Tokelau

Les Tokelau ou plus rarement les Tokélaou[3], anciennement îles de l'Union, sont un archipel de trois atolls polynésiens du Nord-Ouest de l'océan Pacifique sud, sous souveraineté néo-zélandaise.

Tokelau

Armoiries

Drapeau
Administration
Pays Nouvelle-Zélande
Statut politique Territoire dépendant du Royaume de Nouvelle-Zélande
Capitale Aucune. Chacun des trois atolls (Atafu, Nukunonu et Fakaofo) possède son propre centre administratif
Gouvernement
- Chef d’État
 - Administrateur
 - Chef du gouvernement

Élisabeth II
Jonathan Kings
Afega Gaualofa
Démographie
Population 1 337 hab. (2014[1])
Densité 131 hab./km2
Langue(s) tokelau, anglais
Géographie
Coordonnées 9° 10′ 00″ sud, 171° 50′ 00″ ouest
Superficie 10,2 km2
Divers
Monnaie Dollar néo-zélandais
Fuseau horaire UTC +13[2]
Domaine internet .nz/.tk
Hymne God Defend New Zealand
Devise God Defend New Zealand (national)
Tokelau mo te Atua (Les Tokelau pour Dieu) (local)
Code ISO 3166-1 TKL, TK

    Géographie

    Carte des trois îles de Tokelau.
    Carte des régions de Tokelau.
    L'atoll d'Atafu est le plus petit des trois atolls des Tokelau, avec une surface de 2,5 km2.

    Les Tokelau constituent un archipel de trois îles polynésiennes, Fakaofo (2,6 km2), Nukunonu (5,4 km2) et Atafu (2,2 km2), qui s’étendent sur une distance de quelque 170 km dans le Pacifique Sud, à mi-chemin entre Hawaï et la Nouvelle-Zélande.

    Les archipels voisins sont les Samoa et les Samoa américaines au sud, les Kiribati représentées par les îles Phœnix au nord, Wallis-et-Futuna (France) au sud-ouest, les Tuvalu à l’ouest. Pour les situer dans l’espace océanique, Nukunonu se trouve à 470 km au nord de l'île Savai'i, aux Samoa, à 522 km au nord d'Apia, capitale des Samoa, et à 612 km au sud de Birnie Island, aux îles Phœnix. L’archipel n’a pas de capitale, chacun des atolls ayant la responsabilité des « services de proximité ». L’île la plus au sud, Fakaofo, est située à 65 km de Nukunonet à 105 km d’Atafu, l’île la plus au nord.

    Les Tokelau font partie intégrante de la Nouvelle-Zélande, tout en étant dotées d’un statut particulier et d’un système juridique autonome. Les Tokelau revendiquent l’île d’Olohega (ou Île Swains), qui fait officiellement partie des Samoa américaines.

    Jusqu'en décembre 2011, le fuseau horaire des Tokelau était UTC-10, directement à l'est de la ligne de changement de date. Le 31 décembre 2011, les Tokelau sont passés de l'autre côté de cette ligne pour éviter tout décalage avec les Samoa voisines[4].

    Avec seulement 10 km2, c'est l'une des plus petites entités territoriales de la Nouvelle-Zélande.

    Localisations géographiques des atolls des Tokelau
    Atoll Coordonnées
    Atafu 8° 33′ 06″ S, 172° 30′ 03″ O
    Nukunonu 9° 10′ 06″ S, 171° 48′ 35″ O
    Fakaofo 9° 21′ 55″ S, 171° 12′ 54″ O

    Histoire

    Il y a 5 000 ans (3000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s’installer à Taïwan. Vers 2000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, les autres îles de l’archipel indonésien. Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l’histoire de l’humanité.

    Bien que des preuves archéologiques indiquent que les atolls des Tokelau ont été occupés il y a environ 1 000 ans, les traditions orales et les généalogies reconstituées font remonter l’occupation à seulement quelques centaines d’années. Les trois atolls vivaient de façon assez indépendante les uns des autres tout en maintenant une grande cohésion sociale et linguistique. La société des Tokelau était dominée par des clans de chefs traditionnels (les aliki polynésiens) et il y a eu à la fois des escarmouches nombreuses et des mariages inter-îles. Fakaofo (608 habitants) a eu une légère prédominance sur Atafu (421 hab) et Nukunonu (376 hab). La vie sur les atolls était basée sur la subsistance, notamment le poisson et la noix de coco. Il n’y a pas de sol dans ces atolls et les fruits et les légumes ne sont pas disponibles ; les fruits de la pêche et de la cueillette sont répartis entre les membres de la société, selon le système de l'inati[5].

    Les premiers contacts avec les Européens apportèrent des changements importants dans la société des Tokelau. Les navires apportèrent de nouvelles nourritures, des vêtements, des outils ainsi que la connaissance de nouveaux modes de vie. Dans les années 1850, des missionnaires catholiques et protestants (de la London Missionary Society), introduisirent la chrétienté qui fut adoptée par tous. Actuellement, la majorité de la population d’Atafu est congrégationnaliste et la plupart des habitants de Nukunonu sont catholiques. À Fakaofo, 70 % sont protestants et le restant est catholique.

    Vers 1860, des navires péruviens, cherchant de la main-d’œuvre forcée pour les mines du Pérou, visitèrent les trois atolls et forcèrent 253 hommes valides à se rendre au Pérou, soit la quasi-totalité de la population active masculine. La variole et la dysenterie décimèrent ces travailleurs forcés et très peu (une vingtaine) revinrent aux Tokelau. Avec la perte de ces hommes et de nombreux chefs, les Tokelau se reportèrent sur les conseils des anciens, les Taupulega afin de mieux gouverner les îles. Sur chaque île, les familles étaient représentées individuellement au sein du Taupulega.

    Les Tokelau passèrent sous protectorat britannique en 1877 (notamment pour les protéger des navires étrangers), statut qui fut formalisé en 1889. Les îles de l’Union (Union Islands) furent annexées en 1916 et incluses dans la colonie des îles Gilbert et Ellice. Elles furent transférées administrativement de facto à la Nouvelle-Zélande en 1925. Il n’y a jamais eu de présence administrative résidentielle aux Tokelau, et, de ce fait, l’administration y a toujours été « légère », sans provoquer de changement substantiel dans la vie des atolls. La souveraineté formelle a été transférée à la Nouvelle-Zélande par le Tokelau Act de 1948 qui rétablit l’ethnonyme. Bien que les Tokelau fussent déclarées faire partie de la Nouvelle-Zélande à partir du , elles gardèrent leur culture distincte et leur système à part.

    Depuis les années 1980, les Tokelau ont progressé vers une plus large autonomie. Il existe désormais un corps législatif national et un conseil exécutif. Un pouvoir judiciaire local existe ainsi que des services publics.

    Des navires permettent à l’archipel d’être relié. Toutefois, le seul bateau assurant une liaison régulière est un cargo samoan qui passe tous les quinze jours, ce qui limite encore les relations entre les îles de l'archipel. Il existe en 2014 un projet pour relier les trois atolls au moyen de Varas[5] (bateaux traditionnels, à rapprocher des Va'a tahitiens[6] et des différents Vaka des îles Cook).

    Les télécommunications locales se développent ; l'arrivée de l'électricité sans coupure a permis la démocratisation de l'accès à internet. Les élèves peuvent ainsi plus facilement suivre des cours à distance[5].

    La criminalité reste faible, peu de vols, pas d'homicide depuis 150 ans, seuls des problèmes liés à la consommation d'alcool et au tapage sont relevés par les forces de police locales[5].

    Population

    Rue principale du village d'Atafu.

    Les Tokelau connaissent de lourds handicaps démographiques, principalement dus à un manque d'attractivité.

    En 2001, les Tokelau abritaient 1 537 personnes. En 2006, la population passe à 1 446 habitants[7]. Lors du recensement de 2011, la population résidente de jure était de 1 411 habitants, avec 268 habitants alors en déplacement[8], soit une baisse de 3,8 % de la population par rapport au recensement précédent. Lors de celui de 2013, elle passe à 1 383 habitants, dont 1 110 présents dans l'archipel la nuit du recensement[9]. Enfin, le dernier recensement (celui de 2014) dénombre 1 337 habitants. La densité de population s'élève à 131 habitants par kilomètre carré.

    La quasi-totalité des insulaires sont des Polynésiens, avec 97 % des Tokelauans, 2 % d’Anglo-Néo-Zélandais et 1 % de Samoans. Les habitants des Tokelau parlent le tokelauan, les Anglo-Néo-Zélandais, l’anglais, les Samoans, le samoan. Par ailleurs au moins 65 % des locuteurs du tokelauan (environ 4 500) vivent à l’extérieur de l’archipel, dans le reste de la Nouvelle-Zélande et aux Samoa américaines.

    En raison des ressources naturelles très limitées, les insulaires ont tendance à quitter l'archipel. Le solde migratoire reste donc négatif, ce qui expliquerait la forte diminution de la population dans l'archipel.

    La société tokelauane connaît, depuis 2013 et l'arrivée de l'autonomie en électricité, quelques changements marquants. Notamment, les téléviseurs sont désormais allumés pratiquement continuellement. De plus, chaque famille acquiert un congélateur, ce qui était d'une utilité relative auparavant du fait des coupures d'électricité fréquentes[5].

    Religion

    Vue arrière de l’église catholique de Nukunonu.

    Pour ce qui est de l’appartenance religieuse, les insulaires sont de confession chrétienne : 70 % appartiennent à l’Église chrétienne congrégationnaliste (surtout à Atafu) et 28 % sont des catholiques romains (Nukunonu). Les catholiques de Tokelau sont représentés officiellement par la mission catholique romaine Sui Iuris de Tokelau. Enfin 2 % sont d’une autre confession. L’île de Fakaofo abrite les deux confessions religieuses.

    Situation politique

    À gauche, Foua Toloa, représentant le gouvernement de Tokelau.

    Le , les pouvoirs de l’administrateur des Tokelau qui détenait le pouvoir exécutif du gouvernement des Tokelau, ont été délégués au General Fono (assemblée générale). En , ils ont été transférés aux trois conseils villageois qui sont désormais chargés de tous les services publics de leur atoll. Le Tokelau Amendment Act voté par le Parlement néo-zélandais en 1996 et qui est entré en vigueur le 1er août de cette année, a attribué au General Fono les pouvoirs pour légiférer pour la paix, l’ordre et le bon gouvernement des Tokelau, y compris en matière fiscale. Ses fonctions sont mises en œuvre par une délégation composée à partir des trois Taupulega.

    Depuis cette décentralisation, il s’agit d’assurer les besoins modernes des Tokelau (c’est-à-dire l’éducation, la santé, les transports et le développement économique).

    En , les Tokelau assurent la pleine responsabilité de gérer leurs finances. En , par décision unanime du General Fono, il a été décidé d’étudier le choix d’autonomie interne en libre-association avec la Nouvelle-Zélande. Un accord conjoint sur les principes de partenariat a été signé en présence du gouverneur général en .

    Selon Helen Clark, Premier ministre de Nouvelle-Zélande, il s’agissait alors pour les experts juridiques et constitutionnels de son cabinet de mettre la dernière main à un projet de traité à vocation constitutionnelle. Celui-ci devait, à terme, régir les nouvelles relations entre Wellington et les Tokelau. L’idée était d’arriver à un traité de « libre-association » comparable à celui existant déjà entre la Nouvelle-Zélande et les îles Cook ou Niue. En effet, si Niue et les Îles Cook demeurent en libre-association avec la Nouvelle-Zélande, ils sont pleinement indépendants dans tous les domaines, à l’exception du domaine militaire et de celui des affaires étrangères (assurés par la Nouvelle-Zélande) ; les Tokelau, à l’inverse, sont toujours considérés par l’ONU comme une « colonie » à part entière.

    Le processus de consultation, aux Tokelau, débuta sous l’œil des Nations unies, soucieuses d’encourager le processus de décolonisation.

    Système de gouvernement

    Le General Fono est le parlement monocaméral. Ses 22 membres sont élus pour trois ans au suffrage universel direct à raison d'un représentants par tranche de 100 habitants, pour chacune des trois circonscriptions correspondant aux atolls de l'archipel. À Atafu et Fakaofo, les représentants sont élus selon un système de vote préférentiel tandis que le scrutin majoritaire à plusieurs tours est utilisé pour les représentants de Nukunonu.

    Chacun des trois villages, correspondant chacun à un atoll, choisit dans le même temps parmi ses représentants un maire (« Pulenuku ») qui dirige le village, et un chef (« Faipule ») qui le représente à l'extérieur. Ces six élus forment le Conseil permanent du Gouvernement, corps exécutif collégial de l'archipel, dont la présidence est tournante entre les Faipules, qui deviennent Ulu-o-Tokelau, chef du gouvernement et ministre des affaires étrangères, pour une durée d'un an. Les autres ministères sont répartis entre les membres du conseil permanent, qui restent également représentants et siègent donc au General Fono[10].

    Un administrateur nommé par la Nouvelle-Zélande dispose en principe d'un droit de véto sur la législation adoptée par le Fono, mais en pratique ce droit n'est jamais exercé. De la même manière, en pratique, la législation adoptée par le Parlement de Nouvelle-Zélande ne s'applique aux Tokelau qu'en cas d'accord du General Fono[11],[12],[13].

    Il n'existe pas de partis politiques aux Tokelau. Tous les candidats se présentent donc sans étiquette, faisant du territoire une démocratie non partisane.

    Double rejet de l'autonomie (2006-2007)

    Un référendum d'auto-détermination est organisé en 2006. Au cours des débats, notamment au sein du Parlement national (le Fono), les députés se sont montrés particulièrement soucieux de préserver un certain nombre d’acquis, dont les ressortissants des Tokelau jouissent du fait de leur dépendance vis-à-vis de Wellington : parmi ceux-là, les montants à venir de l’aide néo-zélandaise. « Ce que le Fono recherche actuellement, ce sont des assurances claires que le système en place va continuer et qu’il y aura aussi des dispositions prévues pour réévaluer le système régulièrement », déclarait en Falani Aukuso, chef de la fonction publique des Tokelau. De par leur statut actuel, les quelque 1 500 Tokelauans obtiennent automatiquement la nationalité néo-zélandaise, ainsi que les droits qui s’y rattachent, y compris la scolarité, la sécurité sociale, la retraite et les soins médicaux gratuits.

    Environ mille trois cents personnes vivent dans ces atolls océaniens, contre une communauté de plus de six mille Tokelauans résidant de manière permanente en dehors de l'archipel (essentiellement à Auckland et dans ses environs). Lors de la dernière réunion bilatérale, en à Wellington, Phil Goff, alors ministre néo-zélandais des affaires étrangères, évoquait la perspective d’un « accord concernant l’évolution politique et un processus à suivre » concernant l’avenir de ce territoire non-souverain. « Dans la pratique, l’autodétermination n’impliquera pas de changements significatifs (…) c’est essentiellement une formalisation du statu quo (…), car les Tokelau se gouvernent déjà dans bien des domaines : il possède son corps législatif, un conseil exécutif et un appareil judiciaire, il gère son propre budget et ses services publics (…) Mais cela permettra d’ouvrir la voie pour les Tokelau, en matière d’aides accrues en provenance des partenaires régionaux et de la communauté internationale », nuançait alors M. Goff.

    En prime : « les Tokelauans auront toujours droit à la citoyenneté néo-zélandaise et continueront à recevoir notre soutien économique et technique », selon le ministre, qui parle de « partenariat sur des bases plus égalitaires » avec ce territoire (le dernier à être sous tutelle néo-zélandaise) depuis près de quatre-vingts ans[14].

    Côté Tokelau, un « Conseil de Gouvernement permanent » a notamment estimé que « le temps est venu pour les Tokelau d’envisager un acte d’autodétermination basé sur l’auto-gouvernement, en libre association avec la Nouvelle-Zélande », précisait alors M. Goff, qui ajoutait que son gouvernement était « pleinement d’accord ».
    Lors des visites des missions du Comité spécial de la décolonisation des Nations unies, dont une en 2002, les habitants du petit archipel de Tokelau (à environ 500 kilomètres au nord-est de Wallis) ont voulu être clairs : ils ont martelé le message selon lequel l’indépendance est hors de question et que leur préférence allait au maintien du lien privilégié qui les unit à la Nouvelle-Zélande dans le cadre d’un pacte de « libre-association ». Soucieuse de répondre aux attentes des Nations unies, la Nouvelle-Zélande affirma à plusieurs reprises que les Tokelau « s’acheminaient vers l’autonomie », tout en insistant sur le fait que rien ne se ferait sans l’accord de la population tokelauane.

    Le premier référendum eut lieu en . Pour que le statut des Tokelau fût modifié, il fallait que le référendum recueillît l’approbation des deux-tiers des citoyens tokelauans. Or, celui-ci n’obtint que 349 voix sur 581 suffrages exprimés (60,07 %). Malgré cela, un deuxième référendum fut organisé en . Les autorités locales s’investirent en faveur du « oui », et affirmèrent que la population cette fois soutiendrait très largement l’autonomie[15],[16] ; la presse néo-zélandaise suggéra que la majorité des deux tiers, nécessaire pour le succès du référendum, serait probablement acquise[17]. Pourtant, le référendum de 2007, qui se déroula en présence d’observateurs de l’ONU[18][réf. incomplète], fut également un échec, manquant d’assez peu il est vrai les deux-tiers exigés : il n’y eut « que » 446 « oui » sur 692 suffrages exprimés (64,4 %)[19][réf. incomplète].

    En conséquence, le gouvernement néo-zélandais annonça qu’il respecterait la décision du peuple tokelauan[20], et que le statut de Tokelau ne serait pas modifié dans l’immédiat. L’un des porte-paroles de la communauté tokelauane résidant ailleurs en Nouvelle-Zélande a néanmoins demandé un troisième référendum, où 50 % des suffrages suffiraient[21][réf. incomplète]. Cette demande n’a pas eu de suite à ce jour. David Payton, Administrateur des Tokelau, déclara que « un temps de réflexion de plusieurs années s’impose, à mon avis »[22][réf. incomplète]. John Hayes, ancien diplomate néo-zélandais, suggéra que les Nations unies devraient « laisser les Tokelau tranquille ». D’après lui, les Tokelauans ne souhaitaient pas modifier le statut de leur territoire, et subissaient une pression de la part du gouvernement néo-zélandais et de l’ONU[23],[24].

    En avril 2008, s'exprimant au nom du Parti national, le futur premier ministre néo-zélandais John Key déclara que la Nouvelle-Zélande avait « imposé deux référendums aux habitants des îles Tokelau », et remit en question « la conviction selon laquelle les petits États devraient être soumis à un processus de décolonisation »[25].

    Sport

    En raison de sa petite taille, l'archipel n'est pas affilié à la plupart des organismes sportifs internationaux, et participe très rarement aux événements sportifs internationaux. La seule compétition importante auquel le territoire prend part sont les Jeux du Pacifique. Les Tokelau y remportèrent leurs premières médailles d'or aux Jeux de 2007, à Apia, obtenant au total cette année cinq médailles (trois en or, une en argent, une en bronze), toutes en boulingrin, et termina en douzième place (sur vingt-deux) au classement des médailles. Ce total inclut deux médailles d'or pour Violina Linda Pedro (dans les épreuves dames en paire et individuelle), faisant d'elle la sportive tokelauane individuelle la plus titrée à ce jour[26].

    En octobre 2010, le tennis de table devint « le premier sport aux Tokelau à obtenir un statut de membre à un niveau continental ou mondial », lorsque l'Association tokelauane de Tennis de Table, nouvellement créée, devint la vingt-troisième association membre de la Fédération océanienne de Tennis de Table[27].

    Les Tokelau devaient prendre part, pour la première fois, aux Jeux du Commonwealth de 2010, à Delhi[28], mais finalement le territoire fut absent, pour des raisons inconnues[29].

    Les Tokelau ont toutefois une Fédération nationale sportive, et l'événement sportif le plus important à l'intérieur de l'archipel est sans doute les Jeux des Tokelau (Tokelau Games), qui ont lieu chaque année. Lorsqu'ils ont lieu, « plus de 50 % de la population y prend part, et tout travail s'arrête, de même que les écoles ». Les Jeux de 2010 inclurent des compétitions de rugby à sept, de netball et de kilikiti (en) (adaptation samoane du cricket, avec des règles plus flexibles et un nombre de joueurs illimité par équipe) ; ils inclurent également « une soirée culturelle […] où chaque atoll met en scène ses chants et ses danses traditionnels »[27].

    Économie

    Selon la liste des pays par PIB (PPA) de la CIA, Tokelau a la plus petite économie du monde. Tokelau à un pouvoir d'achat annuel d'environ 1 000 $ (674 ) par personne. Le gouvernement est presque entièrement dépendant des subventions de la Nouvelle-Zélande. Les revenus annuels sont de moins de 500 000 $ (336 995 ) contre des dépenses d'environ 2,8 millions de dollars (1,9 million d'euros). Le déficit est comblé par la Nouvelle-Zélande.

    Tokelau exporte annuellement environ 100 000 $ (67 000 ) de timbres, coprah, tissus et artisanat et importe plus de 300 000 $ (202 000 ) d'aliments, matériaux de construction et carburant pour, et depuis, la Nouvelle-Zélande. La Nouvelle-Zélande paye aussi directement les couts médicaux et les services d'éducation. Les industries locales comprennent des petites entreprises pour la production de coprah, le travail du bois, de l'artisanat tressé, des timbres, de la monnaie et la pèche. L'agriculture produit des noix de coco, de la coprah, l'arbre à pain, des papayes, des bananes, des figues, de la volaille et quelques chèvres. La plupart des tokelauans vivent en Nouvelle-Zélande et aident leurs familles à Tokelau en leur envoyant des fonds.

    Tourisme

    L'hôtel Luana Liki hotel.

    Il n'y a pas d’industrie touristique officielle actuellement sur les Tokelau. La plupart des visiteurs sont ainsi des descendants de la population locale. De l'hébergement est tout de même disponible à Tokelau[30],[31].

    Domaine internet

    Les Tokelau sont connues (par les internautes) comme un territoire qui a décidé de ne pas faire payer la création et la maintenance des noms de domaine (SLD) finissant en .tk, cette position étant strictement à l’opposé de la démarche très commerciale qui entoure les autres noms de domaine[32].

    En 2007, le domaine .tk était considéré comme un des noms de domaines le plus dangereux pour les internautes d’après les analyses de McAfee avec 10,1 % de sites à risque[33]. Toutefois, en 2008, selon la même source, on peut lire : « les Tokelau (.tk) et les îles Samoa (.ws) se sont considérablement améliorés en 2008… ».[réf. nécessaire]

    Énergie

    Maisons sur l'atoll de Fakaofo. Les Tokelau sont particulièrement vulnérables à la montée du niveau de la mer provoquée par le changement climatique.

    Alimenté jusqu'alors par des générateurs diesel[34], l'archipel se déclare le 7 novembre 2012 comme le premier territoire au monde approvisionné à 100 % en électricité d'origine solaire[35],[36]. Le coût de cette installation est de 7 millions de dollars américains, soit 5,4 millions d'euros[37].

    Tant que l'archipel était dépendant du pétrole importé des Samoa - à raison de 200 litres quotidiens -, le courant n'était disponible que quelques heures par jour. Mais depuis novembre 2012, trois centrales solaires fonctionnent 24h/24 dans chaque atoll et fournissent de l'électricité de manière continue. Les Tokelau sont ainsi devenues le premier territoire autonome grâce uniquement à l'énergie solaire[5].

    L'installation est constituée de trois centrales solaires installées chacune sur un atoll, à la place des anciens groupes électrogènes. Là où les groupes assuraient environ seize heures d'électricité par jour, avec un rationnement qui poussait les familles à devoir choisir entre machine à laver et télévision, l'équipement solaire assure un approvisionnement 24 heures sur 24[38]. D'une puissance installée d'MW, et connectée à environ 1 300 batteries au plomb (pour permettre l'utilisation de l'électricité la nuit), elle alimente également les quelques voitures électriques (des voiturettes de golf) circulant sur les atolls[5].

    Jours fériés

    Selon les sources officielles les jours fériés dans les îles Tokelau sont les suivants[39],[40]:

    Notes et références

    Notes

      Références

      1. Voir City population.
      2. les Tokelau changent de fuseau en passant à UTC+13 : (en) « Tokelau: Wrong local time for over 100 years », sur timeanddate.com.
      3. Graphie moins usitée mais utilisée notamment par la documentation francophone de l’ONU ().
      4. Communiqué de presse du gouvernement de Tokelau.
      5. Weissbach, 2014.
      6. Hélène Guiot, « La construction navale polynésienne traditionnelle. Dimension culturelle d'un processus technique », Techniques & Culture. Revue semestrielle d’anthropologie des techniques, , p. 445–478 (ISSN 0248-6016, DOI 10.4000/tc.306, lire en ligne, consulté le ).
      7. (en) « City population », sur citypopulation.de (consulté en ).
      8. Recensement du gouvernement néo-zélandais de 2011.
      9. .
      10. (en) "Tokelau", ministère néo-zélandais des Affaires étrangères.
      11. (en) "Tokelau 2014 Election Underway", Scoop.co.nz, 23 janvier 2014
      12. (en) "Tokelau", ministère néo-zélandais des Affaires étrangères
      13. (en) "Tokelau Candidates for 2014 Election confirmed", Gouvernement des Tokelau
      14. Cf. article de Tahitipresse.
      15. (en) Scoop Video Documentary: Tokelau – Tides of Change, www.scoop.co.nz, publié le 22 novembre 2007.
      16. (en) Tokelau might become new micro-nation after voting , www.stuff.co.nz, publié le 22 novembre 2007.
      17. (en) Tokelau looks to independence , www.stuff.co.nz, publié le 21 novembre 2007.
      18. (en) 404 Not found, publié le .
      19. (en) 404 Not found, publié le .
      20. (en) New Zealand Prime Minister says her Government respects wishes of people of Tokelau, Radio New Zealand International, publié le 25 octobre 2007.
      21. (en) 404 Not found, publié le .
      22. (en) 404 Not found, publié le .
      23. (en) Congratulations Tokelau, scoop.co.nz, publié le 26 octobre 2007.
      24. (en) Pacific Radio News - NiuFM..
      25. (en) discours de John Key devant le New Zealand Institute of International Affairs, 8 avril 2008.
      26. (en) Médailles aux Jeux du Pacifique de 2007, site officiel.
      27. (en) « Tokelau, a Speck in the Ocean but an Important New Member for Oceania », International Table Tennis Federation, 7 octobre 2010.
      28. (en) "SPORT: OUR QUEST FOR GOLD", Islands Business.
      29. (en) des Participants, Jeux du Commonwealth de 2010.
      30. (en) « Tourism In Tokelau », sur www.doitinoceania.com (consulté le )
      31. https://www.tokelau.org.nz/Tokelau+Government/Visiting+Tokelau/Tourist+Information.html
      32. Site web qui publie les conditions exactes.
      33. Noms de domaine à risque (2007-2008).
      34. « Les Tokelau, premier territoire au monde converti 100% à l'énergie solaire », Sciences & Avenir, 7 novembre 2012.
      35. « Un archipel du Pacifique 100 % solaire », sur le site Batiactu.
      36. (en) « Tokelau shifts to solar energy », sur www.bbc.co.uk, (consulté le )
      37. (en) PowerSmart "TOKELAU - 100% SOLAR POWERED".
      38. (en) « NZ company turns on first Tokelau solar system », sur nzherald.co.nz, (consulté le )
      39. https://www.tokelau.org.nz/About+Us/Culture.html
      40. « les jours feries, fermeture des banques, congés scolaires Pacifique Sud pour Septembre 2017 », sur www.jours-feries.com (consulté le )

      Voir aussi

      Bibliographie

       : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

      • (en + no) Ingjerd Hoëm, A way with words: language and culture in Tokelau society, Oslo, Institute for Comparative Research in Human Culture, , 232 p. (ISBN 974-89272-0-2)
      • (en) Judith Huntsman et Antony Hooper, Tokelau: a historical ethnography, Auckland, N.Z., Auckland University Press, , 355 p. (ISBN 1-86940-153-0)
      • (en) Judith Huntsman et Kelihiano Kalolo, The future of Tokelau: decolonising agendas, 1975-2006, Honolulu, University of Hawaiʹi Press, , 296 p. (ISBN 978-0-8248-3254-4)
      • (en) Peter McQuarrie, Tokelau: people, atolls and history, Wellington, First Ed., , 266 p. (ISBN 9781877449413)

      Filmographie

      • [vidéo] (en) Our Small World, film documentaire de Peta Carey et George Andrews, Nouvelle-Zélande, 2000, 51'
      • [vidéo] Le paradis solaire des Tokelau, de Ulli Weissbach, de SWR, 2014, 44 min [présentation en ligne] ; diffusé le sur Arte

      Articles connexes

      Liens externes

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