Haplogroupe D (ADNmt)

L’haplogroupe D de l'ADN mitochondrial est un macro-haplogroupe mitochondrial (ADNmt). Il s'agit d'un haplogroupe descendant de l'haplogroupe M, qui aurait surgi quelque part en Asie, entre environ 60 000 et 35 000 ans (au Pléistocène supérieur, avant le dernier maximum glaciaire et la colonisation des Amériques).

Répartition de l'haplogroupe mitochondrial D en Eurasie

Dans les populations contemporaines, on le trouve surtout en Asie centrale et du Nord-Est. L'haplogroupe D (plus précisément, la sous-clade D4) est l'un des cinq haplogroupes principaux des peuples autochtones des Amériques, les autres étant A, B, C et X.

Sous-clades

D4 (3010, 8414, 14668): le sous-clade D4 est l'haplogroupe d'ADN mitochondrial le plus fréquent parmi les populations modernes de l'Asie du Nord-Est, telles que les Japonais, les Okinawaiens, les Coréens et certaines populations de langue mongole ou toungouse de la région de Hulunbuir, telles les Bargas à Hulunbuir Aimak, les Mongols et Evenks dans la bannière gauche du Nouveau Barag, et les Oroqens dans la bannière autonome d'Oroqin.

D4 est aussi l'haplogroupe le plus répandu parmi les Bouriates et les Khamnigans de la République de Bouriatie, les Kalmouks de la République de Kalmoukie et les Télenguites et les Kazakhs de la République de l'Altaï. Il est également présent dans toute la Chine, l'Asie du Sud-Est, la Sibérie, l'Asie centrale et les peuples autochtones des Amériques.

Il prédomine également parmi les échantillons publiés de Paléo-indiens : ainsi, l'analyse en 2014 du squelette Anzick-1 (en), trouvé sur le site archéologique d'Anzick, dans le Montana, aux États-Unis, daté d'environ 12 600 ans, seuls restes découverts jusqu'à présent associé à la culture Clovis, révèle que son haplogroupe mitochondrial est D4h3a[1]. Elle montre également qu'il a un ADN comparable à celui des populations sibériennes, renforçant la thèse d'une migration des Paléoindiens par le détroit de Béring[2],[3]. Bien que situé en Amérique du Nord, cet individu présente une plus grande affinité génétique avec les populations actuelles d'Amérique centrale et du Sud[1].

Le squelette de l'individu Shuká Káa situé dans la grotte On Your Knees dans l'île Prince of Wales au sud-est de l'Alaska et daté environ de 10 300 ans est lui aussi de l'haplogroupe mitochondrial D4h3a[1].

Voir aussi

Arbre phylogénétique des Haplogroupes de l'ADN mitochondrial (ADNmt) humain.

  Ève mitochondriale (L)    
L0 L1–6
L1 L2 L3   L4 L5 L6
  M   N  
CZ D E G Q   O A S   R   I W X Y
C Z B F R0   pre-JT P  U
HV JT K
H V J T

Notes

  1. (en) John Lindo et al., Ancient individuals from the North American Northwest Coast reveal 10,000 years of regional genetic continuity, PNAS, 18 avril 2017 114 (16), 4093-4098, doi.org/10.1073/pnas.1620410114
  2. (en) James C. Chatters et al., Late Pleistocene Human Skeleton and mtDNA Link Paleoamericans and Modern Native Americans, Science, 16 mai 2014, 344 (6185), 750-754, [DOI:10.1126/science.1252619]
  3. (en) Rasmussen et al., The genome of a late Pleistocene human from a Clovis burial site in Western Montana, Nature, 13 février 2014
  • Portail de la biologie cellulaire et moléculaire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.