Grand Prix de la montagne du Tour de France
Le Grand Prix de la montagne du Tour de France récompense le meilleur grimpeur du Tour de France. Créé en 1933, il est caractérisé depuis 1975 par le port du maillot blanc à pois rouges.
Sport | Cyclisme sur route |
---|---|
Création | 1933 |
Éditions | 82 (en 2021) |
Catégorie | Meilleur grimpeur |
Type / Format | Course à étapes |
Lieu(x) | France |
Directeur | Christian Prudhomme |
Tenant du titre | Tadej Pogačar |
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Plus titré(s) |
Richard Virenque (7 victoires) |
Histoire
Le classement de la montagne est calculé pour la première fois en 1933. Le vainqueur, Vicente Trueba, passait la majorité des sommets en tête. Néanmoins, il était mauvais descendeur et ne tirait aucun titre de ses ascensions. Le directeur du Tour de France, Henri Desgrange, décida que les coureurs atteignant les premiers les sommets devraient être récompensés. À partir de 1934, l'écart entre le premier et le second à un sommet est attribué en bonification au premier. Cette bonification disparaît plus tard, mais le classement de la montagne demeure. Malgré une reconnaissance à partir de 1933, le meilleur grimpeur ne reçoit un maillot distinctif qu'à partir de 1975. Ses couleurs, blanc à pois rouges, sont, selon une idée répandue, attribuées par le sponsor de l'époque, Chocolat Poulain. Il s'agit en fait d'un hommage de Félix Lévitan, alors directeur du Tour, qui décide de reprendre la tenue d’Henri Lemoine, très bon pistard des années 1930, et dont les couleurs lui avaient valu le surnom de « P’tits pois ». Depuis, même si le sponsor du maillot a changé, l'apparence est restée la même.
De 1993 à 2008, le maillot à pois est sponsorisé par Champion, filiale de Carrefour, puis ce dernier prend le relais jusqu'en 2018[1]. À partir du Tour de France 2019, c'est une autre enseigne de grande distribution qui devient sponsor avec E.Leclerc[2].
Attribution des points
Lors des ascensions du Tour, des points sont attribués aux premiers coureurs atteignant le sommet. Les côtes sont réparties en cinq catégories basées sur leur difficulté et correspondant à une échelle de points. Les moins difficiles sont classées en 4e catégorie, les plus dures en « hors catégorie ». Les côtes « hors catégorie » se voyaient attribuer auparavant une échelle de points spécifique à chacune d'entre elles. Depuis les années 1980, elles correspondent à une catégorie à part entière au-dessus de la 1re catégorie.
Depuis la dernière modification du barème en vue du Tour de France 2017 et en place depuis, l'attribution des points est la suivante :
Type de côte / Place | 1er | 2e | 3e | 4e | 5e | 6e | 7e | 8e |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Hors catégorie | 20 | 15 | 12 | 10 | 8 | 6 | 4 | 2 |
1re catégorie | 10 | 8 | 6 | 4 | 2 | 1 | ||
2e catégorie | 5 | 3 | 2 | 1 | ||||
3e catégorie | 2 | 1 | ||||||
4e catégorie | 1 |
Entre les Tours de France 2004 et 2010, les points de la montagne attribués lors de la dernière difficulté de l’étape étaient doublés (si celle-ci est au moins de 2e catégorie).
De 2011 à 2016, les seules côtes à bénéficier d’un doublement des points sont celles ayant le sommet coïncidant avec une arrivée d’étape (aussi si celle-ci est au moins de 2e catégorie).
En 2017, seule l’arrivée au col d'Izoard (seule côte hors catégorie aussi arrivée d’étape) a ses points doublés.
En 2018, seule la dernière côte de chaque étape de montagne ayant lieu dans le dernier grand massif (les Pyrénées) a ses points doublés même si le sommet ne coïncide pas avec l’arrivée de l’étape : le col du Portillon dans la 16e étape, le col de Portet dans la 17e étape et le col d'Aubisque dans la 19e étape.
En 2019 et 2020, les points sont doublés aux cols Hors Catégorie situés à plus de 2000 m d'altitude : ce qui est le cas en fait des toutes les montées Hors Catégorie (Tourmalet, Izoard, Galibier, Iseran, Val Thorens) en 2019 mais d’une seule (col de Loze) sur cinq en 2020.
En 2021, les points sont doublés uniquement à chaque col Hors Catégorie placé en dernière ascension de l’étape, soit trois montées Hors Catégorie sur cinq (la deuxième ascension du Ventoux, à 22 km de l’arrivée, ainsi que le col de Portet et la montée vers Luz-Ardiden qui coïncident avec des arrivées).
En cas d'égalité de points entre deux coureurs au classement général final, le coureur ayant obtenu le plus grand nombre de places de premier au sommet des cols hors catégorie est déclaré vainqueur. Si l'égalité demeure, le coureur ayant obtenu le plus grand nombre de places de premier au sommet des cols de première catégorie est déclaré vainqueur, et ainsi de suite jusqu'aux montées de 4e catégorie, puis enfin par le classement général individuel au temps en cas d'égalité absolue. Pour être déclaré vainqueur du classement de la montagne, le coureur se doit de terminer le Tour de France.
Critiques du système
Depuis les années 1990, le système de distribution des points subit quelques critiques[3]. Lucien Van Impe, vainqueur à six reprises, déplore que le maillot du meilleur grimpeur soit dévalué. Il est remporté par des cyclistes qui n'ont aucun espoir de remporter le classement général et qui sont donc autorisés à s'échapper et à accumuler des points dans les échappées. Cette tactique a été lancée par les cyclistes comme Richard Virenque et Laurent Jalabert, même si, selon Van Impe, ceux-ci possédaient de vraies qualités de grimpeur. Van Impe a proposé d'accorder des bonus de temps pour rendre ce classement plus attractif[4].
Ces critiques ont amené à réformer le système :
- à partir de 2004, à doubler les points de certaines difficultés selon la proximité avec la fin d’étape ;
- à réduire (la dernière fois en 2011) le nombre de points distribués dans les côtes de moindre difficulté par rapport aux pentes les plus dures.
Palmarès
Meilleur grimpeur
Entre 1905 et 1932, le journal L'Auto désigne lors de chaque édition le meilleur grimpeur du Tour. Ce titre n'est pas donné par l'organisation de la course, il n'est pas reconnu officiellement. Cependant, il est un prédécesseur direct du classement de la montagne mis en place en 1933.
- 1905 : René Pottier
- 1906 : René Pottier
- 1907 : Émile Georget
- 1908 : Gustave Garrigou
- 1909 : François Faber
- 1910 : Octave Lapize
- 1911 : Paul Duboc
- 1912 : Odile Defraye
- 1913 : Philippe Thys
- 1914 : Firmin Lambot
- 1919 : Honoré Barthélémy
- 1920 : Firmin Lambot
- 1921 : Hector Heusghem
- 1922 : Jean Alavoine
- 1923 : Henri Pélissier
- 1924 : Ottavio Bottecchia
- 1925 : Ottavio Bottecchia
- 1926 : Lucien Buysse
- 1927 : Michele Gordini
- 1928 : Victor Fontan
- 1929 : Victor Fontan
- 1930 : Benoît Faure
- 1931 : Jef Demuysere
- 1932 : Vicente Trueba
Grand Prix de la montagne
Avant 1975, le Grand Prix de la montagne n'était pas distingué par le port d'un maillot distinctif.
Classement des vainqueurs
Par coureur
Rang | Nom | Pays | Victoires | Années |
---|---|---|---|---|
1 | Richard Virenque | France | 7 | 1994, 1995, 1996, 1997, 1999, 2003, 2004 |
2 | Federico Bahamontes | Espagne | 6 | 1954, 1958, 1959, 1962, 1963, 1964 |
Lucien Van Impe | Belgique | 6 | 1971, 1972, 1975, 1977, 1981, 1983 | |
4 | Julio Jiménez | Espagne | 3 | 1965, 1966, 1967 |
5 | Félicien Vervaecke | Belgique | 2 | 1935, 1937 |
Gino Bartali | Italie | 2 | 1938, 1948 | |
Fausto Coppi | Italie | 2 | 1949, 1952 | |
Charly Gaul | Luxembourg | 2 | 1955, 1956 | |
Imerio Massignan | Italie | 2 | 1960, 1961 | |
Eddy Merckx | Belgique | 2 | 1969, 1970 | |
Luis Herrera | Colombie | 2 | 1985, 1987 | |
Claudio Chiappucci | Italie | 2 | 1991, 1992 | |
Laurent Jalabert | France | 2 | 2001, 2002 | |
Michael Rasmussen | Danemark | 2 | 2005, 2006 | |
Rafał Majka | Pologne | 2 | 2014, 2016 | |
Tadej Pogačar | Slovénie | 2 | 2020, 2021 |
Par pays
Rang | Pays | Coureur avec le plus de victoires par pays | Dernier vainqueur | Victoires |
---|---|---|---|---|
1 | France | Richard Virenque (7) | Romain Bardet (2019) | 23 |
2 | Espagne | Federico Bahamontes (6) | Samuel Sánchez (2011) | 18 |
3 | Italie | Gino Bartali, Fausto Coppi, Imerio Massignan et Claudio Chiappucci (2) | Claudio Chiappucci (1992) | 12 |
4 | Belgique | Lucien Van Impe (6) | Lucien Van Impe (1983) | 11 |
5 | Colombie | Luis Herrera (2) | Nairo Quintana (2013) | 5 |
6 | Danemark | Michael Rasmussen (2) | Michael Rasmussen (2006) | 2 |
Luxembourg | Charly Gaul (2) | Charly Gaul (1956) | ||
Pays-Bas | Steven Rooks et Gert-Jan Theunisse | Gert-Jan Theunisse (1989) | ||
Pologne | Rafał Majka (2) | Rafał Majka (2016) | ||
Royaume-Uni | Robert Millar et Christopher Froome | Christopher Froome (2015) | ||
Slovénie | Tadej Pogačar (2) | Tadej Pogačar (2021) | ||
12 | Suisse | Tony Rominger | Tony Rominger (1993) | 1 |
Liste des sponsors
- 1975 - 1978 : Chocolat Poulain
- 1979 - 1981 : Campagnolo
- 1982 - 1984 : Chocolat Poulain
- 1985 - 1989 : Café de Colombia
- 1990 : peinture Ripolin
- 1991 - 1992 : Coca-Cola Light
- 1993 - 2008 : supermarchés Champion (filiale de Carrefour)
- 2009 - 2018 : hypermarchés et supermarchés Carrefour
- À partir de 2019 : hypermarchés E.Leclerc
Références
- Site officiel du Tour de France
- « Tour de France: E.Leclerc sponsor du maillot à pois à partir de 2019 », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- Tour de France: des pois dévalués sur sportmagazine.levif.be
- (en) Tour de France: Lucien Van Impe criticises polka dot mountains jersey classification sur velonation.com
- Le règlement de l’époque n’obligeait alors pas à terminer l’épreuve pour être classé dans ce classement annexe.
- Bernhard Kohl est déclassé de ce prix pour dopage. Selon le règlement antidopage alors en vigueur, l'UCI réattribue le prix à Sastre même si le Tour de France le laisse sans vainqueur dans sa documentation.
- Franco Pellizotti est déclassé de ce prix pour violation des règles antidopages. Selon le règlement antidopage alors en vigueur, l'UCI réattribue le prix à Martínez même si le Tour de France le laisse sans vainqueur dans sa documentation.
Voir aussi
Articles connexes
- Grand Prix de la montagne
- Grand Prix de la montagne du Tour d'Italie
- Grand Prix de la montagne du Tour d'Espagne
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