont exemptés du système de l'encomienda, selon lequel des Indiens, confiés à un colon, devaient recevoir de lui protection et instruction chrétienne en échange de travail sur son exploitation. La province du Paraguay appartenait à la Vice-royauté du Haut-Pérou et se situait dans une région stratégique, lieu de passage entre les mines péruviennes (notamment les mines d'argent du Potosi) et le port de Buenos Aires, par lequel les métaux gagnaient l'Espagne. Par conséquent, l'économie des réductions était liée à l'activité minière : les Guaranis élevaient du bétail pour la viande et le cuir (qui servait notamment à fabriquer des sacs pour les mineurs) et des mules destinées à transporter le matériel dans les régions minières escarpées.

Cependant, le système des réductions jésuites déplaisait aux colons espagnols et portugais, dans la mesure où les ordonnances d'Alfaro soustrayaient les Guaranis à l'encomienda. Des raids de colons désireux de rafler des esclaves furent organisés, et ce d'autant plus facilement que les réductions réunissaient une quantité importante d'Indiens en un même lieu. Ce fut notamment le cas dans les années 1630, avec les rafles des bandeirantes, colons portugais de la ville de São Paulo toute proche. En conséquence, le roi d'Espagne autorisa les Guaranis à s'armer et à constituer des milices. En 1641 se tint la bataille du rio Mbororé, victoire des Guaranis et de leurs Jésuites contre les Paulistes. Ces affrontements étaient bien sûr liés également à la rivalité des deux grands empires espagnol et portugais.

Subdivision territoriale de la vice-royauté du Río de la Plata.

En 1750 fut signé le traité de Madrid ou traité des limites entre les monarchies espagnole et portugaise : en échange de l'évacuation par les Portugais de la place de Colônia (espace de contrebande et de menace portugaise sur Buenos Aires, située de l'autre côté du rio de la Plata), le roi d'Espagne, qui avait pourtant accordé aux Jésuites l'administration de la zone, devait faire évacuer sept réductions situées à l'est du rio Uruguay et céder ce territoire aux Portugais. Le refus des Guaranis se manifesta par la Guerre des 7 réductions, de 1754 à 1756, sous l'égide du cacique (chef coutumier) et corregidor (président du conseil municipal d'une réduction) Nicolas Neengiru.

Cet épisode conforta les rumeurs qui circulaient alors en Europe, faisant de ces réductions un véritable État dans l'État aux mains des Jésuites, exploitant les Guaranis pour parvenir à ultimement combattre à la fois les Espagnols et les Portugais. La rumeur voulait même que cet État soit gouverné par un empereur (répondant précisément, comme Neengiru, au prénom de Nicolas) et qu'il frappe sa propre monnaie (certains affirment en avoir vu des exemplaires). Tout cela ne fut pas sans influer dans la décision prise par la monarchie portugaise en 1759, puis par la monarchie espagnole en 1767, d'expulser les Jésuites des empires américains. En tout état de cause, il convient de souligner l'originalité de cette forme de colonisation, notamment dans le contexte de la colonisation souvent brutale des conquistadors. La province du Paraguay fut la région où la chute démographique des Indiens fut la moins sensible.

De l'Indépendance à la chute de général-président Alfredo Stroessner (1989)

Les premières années d'indépendance

la région en 1816

Les premières années d'indépendance du Paraguay sont marquées par la montée en puissance dès 1810, de José Gaspar Rodríguez de Francia, futur Dictateur (selon une référence romaine), élu pour cinq ans (1814), puis désigné comme Dictateur à vie (Perpetuo). Son obsession sera d'abord l'élimination de toute trace de la Couronne d'Espagne, puis des prétentions de Buenos Aires. Cette dernière enverra une petite armée commandée par le général Belgrano, qui sera vaincu aussi bien par les militaires dont l'allégeance était variable (Gamarra était loyaliste à l'Espagne, Yegros penchait pour Buenos Aires) que par la population qui rejeta l'invasion étrangère. Francia laissera planer l'équivoque sur ses positions de 1810 à 1811, éliminant ses opposants en s'appuyant sur le peuple d'abord de l'Intérieur (par opposition à la Capitale Asuncion), puis une grande partie des militaires de grades inférieurs et la population de la Capitale. Enfin, il lui restera à domestiquer l'Église catholique, ce qu'il réalisera progressivement jusqu'à la victoire complète en 1828. Il sera soucieux de l'indépendance du pays et le protégera des tentatives d'ingérence luso-brésiliennes, puis argentine, anglaises, brésiliennes et nord-américaines. Il louera des terres, pour une somme symbolique, aux paysans sans terre (Estancias de la Patria), permettant le développement de l'élevage et de la culture de la yerba maté, réduisant au strict minimum les importations. Il ferma le Collège et Séminaire de San Carlos, pour ne mettre en place que des écoles élémentaires qui, selon la plupart des observateurs étrangers pourtant hostiles, permirent à la grande majorité du peuple de savoir lire, écrire et compter. S'il est fait grand cas de sa tyrannie et de ses méthodes expéditives, elles concernaient essentiellement ceux qui représentaient un danger pour son pouvoir. Le peuple, lui, y trouvait son compte : il se nourrissait, bénéficiait de l'instruction qui lui était nécessaire, et, de plus, connaissait la paix qu'il savait être refusée aux voisins argentins, constamment affectés par les conflits entre caudillos.

Le régime autoritaire de Francia construit les bases d'un État fort et dirigiste afin d'entreprendre la modernisation économique du pays. Le Paraguay instaure ainsi un protectionnisme rigoureux à une époque où la plupart des autres pays adoptaient le système libre-échangiste promu par le Royaume-Uni tout en confiant à leur bourgeoise nationale le soin de piloter la création de richesses. Ce modèle, poursuivi après la mort de Francia par ses successeurs Carlos Antonio López puis Francisco Solano López, fit du Paraguay l'un des pays les plus modernes et les plus socialement avancés d’Amérique latine : la redistribution des richesses est si importante que de nombreux voyageurs étrangers rapportent que le pays ne connaît ni la mendicité, ni la faim, ni les conflits. La réforme agraire a permis de répartir assez équitablement la terre. Asunción figure parmi les premières capitales du continent à inaugurer un réseau de chemins de fer. Le pays possède une industrie en pleine expansion et une flotte marchande composée de navires construits dans des chantiers nationaux, présente une balance commerciale excédentaire et ne connait pas l’endettement[1].

La guerre de la Triple Alliance

Les territoires hachurés en vert ont été perdus par le Paraguay

Après la mort de Francia après un an de flottement, sa politique fut amendée par son successeur, Carlos Antonio López, autre civil qui parvint au pouvoir par une capacité de manœuvre discrète. Exerçant un pouvoir toujours absolu mais consenti par le peuple, il ouvrit le pays aux techniques nouvelles (appel à des ingénieurs étrangers, envoi de boursiers en Europe, construction d'un chemin de fer, de chantiers navals, etc.), sans pour autant céder un pouce sur l'indépendance du pays, bien qu'il ait tenté d'établir des relations normales avec ses voisins et au-delà, en dépit de la pression de l'Argentine, du Brésil, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, qui se faisait plus forte. Il cédera le pouvoir à son fils, Francisco Solano López, qu'il avait préparé dans ce but (voyage en Europe, médiation diplomatique entre factions argentines, commandement militaire, etc.), mais qui, nommé aussi commandant en chef, était fasciné par la chose militaire et ne cachait pas son admiration pour Napoléon Ier.

Solano Lopez, réagissant à l'attaque du gouvernement conservateur ami de Montevideo par le parti des libéraux soutenus par le Brésil, après notification que le Paraguay ne pourrait accepter de modification de l'équilibre des forces dans le Rio de la Plata, ouvrit les hostilités contre le Brésil dès 1864 d'abord, donna prétexte à l'Argentine pour rejoindre le Brésil en faisant passer une colonne armée sur le territoire de la province d'Entre Rios ensuite et, enfin, le Brésil ayant renversé le gouvernement uruguayen favorable au Paraguay et installant son allié Venancio Flores, par ailleurs proche du président argentin Mitre, se trouva avec un troisième ennemi. Compte tenu du passé et du contexte régional, il n'était pas illogique pour Francisco Solano Lopez d'engager le combat, le temps jouant à moyen terme contre le Paraguay.

Le Traité de la Triple Alliance de 1865, dans ses buts de guerre, sera très clair :

  1. le Paraguay devra accepter les frontières qui lui seront imposée, les contestations depuis les indépendances portant, du côté du Brésil, sur une zone étendue au nord et nord-est de l'actuelle Région Orientale du Paraguay et, du côté argentin, sur l'actuelle province de Misiones et sur la région située entre les rivières Bermejo et Pilcomayo à l'ouest du fleuve Paraguay,
  2. le Paraguay devra faire bénéficier de la clause de la nation la plus favorisée les trois Alliés s'il l'accorde à un seul, ce qu'il n'avait guère le choix de faire en cas de défaite. Solano Lopez n'a, en réalité, qu'accéléré un processus qui se serait inéluctablement produit, les règlements territoriaux de l'après indépendance, en Amérique du Sud, s'étant tous réglés par les armes (certains subsistent aujourd'hui). À cela s'ajoutait la pression britannique, mise en œuvre par l'Argentine et le Brésil, pour instaurer le libéralisme économique. Le Paraguay, enclavé dans les terres, n'avait aucune chance à terme. Le déclenchement de la guerre, formellement, par Solano Lopez, répondait aussi, chez lui, à une aspiration à la gloire militaire et à une personnalité paranoïaque, cette paranoïa alimentée par les actes d'ingérence de l'Argentine et du Brésil.

Les trois alliés peuvent compter sur le soutien financier de la Banque de Londres, de la Baring Brothers et de la banque Rothschild, la Couronne britannique et les milieux financiers y voyant l'occasion de propager le libre-échange partout sur le continent[1].

Solano Lopez commit une très grave erreur stratégique en envoyant une armée jusqu'au fleuve Uruguay, une autre en maintenant une attaque contre la marine brésilienne sur le fleuve Parana dont le succès reposait probablement sur la surprise, mais qui, retardée, avait été éventée. Pourtant, le rapport des forces n'était pas aussi déséquilibré alors que le nom des belligérants le suggère de nos jours : l'Uruguay était un tout petit pays en conflit depuis 1810, l'Argentine ne comptait que deux ou trois millions d'habitants dispersés et déchirés entre unitaristes de Mitre et fédéralistes d'Urquiza, même si ce dernier avait connu une courte défaite à Pavón en 1861. Quant au Brésil, il devait passer par le Rio de la Plata pour remonter le fleuve Parana avant d'atteindre le Paraguay, la voie par le nord étant trop difficile pour d'importants effectifs.

L'hostilité de Solano López s'étendit même à l'ambassadeur des États-Unis au Paraguay, Charles Ames Washburn. Seule l'arrivée opportune de la canonnière américaine Wasp a sauvé le diplomate de son arrestation. Cependant, López a eu une bonne relation avec le nouvel ambassadeur américain Martin T. McMahon.

Le Paraguay, avec ses probables 600 à 800 000 habitants, concentrés et homogènes, très patriotes, connaissant le terrain, y perdit vraisemblablement entre la moitié et un tiers de sa population, le Brésil décidant de poursuivre les hostilités afin de se saisir de Solano Lopez après la prise d'Asuncion. La poursuite prendra deux ans et Solano Lopez sera abattu, sans qu'une grande partie de la population n'ait cessé de participer au combat. Les Alliés, surtout le Brésil, occupèrent le pays jusqu'en 1876. La stabilité politique fut perdue, le pays reproduisant l'instabilité des autres pays anciennement hispano-américains.

Les intérêts économique anglo-argentins mirent le pays en coupe réglée, suivis par la suite par les Brésiliens, les intérêts britanniques participant à ces entreprises (Carlos Casado Hermanos, par exemple, réunira 1 225 000 hectares de forêts à quebracho, le bois de fer riche en tanin, essentiel pour l'industrie argentine, la Industrial Paraguaya, fondée en 1887, a revendu, de 1950 à 1967 1 300 000 hectares de terres à yerba maté.

Les alliances entre Paraguayens prétendant au pouvoir se firent et se défirent. Ils comprenaient en grande partie des membres de l'ancienne Associacion paraguaya fondée en 1864 pour aider les futurs Alliés, mais aussi d'anciens soldats de Solano Lopez dont plusieurs avaient déserté et quelques moyens propriétaires terriens qui étaient passés au travers des trois régimes politiques précédents. Ils finirent par se regrouper en 1887 entre libéraux (juillet, les bleus, à tendance démocratique) et colorados (septembre, Asociacion Nacional Republicana, les rouges, à tendance autoritaire). Les colorados domineront jusqu'en 1904, puis viendra la Révolution libérale, ce parti dominant, réellement jusqu'à la fin de la guerre du Chaco (1935), les deux partis connaissant des luttes internes provoquant la substitution au pouvoir d'une faction ou d'une autre.

La guerre du Chaco

Guerre du Chaco

La guerre du Chaco (1932-1935), est la dernière guerre importante d'Amérique du Sud. Elle est typique des guerres et conflits entraînés par l'existence de régions vacantes (hormis les Indiens qui, pour les États indépendants, sauf exception, ne comptaient pas) héritées de tracés multiples et confus des délimitations entre divisions administratives à l'intérieur de l'ancien Empire espagnol et entre celui-ci et la Couronne portugaise. Loin des phantasmes sur les manigances d'une compagnie pétrolière, la Bolivie et le Paraguay avançaient lentement leurs pions, sous forme de fortins au milieu de rien, d'abord le long des cours d'eau : Paraguay contrôlé très tôt jusqu'à Bahia Negra, et Pilcomayo dont le Paraguay ne contrôlait que le cours proche du confluent avec le fleuve Paraguay.

Ensuite, des fortins furent érigés ici et là dans l'immense région du Chaco dit boréal, jusqu'à ce que des escarmouches se produisent. Depuis le milieu du XIXe siècle, par exemple à l'occasion de la révélation du Traité secret de la Triple Alliance de 1865 en 1866, la Bolivie a revendiqué cette région, dans l'extrême sud de laquelle le Paraguay accomplissait des actes de possession (en application du principe juridique de l'Uti possidetis juris, et une sentence arbitrale du président des États-Unis Hayes lui attribuera le triangle sud correspondant aujourd'hui au Département de Presidente Hayes en 1907). Des protestations, des médiations, des traités, des coups de force se succèderont jusqu'à ce que la Bolivie se lance dans des opérations plus vastes. Le Paraguay fut lent à réagir, mais quelques chefs militaires se distinguèrent, tel le colonel Rafael Franco et surtout, le commandement en chef fut confié à José Félix Estigarribia qui, méthodiquement, reconduira les forces boliviennes loin sur des terres que le Paraguay ne lui contestait pas. Bien que certains l'eurent critiqué pour sa stratégie de géomètre qu'ils jugeaient coûteuse et lente, la victoire fut totale[2].

Instauration de régimes autoritaires

Estigarribia ne sut pas partager la victoire et un autre chef militaire, le colonel Franco, le surpassait en popularité pour l'audace de ses actions. Le retour des anciens combattants à Asuncion fit comprendre aux politiciens traditionnels qu'un danger commençait à surgir, que tentait de canaliser le courant colorado nationaliste vaguement influencé par le fascisme, exprimé par Juan Natalicio González, pendant que le président libéral Eusebio Ayala se comportait comme s'il avait l'intention de briguer un nouveau mandat en contradiction avec la Constitution.

Les anciens combattants et les militaires imposèrent en un Gouvernement provisoire à la tête duquel ils placèrent le colonel Franco qui n'y était guère préparé. Conscient des problèmes économiques de la population, peu au fait des courants politiques, il constitua un gouvernement sans parti dans lequel il invita des personnalités adhérentes aux diverses factions coloradas (du Parti Colorado). Les chefs du parti libéral, de fait rejetés dans l'opposition plus ou moins clandestine, s'exilèrent nombreux en Argentine. En fait, c'est au sein du gouvernement que les luttes étaient les plus sévères pour s'assurer le soutien de Franco, insuffisamment structuré sur le plan politique pour ne pas être influençable. Il s'associa à des textes d'inspiration fasciste (décret no 152 du ), ou proclamant son attachement à la démocratie en voulant organiser des élections pour former une Assemblée Constituante dans l'esprit de la Constitution de 1870, tout en acceptant le retour d'exil des communistes à condition qu'ils s'abstiennent d'activités politiques, ce qui resta lettre morte, bien entendu : ils renouèrent avec les dirigeants syndicaux, ce qui entraîna leur arrestation avant d'être exilés à nouveau.

Une Union Nationale Révolutionnaire hétéroclite fut constituée, dominée cependant idéologiquement par Juan Stefanich, partisan d'une démocratie sans partis, ralliée derrière la Patrie (Declaracion de principios y bases para la constitucion de la Union Nacional Revolucionaria), et explicitée par la Résolution du . Le gouvernement que l'on appellera d'abord franquista, plus tard febrérista (de février), aura juste le temps de réhabiliter officiellement Francia, Carlos Antonio Lopez et le Maréchal Francisco Solano Lopez, de relever les pensions des anciens combattants qui constituaient le principal soutien physique, mais qui correspondait à une préoccupation sincère de Franco pour ses compagnons; pour la première fois au Paraguay (à l'exception d'un acte de la Junte de 1811), un gouvernement s'aperçut que des Indiens vivaient sur le territoire et créa le Patronato Nacional de Indigenas pour améliorer leurs conditions en reconnaissance de leur aide dans le Chaco, afin de permettre « la protection contre toute classe d'exploitation, d'abus et d'arbitraire » (Décret du ). Une réforme agraire fut préparée. Enfin, il fut aussi le premier gouvernement à vouloir faire respecter les dispositions sociales dans les exploitations de tanin et de yerba maté, ce qui vaudra l'appui des intérêts étrangers touchés par cette mesure à la contre-révolution d'[3].

L'importance de ce gouvernement tient à la rupture qu'il marque avec cinquante ans de manœuvres politiques entre les deux partis traditionnels et leurs factions. Il aborde des problèmes sociaux qui ne pourront plus être oubliés, même si les gouvernements suivants feront souvent semblant. Il montre la confusion idéologique dans laquelle se trouvait la classe politique du fait des échos lointains des luttes européennes, voir mondiales.

La contre-révolution réunit une coalition disparate sous couvert de retour des libéraux. Les colorados, associés de fait du fébrérisme quoiqu'ils aient proclamé plus tard, et les politiciens liberales, en fait, avaient perdu la main, reprise par les militaires : deux groupes s'affirmèrent : les militaires libérales et ceux qui penchaient pour un gouvernement militaire. Les balbutiements durèrent jusqu'à ce que les libéraux présentent Estigarribia comme leur candidat, ce qu'avaient fait les colorados sans succès. La candidature se voulait d'Union Nationale, mais fut fraîchement accueillie par les étudiants majoritairement fébréristes et qui représentaient une force sans rapport avec leur nombre. Les colorados finirent par s'y rallier (Manifeste du Parti colorado du , publié dans le journal El Tiempo du ).

Le , Estigarribia fut élu président. Son gouvernement connut une première époque militaire-libérale, puis passa à une dictature de celles que l'on qualifie de dictamolles. Son discours d'investiture ne comprend aucune référence directe à la politique de l'un des partis[4]. Le gouvernement Estigarribia eut à faire face à de nombreux troubles : agitation dans le monde du travail dont il fallut sortir de prison les dirigeants de la Confédération Paraguayenne du Travail le , crise universitaire en , contestation par les colorados de la représentativité du Congrès qui poussa les libéraux à accepter le principe de son autodissolution, demande de levée de l'état de siège, etc.

Le , Estigarribia décida d'écarter les libéraux, une nouvelle Révolution nationale. Des militaires se voyaient confier des postes clefs (Guerre et Marine, Intérieur), les membres de partis politiques, des liberales (4), et des colorados (2), devaient agir en tant qu'individus. Estigarribia s'attribua les pleins pouvoirs, la liberté nécessitant l'ordre (selon le penseur du gouvernement, ministre d'État Alejandro Marin Iglesias dans le journal El Diario du ). Une réforme constitutionnelle fut mise en chantier, court-circuitée par un décret du porteur d'un projet de Constitution qui sera soumise avec succès à référendum le suivant. Les pouvoirs du président étaient renforcés, l'Armée dont il était commandant en chef se voyait confier la défense du territoire, mais aussi de la Constitution. Un volet économique et social était prévu, désormais obligé, avec comme seule originalité l'accent mis sur la nécessité de construire des infrastructures : on reconnaît là la patte des États-Unis qui s'étaient rapprochés d'Estigarribia dès 1937. Cette bouillie idéologique prit brutalement fin avec la mort d'Estigarribia dans un accident d'avion, le . Il sera élevé à la dignité de Maréchal à titre posthume, partageant cette distinction avec Francisco Solano Lopez.

Le Paraguay entra alors ouvertement dans les régimes militaires ou dominés par les militaires, ce qui était le cas, de fait, depuis 1936. La mort d'Estigarribia prit tout le monde de court et les organes constitutionnels n'étaient pas encore élus. Le choix se fit entre trois ou quatre militaires, dont Higinio Moríñigo, plus connu pour avoir intégré les États-majors qui fréquentaient les champs de bataille, mais intrigant redoutable et parvenu à être nommé Ministre de la Guerre. Il était soutenu par la 1re Division de Cavalerie stationnée à Campo Grande, alors à quelques kilomètres d'Asunción, unité dont le soutien sera indispensable à tout gouvernement au cours des quinze années suivantes. Moríñigo commença par éliminer les libéraux, puis les colorados, s'appuyant sur l'Armée et les anti-partis. Sa déclaration programme du n'apportait rien de très original, elle se prononçait contre la fausse démocratie électoraliste pour un peuple insuffisamment éduqué qui constituait une farce. Un point du programme fut respecté : des élections eurent lieu le , sans listes électorales, auxquelles les partis ne furent pas autorisés à participer, le seul candidat fut Moríñigo lui-même. Le mandat étant désormais de 5 ans, il fut élu jusqu'en 1948, mais ne finira pas son mandat.Sur le plan idéologique, ses discours reflètent l'influence du colorado fascisant Natalicio Gonzalez, mais on retrouve là ce qui existait au Brésil et dans d'autres pays d'Amérique du Sud.

La fin de la Seconde Guerre mondiale sonna le glas des militaires qui s'étaient montrés trop favorables aux pays vaincus. La redémocratisation de la vie politique était réclamée (cuartelazo - soulèvement de caserne - du ). Moríñigo avait senti venir le coup et tenta de préparer le terrain pour un Parti Révolutionnaire Travailliste ou Agraire, mais c'était trop tard. Il parvint à se maintenir à la présidence, ses pouvoirs réels de plus en plus réduits, jusqu'au , peu avant l'élection qui aurait dû être sa réélection. Dès le , un militaire colorado avait été nommé à la tête de la 1re Division de Cavalerie : on pouvait penser à un retour des partis. Le pays connaîtra, pendant quelques mois, un gouvernement tripartite colorado-militaire-fébrériste, qui, de l'avis unanime des témoins, a été la période la plus libre qu'ait connue le pays jusqu'à la chute de Stroessner sous la pression internationale (1986). Mais le , les colorados de l'ancien fascisant Natalicio Gonzalez prirent le pouvoir, déclenchant une guerre civile féroce du au de cette année-là.

Les colorados l'emportant, suivit une lutte interne violente qui aboutira à une scission entre partisans de Natalicio Gonzalez et les democraticos, vaincus et accusés de communisme. Se ressaisissant, ces derniers tentèrent un coup d'état le mais furent dispersés et, parmi eux, Alfredo Stroessner. Les militaires firent cause commune contre le gouvernement qui s'appuyait sur des bataillons d'hommes de main armés, ce qui leur déplaisait souverainement. Cette fois-ci, un coup d'état l'emporta le . Il fallut encore de nombreux soubresauts pour que l'anarchie colorada trouvât son terme face au commandant en chef des Armées, le général Alfredo Stroessner, qui prit le pouvoir le , et le conservera trente-cinq ans. Pour ce faire, il videra le parti colorado de ses cadres pour placer ses hommes, en fera autant des organisations étudiantes, syndicales, restreindra la marge de manœuvre de l'Église jusqu'à ce que l'époque de la Théologie de la Libération ne lui cause quelques soucis, bref, il noyautera toutes les organisations de manière méthodique[5].

XXe siècle

Dans les années 1930 et 40, la politique paraguayenne est fortement marquée par la guerre du Chaco contre la Bolivie, par la guerre civile du Paraguay, les dictatures militaires, et des périodes de forte instabilité politique. Le général Stroessner prend le pouvoir en mai 1954. Élu pour achever le mandat inachevé de son prédécesseur, il est réélu sept fois, maintenant l'état de siège en permanence, la Constitution étant suspendue, et avec le soutien de l'armée et du parti Colorado. Durant les 34 années du règne de Stroessner, les droits civiques ont été sérieusement restreints, et les opposants systématiquement poursuivis et emprisonnés, au nom de la lutte contre le communisme et de la sécurité nationale.

Il conserve un fort soutien des États-Unis, du Brésil, alors sous dictature militaire, et du Chili après le coup d’État. Le président Richard Nixon va jusqu'à déclarer que le régime de Stroessner est un « modèle de démocratie viable pour l’Amérique latine ». « Guidé par la main experte du général Stroessner », déclare Gustavo Leigh, l'un des membres de la Junte chilienne derrière Pinochet, en ouverture du troisième congrès de la Confédération anticommunisme latino-américaine en 1977, « le Paraguay a été l'un des premiers en Amérique à dresser des barricades pour se défendre contre le germe communiste, dans une attitude exemplaire pour les peuples américains »[6]. Des officiers américains participent à la formation de leurs homologues paraguayens aux techniques de torture. La plus célèbre, la pileta, consistait à plonger des opposants dans une baignoire emplie d’excréments, jusqu’aux limites de leurs forces[7].

Outre le soutien financier reçu des États-Unis, l’État paraguayen, grâce à sa situation géographique, fait de la contrebande l'une de ses principales sources de revenu. De l'alcool aux animaux exotiques, en passant par les drogues et les voitures, le volume de la contrebande serait de trois fois supérieur au chiffre officiel des exportations. Le régime de Stroessner emploie amplement la corruption pour conserver la fidélité des Forces armées. Entre 1954 et 1989, quelque 8 millions d'hectares (soit un tiers des terres agricoles du pays) ont été distribués à des proches du pouvoir, principalement des officiers, dont certains ont ainsi pu amasser des fortunes considérables. La forte concentration des richesses et des terres a fait du Paraguay l'un des pays les plus inégalitaires de la planète au cours de cette période[8]

Stroessner commandite autour de trois mille assassinats et 1,8 million de Paraguayens (environ le tiers de la population) choisissent l'exil pour des raisons politiques ou économiques. Le régime est également responsable de la sédentarisation forcée et brutale des indigènes Aché à partir de 1967 au moins, sédentarisation accompagnée de meurtres et au cours de laquelle des femmes furent réduites en esclavage et des enfants volés. En 2013, les Aché ont porté plainte contre l’État paraguayen pour crimes contre l’humanité et génocide devant la justice argentine [9],[10].

Le , Stroessner est renversé par un coup d'État militaire du général Andres Rodriguez, qui remporte ensuite aisément l’élection présidentielle en mai. Son parti, le parti Colorado, remporte la majorité des sièges au Congrès. Cependant, l'opposition remporte plusieurs grandes villes, dont Asuncion, aux municipales de 1991. Pourtant, derrière une façade démocratique, son régime reste autoritaire. Il se trouve impliqué au plus haut niveau dans la contrebande et le trafic de drogue. Le Paraguay n'a jamais traduit en justice les principaux responsables des actes de torture et assassinats perpétrés pendant la dictature (seuls quelques policiers et un civil ont été condamnés)[11]

Le Paraguay contemporain

Une nouvelle Constitution plus démocratique est adoptée en 1992. En , le candidat du Parti Colorado, l'homme d'affaires Juan Carlos Wasmosy est le premier président civil du Paraguay depuis 1954. Le Congrès est par contre dominé par l'opposition.

En mars 1994, une marche organisée par 20 000 paysans réclamant une réforme agraire converge vers Asunción. Le pays connait également cette même année sa première grève générale depuis trente-cinq ans - qui aboutit à des hausses de salaire - et le gouvernement se trouve déstabilisé par une importante affaire de corruption qui entraine la démission du ministre des Finances[12]. Le président Wasmosy nomme, sous la pression de Washington, le général Ramon Rozas Rodriguez chef de la lutte anti-drogue. Celui-ci est assassiné par balles en octobre 1994, peu avant de présenter son rapport sur les activités illicites de hauts responsables des forces armées, du gouverneur de l'Alto Paraná Carlos Barreto Sarubbi, de l'homme d'affaires brésilien Fahd Jamil et de plusieurs agents de la DEA américaine.

En avril 1996, il démet de sa fonction de commandant en chef de l'armée de terre le général Lino Oviedo, tenant d'une ligne dure à l'intérieur du Parti colorado et ne cachant plus ses ambitions politiques. Avec le soutien d'un grand nombre d'officiers, Oviedo menace le président de lancer ses chars à l'assaut de l'ordre constitutionnel. Réfugié dans l'enceinte de l'ambassade américaine, Wasmosy négocie et lui promet de le nommer ministre de la Défense. Il revient rapidement sur sa décision devant la pression de manifestation, des États-Unis (qui menacent de suspendre l'aide militaire) et du Mercosur (qui menace d'exclure le Paraguay en cas de retour d'un régime militaire).

En dépit de la chute de la dictature le mouvement paysan continue de faire l'objet d'une répression parfois sanglante avec plus de 130 de ses porte-paroles assassinés depuis 1989[13].

Marzo paraguayo : la crise de mars 1999

Lino Oviedo est cependant le candidat du parti Colorado aux élections de 1998, mais la Cour suprême ne l'autorise pas à se présenter et le maintient emprisonné. C'est son rival, également du parti Colorado, Raùl Cubas, qui est élu en mai. Sa présidence est marquée par le conflit sur le statut d'Oviedo, qui influence la politique du gouvernement de Cubas. L'un des premiers actes officiels de Cubas est ainsi de commuer la peine d'Oviedo et de le libérer. Ces actes sont déclarés anticonstitutionnels en par la Cour suprême.

En , Cubas défie ouvertement la Cour, en refusant le retour d'Oviedo en prison. C'est dans ce contexte que le vice-président Luis María Argaña, rival de longue date d'Oviedo, est assassiné le , ce qui conduit la Chambre des députés à prononcer l' impeachment de Cubas le 24. Le , huit étudiants qui manifestaient contre le gouvernement sont assassinés, assassinats assez largement attribués aux partisans d'Oviedo. Cette exaction rend alors le vote du Sénat qui devait avoir lieu le 29 sur l' impeachment inévitablement défavorable à Raùl Cubas, qui démissionne le 28. Le président du Sénat, Luis Ángel González Macchi, adversaire de Cubas, prononce le serment d'investiture présidentielle le même jour, malgré les craintes de coup d'État militaire. Cubas fuit au Brésil le 29 et y reçoit l'asile politique. Oviedo fuit lui aussi, en Argentine puis au Brésil. La demande d'extradition soumise par les autorités paraguayennes est rejetée en .

XXIe siècle

Le nouveau président Luis Ángel González Macchi offre des places dans son cabinet ministériel à des sénateurs représentatifs des trois principaux partis politiques pour créer une coalition gouvernementale. Même si le parti libéral se retire du gouvernement en , le gouvernement Gonzalez Macchi a réussi à trouver un consensus sur plusieurs réformes controversées, y compris les réformes économiques. Le libéral Julio César Franco remporte les élections d' pour pourvoir au poste de vice-président. En , une procédure d'impeachment contre Gonzalez Macchi est examiné par le Congrès, celui-ci étant accusé d'avoir détourné à son profit 16 millions de dollars. Il parvient cependant à se maintenir au pouvoir à la faveur d'une "guerre de clans" à l'intérieur du parti colorado. Très impopulaire, il tente d'apaiser le mécontentement en acceptant de suspendre le processus de privatisations. Il déclare l’état d'urgence en juillet 2002. La répression de manifestations contre son gouvernement fait plusieurs morts et conduit à des centaines d'arrestations[14].

Aux élections générales de 2003, Nicanor Duarte Frutos, candidat du parti Colorado est élu. Dans le domaine économique, le gouvernement de Duarte Frutos amorce une reprise économique du pays[15]. En aout 2004, au moins quatre cents personnes meurent dans l'incendie accidentel d'un centre commercial de la capitale, les propriétaires ayant fait fermer les portes afin d’empêcher les clients de partir sans payer. Au début de 2006, une nouvelle crise politique se produit en raison d'une décision controversée de la Cour suprême, qui autorise Duarte Frutos à exercer la présidence du Parti Colorado. Plus tard, Duarte Frutos tente en vain de modifier la Constitution pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle.

En 2008, c'est l'ancien évêque proche de la Théologie de la libération, Fernando Lugo, qui est élu. Le parti Colorado perd la présidence de la République après 61 ans à la tête du pays. Cependant, le Parti libéral, majoritaire dans la coalition qui a amené Lugo au pouvoir prend de plus en plus ses distances. La crise politique conduit à la destitution de Lugo le . Le vice-président Federico Franco lui succède.

Les élections générales de 2013 portent de nouveau à la présidence le parti Colorado et son candidat Horacio Cartes. Au cours de sa présidence, l’économie, en grande partie dirigée vers la production de soja, connait une croissance de 4 % en moyenne. La croissance économique ne permet néanmoins pas de faire reculer la pauvreté, qui atteint en 2018 selon les chiffres officiels plus de 26 % de la population. Cette croissance aurait surtout bénéficié aux investisseurs : d'après The New York Times, le Paraguay est « l’un des pays d’Amérique latine où l’écart entre les riches et les pauvres s’est le plus amplifié ces dernières années » ; dans les campagnes, 85 % des terres agricoles appartiennent à 2,6 % des propriétaires. En outre, des populations d’ascendances indigènes ont été expulsées afin de permettre l’implantation d'entreprises de soja[16].

Notes et références

  1. « Et le Paraguay découvrit le libre-échange », sur www.monde-diplomatique.fr,
  2. Sur la guerre du Chaco, voir F. Chartrain : La Guerre du Chaco, éléments de jugement, mémoire de l'Institut des Hautes Études Internationales - qui se trouve à la bibliothèque de l'Institut des hautes Études de l'Amérique latine à Paris, et pour un résumé, voir la revue Caravelle - Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, Université de Toulouse et CNRS, no 14, 1970)
  3. Sur le gouvernement febreriste, voir F. Chartrain, L'Église et les partis, etc. op. cit, pages 356 à 373)
  4. Voir le texte dans Juan Livieres Argana : Antologia de la oratoria paraguaya 1811-1967, page 286. Talleres graficos Escuela tecnica salesiana, Asuncion, 1968)
  5. F. Chartrain : L'Église et les partis, op.cit.
  6. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 29-30.
  7. François Musseau, « Coup d’Etat rampant au Paraguay », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
  8. Veronica Smink, « Cómo el régimen de Alfredo Stroessner convirtió a Paraguay en uno de los países más desiguales del mundo », BBC, (lire en ligne)
  9. « Paraguay: la renaissance des indigènes Aché après le «génocide oublié» - Hebdo - RFI », (consulté le )
  10. Survival International, « Des Amérindiens portent plainte contre génocide », sur www.survivalfrance.org (consulté le )
  11. (en-GB) Mike Gatehouse, « Permanent coup d’etat in Paraguay – Keeping it in the family »,
  12. Les Essentiels d'Universalis volume 23, Le Monde, pages 423-427, 2009
  13. (de) « Paraguay: L'EPP, une guérilla fantôme - cath.ch », sur cath.ch (consulté le )
  14. « État d'urgence au Paraguay », Libération.fr, (lire en ligne)
  15. https://www.ritimo.org/Le-Paraguay-dont-herite-Lugo
  16. « Le Paraguay, ce "trou noir" de l'Amérique du Sud, choisit son nouveau président », Courrier international, (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

Bibliographie sur les réductions jésuites au Paraguay

  • Lizette Dias de Oliveira, Les réductions guarani de la province jésuite du Paraguay, étude historique et sémiotique (thèse disponible en microfiches dans certaines bibliothèques).
  • M. Ezran, Une colonisation douce : les missions du Paraguay, Paris, 1989.
  • Barbara Gansom, The Garani under spanish rule in the rio de la Plata, Stanford, 2003.
  • L. A. Muratori, Relation des Missions du Paraguay, 1754.

Biographie de l'époque contemporaine

  • Les Guerres du Paraguay aux XIXe et XXe siècles : Actes du Colloque international Le Paraguay à l'ombre de ses guerres, acteurs, pouvoirs et représentations, Paris, 17- ; CoLibris éditions, 2007

Articles connexes

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