Oligospermie

L’oligospermie ou oligozoospermie est respectivement  chez l'homme ou chez l'animal  la présence de spermatozoïdes en quantité anormalement faible (moins de 20 000 000 spermatozoïdes par millilitre (ml) de sperme). On parle de cryptozoospermie (ou oligozoospermie extrême) dans le cas d'un spermogramme montrant la présence de moins d'un million de spermatozoïdes par ml de sperme.

Elle diffère de :

Types et causes d'oligospermies

L'oligospermie peut être obstructive ou sécrétoire, congénitale (délétion du chromosome Y) ou avoir une cause organique passagère, par exemple due à une infection ou au contact avec un produit reprotoxique ou un perturbateur endocrinien, un médicament ou un traitement par radiothérapie. La cause peut être récente ou ancienne et même remonter à l’embryogenèse si l'embryon a été exposition à des polluants perturbateurs endocriniens via le cordon ombilical et/ou le placenta. De tels perturbateurs peuvent aussi être présent dans le lait maternel.

Exemples de causes possibles :

  • Déficit hormonal (congénital ou induit par une cause externe)
  • Varicocèle testiculaire qui sont des varices englobant le cordon spermatique qui contribuent à élever la température du milieu dans lequel baignent les spermatozoïdes)
  • Testicules atrophiés à la suite d'une infection virale (oreillons), à un traumatisme testiculaire ou à une torsion testiculaire.
  • Testicule anormalement localisé (non descendu ; cryptorchidie) ou exposé à une température élevée (dans certains métiers ou volontairement dans le cadre d'une contraception masculine thermique (CMT) nécessitant un sous-vêtement spécial)
  • Infection prostatique et/ou des vésicules séminales
  • Diminution de la mobilité des cils des canaux spermatiques
  • Délétion de la spermatogenèse induite par une toxicité liée à une maladie du foie ou du rein.
  • Inhibition médicamenteuse de la spermatogenèse (par exemple par des doses élevées de spironolactone ou de kétoconazole) et/ou effets d'une chimiothérapie et/ou d'une radiothérapie, surtout s'il s'agit d'un cancer des testicules
  • Infections sexuellement transmissibles de type chlamydiae ou séquelle de cette infection
  • Problèmes auto-immun : des anticorps peuvent quitter le sang et franchir la barrière immunologique des testicules et « attaquer » les spermatozoïdes comme s'il s'agissait de corps ou d'organismes étrangers. L'observation au microscope montre alors une agglutination des spermatozoïdes limitant leur mobilité (40 % des couples infertiles pourraient connaître ce problème qui expliquerait peut-être 10 % des infertilités masculines sans causes détectées[1]. Ce phénomène semble souvent associé à des problèmes fonctionnels tels que l'obstruction (unilatérale ou bilatérale) des voies spermatiques, éventuellement congénitale, ou à une épididymite, un varicocèle, ou aux conséquences d'une opération de reconnexion des voies spermatiques après une vasectomie.
  • exposition de l'organisme et par suite des testicules à un ou plusieurs reprotoxiques (situation d'alcoolisme, tabagisme, exposition à des toxiques tels que certains insecticides

En 2008, l’Union européenne a répertorié 550 perturbateurs endocriniens courant dans notre environnement voire dans nos aliments.

L'exposition de la mère ou de la grand-mère au distilbène est une cause suspectée, mais qui a fait l'objet de peu de recherches et qui ne fait pas encore l'objet d'un consensus[2].

L'oligospermie est qualifiée de sévère lorsque cette quantité passe en deçà de 5 000 000 de spermatozoïdes / ml. Ce n'est que dans ce cas qu'elle compromet totalement la possibilité de procréer, particulièrement quand elle est associée à une tératospermie (spermatozoïdes malformés).

Diagnostic

L'oligospermie est généralement décelée à la suite de problèmes de fertilité du couple, et confirmée à l'occasion d'un spermogramme qui détermine les aspects qualitatifs et quantitatifs du sperme.

Prévalence

L'oligospermie est de plus en plus fréquente chez les hommes des pays industrialisés. À titre d'exemple, une étude récente (2008)[3] ayant porté sur la qualité du sperme de plus de 1 200 jeunes hommes (de 18 à 30 ans) a conclu à une sous-fécondité ou qualité séminale anormale pour 57,8 % d’entre eux. Cette population connaîtra plus de problèmes de fécondité selon les auteurs de l'étude qui notent que les habitants des régions industrielle sont significativement plus touchés par ces problèmes et en particulier par l'oligospermie.

Notes et références

  1. Page sur l'oligospermie
  2. Page sur les Fils-Distilbène
  3. publiée dans la revue Andrologia par l'Institut Marques de Barcelone (traitements de la stérilité) le jeudi 2 oct 2008, basée sur l’étude du sperme de 1 239 jeunes espagnols de 18 à 30 ans - [Communiqué : Plus de 50 % des jeunes espagnols ont un sperme de mauvaise qualité

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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