Frégate de défense et d'intervention

Les frégates de défense et d’intervention, ou FDI, sont de futures frégates de premier rang de la marine nationale française, d'un déplacement unitaire de 4 460 tonnes à pleine charge[2]. Le programme porte sur cinq exemplaires, dont le premier doit être livré en 2024. Les frégates sont construites à Lorient par la société Naval Group.

Pour les articles homonymes, voir FDI.

Frégate de défense et d’intervention

Maquette du concept FDI - salon Euronaval 2016
Frégate de taille intermédiaire
Caractéristiques techniques
Type Frégate
Longueur 122 m
Maître-bau 17,7 m
Déplacement 4 460 tonnes
Propulsion Combined diesel and diesel (en)
Puissance 32 MW
Vitesse 27 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement
Aéronefs
Rayon d’action 5 000 nautiques à 15 nœuds
Autres caractéristiques
Électronique
  • radar à antenne active Sea Fire 500
  • Sonar de coque Kingklip Mark II
  • Sonar CAPTAS 4 Compact à antenne linéaire remorquée
  • Centrale inertielle IXblue MARINS
  • Système de distribution de données de navigation iXblue NetANS
Équipage 110 + 15 détachement aérien
Histoire
Constructeurs Naval Group
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire DGA
Date début commande 2018
Période de
construction
2019 -
Période de service 2024 - (prévision)
Navires construits 0
Navires prévus 5
Navires en activité 0

Historique

Programme

Le programme de la frégate de taille intermédiaire (FTI) répond au besoin d'une flotte de quinze frégates de premier rang et doit permettre à la Marine nationale d'évoluer en zone de crise, comme le recommande le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale 2013[3]. Ces frégates s'ajouteront aux huit exemplaires de type Aquitaine et aux deux frégates Horizon.

Le projet est évoqué en juin 2013[4] et son contour est alors flou[5].

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian annonce le lancement de ce programme le 29 mai 2015 sur la base d'aéronautique navale de Lann-Bihoué [6]. Un total de cinq navires devrait être produit, les premiers prenant la place des trois dernières frégates prévues de Classe Aquitaine.

Les FTI, de taille contenue, correspondraient mieux aux demandes des marchés d'exportation selon la direction générale de l'Armement, et permettent par ailleurs de maintenir les capacités de développement et de production des chantiers navals français[7].

Ces navires[8]remplaceront les frégates de la classe La Fayette nombre pour nombre, actuellement considerées comme frégates de premier rang mais insuffisamment armées, notamment en matière de la lutte ASM. Une modernisation de trois unités de cette classe est en cours dans l'attente de la livraison de la première frégate de taille intermédiaire en 2024.

Selon l'amiral Bernard Rogel et la Direction générale de l'Armement[9], cette dernière serait dotée de capacités anti-aériennes significatives avec un radar à antenne active et plans fixes, de moyens anti-sous-marins (hélicoptère et sonar remorqué) et aurait un déplacement de 4000 à 4500 tonnes.

Développement

Le projet a bénéficié d'une autorisation d'engagement de 125 millions d'euros en 2015, et à la suite du comité ministériel d'investissement tenu le 11 novembre 2015, le ministère de la Défense donne un accord pour son lancement[8].

Selon le projet de budget de la défense 2016, l'étude des frégates de taille intermédiaire (FTI) débutera en 2016 pour une entrée en service en 2023[10]. Elle est confiée à la société Naval Group[11]. Le démarrage du programme est avancé de deux ans par rapport au plan initial de la loi de programmation militaire 2014-2019, passant à 2018 avec une fin prévue en 2029[12].

Elle est proposée à l'exportation, une des principales raisons du lancement de ce programme, sous le nom de « Belh@rra » et peut recevoir un équipement différent de la version française.

En , la Marine nationale change les appellations de nombreuses classes de navires, les FTI deviennent à cette occasion les FDI [13].

Construction

La construction de la tête de série Amiral Ronarc'h a été lancée le à Lorient[2], sur le site de Naval Group. La classe comportera 5 frégates qui doivent être livrées à la Marine entre 2024 et 2029, et dont les noms rendent hommage aux amiraux du XXe siècle de la Marine nationale : les amiraux Ronarc'h, Louzeau, Castex, Nomy et Cabanier.

Une FDI nécessiterait 1 million d'heures de travail[14]. Elles sont produite selon une nouvelle méthode, le takt time, mise en place depuis avril 2013. La mature et la coque sont ainsi produites en même temps. De plus, les plans sont tous numériques grâce à une organisation gérée par tablettes affichant des plans en 3D. Cela permet de repérer en quelques minutes (alors qu'il fallait une heure auparavant) les défauts en filmant la pièce aux alentours. En cas de déformation ou d'absence d'un élément, la tablette émet une alerte.

Elle affiche également aux ouvriers les outils et matériels nécessaires.

Caractéristiques

Lors du salon Euronaval 2016, le 18 octobre 2016, les caractéristiques sont décrites.

Version française

Elles ont une étrave inversée, une longueur de 122 mètres (119 entre perpendiculaires) pour un maître-bau de 17,7 mètres, un déplacement de 4 460 tonnes à pleine charge, une propulsion combinée "diesel et diesel" de 32 MW, une vitesse maximale de 27 nœuds, une autonomie de 5 000 nautiques à 15 nœuds et un équipage de 125 personnes (dont 15 pour le détachement aviation), et des logements pour un total de 150 personnes.

La mature est imposante, d'une masse de 150 tonnes pour 45m de hauteur. La base accueille le centre de commandement tandis que le premier étage contient le data center. Au dessus se trouve le local contenant les équipements de guerre électronique.

Elle emporte dans la version annoncée pour la Marine nationale le système de gestion de combat SETIS , un canon Otobreda 76 mm, deux canons téléopérés de 20 mm, un système de lancement vertical de 16 cellules Sylver A50 emportant des missiles surface-air Aster 30[15], huit missiles antinavires Exocet MM40, deux double-tubes lance-torpilles pour MU90[16].

Son capteur principal est le radar à antenne active Sea Fire 500 de Thales disposée sur le mât unique, elle peut assurer une veille aérienne jusqu'à 500 km et une veille surface jusqu’à 80 km[17].

En matière de lutte anti-sous-marine, elle dispose d'un sonar de coque Kingklip Mark 11[18], d'une nouvelle version compacte et modulable du sonar remorqué CAPTAS-4, qui équipe actuellement les FREMM. Ce sonar offre la même détection ultra-longue portée tout en ayant une surface réduite de 50 % et un poids allégé de 20 %[15],[19], d'une antenne linéaire remorquée et de deux lance-leurres ASM fournis par Thales.

Elle peut embarquer un hélicoptère NH90 NFH et un drone à voilure tournante. Sa drome d'embarcations peut être constituée par exemple d'une ECUME NG et d'une embarcation de drome opérationnelle de nouvelle génération.

Elle disposera aussi d'une soute à torpilles MU 90 et à missiles aéroportés antinavires légers développés par MBDA.

Version export, dite Belh@rra

Pour l'exportation, les Belh@rra (Belharra), peuvent avoir des caractéristiques différentes selon le client. Ce nom commercial choisi pour l'exportation fait référence à la vague basque géante (dont le nom signifie littéralement en basque "meule de foin"). L'arobase souligne le caractère numérique du navire. La modularité du système de combat SETIS[20] permet de prendre en charge un canon de 127 ou 76 mm, 16 ou 32 cellules Sylver A50 et autres systèmes d'armes. Elles peuvent maintenir une vitesse de 25 à 29 nœuds et embarquer un hélicoptère de la classe des 10 tonnes.

Utilisateurs

France

La Marine nationale doit recevoir cinq FDI entre 2024 et 2029. Elles ont reçu le nom d'amiraux du XXe siècle, dévoilés au public le 24 octobre 2019[2].

NomPremière découpeMise sur calesMise à l'eauLivraisonService actifBase navale
D660 Amiral Ronarc'h[21] 1er trim. 2022 2023 2024
D661 Amiral Louzeau 2025
D662 Amiral Castex 2025
D663 Amiral Nomy 2027
D664 Amiral Cabanier 2029

Autres utilisateurs

Des ventes à l'exportation sont attendues dans le cadre de ce programme. La Grèce, premier pays à se montrer intéressé, est en négociations avec Naval Group pour acquérir éventuellement quatre exemplaires, livrables entre 2025 et 2029, dont seul le premier serait construit à Lorient, tandis que les trois suivants seraient construits en Grèce[22].

Notes et références

  1. https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/euronaval-la-fti-un-systeme-d-arme-du-futur-a-la-pointe-de-la-technologie
  2. Vincent Groizeleau, « FDI : La frégate Amiral Ronarc’h en chantier », Mer et Marine, (lire en ligne)
  3. Le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale, 2013, p. 95
  4. Un nouveau projet de frégates pour la marine française, 21 juin 2013, www.meretmarine.com
  5. « DCNS : un "concept ship" préfigurant la future frégate de taille intermédiaire », sur LeMarin.fr, (consulté le )
  6. Alain Ruello, Le Drian officialise un nouveau projet de frégate militaire, 29 mai 2015, Les échos ; French Defense Minister: 8 FREMM For The Navy Followed by 5 New Generation FTI Frigates, 29 mai 2015, www.navyrecognition.com
  7. Laurent Lagneau, M. Le Drian justifie l’acquisition de 5 frégates de taille intermédiaire aux dépens du programme FREMM, 29 mai 2015 ; Michel Cabirol, Frégates : le bingo de DCNS, www.latribune.fr
  8. Michel Cabirol, Et voguent les frégates de taille intermédiaire de la Royale..., 24 novembre 2015, www.latribune.fr
  9. Commission de la défense nationale et des forces armées, Mercredi 27 mai 2015, Séance de 11 heures, Compte rendu n° 66, Présidence de Mme Patricia Adam, présidente — Audition de l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la marine, sur le projet de loi actualisant la programmation militaire pour les années 2015 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense (n° 2779) ; Commission de la défense nationale et des forces armées, Jeudi 15 octobre 2015, Séance de 11 heures, Compte rendu n° 10, Présidence de Mme Patricia Adam, présidente — Audition de l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la Marine, sur le projet de loi de finances pour 2016 ; Les frégates de taille intermédiaire (FTI), Direction générale de l'armement, 34 mars 2016
  10. Les priorités du budget 2016 pour la Marine, , www.lemarin.fr
  11. Laurent Lagneau, Les finances de DCNS vont mieux, malgré le non-remboursement de ses frais liés aux BPC russes, 16 décembre 2015, www.opex360.com
  12. Projet de loi de finances pour 2016 : Défense : équipement des forces, B. LES PROGRAMMES VISANT À « OPÉRER EN MILIEU HOSTILE», b) La frégate de taille intermédiaire (FTI), www.senat.fr
  13. Vincent Groizeleau, « Frégates : Les FTI deviennent des FDI », Mer et Marine, (lire en ligne)
  14. « Comment Naval Group s’est mis en ordre de bataille pour produire ses frégates deux fois plus vite », L'Usine Nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
  15. Michel Cabirol, « Pourquoi la France lance la frégate Belh@rra », La Tribune, (lire en ligne)
  16. « La Frégate de Taille Intermédiaire », sur http://lefauteuildecolbert.blogspot.fr/, (consulté le )
  17. Emmanuel Huberdeau, « Euronaval 2016 : Sea Fire le radar des FTI », sur Air et Cosmos, (consulté le ).
  18. (en) « Kingklip Hull Mounted Sonar », sur https://www.thalesgroup.com/ (consulté en ).
  19. « Thales dévoile le Captas 4 compact », sur http://www.meretmarine.com, (consulté le ).
  20. « DCNS dévoile BELH@RRA®, la frégate numérique de nouvelle génération », sur http://fr.dcnsgroup.com, (consulté le ).
  21. Vincent Groizeleau, « Naval Group Lorient : sur la plateforme d’intégration FDI », Mer et Marine, (lire en ligne)
  22. Vincent Groizeleau, « Frégates grecques : la France présente son offre finale », Mer et Marine, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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