Ernest Joseph Marie Vila

Ernest Joseph Marie Vila, né le à Auch dans le Gers et mort le également à Auch, fut titulaire du Brevet supérieur pour l'Enseignement primaire[1], obtenu à l'École normale d'Auch le 28 mars 1917[2], il s'engage peu après au 14e régiment d’infanterie de Toulouse[1]. Au front, il est cité à l'ordre du régiment puis du corps d’Armée pour sa conduite exemplaire[1].

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Les débuts

De retour dans sa région natale, le Gers, il exerça la fonction d’instituteur dans le village de Saint-Clar[3], puis quelque temps plus tard à la veille de la guerre de 1939 il enseigne à l’École d’Application de la rue de Metz mais cette fois-ci à Auch. Il s'oppose au régime de Vichy et se rallie au mouvement Liberté créé par François De Menthon et Pierre-Henri Teitgen. Vila a formé avec Mauroux et Daubeze, le premier noyau de Résistance à Auch et dans le Gers. Vila et quelques néophytes tracent en pleine nuit , à la craie des "V" accompagnés d’une croix de Lorraine, sur les murs des bâtiments publics, les boîtes aux lettres, les poubelles afin de résister.

Les premiers pas d'un leader dans l'armée

En novembre 1941, il fait partie d’une équipe devant réceptionner un parachutage localisé à Saint-Jean-le-Comtal[4] mais l'avion n’arrive pas à destination. Son appartenance à la loge maçonnique "Les Cadets de Gascogne" d'Auch, qui le compte parmi ses dignitaires, étant découverte, Vila est révoqué en décembre 1941 de l'Enseignement. Il trouve alors à s'employer, comme administratif, à la carrosserie Dubosc, route d'Agen à Auch. C'est là qu'il reçoit les délégués cantonaux de l'organisation "Combat" qui a pris la suite de "Liberté".

Une vie clandestine

L'invasion de la zone libre par les Allemands, au mois de  novembre 1942, oblige Ernest Vila  à choisir la clandestinité. De plus, la Direction régionale de "Combat" l'a désigné en tant que chef départemental du mouvement. Pour l'ensemble des résistants, Vila est "vannier", qui signe les notes les plus importantes et qui désigne les engageants de  la Résistance.Traqué par la gestapo en novembre et décembre 1943 Vila doit trouver un autre logeur, de peur d’être repéré par la Milice. Il apparaît que son rapprochement d'Auch est nécessaire, vu les grands événements qui se préparent. Vers le 10 février 1944[5],il quitte son logement pour partir dans le village de Pessan[6], chez Auguste Sempe tout en continuant de se rendre à Auch pour veiller au bon déroulement des opérations et rencontrer les responsables des services.Cependant ses déplacements restaient tout de même discrets. Ernest Vila a pour mission de mettre sur pied le futur Comité Départemental de Libération, grâce à l’aide des responsables politiques et syndicaux, en accord avec les statuts arrêtés par le Conseil National de la Résistance le 25 mars 1944.

L'aboutissement

Le 23 mai 1944, il contacte M. Dechistre avec comme le but de l’informer de sa nomination comme Préfet du Gers à la Libération du département. Il procède également aux nominations des chefs militaires qui par la suite entreront en action lors du débarquement allié. Lorsque celui-ci a lieu, le 6 juin 1944 Vila voit son autorité consolidée alors que le pouvoir vichyste vacille. Le 8 août 1944, il préside la première réunion du Comité Départemental de la Libération au Château de La Trouquette à Pessan.

Sa destitution

Les événements se précipitant, il s'oppose à l'ordre donné par le commandement régional FFI (Forces françaises de l'intérieur) d'attaquer les Allemands à la place d'Auch et arrête avec le chef départemental Lesur un plan d'investissement de la ville qui n'aura d'ailleurs pas à être exécuté car les Allemands partent d'eux-mêmes le samedi 19 août après-midi. Dans la nuit du 20 août 1944, il signifie au Préfet de Vichy, Pierre Caumont, sa destitution.

Sa fin de carrière

La légalité républicaine rétablie, Vila continue d'assurer la présidence du CDL[7](Comité départemental de Libération)   jusqu'au remplacement de celui-ci par le conseil général, issu des élections des 23 et 30 septembre 1945. Il a été réintégré symboliquement comme instituteur à l'École de la rue de Metz le 2 octobre 1944 et promu à la classe exceptionnelle de l'emploi. Mais en avril 1946, tout en continuant de dépendre de l'Éducation nationale, il est nommé en qualité d'inspecteur de l'Éducation Physique et des Sports à la Direction départementale du Gers. Il en devient peu après le chef de service.Membre du Parti socialiste SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) avant-guerre, mais sans activité réelle, Vila avait donné son adhésion au Parti communiste au cours d'une réunion publique tenue le 14 mai 1946 au théâtre municipal d'Auch, "convaincu de mieux servir la République et la France".

De nombreux lieux sportif dans le Gers, porte le nom d’Ernest Vila en guise d’hommage comme, par exemple la salle de tennis Ernest Vila à Auch, mais encore le stade municipal Ernest Vila à Lectoure. Mais également des rues, comme la rue Ernest Vila situé à Auch cette fois si encore.

Notes et références

  1. Patrice Castel, Pierre Coll, Pierre Léoutre et Lucien Sabah, Antimaçonnisme, Francs-maçons et Résistance dans le Midi toulousain De la persécution à la reconstruction des loges (1940-1945), BoD - Books on Demand, , 544 pages p. (lire en ligne), p. 213-214-215
  2. « vila », sur sdonac32.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  3. « Jacques Maury, fondateur d'un des premiers maquis du Gers GERS - GUERRE 1939-1945 Une figure de la Résistance », sur www.ladepeche.fr, publié le 03/01/2003 (consulté le )
  4. « Bourrec Jean André Louis "Barrère" », sur www.memoresist.org (consulté le )
  5. « Journal de projet 9 : Une brève histoire de la résistance à Auch et dans le Gers », sur ubiwiki.free.fr, (consulté le )
  6. « Pessan au fil du temps », sur www.pessan-gers.fr, (consulté le )
  7. « Vila installe le préfet gaulliste Dechristé », sur www.ladepeche.fr, publié le 19/08/2004 à 12:59 (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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