Dominique Martin Méon

Dominique Martin Méon, né le à Saint-Nicolas-de-Port et mort à Paris le [1], est un bibliothécaire, un bibliophile, un romaniste et médiéviste français.

Biographie

Méon travaille au ministère de la guerre, dans les services de fourniture aux armées, pendant la Révolution française ; il perd cet emploi à la fin de 1799[1] ; à la fin de l'année 1803, il vend la collection remarquable de livres qu'il avait constituée[2],[3]. De 1807 à 1826, il est conservateur adjoint au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale à Paris  ; il y organise vers 1820 le fonds dit « Supplément latin » qui regroupe les manuscrits en latin acquis à partir de 1744[4].

Il est l'éditeur scientifique de textes français du Moyen Âge. Il est particulièrement connu pour sa contribution philologique à l'édition en 1824 du manuscrit Français 1116 de la Bibliothèque nationale, dit "F", du Livre de Marco Polo, livre qui eut une grande importance historique, car c'était la première édition d'un manuscrit du célèbre récit de Marco Polo, et qui, comparé à tous les manuscrits conservés, en donnait le texte le plus ancien, daté de 1298, quoique dans un français souvent fautif.

Méon propose en 1826 à Georges-Adrien Crapelet les premiers textes pour la Collection des anciens monumens de l'histoire et de la langue française qui paraît jusqu'en 1834, en particulier Le combat de trente Bretons contre les trente Anglois, Vers sur la mort de Thibaut de Marly et l'Histoire du châtelain de Coucy et de la dame de Fayel[5].

Publications

Dominique Martin Méon est l'éditeur scientifique de plusieurs textes médiévaux :

  • Blasons, poésies anciennes recueillies et mises en ordre, Paris, P. Guillemot, 1807 (lire en ligne).
  • Fabliaux et contes des poètes françois des XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles ..., publiés par Barbazan[n 1]. Nouvelle édition augmentée et revue sur les manuscrits de la Bibliothèque Impériale, Paris, B. Warée, 1808, 4 vol.[n 2].
  • Le Castoiement, ou Instruction d'un père à son fils ; ouvrage moral, en vers, composé dans le XIIIe siècle ... Publié par Barbazan. . Nouvelle édition, augmentée et revue sur les manuscrits de la Bibliothèque impériale, Paris, B. Warée, 1808 (lire en ligne).
  • Guillaume de Lorris et Jean de Meung, Le Roman de la Rose. Nouvelle édition revue ... sur les meilleurs ... manuscrits, 4 volumes, Paris, Didot, 1813 ; réédition en 1814 (lire en ligne)[6].
  • Nouveau recueil de fabliaux et contes inédits, des poètes français des XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles, Paris, Chasseriau, 1823, 2 vol. (lire en ligne).
  • Avec Roux de Rochelle : Voyages de Marco Polo, tome I du Recueil de voyages et de mémoires publié par la Société de géographie de Paris, 1824 (lire en ligne), transcription de la rédaction conservée la plus ancienne, rédigée en français souvent fautif (texte du manuscrit Fr. 1116 de Bibliothèque nationale de France, manuscrit en ligne).
  • Le Roman du Renart, publié d'après les manuscrits de la Bibliothèque du Roi des XIIIe, XIVe et XVe siècles, Paris, Treuttel et Würtz, 1826, 4 vol. (lire en ligne).
  • Vers sur la mort, par Thibaud de Marly, imprimés sur un manuscrit de la Bibliothèque du roi, Paris, Georges-Adrien Crapelet, 1826 : premier volume de la Collection des anciens monumens de l’histoire et de la langue françoise, sans lui être rattaché formellement[5].
  • L'histoire du châtelain de Coucy et de la dame de Fayel, publiée d'après le manuscrit de la Bibliothèque du roi et mise en françois, Paris, Georges-Adrien Crapelet, 1829, 427 p. ; édition du texte par Alfred Armynot du Chatelet et Méon, traduction par Crapelet (Collection des anciens monumens de l'histoire et de la langue françoise) (en ligne sur Gallica)[5].

Notes et références

Notes
  1. L'édition en 3 volumes de Barbazan est parue à Paris en 1756 sous le titre Fabliaux et contes français des XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles
  2. Réédition en fac-similé en 1976, Genève, Slatkine.
Références
  1. Weiss 1847.
  2. Catalogue des livres précieux, singuliers et rares, tant imprimés que manuscrits, qui composaient la bibliothèque de M.** [Méon], dont la vente se fera rue des fossés Montmartre, n° 6, le 15 novembre 1803 (23 brumaire an 12), et jours suivans ..., Paris, Bleuet jeune, 1803 En ligne sur Gallica
  3. Jean-Paul Fontaine, « La Bibliothèque de Méon, placée deuxième, après celle de La Vallière », sur Histoire de la bibliophilie, .
  4. Marie-Pierre Laffitte, « Nouveau fonds latin - Supplément latin (Latin 8823-11503) : Présentation de la collection », sur Bibliothèque nationale de France, .
  5. Nathalie Clot, « Georges-Adrien Crapelet et la Collection des anciens monumens de l’histoire et de la langue françoise (1826-1835) », dans Mémoire des chevaliers. Édition, diffusion et réception des romans de chevalerie du XVIIe au XXe siècle, Paris, Publications de l’École nationale des chartes, (ISBN 978-2-900791-91-2, lire en ligne), p. 105-118.
  6. Philippe Frieden, « Le Roman de la Rose, de l’édition aux manuscrits », dans Perspectives médiévales, n° 34, 2012 Lire en ligne.

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles Weiss, « Méon (Dominique-Martin) », dans Biographie universelle ancienne et moderne. 4. MEL-MYS, Paris, (lire en ligne), p. 27
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, volume 11, 1874, p. 46 (lire en ligne sur Gallica.

Liens externes

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