Châteauneuf-Grasse

Châteauneuf-Grasse (parfois nommée localement Châteauneuf non officiellement) est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Pour les articles homonymes, voir Châteauneuf et Grasse (homonymie).

Châteauneuf-Grasse

Vue de Châteauneuf.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Grasse
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Sophia Antipolis
Maire
Mandat
Emmanuel Delmotte
2020-2026
Code postal 06740
Code commune 06038
Démographie
Gentilé Châteauneuvois (ou Castelnevois)
Population
municipale
3 646 hab. (2018 )
Densité 407 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 40′ 33″ nord, 6° 58′ 32″ est
Altitude Min. 221 m
Max. 658 m
Superficie 8,95 km2
Unité urbaine Nice
(banlieue)
Aire d'attraction Cannes - Antibes
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Valbonne
Législatives Septième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Châteauneuf-Grasse
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
Châteauneuf-Grasse
Géolocalisation sur la carte : France
Châteauneuf-Grasse
Géolocalisation sur la carte : France
Châteauneuf-Grasse
Liens
Site web ville-chateauneuf.fr

    Ses habitants sont appelés les Châteauneuvois ou Castelnevois.

    Géographie

    Le village lui-même est situé au sommet d'une colline, mais le territoire de la commune inclut d'autres collines ainsi que le terrain plus plat de Pré-du-Lac, où habitations et commerces se sont développés dans les années 1980.

    Les sources sont nombreuses sur le territoire de la commune (on trouve plusieurs lavoirs), et sont facilement repérables aux bosquets de platanes et de figuiers qui les entourent, comme au lieu-dit Fouan-Figuière.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Châteauneuf-Grasse
    Grasse
    Le Bar-sur-Loup
    Le Bar-sur-Loup Le Rouret
    Grasse Opio
    Grasse Valbonne Opio

    Climat

    Le climat de Châteauneuf ressemble un peu à celui de Grasse mais avec quelques différences dues à son altitude de plus de 400 mètres. Il est chaud et sec l'été avec des températures dépassant la plupart du temps les 25 °C voire parfois les 30 °C mais avec des nuits plus fraîches qu'en bordure littorale et même qu'à Grasse. Les hivers, sont plutôt doux et secs mais beaucoup moins qu'en bord de mer. Il est aussi un peu plus froid qu'à Grasse, qu'à Opio et même qu'au Rouret à cause de son altitude supérieure d'une centaine de mètres. Les températures minimales moyennes varient autour de 2 °C (gel assez fréquent) et les maximales de 10 °C. L'enneigement se produit environ 3 à 5 fois par an, ce qui est nettement supérieur aux communes environnantes.

    Urbanisme

    Typologie

    Châteauneuf-Grasse est une commune urbaine[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Nice, une agglomération intra-départementale regroupant 51 communes[4] et 942 886 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Nice est la septième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française), Toulouse et Bordeaux[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cannes - Antibes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (53,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (11,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (48,6 %), zones agricoles hétérogènes (19,9 %), forêts (18,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (5 %), cultures permanentes (2,9 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Toponymie

    Au printemps 1153, au moment d'une réconciliation entre l'évêque d'Antibes et les abbés de Lérins, le lieu est cité "Castello Novo", indépendant d'Opio. D'autres textes appellent le lieu "Castrum de Castello" et "Castro Novo".

    La forme « Châteauneuf-de-Grasse » est aussi employée au lieu de la forme officielle Châteauneuf-Grasse. Ces appellations « satellisent » quelque peu la commune à la ville de Grasse, son chef-lieu d'arrondissement. La municipalité s’efforce donc de n’employer que la forme « Châteauneuf », sans qu’il soit trouvé trace du lancement d’une procédure de changement de nom de commune de France[Note 3].

    Histoire

    Le village a été fondé au XIIe siècle par les seigneurs d'Opio. Ils ont construit un nouveau château sur le point culminant de leur seigneurie. Il s'y trouvait déjà un « catellaras », une enceinte datant de l'âge du fer.

    Les habitants d'Opio vinrent ensuite s'établir dans ce Châteauneuf pour se protéger des incursions des Grassois et le site est devenu Châteauneuf d'Opio. Une période troublée a marqué la prise de contrôle de l'est de la Provence par les comtes de Barcelone devenus comtes de Provence. L'armée du comte de Provence commandée par Romée de Villeneuve a pris Opio en 1178. Châteauneuf d'Opio est pris en 1229. Châteauneuf d'Opio se détacha d'Opio en 1257.

    En 1306, la seigneurie appartient à la famille de Grasse-Cabris, puis, à la suite d'un mariage, à la famille de Lascaris-Vintimille en 1400, et au XVIIe siècle aux Puget de Saint-Marc.

    Le village connaît une période de prospérité au XVIe siècle. Le haut du village est détruit par un incendie au XVIe siècle.

    On note des conflits entre les habitants de Châteauneuf et ceux des villages voisins au sujet des pèlerinages au sanctuaire de Notre-Dame du Brusc, en particulier en août 1763.

    En 1826, les habitants du hameau de Bergier demandent la séparation d'avec Châteauneuf parce « qu'ils sont privés de secours religieux et que les chemins les plus utiles sont impraticables ». En 1830, Bergier est rattaché à la commune du Rouret.

    Politique et administration

    Liste des maires

    La mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    juin 1995 mars 2014 Jean-Pierre Maurin UDI Réélu en 2001 et 2008[11]
    mars 2014 En cours Emmanuel Delmotte SE Fonctionnaire

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13].

    En 2018, la commune comptait 3 646 habitants[Note 4], en augmentation de 15,6 % par rapport à 2013 (Alpes-Maritimes : +0,5 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 0621 1711 2091 234567615651652618
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    617666663604594550530522563
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    556668687675782936916863977
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    1 1031 2781 6022 1282 8062 9683 1183 1393 160
    2013 2018 - - - - - - -
    3 1543 646-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Équipement de la commune

    Le commune a équipé le bâtiment qui abrite la cantine scolaire et des salles de sport d'une installation de valorisation des biodéchets et de génération d'électricité. Grâce à ce bâtiment à énergie positive et à une production d'électricité excédentaire, la commune se positionne en producteur d'électricité[16].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Notre-Dame du Brusc[17] : église ou chapelle du XIe siècle, classée monument historique en 1986, à la suite de sa restauration. Elle est construite sur les vestiges d'une basilique, elle-même construite sur les bases d'une église du Ve siècle. C'est devenu un lieu de concerts et de représentations théâtrales. L'église a été classée Monument historique le 20 août 1986[18].
    • Église Saint-Martin[19], dominant le village, a été construite au XVIIe siècle. L'église est à nef unique avec chapelles latérales, transept et chœur à chevet plat. Elle est voûtée en berceau avec une décoration de stucs et d'autels baroques. Le clocher de l'église a été refait en 1826.
    • Chapelle Saint-Sébastien romane dont il reste une abside en cul-de-four incluse dans un bâtiment d'habitation.
    • Chapelle de la Trinité[20], d'origine médiévale, construite sur un ancien fanum, au sud-ouest du village.

    Le futur « Châteauneuf, canton du Bar » n’a pas été doté d’armes en 1696-1700 (armorial général de France)[21].

    En 1978, Pierre-Jean Ciaudo a proposé pour « Châteauneuf-de-Grasse » d'argent au château de gueules, surmonté d'un bœuf du même, le château rappelant le toponyme (armes parlantes) et le bœuf étant emprunté à la famille du Puget[22].

    Les armes de la commune adoptées le 7 décembre 1999 par une délibération du conseil municipal pour dépôt officiel auprès des Armoriaux de Provence et de France.

    Elles peuvent se blasonner ainsi aujourd’hui :

    Coupé : au 1er parti au I d'or à l'aigle bicéphale de sable, au II d'azur à la fleur de lis d'or, au 2e de gueules au château donjonné d'argent ouvert et maçonné de sable.


    Différences entre dessin et blasonnement : le château est dit donjonné mais n'est pas dessiné ainsi.

    La devise de la commune est Castellum novum, virtus antiqua. Au château « parlant », ces armes municipales rajoutent un élément de celles de la famille Lascaris de Vintimille (seigneur du lieu) et celles de la Provence.

    Personnalités liées à la commune

    • Calouste Gulbenkian (1869-1955), financier arménien. Son fils Nubar Sarkis est enterré à Châteauneuf-Grasse depuis 1972.
    • Le roi Albert II de Belgique et la reine Paola de Belgique, y ont acheté une villa Les Romarins en 1991. Lorsqu'ils sont montés sur le trône en 1993, les mesures de sécurité ont été renforcées. Ils ont ensuite acheté deux villas voisines (une pour les gardes du corps et le personnel, et l'autre pour leurs invités). Le couple royal y séjourne durant les congés de Carnaval, de Pâques, d'été, de Toussaint et de Noël ; de nombreux arrêtés royaux sont signés à Châteauneuf-Grasse. Leur yacht Alpa est amarré au port d'Antibes. La presse n'a jamais été invitée dans leur demeure[réf. nécessaire].
    • L'actrice Magali Noël (1931-2015) a vécu à la maison de retraite de Châteauneuf et y est morte[réf. nécessaire].
    • L'acteur allemand Anton Diffring (1918-1989) vient mourir à Châteauneuf[réf. nécessaire].
    • L'humoriste Coluche y a habité à partir de mai 1986 jusqu'à son décès le 19 juin 1986.[23]

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Alors que Roquestéron-Grasse est devenu officiellement La Roque-en-Provence en 2015.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Nice », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    16. Énergie : dans les Alpes-Maritimes, une commune fait sa transition écologique.
    17. Châteauneuf-Grasse : Notre-Dame du Brusc
    18. « Église Notre-Dame du Brusc », notice no PA00080703, base Mérimée, ministère français de la Culture
    19. Châteauneuf-Grasse : Église
    20. Châteauneuf-Grasse : chapelle de la Trinité
    21. Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, réédition de l’édition de 1866, éditions Pyremonde/Princi Negue (à Monein), 2008, 314 pages, (ISBN 2-84618-581-6), page 290.
    22. Pierre-Jean Ciaudo, Armoiries et institutions des communes des Alpes-Maritimes, du comté de Nice et de la principauté de Monaco, Éditions Alp'Azur, 1978, 313 pages (ISBN 2-902700-01-6) : édition comportant des dessins en noir et blanc dus à Georges Renevey, page 143.
    23. http://www.autonewsinfo.com/2021/06/19/19-juin-on-pense-toujours-a-lami-coluche-mort-il-y-a-deja-35-ans-361904.html.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Sylvain Gagnière, Châteauneuf de Grasse (Alpes-Maritimes), Gallia Préhistoire, IV, 1961, p. 378.
    • Lucien Aune, Châteauneuf en pays de Grasse, histoire d’un village du Moyen pays, Valbonne, L’Étoile du Sud, , 136 p. (lire en ligne).

    Articles connexes

    Liens externes

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