Fluicity

L’entreprise a été fondée en 2015 par Julie de Pimodan, ancienne salariée de Google, pour laquelle elle dirige DoubleClick au Moyen-Orient[1]. En 2013, elle est mutée en Turquie alors que le pays connaît un mouvement de manifestations protestataires.

Julie de Pimodan quitte Google en 2015 pour fonder Fluicity. Elle rencontre Nicolas de Briey puis Jonathan Meiss qui deviennent cofondateurs en tant que COO et CTO. En 2016, la ville de Vernon (Eure, Normandie) est le premier territoire à déployer la plateforme et à la mettre à disposition des habitants[2].

Suit la Mairie du 9^e arrondissement de Paris puis d'autres collectivités (villes, arrondissements, régions, métropoles), des associations, des députés et des entreprises.

Dans le même temps, la start-up reçoit le MIT Innovation Award 2015 (concours d’innovation numérique de la BPI)[3] est fait partie de la promotion 2015 de l'Échappée Volée[4], do-tank de TEDxParis. Depuis mai 2018, Fluicity est également membre de France-Eco Social Tech (FEST)[5].

À partir de septembre 2018, la start-up permet aux utilisateurs belges de se connecter à la plateforme citoyenne grâce à la technologie Itsme qui permet l’identification des utilisateurs pour assurer une double authentification des profils[6]. Cette évolution s’opère dans le contexte des élections communales et provinciales belges d’octobre 2018.

En décembre 2018, Fluicity s'associe à l'Association des Maires Ruraux de France (AMRF) pour lancer une grande opération de consultation citoyenne Opération Mairie Ouverte. Dans un contexte de crise social fort (crise des Gilets Jaunes, Grand Débat National), le but est de créer un canal d'écoute directe avec les citoyens des communes rurales et d'entendre leurs revendications.[7]

En décembre 2019, la startup est reconnue d'intérêt public en recevant l'agrément français ESUS (entreprise solidaire d'utilité sociale)[8]. Pour affirmer son engagement social et "promouvoir l'action locale et concrète", Fluicity lance dans la foulée son site collaboratif pour l'environnement Vos Idées Vertes. "Pour la civic tech, le champ d’action territorial est le plus propice à la transformation profonde de la société." [9]

En février 2020, Fluicity annonce une levée de 2 millions d'euros auprès d'investisseurs français et belges comme Sébastien Breteau, Edouard Janssen et le holding public bruxellois finance&invest.brussels[10]. Elle co-fonde cette même année l'Association Civic Tech Europe (ACTE) avec d'autres entreprises du secteur pour défendre la place et les bonnes pratiques de la participation citoyenne à l'échelle européenne.[11]

À l'automne 2020, la plateforme est sélectionnée par le cabinet PWC pour une consultation citoyenne pour le compte du gouvernement de Wallonie dans le cadre du plan Get up Wallonia[12].

En 2020 et 2021, plusieurs collectivités décident de se doter de la plateforme Fluicity, comme la ville de Fleurus[13], Montigny-le-Bretonneux (qui organisent notamment ses premières elections de conseils de quartier en ligne sur Fluicity)[14], Grez-Doiseau[15] , Bertrix[16], ou encore Jemeppes-sur-Sambre[17], la commune et l'agglomération de Thionville[18], le Bureau Economique de la Province de Namur (BEP) et plusieurs de ses communes[19].

La start-up collabore également avec d'autres entreprises comme en mai 2020 avec Covivio, dans le cadre du projet d'aménagement du Stream Building (Paris 17e)[20]

Les deux premières collectivités ayant rejoint la plateforme quittent Fluicity. La ville de Vernon lance son propre portail citoyen[21]. De même, la Mairie du 9e arrondissement de Paris décide de fermer l'application, afin de "concevoir un nouvel outil de concertation et de démocratie participative"[22].

Invitée aux journées Go Entrepreneurs (ex-Salon des Entrepreneurs) en juin 2021, la CEO Julie de Pimodan reconnaît des difficultés économiques, avec un retard sur l'atteinte des objectifs et un report du développement international[23].

Dans le cadre des Civic Tech[24] (abréviation en anglais des « technologies civiques », soit l’ensemble des initiatives qui entendent contribuer à la citoyenneté au moyen des nouvelles technologies), Fluicity propose des espaces collaboratifs en ligne dédiés à la participation citoyenne. En 6 ans d'existence, elle organise 500 consultations citoyennes pour une centaine de clients. [25]

Sa solution prend la forme d’une plateforme numérique sur laquelle les citoyens peuvent prendre part à différentes démarches participatives, lancées à l’initiative des élus locaux[26] : enquêtes, appels à propositions, budgets participatifs, projets, élections...[27]

Contrairement aux solutions en marque blanche, la start-up s’est démarquée en se positionnant comme un tiers de confiance entre élus locaux et citoyens pour permettre un dialogue sur un ensemble de sujets propres aux collectivités (revitalisation des centres-villes, plan climat, rythmes scolaires, etc.) tout en garantissant la transparence de la prise de décision publique[28].

Dans sa thèse de Philosophie sur Les normes de la démocratie à l'épreuve de la participation citoyenne numérique institutionnalisée, sous la direction d'Emmanuel Picavet à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Quentin Cardi souligne les limites de la plateforme Fluicity, d'abord en termes d'inclusion des citoyens :

les citoyens ne donnent pas leur avis en proposant une initiative, ils le donnent en fonction d'une consultation. (...) Le citoyen aurait le sentiment d'être ignoré (ce qui renvoie à la « crise de la représentation »). Fluicity ne s'adresse donc pas tant à tous, qu'à une certaine catégorie de la population. (...) En permettant un contact direct entre l'élu et le citoyen, l'objectif est de rétablir la confiance. Mais la consultation n'est pas contraignante pour l'élu et le problème sera le même que celui des débats habituels : un risque de manipulation de la parole, qui empêche au citoyen d'exprimer clairement sa voix. (p. 62)[29]

Quentin Cardi souligne également le défaut de représentativité des populations participant aux consultations sur la plateforme Fluicity :

les TIC servent à améliorer notre accès à l'information, ainsi qu'à la communication avec autrui, qu'on le connaisse personnellement ou non. Notons néanmoins que trop s'intéresser à l'avenir peut nuire au présent : il est nécessaire de posséder un smartphone pour participer sur Fluicity, et la plupart des personnes âgées ne maîtrisent pas les outils numériques. Rien n'est dit sur une éventuelle participation de ces personnes à la vie commune, ce qui constitue une limite d'importance. (p. 289)[29]

Selon la co-fondatrice Julie de Pimodan : « Chez Fluicity, nous voulons surtout offrir les conditions nécessaires pour rétablir la balance de la représentation et favoriser la diversité d’opinion. »[30] Suite à la consultation Ma Wallonie, lancée par le gouvernement wallon et opérée par Fluicity, l'absence de délibération est pointée du doigt par Min Reuchamps, professeur en sciences politiques à l’UCLouvain :

L’idée du gouvernement a été de demander l’avis et les idées des citoyens, et ce n’est pas une mauvaise chose, mais il faudrait amener les citoyens plus loin dans le processus. Le vrai enjeu n’est pas le nombre d’idées mais ce qu’on en fait. Or, il n’y a pas de délibération prévue entre citoyens.[31]

• MIT Innovation Award 2015, Innovators under 35[32].
• TEDxParis[33]
• Lauréat du Concours d’Innovation Numérique[34] de la Direction Générale des Entreprises (DGE), Ministère de l’Économie et des Finances
• Lauréat du Concours Ville durable 2018 de Paris&Co[35]
• Promotion 2015 de l’incubateur Paris Pionnière[36] (Willa), section Digital & technologie de l'information
• Lauréat du concours “Réinventer Paris”[37] (Paris 17 quartier Ternes, Villiers, Champerret)
• Référencée comme startup à impact positif par BPI France et France Digitale[38]