Château de Langin

La tour de Langin, restaurée, est le dernier vestige d'un ancien château fort, du XIIIe siècle, qui se dresse sur la commune de Bons-en-Chablais dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Tour de Langin

Dessin, d'après une vieille carte postale, avant sa restauration.
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction XIIIe siècle
Propriétaire initial Famille de Langin
Coordonnées 46° 15′ 12,7″ nord, 6° 20′ 36,8″ est [1]
Pays France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Chablais
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Commune Bons-en-Chablais
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
Géolocalisation sur la carte : France

Situation

La tour de Langin est située dans le département français de la Haute-Savoie sur la commune de Bons-en-Chablais, à 786 mètres d'altitude, sur un éperon rocheux contre-fort nord-ouest de la montagne des Voirons, à l'extrémité d'une crête isolée par deux fossés. Elle est le dernier vestige d'un puissant château qui contrôlait l'accès au Chablais par la dépression qui s'étend entre les Voirons et le Mont de Boisy.

Histoire

Le site sur lequel se dresse la tour de Langin a été fréquenté dès la préhistoire et ensuite à l'époque gallo-romaine. Le lieu de Langin est cité en 1225[2] ; quant au château de Langin proprement dit, il est mentionné en 1229 (castrum)[2]. À cette époque, il est la possession des nobles de Langin, famille citée depuis 1113[3], vassal des sires de Faucigny mais que dispute les comtes de Genève.

En 1179[4], le château est incorporé au comté de Genève et inclus dans la châtellenie de Ballaison. Sa position, à la limite des possessions des sires de Faucigny et des comtes de Genève, fera l'objet de contestations répétées en 1179, 1250 et 1282. En 1286, c'est le comte de Savoie Amédée V qui fait occuper pendant une semaine par vingt clients, dont des arbalétriers, la maison forte d'Aymon de Langin[5].

Dans une charte du 14 juin 1294, « Rodolphe de Langin et Jean, son frère, reconnaissent tenir en fief, et à raison du château de Langin, d'Amédée, comte de Genève, la maison, les terres, les hommes, les censés et tout ce qu'ils possèdent ou perçoivent à Veigy, au pied du coteau de Boisy, à une lieue au sud-est de Douvaine ». Est témoin Guillaume Mallessena, dit Martin, abbé de Filly. L'acte est reçu par Nicolas d'Allinge-neuf, notaire[6].

En 1401[4], à la suite de l'achat du comté de Genève par Amédée VIII de Savoie, la famille de Langin passe sous la suzeraineté de la Maison de Savoie. En 1451[4], Louis de Langin fonde le sanctuaire de Notre-Dame des Voirons, et en 1456[4], il y installe des ermites avant de s'y retirer à la fin de sa vie.

En 1509[4], le château passe à la famille d'Allinges, par le mariage de Marie de Langin, dernière du nom, avec Jean d'Allinges. La famille d'Allinges-Coudrée le conservera jusqu'en 1840[4] ; il est alors en ruine car détruit en 1591[4], sur ordre du Conseil du Genevois, lors des conflits entre Genève et la Savoie. Seul a subsisté le donjon.

Au XXe siècle, le Dr Jacques Miguet († 1985), maire de Douvaine, conseiller général et régional, restaure le donjon.

Description

Le château occupait une large plate-forme ovale isolé par un double fossé d'une vingtaine de mètres de largeur.

Le château de Langin se présentait sous la forme d'une enceinte polygonale longue de 42 mètres enchemisant une tour maitresse circulaire isolée (restaurée) de 6,90 mètres de diamètre, voutée à son sommet, qui fut vraisemblablement érigée dans le deuxième quart du XIIIe siècle[7]. Elle est caractéristique des tours rondes introduites à cette époque en Savoie.

Les murs de l'enceinte daté de la fin du XIe siècle[4] sont conservés sur plus de 40 mètres de long et présente un appareil en arête-de-poisson[Note 1] qu'encadrent des assises en plaques de grès et d'importants fossés étagés sur quatre niveaux qui remonteraient à l'époque préhistorique.

Terre de Langin

La Terre de Langin (Albergum Langini) est constituée des paroisses de Bons, Brens, Brenthonne, Fessy, Lully, Machilly, Saint-Cergues et Saint-Didier[8].

Galerie de photos

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Éditions Cabédita, , 193 p. (ISBN 978-2-8829-5117-5), p. 38-39.

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. On retrouve cet appareil sur l'enceinte du château de Pressy.

Références

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  2. Matthieu de la Corbière (préf. Pierre Guichard), L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : étude des principautés et de l'habitat fortifié, XIIe-XIVe siècle, Annecy, Académie salésienne, coll. « Mémoires et documents publiés par l'Académie salésienne » (no 107-108), , 646 p. (ISBN 978-2-901-10218-2), p. 292.
  3. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Éditions Publitotal, , 1304 p. (OCLC 1078727877), p. 708.
  4. Christian Regat - François Aubert 1999, p. 38-39.
  5. Compte des châtellenies d'Allinge-Neuf et de Ballaison, 1286 (Arch. dép. Savoie).
  6. A. D. MCCXC1V, indictione octava, die lune post octabas penthecostes, apud Pilier justa po rtam abbacie. - M. D. G. t. XIV, p. 238, no 2-i5 ».
  7. Matthieu de la Corbière, ibid., p. 297.
  8. Abbé Claude-François Trosset, Fessy et Lully, Annecy, Impr. commerciale, , 480 p. (lire en ligne), p. 27-28.
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