Capucine (actrice)

Capucine est un mannequin et une actrice française née le à Saint-Raphaël[n 1] (France) et morte le à Lausanne (Suisse).

Pour les articles homonymes, voir Capucine et Lefèbvre.

Capucine
Capucine en avril 1962, cliché Eric Koch (agence Anefo), fonds des Archives nationales (Pays-Bas)
Nom de naissance Germaine Hélène Irène Lefèbvre
Surnom Cap[1]
Naissance
Saint-Raphaël (France)
Nationalité Française
Décès
Lausanne (Suisse)
Profession Mannequin
Actrice
Films notables L’Aigle à deux têtes
Rendez-vous de juillet
Le Bal des adieux
Le Grand Sam
La Rue chaude
La Panthère rose
Guêpier pour trois abeilles

Elle est surtout connue pour ses films hollywoodiens au début des années 1960 et notamment son rôle de Simone Clouseau dans La Panthère rose et ses suites.

Biographie

En avril 1962
Photo par Harry Pot/agence Anefo
Fonds des Archives nationales (Pays-Bas)

Germaine Lefèbvre passe son enfance à Toulon[3]. Sa famille s'installe ensuite à Saumur où elle fait ses études[3]. Sur les conseils d'un ami photographe, elle abandonne ses études pour devenir mannequin, pensant que ce métier lui permettrait de s'offrir des cours d'art dramatique[3]. Durant la période où elle suit les cours de Jacques Charon au théâtre de l'Œuvre, elle prend le pseudonyme de Capucine[3].

Mannequinat

Vers l'âge de dix-sept ans, Capucine débute dans la cabine de Germaine Lecomte, une maison de couture de l'avenue Matignon. Simultanément, elle pose pour de nombreuses publicités, puis passe rapidement chez Maggy Rouff[1].

En 1952, avec son « regard perdu au loin, l'air hautain et désincarné[1] » correspondant aux standards de l'époque, elle devient mannequin pour Givenchy. Hubert de Givenchy dira qu'« elle était surtout une grande amie personnelle, quelqu'un que j'ai aimé tout particulièrement »[4] et l'habillera durant toute sa vie ; le mois de sa mort en 1990, elle posera pour Vogue Italia en Givenchy[4],[5].

C’est également des années 1950 que date son amitié avec Audrey Hepburn qui faisait, elle aussi, ses débuts dans le mannequinat et deviendra l'égérie de Givenchy. Leurs liens demeureront indéfectibles jusqu’à la disparition de Capucine.

Elle alterne ses activités chez Givenchy avec de la représentation, habillée en Dior, Fath ou Balmain pour le compte de la Chambre syndicale de la haute couture[1]. Sa première couverture du Vogue français est photographiée par Henry Clarke, elle travaille avec Jean Chevalier du Elle français[1], ainsi que le prolifique photographe Georges Dambier. Elle est également photographiée par Capa, pourtant peu au fait de la mode, en 1951[6].

Cinéma

Capucine débute au cinéma en 1948 dans L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau. Elle enchaîne avec Rendez-vous de juillet de Jacques Becker où elle fait une brève apparition.

Vers la fin des années 1950, remarquée lors d’un défilé de mode par le réalisateur américain Charles K. Feldman[n 2], elle part pour Hollywood où elle se perfectionne en suivant les cours d’art dramatique de Gregory Ratoff.

Elle tourne ensuite dans plusieurs productions américaines. De cette époque, on retiendra, en 1960, Le Bal des adieux de Charles Vidor et George Cukor, et surtout Le Grand Sam où la critique américaine remarque que « Capucine, la svelte actrice française engagée pour jouer « Ange », apporte au film une heureuse touche de classe »[8],[n 3] auprès de son partenaire John Wayne et que « Capucine met beaucoup plus d’intensité dans son interprétation de fille de dancing terreux qu’elle ne l’a fait précédemment dans son rôle larmoyant du Bal des adieux » selon The New York Times[9],[n 3]. On notera également sa prestation dans La Rue chaude d’Edward Dmytryk en 1962.

Mais son rôle le plus marquant de cette période demeure sans doute celui de Simone Clouseau, épouse du célèbre inspecteur interprété par Peter Sellers dans La Panthère rose de Blake Edwards en 1963 (et deux de ses suites, vingt ans plus tard). On se souvient également de son personnage de « princesse Dominique » dans Guêpier pour trois abeilles de Joseph L. Mankiewicz, où elle rivalise avec Susan Hayward et Maggie Smith auprès de Rex Harrison (1967).

Elle regagne l’Europe vers le milieu des années 1960 où elle poursuit sa carrière en tournant en France, en Allemagne et en Italie, tout en effectuant quelques allers-retours aux États-Unis pour participer à des séries télévisées. Le film le plus marquant de cette période est sans conteste le Satyricon de Federico Fellini, dans lequel elle endosse le rôle atypique de Tryphène (1969). En 1990, vivant seule et se sachant gravement malade, elle se suicide par défenestration à Lausanne[5].

Négligée par le cinéma français, elle devint l’une des rares modèles à faire une carrière notable au cinéma[3], telle Suzy Parker. Star française d’Hollywood, elle représenta l’archétype de la Française pour le cinéma américain des années 1960.

Vie privée

Capucine s'est mariée en 1950 avec l’acteur Pierre Trabaud, son partenaire de Rendez-vous de juillet, mais leur union n'a duré que six mois[3]. Elle a également entretenu une liaison de deux ans avec William Holden,  alors marié , rencontré sur le tournage du Lion en 1962[10].

Filmographie

Cinéma

Télévision

Distinctions

Nominations

Notes et références

Notes

  1. D'après son extrait de naissance no 4/1928[2], Capucine est née en 1928 et non en 1931 comme le mentionnent certaines sources. De plus, l'ouvrage de Liaut précise qu'elle est née à Toulon et que le métier du père est incertain variant suivant les sources[3].
  2. Jean-Noël Liaut relate une légende[7] :
    « Selon la légende, John Wayne eut le souffle coupé en l'apercevant dans un restaurant élégant de Manhattan. Il l'invita à faire des essais à Hollywood pour son prochain film, Rio Bravo. Malheureusement, Capucine ne parlait pas un anglais assez parfait pour le rôle qui échut finalement à Angie Dickinson. En fait, c'est l'agent Charles Feldman qui donna le véritable départ à sa carrière cinématographique. »
  3. Traduction libre de l’anglais par l’éditeur.

Références

  1. Liaut 1994, p. 76
  2. Capucine sur Les Gens du cinéma.
  3. Liaut 1994, p. 75
  4. Liaut - Témoignage d'Hubert de Givenchy 1994, p. 59
  5. Liaut 1994, p. 79
  6. Jacques Brunel, « Les couleurs de Capa », L'Express Styles, Groupe L'Express, no 3270, , p. 9
  7. Liaut 1994, p. 76 à 77
  8. Extrait de l’article de David Sterritt publié sur The TCM Movie Database États-Unis.
  9. Extrait de la critique de Bosley Crowther et d’Eugene Archer parue le 11 novembre 1960.
  10. Liaut 1994, p. 77

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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