Guido Molinari

Guido Molinari, né le à Montréal où il est mort le à l'âge de 70 ans, est un peintre québécois abstrait. Associé à la seconde génération du groupe des Plasticiens, il est un adepte de « l'abstraction géométrique réduite à des bandes de couleur verticales[1] ».

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Biographie

D’une famille originaire des Abruzzes en Italie, Molinari commence la peinture à l’âge de 13 ans. Il développe son approche existentialiste à l’art alors qu’il est atteint de la tuberculose, à 16 ans, en lisant Nietzsche, Sartre, Piaget, et Albert Camus. Il étudie ensuite à l’École des beaux-arts de Montréal et au Musée des beaux-arts de Montréal. Il commence à s'affranchir de l'approche trop académique de l'École et s'intéresse à Van Gogh et à Matisse, notamment avec ses professeurs Gordon Webber et Marian Scott. Il découvre ensuite les Automatistes et rencontre Claude Gauvreau et Jean-Paul Mousseau qui l'introduisent au monde de l'avant-garde.

Il pratique l’abstraction à New York, inspiré par Jackson Pollock, Willem de Kooning et Franz Kline, puis retourne à Montréal où il produit quelques-unes des plus belles toiles de sa carrière. Il prend alors une direction opposée à la tendance automatiste, qui dominait à cette époque, au profit d'une approche plus plasticienne avec un art sériel fait de couleurs répétées. Il s'inspire de Piet Mondrian qui remet en question l'espace traditionnel de la toile au profit d'un espace plus dynamique où la couleur tient un rôle prédominant. Avec le temps, les plages de couleurs vont s'agrandir, jusqu'à devenir proches de la monochromie. Il tient sa première exposition personnelle en 1954 à la galerie l'Échourie de Montréal. L'année suivante, il ouvre sa propre galerie, L'Actuelle, qu'il dirige durant deux ans et où il présente de nombreux artistes devenus majeurs[2].

Il épouse Fernande Saint-Martin en 1958 qu'il avait rencontrée cinq ans plus tôt.

À partir de 1959, il prend part à de nombreuses expositions collectives, notamment au Musée des beaux-arts de Montréal avec une exposition intitulée Art abstrait. En 1965, il est invité à la prestigieuse exposition The Responsive Eye du Museum of Modern Art de New York qui consacre l'Op Art, style basé sur des considérations purement picturales, souvent proches de l'illusion d'optique, auquel Molinari adhère avec ses structures pures faites d'alignements de bandes verticales colorées juxtaposées. Ses recherches s'orientent dans deux directions, les structures et la vibration chromatique après avoir graduellement éliminé le blanc et le noir de ses compositions. Ses tableaux à bandes verticales égales attirent de plus en plus l'attention et Molinari commence à jouir d'une certaine notoriété, tenant plusieurs expositions solo, notamment à New York. Il est choisi pour représenter le Canada à la XXXIVe Biennale de Venise en 1968. Il y remporte le prix de la fondation David E. Bright.

En 1969, Molinari se détache des tableaux à bandes verticales, qui avaient poussé l'abstraction chromatique à un point limite, au profit d'une structuration plus poussée de la toile, notamment avec sa série des Triangulaires qui lui permet de renouveler son approche abstraite chromatique-dynamique.

Il enseigne la peinture à l'Université Concordia et l'Histoire de l'Art à l'Université de Montréal de 1970 à 1997[3].

Grand collectionneur d'art, sa collection privée inclus les travaux de Mondrian, Matisse, John Cage, Jasper Johns, et des artistes québécois Denis Juneau, John Lyman et Ozias Leduc.

Deux films sur l'artiste sont réalisés dans les années 2000. Lauraine André G. réalise en 2006  : La couleur qui chante[4] et Jo Légaré en 2006: Moli Qui? Molinari l'énigme[5].

Prix

En 1962, lors du 79e Salon du Printemps du Musée des beaux-arts de Montréal, il obtient le prix Jessie Dow de la meilleure peinture à l'huile pour l'œuvre intitulée Opposition rectangulaire[6]. Il est nommé membre de l'Académie royale des arts du Canada en 1964. Il a obtenu un Guggenheim Fellowship en 1967, est ordonné Officier de l’Ordre du Canada en 1971. Il a obtenu le Prix Paul-Émile-Borduas en 1980[7], le Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton en 1973. Il a également reçu un doctorat honoris causa de l'Université Concordia, à titre posthume, en .

Fondation

La Fondation Guido Molinari résulte d’un geste de l’artiste, destiné à valoriser et perpétuer son travail de création, en installant notamment, dans son dernier studio situé dans une ancienne banque du quartier Hochelaga-Maisonneuve, un centre d’exposition, de documentation, de conférence, de diffusion et de création, susceptible d’encourager aussi le cas échéant de jeunes artistes émergents.

Œuvres

Ses toiles sont exposées au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa, au Musée d'art contemporain de Montréal, au Musée national des beaux-arts du Québec[8], au Musée Solomon R. Guggenheim de New-York, au Musée d'art moderne de New York et ailleurs dans le monde.

Son travail est connu pour sa focalisation sur les couleurs, les formes et les lignes contrastées et modulaires.

Notons :

  • Mutation sérielle verte-rouge, 1966, acrylique sur canvas, 205,7 cm × 248,9 cm [9]
  • Blue Quantifier #25 [10]
  • Bi-sériel vert-bleu, 1967, acrylique sur toile, 254 cm × 205,7 cm.

Galeries d'art exposant ses œuvres

Bibliographie

  • Bernard Teyssèdre, Guido Molinari, Seven Montreal Painters: a Lyric Plasticism, Cambridge, Mass.: MIT Press, 1968
  • Bernard Teyssèdre, Guido Molinari, un point limite de l'abstraction chromatique, exposition au Centre culturel canadien à Paris, en 1975.
  • Camille de Singly, Guido Molinari, peintre moderniste canadien: les espaces de la carrière, Paris, l’Harmattan, 2004[11] (OCLC 55682723)

Notes et références

  1. Michel Veyron, Dictionnaire canadien des noms propres, Larousse, 1989, p.436-437. (ISBN 2-920318-06-3)
  2. Grant Marchand, Sandra., Molinari, Guido, 1933-2004., Musée d'art contemporain de Montréal. et Musée d'art contemporain de Montréal. Direction de l'éducation et de la documentation. (trad. de l'anglais), Guido Molinari, une rétrospective, Montréal Québec, Musée d'art contemporain de Montréal, , 78 p. (ISBN 2-551-13455-2 et 9782551134557, OCLC 32392520, lire en ligne)
  3. Molinari, Guido, 1933-, Daigneault, Gilles, 1943-, Gagnon, François-Marc, 1935- et Maison de la culture Maisonneuve., Molinari : morceaux choisis., Maison de la Culture Maisonneuve, (ISBN 2-9809601-0-1 et 9782980960109, OCLC 231884866, lire en ligne)
  4. « La couleur chante », sur collections.cinematheque.qc.ca (consulté le )
  5. « Moli qui? Molinari l'énigme », sur collections.cinematheque.qc.ca (consulté le )
  6. F. L., « Une exposition dynamique au Musée ! », Photo-journal, , p. 72 (ISSN 0836-8910, lire en ligne)
  7. Prix Paul-Émile-Borduas 1980
  8. « Guido Molinari | Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  9. Mutation sérielle verte-rouge
  10. Blue Quantifier #25
  11. Camille de Singly

Liens externes

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