Château d'Époisses

Le château d'Époisses est un château de France, situé dans le village d'Époisses, en Côte-d'Or.

Château d'Époisses

Le château d'Époisses - Vue aérienne du château et de ses doubles enceintes fortifiées.
Période ou style Médiéval remanié entre les XIVe siècle et XVIIIe siècle
Type Château
Début construction Xe siècle
Propriétaire actuel Association du Château d'Epoisses
Protection  Classé MH (1992)[1]
Site web http://www.chateaudepoisses.com/
Coordonnées 47° 30′ 27″ nord, 4° 10′ 16″ est
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Commune Époisses
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Géolocalisation sur la carte : France

Historique

Le château d'Époisses serait, si l'on en croit la tradition, antérieur au VIe siècle. La reine Brunehilde y aurait en effet fréquemment séjourné avec son petit-fils Thierry, le jeune roi de Bourgogne.

Devenu maison seigneuriale au XIIe siècle, le château passa successivement entre les mains de la famille de Montbard, puis de 1237 à 1421 dans celles des Mello (Dreu le Jeune, neveu de Dreux et petit-fils du connétable Dreu de Mello, ayant épousé vers 1225 Helvise/Alois de Montbard dame d'Epoisses et Givry, fille d'André III de Montbard et d'Huguette de Bourgogne-Monta(i)gu[2] ; les Mello deviennent donc sires d’Époisses et de Givry, aussi de Lormes et Château-Chinon car Helvis de Montbard était probablement la nièce d'Hugues III de Lormes et Château-Chinon). En 1377, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne y séjourne.

Un neveu des Mello, Claude de Bourgogne-Montagu, seigneur de Couches, reçoit à son tour le château au XVe siècle ; à sa mort, Louis XI donne la terre d’Époisses en apanage au maréchal de Bade-Hochberg, son neveu par alliance. Celui-ci n'a qu'une fille, Jeanne, comtesse de Neuchâtel, qui épouse Louis d'Orléans, duc de Longueville (petit-fils de Dunois, bâtard de Louis Ier d'Orléans et de Mariette d'Enghien). Ils apportent quelques modifications au château.

Époisses est par la suite la propriété du duc de Nemours et comte de Genève, Jacques de Savoie-Nemours, petit-fils — par sa mère Charlotte d'Orléans-Longueville — du duc Louis Ier et de Jeanne de Bade-Hochberg, et protagoniste du roman de Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves. Mais en 1561, endetté, le duc vend le château à Imbert de La Platière, seigneur de Bourdillon, maréchal de France, originaire du Nivernais. Celui-ci transforme profondément Époisses. Par exemple, il fait construire le porche de la tour qui porte aujourd'hui son nom.

À sa mort sans enfant en 1567, le château passe par héritage à sa nièce Françoise de la Platière, dame des Bordes, épouse de Louis d'Ancienville. De 1591 à 1595, la Ligue s'empare du château, le pille, et fait édifier des fortifications supplémentaires. Louis d'Ancienville devra les rembourser pour rentrer de nouveau en possession de sa demeure.

Deux générations plus tard, c'est leur petite-fille qui hérite d’Époisses : Madeleine de La Grange d'Arquien, cousine germaine de Marie-Casimire-Louise reine de Pologne, épouse en 1661 Guillaume de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut (1626-1685) (descendant par les femmes de la famille de Comminges-Guitaut qui serait issue des comtes de Comminges)[3], un proche du Grand Condé. Mais Madeleine meurt jeune, en 1667, sans avoir donné d'enfants à Guillaume. Elle trouve cependant le moyen (fidéicommis) de léguer à son époux ses terres d’Époisses, par l'intermédiaire du prince de Condé. Celui-ci n'en est propriétaire que peu de temps, un an, mais aurait un jour, selon la légende, formulé le vœu de voir construire un balcon sur la tour nord afin d'admirer pleinement la vue. Ce balcon (qui existe toujours sur la tour qui aujourd'hui porte le nom de Condé) aurait été construit en une journée !

Quoi qu'il en soit, Condé restitue à son fidèle ami les terres de sa défunte épouse, et Guillaume, désormais riche, se remarie à Antoinette Elisabeth de Verthamon, dame de Bréau, de 24 ans sa cadette. Il restaure et transforme la vieille place forte en une demeure agréable et confortable, et n'a de cesse de l'embellir. Il s'y installe même définitivement après l'incendie de son hôtel particulier à Paris, et il y reçoit ses amis, parmi lesquels figurent la marquise de Sévigné (qui a même une chambre au château), la comtesse de Toulongeon et la comtesse de Fiesque. Cette fin de XVIIe siècle est l'apogée d’Époisses.

Un siècle plus tard cependant, la Révolution de 1789 assombrit ce tableau. Le Comité de salut public juge cette forteresse dangereuse, surtout entre les mains d'une famille dont certains membres ont émigré. Il est décidé après bien des négociations que seules les parties fortifiées du château seraient rasées. C'est ainsi que la partie sud d’Époisses disparaît et que les tours sont ramenées à hauteur des toits.

Après la Révolution, la famille de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut entreprend la restauration de la demeure et borde la terrasse par une balustrade. La comtesse de Guitaut (née Thomassin de Bienville) fait reconstruire les écuries et sa belle-fille (née Le Cornu de Balivière) entreprend la décoration des plafonds de plusieurs salons (salon de musique, vestibule...).

Le château d'Époisses a été, depuis, préservé par la continuité familiale.

Il se visite, l'extérieur toute l'année, et en juillet-août l'intérieur.

Les douves, les ponts, les deux enceintes ainsi que le sol et tous les bâtiments entre les enceintes, les dépendances, l'église et le château, ont été classés monument historique le [1].

Le parc est un site inscrit depuis le .

Description

Xe au XIIIe siècle

Tour Bourdillon construite sur une base du Xe siècle et rénovée en 1560.

Lors de sa construction, le château se situe à l'écart du village et est entourée par une double enceinte fortifiée. Le village se construit entre les deux rangs de fortification avec notamment une abbatiale construite au XIIe siècle. Pour protéger le château, quatre tours sont élevées : le donjon est édifié au XIIIe siècle selon un type de construction assez rare en Bourgogne, il est appelé aussi tour Brunehaut et permet d'entrer dans le château. Une autre tour du château, nommée tour Bourdillon, est bâtie sur les bases d'une tour du Xe siècle[4].

XIVe au XVIIIe siècle

En 1560, la tour Bourdillon est restaurée sous Imbert de La Platière, seigneur de Bourdillon, maréchal de France[5].

Le village s'agrandit est le château en devient le centre. À cette époque, le château d'Époisses est composé d'un grand bâtiment flanqué de deux petites ailes et de grosses tours à base carrée. Un beau parc fleuri, entouré d'une double enceinte de fortifications, avec des douves, encadre l'ensemble. Sur la muraille extérieure, se détachent des échauguettes.

Dans le parc du château, sont également à remarquer une église qui est devenue l'église paroissiale du village (avec une représentation murale du Dit des trois morts et des trois vifs : trois jeunes gentilshommes sont interpelés dans un cimetière par trois morts, qui leur rappellent la brièveté de la vie et l'importance du salut de leur âme), ainsi qu'un magnifique colombier du XVIIe siècle, avec une échelle tournante et près de 3000 boulins (ou niches).

Notes et références

  1. Notice no PA00112444, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Mello, p.4 et 7 », sur Racines & Histoire
  3. Grand Armorial de France, tome 3, page 30.
  4. Martin 1990, p. 144
  5. Martin 1990, p. 146

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Nicolas Martin, La France fortifiée : Châteaux, villes et places fortes, Paris, Nathan, (ISBN 2-09-284371-0)
  • Michel de Saint Pierre, Les Aristocrates, Éditions de la Table Ronde, .
  • Marguerite de Guitaut, Époisses, Chroniques d'un château, Éditions de l'Armançon.
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