Dominicaines du Saint Esprit

Les dominicaines du Saint Esprit forment une société de vie apostolique féminine enseignante de droit pontifical.

Ne doit pas être confondu avec Dominicaines du Saint Esprit de Florence.

Dominicaines du Saint Esprit
Ordre de droit pontifical
Approbation pontificale 1964
par Paul VI
Institut société de vie apostolique
Type apostolique
Spiritualité dominicaine
Règle règle de saint Augustin
But enseignement, retraite spirituelle, récitation de l'office
Structure et histoire
Fondation 1943
Pont-Callec
Fondateur Victor-Alain Berto
Mère Marie Dominique Renault
Abréviation D.S.E
Patron Notre-Dame de Joie, Catherine de Sienne
Rattaché à ordre des prêcheurs
Site web dominicaines-du-saint-esprit.fr
Liste des ordres religieux

Historique

La congrégation est fondée par Victor-Alain Berto, prêtre français du diocèse de Vannes et tertiaire dominicain. Emmanuel Cathelineau, provincial des dominicains de Lyon érige la fraternité le 27 mars 1943.

En 1949, le maître de l'ordre accorde aux associées la faculté de porter l'habit dominicain et, en 1964, avec l'accord du Saint-Siège, l'association est reconnue comme institut propre à l'ordre des prêcheurs.

Les dominicaines du Saint-Esprit sont rattachées à la commission pontificale Ecclesia Dei, compétente pour les communautés religieuses qui suivent la forme tridentine du rite romain.

Activités et diffusion

Maison-mère des sœurs, au château de Pontcallec.

Les dominicaines du Saint-Esprit se vouent à l'enseignement et possèdent six écoles en France (1 à Pontcalec, Berné, une à Saint-Cloud, Nantes, Draguignan et Épinal)[1].

Elles proposent également des retraites spirituelles par la prière et l'étude (bible, magistère, patristique, histoire de l'Église, œuvre de saint Thomas d'Aquin et histoire de l'ordre dominicain)[2].

La maison-mère se trouve à Pont-Callec près de Plouay, où se situe le noviciat de la société, ainsi qu'un pensionnat de jeunes filles.

Fin 2011, la congrégation comptait 114 membres dans 8 maisons.

Dans leur lycée de Saint-Cloud, Saint-Pie X, elles ont eu Marion Maréchal-Le Pen et Madeleine de Jessey comme élèves.

Crise de 2021

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En octobre 2020, après une visite apostolique menée par le cardinal Marc Ouellet, assisté de Dom Jean-Charles Nault, trois religieuses de l'institut font l'objet de mesures: à deux d'entre elles, il est demandé de se mettre à l'écart, pour des durées restreintes de trois mois (Mère Marie Pia, ancienne prieure générale de l'Institut) et huit mois (Mère Marie de Saint-Denis), dans le but exprimé qu'elles puissent prendre de la distance et se reposer. La troisième, Mère Marie Ferréol, en raison d'un motif lié aux exigences de sa vie consacrée quant à son attitude en Communauté et à ses propos qui pourraient être qualifiés comme étant "sources de divisions et de discorde", est exclaustrée pour trois ans renouvelables, avec interdiction de communiquer avec sa communauté (mais non avec sa famille), dans le but de mener une vie de pénitence. Elle doit alors quitter son couvent sur le champ. La décision est prise au nom du pape François par le cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques.

Son départ soudain déclenche alors « une onde de rumeurs », mais aussi l'inquiétude de certaines religieuses et de sa famille biologique. La prieure générale de l'Institut ne communiquant pas dans un premier temps sa nouvelle adresse, la sœur de Mère Marie Ferréol porte plainte pour séquestration. La religieuse réside en fait en l'abbaye Sainte-Cécile de Solesmes jusqu'en janvier 2021, date à laquelle elle rejoint l'abbaye Notre-Dame de Randol pour y vivre selon la liturgie de saint Pie V et se rapprocher de ses parents, nonagénaires.

Mais, le 26 avril, Mère Marie Ferréol est convoquée par la nonciature, qui lui ordonne son renvoi définitif de l'ordre, avec obligation de quitter l'habit dominicain. La décision vient du pape, à qui elle a néanmoins la possibilité d'adresser une « supplique » dans les dix jours. Pour L'Homme nouveau, « le motif reste vague, et paraît étrange au bout de trente ans de vie religieuse qui ont suscité de multiples amitiés et une grande reconnaissance de la part de nombreuses élèves qui expriment leur incompréhension sur les réseaux sociaux ». En effet, l'interdiction définitive de vie communautaire est une sanction souvent réservée à des cas d'abus sexuels ou de dérives sectaires. Défendue par Maître Adeline le Gouvello, avocat au barreau de Versailles, Mère Marie Ferréol fait appel auprès du Saint-Siège.

Des suspicions non établies de conflits d'intérêts sont mises en avant par les journalistes de L'Homme nouveau et du Monde. L'une des dominicaines du Saint Esprit, Mère Marie de l'Assomption, est docteur en théologie. Beaucoup de dominicaines — dont Mère Marie Ferréol — ne partagent pas sa vision du thomisme. En outre, à plusieurs reprises, d'après le journal Le Monde, Mère Marie de l'Assomption a publiquement fait preuve d'« animosité » et tenu « des propos virulents » à l'égard de Mère Marie Ferréol, ce que Mère Marie de l'Assomption conteste formellement. Or Mère Marie de l'Assomption est une amie du cardinal Ouellet et de Dom Jean-Charles Nault, abbé de Saint-Wandrille et visiteur apostolique nommé par le cardinal en personne.

Cependant un communiqué officiel de l'institut affirme que l'article de l'Homme nouveau « est plein d’erreurs factuelles, en plus de sous-entendus malveillants ».

Mère Marie Ferréol a reçu le soutien d'anciens élèves et de plusieurs personnalités laïques et religieuses, tels que Dom Bertrand de Hédouville, abbé de Randol, le dominicain Jean-Christophe de Nadaï et l'historien de l'art Adrien Goetz, ami de longue date de Mère Marie Ferréol.

Le journal La Croix, quant à lui, cite le Visiteur apostolique Dom Nault : « Il n'y a pas de délit, donc une procédure pénale n'aurait pas de fondement. Mais il peut y avoir des comportements qui sont en incohérence avec la vie consacrée. On est vraiment dans une question interne à la vie religieuse. » La Croix rapporte par ailleurs des témoignages à propos de Mère Marie Ferréol dont celui-ci : « J'ai bien connu Mère Marie Ferréol et j'ai coupé la relation avec elle au bout de quelque temps car elle avait une énorme emprise sur moi et m'étouffait. Elle me posait aussi des questions très intimes et délicates, et plusieurs fois, je me suis senti violée dans mon for interne. »

Cette crise en réalité ne date pas de 2021. Il y a presque 10 ans, en 2013, l'Institut avait déjà fait l'objet d'une visite apostolique à la demande des autorités romaines. Un commissaire du Saint Siège avait ensuite été nommé et avait effectué avec les sœurs un travail en profondeur pour clarifier certains points et rendre son élan à l'Institut. Une Prieure fut nommée en 2016, avant que le processus normal d'élection reprenne, à l'été 2019, accompagné par un représentant du Saint Siège. Des lettres de plainte contre le nouveau gouvernement élu, envoyées par quelques sœurs parmi la centaine que compte l'Institut, auxquelles se sont jointes quelques prêtres et laïcs, ont incité Rome à lancer cette nouvelle Visite apostolique qui a abouti à des préconisations de fond, et également au renvoi de Mère Marie Ferréol.

Notes et références

  1. « un enseignement catholique » (consulté le )
  2. « études » (consulté le )

Voir aussi

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  • Portail de l’éducation
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