Environnement en Ukraine

L'environnement en Ukraine est l'environnement (ensemble des éléments - biotiques ou abiotiques - qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins) du pays Ukraine. Le territoire ukrainien a été fortement modifié de par son histoire : appartenance à l'URSS, catastrophe nucléaire de Tchernobyl (qui a contaminé 5 % du territoire, et aurait concerné 5 millions de personnes selon l'OMS). L'agriculture et l'industrie sont développées. Les pollutions de l'eau, de l'air et la gestion des déchets (dont d'importants déchets militaires) sont problématiques. En 2007, l'Ukraine était le 20e plus gros émetteur de CO2 au monde.

L’Ukraine compte une quarantaine de réserves naturelles et parcs nationaux. Des centaines d'espèces menacées sont répertoriées.

La guerre du Donbass, démarrée en 2014, risque d'aboutir à une détérioration de l'environnement (impacts directs sur les zones ciblées, impacts indirects dans les moyens consacrés à cet enjeu et dans l'importation de ressources naturelles).

La pollution de l'air provoque 76 000 décès chaque année en Ukraine[1].

La biodiversité en Ukraine

Le pays borde les rives nord de la mer Noire (sud du pays), et la chaine montagneuse des Carpates à l'ouest. L'altitude maximale est de 2 061 mètres. Le pays est traversé par trois fleuves, le Dniepr, le Dniestr et le Danube.

Écosystèmes, faune et flore

L'Ukraine comprend quatre grands types de milieux : la forêt, la steppe, la zone de transition entre les deux, et les zones montagneuses. On y dénombre des espèces rares de faune et de flore, des zones humides et des réserves d’eau importantes. Par exemple, le site transfrontalier Ramsar Stokhid-Pripyat-Prostyr accueille des cigognes noires, des aigles pomarins, des aigles criards, des courlis cendrés et des grandes aigrettes[2].

826 espèces végétales menacées sont répertoriées, et 542 animales[3]. Il restait en 2009 en Ukraine un millier de loups, et environ 1 000 à 4 000 élans (contre 14 000 en 1991). Par contre, la population des blaireaux s'est renouvelée avec 20 000 à 25 000 individus[3].

Zones protégées

L’Ukraine compte une quarantaine de réserves naturelles et parcs nationaux[4].

Impacts sur les milieux naturels

Activités humaines

Industrie de Donetsk.
Réseau routier ukrainien.

Agriculture et pêche

En ce qui concerne l'agriculture, les principales productions ukrainiennes sont le blé, l'orge, la betterave et la pomme de terre. Les cultures plus secondaires mais présentes de manière importante sur son territoire sont le soja, les fruits et les légumes, le lin, le maïs et le tournesol. La viticulture est présente dans le pays à travers essentiellement la production de vins en Crimée. Le pays possède aussi un important cheptel bovin et porcin.

La Chine a acquis en 2012 de près de trois millions d’hectares de terres agricoles (culture et élevage), soit un domaine cultivable aussi grand que la Belgique.

La pêche à l’esturgeon a conduit à la diminution de 99 % de sa population[3]. Le carassin doré est également aujourd’hui menacé par la surpêche et par la pollution[3].

Industries

L'Ukraine est par ailleurs équipée d'industries lourdes et polluantes. L'industrie métallurgique est développée ; elle produit de la fonte, de l'acier et des tuyaux. En 2005, l’Ukraine était le 7e producteur d'acier au monde.

Pression sur les ressources non renouvelables

Dans les années 2000, l'Ukraine importe plus de 90 % de son pétrole et la plus grande partie de son gaz. En 2013, le gouvernement ukrainien souhaitait réduire ses importations de gaz, et développer la production de charbon national[5]. En 2014, à la suite de la crise ukrainienne, la Russie suspend les livraisons de charbon vers l'Ukraine. Puis, en décembre 2014, elle annonce qu'elle va fournir l'Ukraine en charbon et en électricité à très bas prix en signe de soutien[6].

Quinze réacteurs nucléaires fonctionnent encore en Ukraine.

Ressources en eau

L'approvisionnement en eau potable est assuré à 80 % par des eaux de surface.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES)

En 2007, l'Ukraine était le 20e plus gros émetteur de CO2 au monde, avec environ 1 % du total des émissions. C'est l'un des pays qui émet le plus de CO2 pour produire de la richesse[7].

La pollution de l'air

La production d’énergie et les transports sont des sources nationales de production de la pollution atmosphérique. L’industrie joue également un rôle significatif : par exemple la métallurgie, l’industrie des matériaux de construction, les usines chimiques, les raffineries, l’industrie papetière… L’agriculture et la combustion d’ordures ménagères sont aussi des sources de pollution de l'air[8].

La pollution de l'air est élevée à Kiev, mais la qualité des espaces verts et des parcs est bonne.

En juin 2015, un incendie dans un dépôt pétrolier en Ukraine entraîne un nuage de pollution toxique[9].

La pollution de l'eau

Environ 39 % des eaux usées sont polluées par les industries lourdes et environ un quart n’est pas traité du tout. la plupart des fleuves et rivières ukrainiens peuvent être qualifiés de pollués ou de très pollués, d'après le service de presse du ministère ukrainien du Développement régional, de la construction et du service communal.

La gestion des déchets

L'Ukraine compte quatre sites d'enfouissement de résidus radioactifs.

Par ailleurs, environ 2,5 millions de tonnes d'armes, munitions et déchets militaires légués par l'époque soviétique sont sommairement stockés.

L'Ukraine compte 750 décharges dont la plupart sont remplies de 60 à 90 %.

Impacts de l'urbanisation

Kiev en ruine à la fin de la Seconde Guerre mondiale

L'Ukraine (environ 45 millions d'habitants) comptait, en 2010, 459 villes, dont 5 villes de plus d'un million d'habitants : Kiev (2,6 millions d'habitants), Kharkiv (1,5 million d'habitants), Dnipropetrovsk, Odessa, Donetsk (environ 1 million d'habitants). Au total, les agglomérations de plus d'un million d'habitants concentrent environ 5,4 millions d'habitants en janvier 2014, contre 2,8 millions en 1960[10]. Le pourcentage de population urbaine est passé de 47 à 69 % durant la même période.

L'exposition aux risques

Risques naturels

L'Ukraine est exposée à de multiples aléas naturels : inondations, tempêtes, incendies, glissements de terrain, séismes...

Le pays a connu dans le courant de l’été 2010 de nombreux feux de forêts.

Catastrophe de Tchernobyl

Carte indiquant l'état de la contamination au césium 137 en 1996 sur la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine

Le pays a été marqué par la catastrophe de Tchernobyl le 26 avril 1986. L'explosion nucléaire a contaminé 5 % du territoire (dont 3 grandes villes et 86 villages), et aurait concerné au niveau international 5 millions de personnes selon l'OMS. D'après l'ambassade ukrainienne à Paris, 3,5 millions d’Ukrainiens ont été fortement irradiés ; parmi eux, 1,3 million d’enfants[réf. nécessaire].

Une zone de 30 km autour de la centrale a été évacuée, un premier sarcophage a été construit autour du réacteur éventré, les bêtes trouvées (chiens, chats, volailles, bétails et animaux sauvages) ont été tuées afin d'éviter une propagation de la radioactivité, et une forêt entière, victime de la radioactivité, a été abattue et enfouie... La contamination s'est faite au gré des vents et des pluies sous forme de taches.

Les animaux chroniquement irradiés rencontrent des difficultés pour se reproduire. Les rongeurs survivants sont devenus hypersensibles aux rayonnements artificiels, même à très faibles doses. Le volume crânien a été réduit chez 550 oiseaux répartis sur 48 espèces, qui sont nés l’année précédant la catastrophe de Tchernobyl et ont habité le site devenu hautement radioactif[réf. nécessaire].

Dispersion de la radioactivité par des feux de forêt

En 2002[11], 2008[11], 2010[11], 2015[11] et 2020[12], des feux de forêt dans la zone contaminée par Tchernobyl provoquent une hausse de la radioactivité.

  • En 2015, 320 ha brulent, à environ 20 km du site de Tchernobyl[11].
  • En 2020, les feux concernent plus de 100 ha dans la parcelle forestière située autour de la centrale accidentée, à une centaine de kilomètres au nord de Kiev[12].

Politique environnementale en Ukraine

Niveau de sensibilité de la population

Chauves-souris, renards et loups ont longtemps eu mauvaise réputation auprès de la population. Par exemple, le renard corsac a toujours été considéré comme nuisible et exterminé[3].

Par ailleurs, le niveau de vie a connu une chute vertigineuse, poussant beaucoup d’habitants des villages et des petites villes à pêcher, parfois au détriment des équilibres des écosystèmes locaux[3].

Les actions du gouvernement

Les associations écologiques critiquent en 2009 le ministère de l’Écologie et de la Protection de l’Environnement, soupçonné de retarder la diffusion des informations sur l'état de la biodiversité en Ukraine, sous la pression des lobbys de chasse et pêche[3].

Politique internationale à Tchernobyl

L'arche de Tchernobyl en cours de construction.

Concernant la centrale nucléaire de Tchernobyl, la construction d'un nouveau sarcophage, de 108 mètres de haut, autour de la centrale a débuté dans les années 2010, pour remplacer l'ancien sarcophage trop abîmé par les radiations émises par la centrale. Ce projet mobilise des fonds internationaux importants, de l'ordre de 2,1 milliards d'euros. La fin des travaux est prévue pour 2017[13].

Évaluation environnementale globale

En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que l'Ukraine a un déficit écologique. La biocapacité par personne s'élève à environ 2,4 hag (hectare global par habitant), l'empreinte écologique par personne à 2,8 hag. C'est notamment le bilan carbone qui est trois fois supérieur à la capacité forestière[14].

La connaissance scientifique des espèces reste à approfondir. En 2009, les associations ont demandé la protection de l'ensemble des chauve-souris du territoire, les spécialistes n'ayant pas le temps d'identifier les espèces avant leur destruction lors des chantiers[3]).

Notes et références

  1. « La pollution de l'air deux fois plus meurtrière que prévu », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  2. Hugh Biggar, « L'Ukraine et le Bélarus s'unissent pour préserver la biodiversité », sur undp.org, (consulté le ).
  3. Viktoria Guerassimtchouk, « Ukraine. Un “Livre Rouge” pour sauver la faune et la flore d'Ukraine », Courrier international, (lire en ligne, consulté le ).
  4. http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=914
  5. « L'Ukraine veut remplacer le gaz naturel importé par du charbon ! », sur enerzine.com, (consulté le ).
  6. Caroline Larson, « Pour soutenir Kiev, la Russie va lui fournir charbon et électricité », sur rfi.fr, (consulté le ).
  7. « Les 10 faits majeurs en matière d’environnement », sur greenetvert.fr, (consulté le ).
  8. Anastasya M., Anastasya O. et Alina, « Les sources de pollution de l'air en Ukraine », sur ecologiedonetsk.wordpress.com, (consulté le ).
  9. Christophe Magdelaine, « Un impressionnant incendie dans un dépôt pétrolier en Ukraine entraîne un nuage de pollution toxique (vidéo) », sur notre-planete.info (consulté le ).
  10. Université de Sherbrooke, « Ukraine - urbanisation, population des villes de plus d'un million d'habitants », sur http://perspective.usherbrooke.ca, (consulté le ).
  11. Benoist Fechner, « Incendie à Tchernobyl: "En France, on peut s'attendre à un triplement de la radioactivité" », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Un feu de forêt près de la centrale de Tchernobyl provoque une hausse de la radioactivité », sur Libération, (consulté le ).
  13. avec AFP, « Le budget du futur "sarcophage" de Tchernobyl enfin bouclé », sur france24.com, (consulté le ).
  14. Nicolas Enault, « CARTES. Cinq planisphères pour comprendre pourquoi l'humanité vit au-delà des capacités de la Terre », francetvinfo.fr, (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • Emmanuel Lepage, Un printemps à Tchernobyl, Paris, Futuropolis, , 164 p. (ISBN 978-2-7548-0774-6)
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