Défenestration

La défenestration est le fait de jeter ou de pousser un individu par une fenêtre, mais également de se jeter soi-même par une fenêtre dans le but de se suicider.

Le mot vient de l'ancien français fenestre, du latin fenestra, en italien finestra, en allemand Fenster. La pratique trouve ses origines dans la précipitation (chute d'un lieu élevé ou suicide par précipitation).

La défenestration est souvent fatale. Pierre Bonette différencie la précipitation (projection violente d'une hauteur élevée), de la chute qui concerne un corps tombant sous l'effet de la pesanteur. En médecine légale, la chute concerne le fait qu'une personne tombe de sa hauteur.

Historique

Dès l'Antiquité, cette pratique est observée et décrite par Hippocrate. Pour les Spartiates, c'est un moyen de tuer les nouveau-nés atteints de rachitisme ou de malformations congénitales. Les Romains effectuent cet acte du haut de la roche Tarpéienne (115 pieds) pour punir les crimes politiques. Marcus Manlius Capitolinus y est condamné et exécuté.

Au Moyen Âge, cette pratique tombe en désuétude en faveur de châtiments plus cruels. En 1618, des conseillers de l'empereur Matthias Ier en sont victimes au château de Prague, et en réchappent. Cela marque le début de la guerre de Trente Ans (voir : défenestration de Prague).

Le 9 thermidor an II (), Augustin Robespierre, le frère cadet de Maximilien de Robespierre, survit à une défenestration, la veille de sa mise à mort. Dans les années 1850, en France, les précipitations causent un nombre proche de 2 000 décès par an.

La précipitation est assez souvent l'aboutissement d'un meurtre. Elle est plutôt pratiquée en ville, où les bâtiments sont plus hauts, et en pays de montagne, où se trouvent précipices et gouffres. Dans le milieu du banditisme, une menace de précipitation du haut d'un bâtiment peut être un moyen de convaincre une personne de parler. Certains vont jusqu'à précipiter la personne sur quelques mètres en la retenant par une corde.

Effets

Sacchias, dans le livre V des questions médico-chirurgicales, publiées entre 1621 et 1658, discute des lésions viscérales. Les ruptures du foie et de la rate ont été étudiées par Jean-Baptiste Morgagni (1682-1771). En 1813, Fodéré estime, dans son Traité de médecine légale et d'hygiène publique, qu'il est difficile d'établir si la chute est la cause d'un suicide ou d'un assassinat.

L'impact peut produire des fractures, des luxations, des arrachements ligamenteux, des ruptures tendineuses, des contusions, des enteroptoses et, surtout, des ruptures viscérales (éclatement du foie, de la rate, etc.)[1].

Du point de vue de la physique, lors de l'impact est libérée l'énergie cinétique accumulée par le corps en mouvement, selon la formule : , m étant la masse et v la vitesse.

Dans le cas d'une chute dite « libre », l'énergie est : , g étant la constante de gravité (ou pesanteur) et h la hauteur.

Notes et références

  1. Lire, à ce propos, l'article du Dr Patrick Pelloux dans Charlie Hebdo du 25 août 2010 (n° 949).

Articles connexes

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