Couvin

Couvin (en wallon Couvén) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Namur et faisant partie de l'arrondissement de Philippeville. Située en Calestienne et frontalière avec la France, Couvin a été le berceau de la fabrication des raquettes de tennis Donnay. Couvin est le chef-lieu du canton regroupant sa propre commune et celle de Viroinval.

Pour les articles homonymes, voir Couvains.

Couvin

Photo prise à Couvin

Héraldique

Drapeau
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province Province de Namur
Arrondissement Philippeville
Bourgmestre Maurice Jennequin (cdH)
(CVN)
Majorité CVN (Couvin, Vous et Nous) - MR-IC
Sièges
MR-IC
ECOLO
CVN
#PEP'S
23
6
1
6
10
Section Code postal
Couvin
Aublain
Boussu-en-Fagne
Le Brûly
Brûly-de-Pesche
Cul-des-Sarts
Dailly
Frasnes-lez-Couvin
Gonrieux
Mariembourg
Pesche
Petigny
Petite-Chapelle
Presgaux
5660
5660
5660
5660
5660
5660
5660
5660
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5660
Code INS 93014
Zone téléphonique 060
Démographie
Gentilé Couvinois(e)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
13 782 ()
48,75 %
51,25 %
67 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
21,22 %
60,89 %
17,89 %
Étrangers 3,70 % ()
Taux de chômage 22,04 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 10 959 €/hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 50° 03′ nord, 4° 29′ est
Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers
206,93 km2 (2005)
38,10 %
52,50 %
6,70 %
2,70 %
Localisation

Situation de la ville au sein de l'arrondissement de Philippeville et de la province de Namur
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Couvin
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Couvin
Liens
Site officiel couvin.be

    C'est la deuxième commune de Belgique de plus grande superficie avec 206,93 km2.

    Démographie

    Au , la population totale de cette commune était de 14 151 habitants (6 951 hommes et 7 200 femmes). La superficie totale est de 206,93 km2 ce qui donne une densité de population de 68,48 habitants par km²[1].

    Les chiffres des années 1846, 1900 et 1947 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.

    • Source : DGS - Remarque: 1806 jusqu'à 1970=recensement; depuis 1971=nombre d'habitants chaque 1er janvier[2]

    Géographie

    Situation

    La commune de Couvin se situe au sud de la Belgique, à l'extrême sud-ouest de la province de Namur, dans l'arrondissement de Philippeville et à proximité de la France qu’elle jouxte au sud. La ville se situe à 65 km au sud-ouest de Namur, 110 km au sud de Bruxelles et à 250 km au nord-est de Paris. La commune est, pour ce qui est de la superficie, la deuxième de Belgique avec ses 206,93 km2, la première étant Tournai. Elle jouxte la province de Hainaut à l'ouest et le département des Ardennes au sud.

    Couvin possède plusieurs lieux-dits dont le Fonds-de-l'Eau, qu'elle partage avec la section de Pesche, et la Platinerie. La vieille ville est logée en partie sur une des nombreuses falaises de la Calestienne, tandis que le faubourg Saint-Germain, qui tient son nom de l'ancienne église Saint-Germain détruite dans les années 1830-1840 et qui se trouvait sur l'actuelle Place Général Piron, se situe au pied de la même falaise dont il est séparé par l'Eau Noire.

    Topographie

    La commune est à cheval sur 3 ensembles géographiques, la Fagne au nord, la Calestienne au centre, et l'Ardenne au sud. La ville de Couvin se situe sur la Calestienne, la vieille ville s'étant établie sur une de ses nombreuses falaises. La ville culmine à une altitude de 210 mètres tandis que la commune atteint des altitudes allant de 160 mètres à 390 mètres, respectivement en Fagne et en Ardenne.

    Hydrographie

    La commune est traversée par 2 cours d'eau principaux : l'Eau Noire et l'Eau Blanche, et par de nombreux ruisseaux dont le Ry de Rome, le Ry d'Aisne, le ruisseau de la Forge du Prince qui se jetteront dans l'Eau Noire, et la Brouffe qui quant à elle, se jettera dans l'Eau Blanche. L'Eau Noire prend sa source au plateau de Rocroi et s'étend sur 42 km. Elle passe dans la partie ardennaise de la commune de Couvin et de Chimay, traverse Couvin du sud au nord, et se sépare en deux branches dont une à l'air libre et l'autre dans les grottes de Neptune (ou grottes de l'Adugeoir). Les deux branches se rejoignent au centre de Nismes par la suite. L'Eau Blanche quant à elle, prend sa source aux environs de Chimay, passe dans les sections d'Aublain, de Boussu-en-Fagne, et Mariembourg pour terminer sa course près de Nismes. Après, les deux rivières vont se rejoindre non loin de Dourbes donnant ainsi naissance au Viroin qui se jettera par la suite dans la Meuse à Vireux-Molhain. Le fait que la commune soit parcourue sur l'ensemble de son territoire par ces deux rivières implique qu'elle fait entièrement partie du bassin de la Meuse. Les grottes de l'Adugeoir où passe l'Eau Noire tiennent leur nom du lieu-dit de la section de Petigny où elle se trouve, l'Adugeoir. Plus tard on renommera ces grottes pour les appeler Grottes de Neptune, leur nom actuel. Les grottes ont été découvertes dans les années 1890 et servent aujourd'hui de site touristique. Le barrage du Ry de Rome à Petigny est une réserve en eau potable et sert de promenade apaisante pour les visiteurs autour du lac sur une distance de 5 kilomètres. La surface du lac occupe 26,45 hectares [3].

    Climat

    L'ensemble de la commune a un climat très varié dû à la différence environnementale entre le sud, avec les Ardennes, et le nord, avec la Fagne. La ville de Couvin, entre ces 2 zones géographiques, a un climat tempéré océanique dégradé grâce à la proximité de l'océan Atlantique tout en étant assez reculée dans les terres.

    Climat de la région de Couvin (Source IRM)
    Mois J F M A M J J A S O N D Moyenne annuelle
    Températures (°C) (sous abri, moyennes) 1,2 2,2 4,4 7,8 11,4 14,4 16,2 15,9 13,4 9,3 4,9 1,8 8,6
    Précipitations (hauteur moyenne en mm) 64 52 54 56 65 71 76 73 67 68 67 68 781

    Histoire

    Le site de la caverne de l'Abîme est occupé dès la préhistoire. Des fouilles archéologiques ont mis au jour des monnaies romaines et les restes d'un ancien cimetière mérovingien, ce qui permet d'affirmer une présence humaine dans les premiers siècles de notre ère[4].

    La ville est mentionnée pour la première fois en 872 sous le nom de «  Cubinium », son territoire est alors occupé par les moines de Saint-Germain-des-Prés. Elle fit ensuite partie du comté de Hainaut de 996 à 1096,

    Le 16 juin 1096, le Prince-évêque de Liège Otbert achète Couvin et toutes ses dépendances à Baudouin II de Hainaut pour financer son départ en croisade. Couvin devient ainsi une des 23 Bonnes Villes de la principauté de Liège, située dans le quartier de l'Entre-Sambre-et-Meuse.
    Elle devient alors également capitale de sa châtellenie regroupant la commune actuelle et Nismes (aujourd'hui dans la commune de Viroinval) et dont on fait mention pour la première fois en 1218. La châtellenie délimite le territoire à l'extrême sud-ouest de la Principauté de Liège par ses frontières avec le comté de Hainaut et la France. La charge de châtelain revient au seigneur de Chimay jusqu'en 1565, année durant laquelle, le Prince-Évêque la rachète et la délègue à un bailly.

    Aux XIIIe et XIVe siècles, Couvin participe activement aux luttes sociales qui agitent la principauté, ce qui lui vaudra d'être incendiée en 1408 lors de la révolte des villes contre l'évêque Jean de Bavière. Elle fait partie des signataires de la Paix de Fexhe en 1316.

    En 1554, la ville est assaillie et brûlée une nouvelle fois puis occupée durant cinq ans par les troupes du roi de France Henri II[5]. Au XVIIe siècle, la ville étant située sur le lieu de passage, elle souffrira notamment des ravages causés par des mercenaires engagés par les Espagnols. Le Grand Condé prend la ville en 1643. En 1673, elle est de nouveau occupée par les Français qui démantèlent le château fort. Ils l'occupent encore en 1696, 1707, 1711 et 1747.

    À la mi-février 1793, estimant que « le bonheur des Liégeois dépend de leur réunion à la juste et loyale République française, les administrateurs municipaux de Couvin convoquent les habitants de leur ressort à acquiescer à ce projet ». Le 8 mars, la Convention décrète la réunion du pays de Liège à la France. Le 12 mai 1793, la Convention ratifie la réunion de Couvin à la France. Le 3 juin, déclaration des représentants du peuple, Hentz et Delaporte, de rattacher provisoirement le district de Couvin au département des Ardennes. Le 8 juin, l'organisation du nouveau district de Couvin est confiée à Joseph Prisse et Adrien Barré, juges au tribunal de Rocroi. Elle est terminée le 12 juin et comprend 10 cantons : Couvin, Agimont, Dailly, Nismes, Romerée, Senzeilles, Surice, Treignes, Villers-deux-Églises et Villers-en-Fagne (18.000 âmes environ)[6]. En 1815, au Second Traité de Paris, elle fut rattachée au Royaume des Pays-Bas en même temps que Mariembourg, Fagnolle, Bouillon et Philippeville.

    Vue de Couvin vers 1735 par Remacle Le Loup.

    Durant le Moyen Âge, Couvin possède sa foire et son marché franc, ainsi qu'une halle. L'activité principale est à l'époque le travail du fer. L'annexion par la France en 1793 favorise la prospérité de la ville dont les forges alimentent alors les fabriques de canons. C'est d'ailleurs à Couvin que fut construit le premier haut fourneau à coke d'Europe.

    Lors de la révolution belge, Louis Ragondet[7], à la tête de 78 volontaires Couvinois, quitte Couvin le 24 septembre 1830 et le 26 septembre, unis à ceux de Binche, Fontaine-l'Évêque et de Gosselies, ils attaquent les Hollandais à Vilvorde et les poursuivent jusque Eppegem. À la suite de cela, la ville reçut comme 95 autres villes et villages belges, le 27 septembre 1832, des mains du Roi Léopold 1er un drapeau d'honneur portant en lettres d'or A la commune de Couvin. La patrie reconnaissante.

    En 1978, suivant l'exemple des actions entreprises à Cour-sur-Heure pour s'opposer à la construction d'une usine[8], la population de Couvin s'opposa au projet de construction d'un barrage sur l'Eau noire, opposition qui dura neuf mois et qui attira l'attention des médias nationaux. Le ministre des travaux publics Guy Mathot retira finalement le projet. Le réalisateur Benjamin Hennot a réalise en 2015 un documentaire à ce sujet intitulé La Bataille de l'Eau Noire [9].

    Armoiries

    L'ancienne ville possède des armoiries qui ont été octroyées le 14 décembre 1874 et modifiées le 3 février 1950 par l'ajout d'un écu sur le tout. Elles sont inspirées du sceau de Couvin de 1789. L'écusson montre le badge de la brigade du 1er corps d'armée (Belgique) (en), la Brigade Piron, qui doit son nom à son premier commandant, le Général Piron, né à Couvin en 1896. Après la fusion des communes, la nouvelle entité reprend les armoiries de l'ancienne commune éponyme.
    Blasonnement : Écartelé : aux 1 et 4 d'or ; aux 2 et 3 d'azur ; sur le tout un écu de sable à la croix latine cousue de gueules, à la tête de léopard d'or à la gueule ouverte et allumée de sable, brochant sur la croix[10].

    Transports

    La ville est traversée du nord au sud par la route nationale 5 qui fait partie de la E420, qui la relie à Charleroi et à Charleville-Mézières, et d'ouest en est par la route nationale 99.

    La gare ferroviaire SNCB est située au bout de la ligne 134 qui va jusque Mariembourg pour ensuite rejoindre la ligne 132, qui la relie à Philippeville et Charleroi, et la ligne 156, qui la relie à Anor et Hermeton-sur-Meuse. Couvin dispose également de bus, notablement vers Chimay, Charleroi et Namur.

    Curiosités locales

    La région compte de nombreux attraits touristiques :

    Monuments

    • Stèle à la mémoire de l'abbé Paul Gilles martyrisé par les Allemands le 26 août 1914, km 97 de la RN5 ;
    • Buste de René Lyr, les allées ;
    • Mémorial Jean-Baptiste Piron, place général Piron.

    Loisirs

    • des terrains de football et le club de football : la Royale Entente sportive Couvin-Mariembourg
    • un centre sportif, « Le Couvidôme », dans lequel évolue l'Union Sud Volley 86 Couvin
    • une radio, « Flash FM », fréquences : 88.4 FM
    • un Centre culturel, agréé par la Fédération Wallonie-Bruxelles : le Centre Culturel Christian Colle
    • Deux bibliothèques (Une à Couvin, l'autre à Mariembourg) reconnues par la Fédération Wallonie-Bruxelles

    Jumelages

    Personnalités

    Galerie photos

    Notes et références

    1. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
    2. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
    3. http://www.guider.be/article/les_dix_barrages_de_taille_importante_en_belgique.html
    4. http://www.fabrice-muller.be/liege/histoire/bonnes-villes/couvin.html
    5. http://www.archeostage.com/publications/eglise_st_lambert_1991-1998.htm
    6. André Lépine, « Le rattachement à la France du district de Couvin en 1793 », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 246,
    7. André Lépine, « Frasnes-lez-Couvin - Notes d’histoire. La paroisse », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 363,
    8. « Le tarmac de Cour-sur-Heure et le barrage de l'Eau Noire : dans un rapprochement des deux comités de défense ? », La Nouvelle Gazette, 30 juin 1978.
    9. La Bataille de l'Eau noire
    10. Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, , p. 258
    11. Sylvie Boulvain et Arthur Boulvain, Le patrimoine de Couvin, Agence Wallonne du patrimoine, coll. « Carnets du patrimoine » (no 65), , 56 p. (ISBN 978-2-87522-001-1)

    Voir aussi

    Liens externes

    Bibliographie

    • « 1914 - L’Entre-Sambre-et-Meuse tragique : Mariembourg, Frasnes, Couvin, Petite-Chapelle », Cahier du Musée de Cerfontaine, no n° 370,
    • Norbert Nieuwland et Jean Schmitz, Documents pour servir à l'histoire de l'invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg, vol. 5, Bruxelles, G. van Oest, , Extrait
    • Jean Evariste, « Soldats de Napoléon, des cantons de Couvin, Philippeville & Bouillon (+ Le Mesnil & Oignies) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 426,
    • Dom Thierry Réjalot, « Jacques Marchant, de Couvin, sa vie et ses œuvres », Annales de la Société archéologique de Namur, no 27, , p. 19-104
    • Antoine Charles Hennequin de Villermont, « Essai historique sur Couvin et sa châtellenie », Annales de la Société archéologique de Namur, vol. 9, , p. 265-312
    • Paul Magotteaux et Colette Monier, Couvin : Extraits d’actes des anciennes cours et justice, Wépion
    • André Lépine, « Le rattachement du district de Couvin à la France (1793) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 246,
    • André Lépine, « 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 520,
    • Portail de la province de Namur
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