Histoire des États fédérés de Micronésie

Les États fédérés de Micronésie sont entièrement situés dans les îles Carolines, dans le nord-ouest de l'océan Pacifique. Ce confetti d'îles commence à être occupé à partir de en raison d'une baisse du niveau de la mer exposant des terres auparavant immergées, mais des indices laissent penser que certaines d'entre elles, les îles Yap, ont pu accueillir une population permanente auparavant. Entre 500 et 1000, des traditions spécifiques commencent à se développer tant au niveau du langage que de la culture matérielle. La population augmente progressivement. Entre 1000 et 1300, le petit optimum climatique favorise une production importante de nourriture et donc l'accroissement des populations. L'augmentation de la densité s'accompagne de l'apparition de structures sociales plus complexes formalisant la distribution des surfaces terrestres et maritimes, de leurs ressources et de la nourriture. En certains endroits, des traditions monumentales apparaissent. Le petit âge glaciaire, entre 1300 et 1850, s'accompagne de conditions météorologiques moins favorables. Les groupes humains s'engagent dans des formes de compétition par le moyen d'échanges de biens qui ont pu entraîner une intensification de la production économique et, subsidiairement, une diminution de l'impact des risques climatiques sur les atolls et petites îles vulnérables.

Bien que certaines îles des États fédérés de Micronésie aient été en contact avec les Européens dès le milieu du XVIe siècle, leur potentiel économique n'éveille un réel intérêt qu'à partir de la fin du XVIIIe siècle et bien plus encore au cours du XIXe siècle. En 1899, les Espagnols cèdent les îles Carolines à l'Empire allemand. Guidés par la doctrine politique du Nanshin-ron, les Japonais profitent de la Première Guerre mondiale pour s'accaparer ce territoire allemand. Ils obtiennent de la Société des Nations en 1919 un mandat pour l'administrer. Ils en sont chassés par les américains à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ceux-ci l'administrent à leur tour ensuite en tant que Territoire sous tutelle des îles du Pacifique selon le mandat de l'ONU délivré en 1947. Des mouvements autonomistes et indépendantistes contraires aboutissent à son éclatement en plusieurs territoires. L'un d'eux, les États fédérés de Micronésie, accède à l'indépendance. Le Conseil de sécurité des Nations unies met fin à la tutelle le .

Les premiers temps de l'occupation humaine

Dans la région de Micronésie les îles Mariannes sont habitées au moins dès [Ca 1], mais les îles des États fédérés de Micronésie ne commenceraient à être occupées qu'à partir de en raison d'une baisse du niveau de la mer exposant des terres auparavant immergées[Ca 2]. Elle rend également accessible des sources d'eau potable flottant à la surface de l'eau de mer salée, sous ces îles, auparavant mal positionnées et ne pouvant supporter de larges groupes de personnes[Ca 3]. La disponibilité nouvelle des atolls micronésiens, un niveau de la mer et des conditions côtières stables, offrent des possibilités pour les voyages à courte distance et donc les déplacements de population[Ca 2], lesquels sont accentués par une baisse d'opportunités dans les communautés de Mélanésie et de Polynésie occidentale à cause d'une transformation significative des écosystèmes depuis [Ca 4] La stabilité du niveau de la mer permet une utilisation plus aisée des ressources côtières et offre plus d'espaces à habiter et à exploiter[Ca 5].

Il est possible, toutefois, que des sites plus anciens n'aient pas encore été trouvés sur les quelques îles hautes des États fédérés de Micronésie, les fouilles ayant ciblé les sites à ruines apparentes, n'étant peut-être pas allé assez en profondeur ou assez loin de la côte[Ca 6]. Le Yap, parlé dans les îles Yap, semble ainsi avoir une origine plus précoce que les autres langues micronésiennes[Ca 7]. En outre, des analyses paléoécologiques mettent en évidence, vers , un déclin de la forêt couplé à des incendies qui laissent place à un paysage de savane, résultat possible d'une mise en culture[1].

La forte unification des langues micronésiennes actuelles, le Yap excepté, prouve la rapidité de la dispersion des populations après la baisse du niveau de la mer mais également la nature incessante des contacts[Ca 7]. Les sous-familles constatées (Kusaïéenne, ponapique, chuukique) coïncident avec les voyages à courte-distance supposés depuis l'origine des occupations[Ca 7].

Les formes de l'habitat sont inconnues avant l'an Mil, la présence humaine n'étant illustrée pour cette période, dans les fouilles à Pohnpei, Kosrae, Mokil et en surface d'autres lieux comme les îles Yap, que par des tessons de céramique, des bols à valeur utilitaire généralement sans décor, des outils en pierre ou en coquillage et des restes d'aliments[Ca 8]. Dans les petites îles de corail et de calcaire, le coquillage est naturellement plus utilisé pour fabriquer des outils. L'herminette est généralement obtenue à partir de Tridacninae, souvent du genre Tridacna, du genre Hippopus dans quelques zones. Le Cassis cornuta est aussi employé à la même époque comme dans quelques régions d'Indonésie et en de rares points de la Polynésie[Ca 9]. Une gouge étroite ou un ciseau a quelquefois été obtenu à partir de Terebra[Ca 9].

Il est probable, bien que les preuves manquent, que le cultivar d'arbre à pain connu en Micronésie, résultat d'une introgression depuis un cultivar à graines de l'espèce Artocarpus mariannensis (en) provenant des Îles Mariannes, vers un cultivar sans graines de l'espèce Artocarpus altilis, originaire de Mélanésie, ait été élaboré à cette époque[Ca 10]. En effet, l'arbre à pain est une ressource de nourriture essentielle dans la tradition micronésienne[Ca 10],[2].

Une phase de développement

Entre 500 et 1000, des traditions spécifiques se développent dans l'Océan Pacifique, ainsi que le reflète les sous-familles de langage, et aboutissent, vers 1000, à des assemblages d'artéfacts archéologiques révélant des cultures matérielles différentes selon les groupes d'îles[Ca 11].

La densité de population augmente en Micronésie, et plus largement dans l'Océan Pacifique, entre 500 et 1000[Ca 12] sans qu'elle apparaisse, en Micronésie, liée à des phénomènes majeurs de migrations maritimes[Ca 13]. Dans le même temps, les témoins d'élaboration de céramique diminuent fortement en Micronésie centrale (actuels États de Yap et Chuuk) et finissent par disparaître en Micronésie orientale (actuels États de Pohnpei et Kosrae)[Ca 14]. Cela pourrait être la conséquence de problèmes d'accessibilité à l'argile ou aux productions fabriquées ailleurs, le résultat d'une évolution des pratiques de cuisson[Ca 15]. Cette même scission géographique s'observe dans la consommation par masticage de noix d'arec pour les deux premiers États et celle du kava en boisson pour les deux derniers[Ca 16].

Le petit optimum climatique

Entre 1000 et 1300, dans l'Océan Pacifique, une période de climat stable chaud et humide, aux pluies constantes, le petit optimum climatique, favorise une production importante de nourriture et donc l'accroissement des populations[Ca 17]. Entre 1000 et 1200, des populations de l'Ouest de la Polynésie migrent et investissent une partie de la Mélanésie et, pour celles dites ellicéennes, sans doute originaires des Tuvalu et de Tokelau, quelques points de Micronésie peu populeux ou inhabités constitutifs des actuels États fédérés de Micronésie[Ca 18], les atolls de Kapingamarangi et Nukuoro[réf. nécessaire].

L'augmentation de la densité de population induit un besoin d'organisation de l'accès et de la distribution des terres, nourritures et ressources. De ce fait, des processus de formalisation culturelle se mettent en place. Des groupes spécifiques, par leurs constructions, matérialisent leurs liens avec une aire de terre et de mer d'une façon bien plus intime qu'auparavant[Ca 19]. Avec le développement des structures sociales émerge de façon évidente des statuts sociaux différents témoignant de fonctions et de richesses variées. Des lignages associés à des terres apparaissent[Ca 20].

Avant 1000, les formes de l'habitat ne sont pas connues par l'archéologie dans les actuels États fédérés de Micronésie. À proximité, aux Palaos, les bâtiments sont à fondation de terre. Après 1000, ce mode de construction perdure mais à travers la Micronésie comme ailleurs dans le Pacifique, les fondations de pierre deviennent la norme[Ca 15]. Aux Palaos et dans les actuels États de Yap et Chuuk, les bâtiments sont associés à des sentiers pavés, des clôtures de délimitation en pierre, des murs et d'autres constructions en pierre ainsi qu'il apparaît encore dans les villages au début du XXIe siècle[Ca 21].

La durabilité de l'optimum climatique permet également l'émergence de traditions monumentales[Ca 22].

Le petit âge glaciaire

Vers 1300 débute le petit âge glaciaire qui dure jusque vers 1850. Les conditions météorologiques sont plus instables, plus orageuses, plus sèches et les températures plus froides. Le niveau de la mer s'élève entraînant une plus grande érosion côtière et une salinisation des ressources en eau dans les atolls et îles basses de Micronésie et de Polynésie, ce qui pourrait avoir entraîné des mouvements de population[Ca 23]. Vers 1400, en manière d'adaptation à ces conditions de vie moins favorables, des groupes s'engagent dans des formes de compétition entraînant potentiellement une intensification de la production économique. Résultat d'une maturation commencée vers 1000, les sociétés de l'Océan Pacifique sont alors nettement hiérarchisées[Ca 24]. Les échanges de biens entre les îles permettent de diminuer les risques climatiques, et notamment ceux liés aux cyclones tropicaux, particulièrement pour les atolls et petites îles vulnérables[Ca 25]. Parmi ces réseaux économiques existe le sawei, un système de tribus complexe impliquant des échange inter-îles selon une hiérarchie des communautés. Les îles Yap reçoivent des îles plus à l'est des biens et des informations et leur donnent en échange des ressources de première nécessité ou des biens de luxe. Les îles Yap fournissent de la main d’œuvre aux Palaos et en retour reçoivent la possibilité d'extraire de la monnaie de pierre[Ca 26].

Explorations européennes et premiers contacts

Pendant longtemps, les puissances européennes ont privilégié leurs relations avec l'Asie du Sud-Est qui leur donne accès à des ressources bien plus importantes que les îles de l'Océan Pacifique. Leur intérêt s'accroît fortement à la fin du XVIIIe siècle et bien plus encore au cours du XIXe siècle. Le commerce et les système d'échange traditionnels sont alors profondément affectés par l'accès au marché international et les affaires étrangères[Ca 27].

Au XVIe siècle, les Espagnols atteignent les îles Carolines sur lesquelles l'Espagne établit sa souveraineté après les avoir longtemps délaissées (souveraineté confirmée par le pape Léon XIII en 1885). Les îles passèrent sous contrôle de l'Empire allemand en 1899.


La période japonaise

De l'intérêt du Japon pour la Micronésie

Enomoto Takeaki, avant 1908.

L'implantation japonaise dans les îles micronésiennes trouve son origine dans le développement dans les premières années de l'ère Meiji du Nanshin-ron, doctrine politique qui promeut, par l'Empire du Japon, la constitution d'une aire d'influence sur l'Asie du Sud-Est et les îles de l'Océan Pacifique. Influencée par les succès des puissances colonisatrices occidentales, elle doit permettre, au moyen de la constitution d'une marine de guerre, appuyée sur une expansion territoriale, de protéger le pays au moyen de zones tampons accueillant des bases militaires et ainsi d'affirmer sa puissance maritime face aux nations occidentales. Elle doit également offrir des débouchés aux productions japonaises, des possibilités d'exploitation de ressources nouvelles, fournir grâce à des terres peu peuplées un déversoir à la croissance démographique[Pe 1],[Pt 1],[MG 1]. L'un des principaux protagonistes de la progression de cette doctrine est Enomoto Takeaki (1836-1908), ministre japonais haut placé, qui dans les années 1885-1895, joue un rôle prépondérant en influençant l'action des ministères[Pe 2],[MG 2].

La guerre sino-japonaise de 1894-1895 et celle russo-japonaise de 1905, victorieuses, donnent au Japon une nouvelle puissance[Pe 3]. Le déclenchement de la première guerre mondiale est une opportunité que saisit le Japon qui active l'alliance anglo-japonaise et déclare la guerre à l'Allemagne le . Sous prétexte de nettoyer la région de Micronésie de ses bateaux de guerre allemands, la marine impériale japonaise en prend possession, à l'exception de Guam qui appartient aux États-Unis et des Îles Gilbert que détient le Royaume-Uni, sans difficulté, entre le 3 et le [Pe 4],[MG 3]. L'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis craignent alors pour leurs territoires acquis dans l'Océan Pacifique et cherchent à réduire l'influence japonaise. Les prétentions du Japon sur la Micronésie sont cependant reconnues lors du traité de Versailles en 1919 et l'Empire obtient de la nouvelle Société des Nations un mandat C qui l'autorise à administrer la zone comme une partie intégrante de son territoire[Pe 5]. En 1922, les derniers différents avec les États-Unis sont mis à plat et les deux nations s'engagent à des restrictions dans leur équipement militaire[Pe 6].

L'administration japonaise

Carte du sud-ouest de l'Océan Pacifique mettant en évidence le mandat des îles du Pacifique.

Lors de leur arrivée à Kosrae, à Ponhpei dans les Îles Truk et les Îles Yap, en , les troupes navales de débarquement jouent un rôle d'administration. Leurs commandants ont pour consigne de respecter la propriété, la religion, les coutumes et traditions locales et les lois allemandes non préjudiciables aux intérêts japonais[Pe 7]. Très rapidement, une administration très complète couvrant l'ensemble des secteurs de la vie quotidienne et économique est mise en place[Pe 7]. L'obtention du Mandat accélère la transmission des pouvoirs à du personnel civils. En est créé le Gouvernement des mers du Sud, avec à sa tête un gouverneur[Pe 7]. Au milieu des années 1930, environ 950 Japonais de grande compétence et d'une grande loyauté et probité y travaillent[Pe 8]. L'échelon le plus bas en est la police qui peut représenter la seule présence japonaise dans les îles et atolls. Des indigènes peuvent être recrutés en son sein[Pe 9].

De la militarisation japonaise en vue de la guerre contre les États-Unis à la défaite

Les cuirassés jumeaux Yamato et Musashi à l'ancre aux îles Truk.

Malgré les inquiétudes des puissances occidentales et notamment des États-Unis, suscitées notamment par les réticences japonaises à la libre circulation des étrangers, le Japon respecte pendant longtemps les accords de non militarisation de la Micronésie[Pe 10]. À partir de 1939, toutefois, en prévision d'une guerre jugée probable avec les américains, la marine japonaise procède à de nombreux aménagements militaires, notamment de pistes aériennes sur les îles et atolls, faisant parfois appel à de la main d’œuvre forcée, souvent locale mais aussi coréenne et japonaise, dans ce dernier cas des prisonniers. En 1939, elle assigne à la quatrième flotte l'administration du territoire[Pe 11].

La progression du Japon en Asie continentale, conséquence de sa politique expansionniste, provoque rapidement une dégradation des relations avec les États-Unis. Les tentatives de compromis ayant échoué, l'attaque de Pearl Harbor et d'un certain nombre d'îles et atolls de l'Océan Pacifique, et généralement leur invasion, est menée en [Pe 12],[3]. Dans les actuels États fédérés de Micronésie, le lagon de Truk, vaste et bien protégé, sert de base à une importante flotte japonaise à laquelle appartient le Yamato et le Musashi, les plus lourds et plus puissants cuirassés qui aient été construits[Pe 13].

L'aérodrome japonais sur l'île de Falalap dans l'atoll de Woleai attaqué par des avions de l'US Navy Task Force 58, le .

À partir de l'automne 1942, les forces américaines reprennent l'initiative sur celles japonaises qui, un an plus tard, choisissent de fortifier leurs principales possessions dans l'Océan Pacifique, par exemple Pohnpei, et d'y faire venir 80 000 hommes depuis le Japon, la Mandchourie et les Philippines. Les résultats de ces travaux très coûteux en efforts sont futiles[Pe 14]. La conquête américaine des Îles Marshalls entre février et [Pe 15] marque le commencement des attaques américaines sur les îles et atolls des États fédérés de Micronésie. De février jusqu'à l'été, des tonnes de bombes et des quantités d'objets incendiaires sont déversées, des campagnes de tirs intenses des bateaux américains réalisées sur les îles Truk, Pohnpei, occasionnellement sur Kosrae, ponctuellement sur les atolls de Woleai, Polowat et Satowan[Pe 16]. Les conquêtes successives des îles Mariannes et des Palaos de juin à août 1944 se font au prix d'une annihilation presque totale des défenseurs japonais qui ne souhaitent pas être capturés[Pe 17]. En septembre, l'atoll d'Ulithi, déserté, est pris sans combat. Les derniers soldats japonais tués à terre dans l'Océan Pacifique le sont en lorsqu'un détachement de huit hommes tombe à Fais à la suite d'un bref et inutile combat[Pe 18]. La capitulation des forces japonaises de Micronésie est signée le et les soldats restants rapidement rapatriés[Pe 19]. Dans les îles Truk, ils auront auparavant participé au nettoyage des débris résultant de la guerre et à la construction d'installations utiles aux nouveaux occupants[Pe 19].

La période américaine

Dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale, en 1944, la région fut militairement occupée par les États-Unis qui l'administrèrent ensuite en tant que Territoire sous tutelle des îles du Pacifique selon le mandat de l'ONU délivré aux États-Unis en 1947. Ce territoire était divisé en six districts, administrés d'abord par l’US Navy jusqu'au puis par le ministère de l'Intérieur jusqu'au inclus (même si dès 1981, le haut-commissariat américain a surtout préparé la transition progressive vers l'indépendance).

Dans le cadre de l'administration américaine, il est installé un conseil consultatif des districts administratifs de Palau, Yap, des Mariannes, de Chuuk, de Pohnpei et des Marshall (annoncé en 1949 mais qui ne se réunit régulièrement qu'après 1956). Ce conseil propose la création de ce qui deviendra le Congrès de Micronésie. En 1964, le ministre de l'Intérieur décrète le Secretarial Order No. 2882 qui forme un Congrès bicaméral. Le premier Congrès se réunit le et adopte sa première loi, le drapeau du territoire (avec six étoiles). Puis en 1975, le Congrès convoque la Convention constitutionnelle, c'est-à-dire une assemblée constituante à laquelle participent 60 dirigeants élus et traditionnels. Cette Convention rédige une Constitution des États fédérés de Micronésie. Le , un 7e district est créé par une loi du Congrès : c'est celui de Kosrae. Le , le Commonwealth des îles Mariannes du Nord s'en sépare en choisissant des liens plus serrés avec les États-Unis, alors que les six districts restants optent pour une plus grande autonomie. Le , exactement treize ans après sa première réunion, quatre des six districts ratifient la Constitution de la Convention. Au même moment, les représentants des six districts négocient un accord-cadre (en anglais, compact) de libre-association entre les Micronésiens et les États-Unis. À la suite des résultats du référendum, un Secretarial Order No. 3027 du constate le rejet de la Constitution par les Palaos et les îles Marshall tandis que les quatre districts centraux l'ont ratifié formant de facto ainsi les États fédérés de Micronésie. Apparaît alors un Congrès intérimaire, constitué à partir du VIIe Congrès, représentant uniquement ces quatre districts. Ce congrès intérimaire reste en place jusqu'à l'élection du Congrès constitutionnel en . La séance inaugurale de ce Congrès se déroule le sur le terrain de la Little League à Kolonia (Pohnpei), la nouvelle capitale de la Nation. En effet, le à 10 h 20, lorsque le Ier Congrès des FSM (Federal States of Micronesia) réunit ses chambres à Kolonia, quatre districts (sur six) des territoires sous tutelle obtiennent l'autonomie interne et ratifient une nouvelle constitution pour devenir les États fédérés de Micronésie ; les deux districts voisins des Palaos et des îles Marshall choisirent de ne pas participer à cette fédération, comme les Mariannes du Nord un an plus tôt. Le , le premier président et le premier vice-président sont élus par le Congrès, ce sont les sénateurs Tosiwo Nakayama (de Chuuk) et Petrus Tun (en) (de Yap). Les nouveaux États fédérés de Micronésie signent alors en 1982 avec les États-Unis un accord-cadre de libre-association (le Compact of free association) qui entra en vigueur le . Après ratification de la fin de la tutelle par le Conseil de sécurité des Nations unies, le , les FSM adhèrent aux Nations unies le .

Notes et références

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  13. Carson 2018, p. 244.
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  15. Carson 2018, p. 247.
  16. Carson 2018, p. 248-249, fig. 11.1.
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  20. Carson 2018, p. 255-257, 301-302.
  21. Carson 2018, p. 247, 270-271.
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  1. Peattie 2008, p. 220.
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  • Autres références
  1. (en) John Dodson et Michiko Intoh, « Prehistory and palaeoecology of Yap, Federated states of Micronesia », Quaternary International, no 59, , p. 17-26 (lire en ligne).
  2. (en) Nyree Zerega, Diane Ragone et Timothy J. Motley, « Breadfruit Origins, Diversity, and Human-Facilitated Distribution », dans Timothy J. Motley, Nyree Zerega et Hugh Cross, Drawin's Harvest: Origins, Evolution, and Conservation of Crop Plants, New York, Columbia University Press, , 384 p. (ISBN 978-0231133166, lire en ligne), p. 213-238.
  3. Ian Kershaw, Choix fatidiques, Paris, Éditions du Seuil, , 813 p. (ISBN 978-0-7139-9712-5), p. 478-524.
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