Eau-de-vie

L'eau-de-vie (en latin aqua vitæ ; populairement « goutte » ou « gnôle ») est obtenue par distillation (simple ou double) d’une boisson faiblement alcoolisée ou de marc : vin de chaudière (eau-de-vie de vin), marc de vin (eau-de-vie de marc) ; boisson de fruits, de rhizomes, de grains

Les différentes eaux-de-vie

Takovo prepecenica, eau-de-vie de prune de Serbie.

De nombreuses boissons alcoolisées sont des eaux-de-vie :

Eau-de vie Aliment(s) distillé(s)
Fine, Brandy Vin ou vin de chaudière
Eau-de-vie de bière Bière
Marc Marc de raisin
Whisky Céréales (maïs, blé, orge, seigle...) éventuellement maltées
Vodka, Brännvin Céréales (blé, seigle...) et/ou pomme de terre
Rhum industriel Mélasse
Rhum agricole, Cachaça Vesou (moût de canne à sucre)
Sodabi Vin de palme
Lambig, Fine du Maine Cidre
Calvados Cidre ou poiré
Tequila, Mezcal Agave tequilana
Baijiu, Meiguilujiu Sorgo
Abricotine Abricot
Liqueur de gentiane Gentiane jaune
Boukha Figue
Kirsch Cerise
Slivovictz Quetsche
Rakija Divers fruits
Schnaps Céréales, racines ou fruits

Le saké japonais n'est pas une eau-de-vie, étant obtenu par fermentation du riz sans distillation. Dans les restaurants chinois d'Europe, on propose fréquemment du meiguilujiu (qui, lui, est distillé) sous le nom de "saké", ce qui entretient la confusion.

Historique

L’eau-de-vie fut élaborée au Moyen Âge par des alchimistes qui tentaient de créer un élixir de longue vie[1]. On lui a longtemps attribué des vertus médicinales, avec une certaine raison car le degré alcoolique de la plupart des eaux-de-vie en faisait d'excellents antiseptiques utilisables en interne (gargarismes en cas d'inflammation de la sphère ORL). Elle servait encore à soigner les enfants jusqu’à l’aube du XXe siècle, avec certains dégâts sur leur développement physique et mental ainsi que leur santé à long terme du fait des doses données.

Jeton de la corporation française de la communauté des distillateurs marchands d’eau-de-vie, émission de 1732.

Distillation

Distillerie d’eau-de-vie en Afrique du Sud.

La distillation est l’opération permettant de faire évaporer l’alcool puis de le condenser afin d’augmenter la proportion d’alcool dans le produit final.

L’alcool (éthanol) s’évapore à environ 78,5 °C, donc à une température inférieure à la température d'ébullition de l’eau (100 °C à la pression atmosphérique normale).

Cependant, il se produit toujours une évaporation partielle même avant la température d’ébullition et, de surcroît, le mélange eau-alcool ne se comporte pas comme la simple addition des deux produits éléments, car l’alcool a des liaisons fortes avec l’eau (voir diagramme de phase et azéotrope). Donc, même en restant en dessous de 100 °C, le produit de la distillation contient toujours de l’eau. Pour obtenir de l’alcool absolu (environ 100 % d'éthanol), il est possible d'utiliser divers procédés, comme l'utilisation d'un tiers corps, miscible à chaud mais pas à froid.

D’autre part, le liquide contient en général non pas un seul alcool (dépendant de la filière), mais un mélange de plusieurs alcools et d’autres composés comme les aldéhydes et esters et, bien sûr, des composés caractéristiques (le plus souvent) des végétaux ou (parfois) de l’animal à l’origine du moût. Certains sont recherchés, d’autres plutôt préjudiciables en termes de goût, d’autres enfin sont dangereux (la consommation de produits de distillation mal accomplie est, outre les problèmes d’alcoolisme, une activité à haut risque : le méthanol notamment, présent dans les têtes de distillation, est neurotoxique : il rend aveugle, car il attaque la rétine, composée de neurones). Pour ces raisons, la distillation s’effectue souvent en plusieurs temps, de façon à éliminer les produits indésirables (empiriquement : les fractions dites « têtes », les plus légères car les premières arrivées dans le condensateur et les fractions dites « queues », les plus lourdes qui arrivent en fin de distillation).

En outre, la distillation est complétée, dans le même objectif, par une période de maturation qui va, là encore, laisser s’échapper les produits les plus légers et permettre des réactions complexes (souvent avec le bois) qui remplacent les éléments lourds par des composés plus aromatiques.

Bibliographie

Références

  1. Pierre-Barthélemy Alibert, La fabuleuse Aventure du rhum, Orphie, 2005 (ISBN 2877632393) [Où ?].

Voir aussi

Articles connexes


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