Gilles Masson

Gilles Masson, né en 1630, mort en 1715 ou 1716, est un important pionnier de la Nouvelle-France. Il groupe d'autres pionniers et les forme, s'attribue le titre de seigneur de la Côte et seigneurie de Saint-Pierre, en tient le rôle et distribue les terres. Mais son système est ensuite désavoué ; plusieurs procès régularisent la situation.

Pour les autres personnalités ayant ce nom de famille, voir Masson.
Pour les autres membres de la famille, voir famille Masson (Terrebonne).

Biographie

Gilles Masson est né en 1630[1] à Notre-Dame de Longeville dans le diocèse de Luçon en Poitou[2]. Il est le fils de Pierre Masson et de Françoise Gendrineau[3].

Pionnier en Nouvelle-France

Il part pour la Nouvelle-France, et se marie à Québec en 1668[2]. Il défriche plusieurs terres près de Saint-Charles-des-Roches et de Sainte-Anne[4].

En 1681, il est signalé comme étant le deuxième habitant rencontré à Saint-Charles-des-Roches en remontant le fleuve Saint-Laurent[5]. Il y possède trois arpents de terre, et un fusil[3]. Gilles Masson crée des établissements à Levrard (actuellement Saint-Pierre-les-Becquets) vers 1700[6].

Entraîneur des pionniers, seigneur usurpateur

Il laisse « son nom dans l'histoire » pour sa hardiesse de pionnier qui entraîne les autres. Il forme d'autres colons et se donne le droit d'attribuer et distribuer lui-même les terres du roi de France[6]. Il essaye d'établir une seigneurie à Saint-Pierre[4] : il s'octroie le titre de « seigneur de la Côte et Seigneurie de Saint-Pierre »[7].

Il s'établit sur des terres qui paraissent abandonnées, et devance leurs légitimes propriétaires. Il groupe autour de lui d'autres colons de la rive nord du fleuve Saint-Laurent, et leur attribue des emplacements pour qu'ils s'y installent à leur tour[8]. Il octroie des concessions de 1699 à 1713[9]. Il remplit ainsi « à merveille » le rôle de seigneur dont il a usurpé le titre[10].

Mais ce système a des limites : la concession qu'il a faite pour son fils Pierre Masson en 1703[7] est révoquée en 1708, ce qui effraie les autres colons malgré le respect qu'ils ont pour lui[11]. Plusieurs procès ont lieu, régularisant peu à peu la situation créée par Masson[12].

Décès, postérité

Il meurt en 1715 selon l'Encyclopédie du Québec, et est inhumé le à Sainte-Anne-de-la-Pérade[3]. Selon d'autres sources, il meurt à Sainte-Anne le [4],[1].

Il a épousé le à Québec Marie-Jeanne Gaultier ou Gauthier (morte en 1722), originaire de Remy dans le diocèse de Sens[2], fille d'Honoré Gauthier et de Jacqueline Maville[4]. Il a au moins trois enfants. L'aîné est né vers 1669[13].

Un des fils, Joseph Masson, est l'arrière-grand-père de l'homme d'affaires Joseph Masson (1791-1847), président de sociétés, seigneur de Terrebonne, lui-même père du ministre et gouverneur Rodrigue Masson (1833-1903), et d'Édouard Masson (1826-1875). L'acteur Jean-Pierre Masson (1918-1995) est aussi un descendant de Gilles Masson.

Notes et références

  1. Noms et lieux du Québec, p. 717.
  2. Sulte 1891, p. 259.
  3. Landry 1973, p. 984.
  4. Douville 1946, p. 159.
  5. Sulte 1891, p. 260.
  6. Sulte 1891, p. 264.
  7. Commission de toponymie du Québec, « Saint-Pierre-les-Becquets ».
  8. Sulte 1891, p. 265.
  9. Les Cahiers des Dix, 1951, p. 159.
  10. Revue d'histoire de l'Amérique française 1952, p. 288.
  11. Sulte 1891, p. 265-266.
  12. Sulte 1891, p. 268-270.
  13. Sulte 1891, p. 259, 260, 266.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Benjamin Sulte, Pages d'histoire du Canada, Montréal, Granger frères, (lire en ligne), p. 259, 260, 264-266, 270.
  • Raymond Douville, Les premiers seigneurs et colons de Sainte-Anne de la Pérade: 1667-1681, Éditions du Bien Public, , p. 76, 77, 89, 124, 159, 169 ; notamment paragraphe « Gilles Masson (illettré) » p. 159.
  • « Gilles Masson », dans Louis Landry, Encyclopédie du Québec, Montréal, Les éditions de l'homme, , p. 984.
  • Henri Masson, « Gilles Masson (1630-1716), “faux seigneur de la côte et seigneurie de Saint-Pierre” », SGCF Mémoires, vol. 17, , p. 162-167.
  • Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Gouvernement du Québec, La Commission, , p. 717.
  • Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 6, Institut d'histoire de l'Amérique française, , p. 288.

Autres sources

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