Capdenac

Capdenac (nom identique en occitan), parfois appelé de façon non officielle Capdenac-le-Haut, est une commune française située dans le département du Lot, en région Occitanie.

Pour l’article homonyme, voir Capdenac-Gare.

Capdenac

Mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Lot
Arrondissement Figeac
Intercommunalité Communauté de communes Grand-Figeac
Maire
Mandat
Guy Batherosse
2020-2026
Code postal 46100
Code commune 46055
Démographie
Gentilé Capdenacois, Capdenacoises
Population
municipale
1 103 hab. (2018 )
Densité 101 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 34′ 54″ nord, 2° 04′ 12″ est
Altitude 298 m
Min. 155 m
Max. 369 m
Superficie 10,90 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Figeac
(banlieue)
Aire d'attraction Figeac
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Figeac-2
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Capdenac
Géolocalisation sur la carte : Lot
Capdenac
Géolocalisation sur la carte : France
Capdenac
Géolocalisation sur la carte : France
Capdenac
Liens
Site web site officiel

    Ses habitants sont appelés les Capdenacois et les Capdenacoises.

    En 2010, le village a été admis dans l'association « Les Plus Beaux Villages de France ».

    Géographie

    Capdenac se situe à km de Figeac sur le Lot, en rive droite et en face de la commune voisine de Capdenac-Gare, qui est dans le département de l'Aveyron.

    Capdenac est aussi appelé Capdenac-le-Haut en raison de sa situation dominant d'une centaine de mètres la rivière qui passe en contrebas.

    Communes limitrophes

    La commune est limitrophe du département de l'Aveyron.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[3].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[2]

    • Moyenne annuelle de température : 13 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 4 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 13 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 15,9 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 988 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,2 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,4 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Decazeville », sur la commune de Decazeville, mise en service en 1998[7]et qui se trouve à 15 km à vol d'oiseau[8],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 12,7 °C et la hauteur de précipitations de 960,6 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Rodez-Aveyron », sur la commune de Salles-la-Source, dans le département de l'Aveyron, mise en service en 1972 et à 39 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,7 °C pour la période 1971-2000[11], à 10,7 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[13].

    Milieux naturels et biodiversité

    L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 3] est recensée sur la commune[14] : le « cours moyen du Lot » (1 543 ha), couvrant 33 communes dont huit dans l'Aveyron et 25 dans le Lot[15] et une ZNIEFF de type 2[Note 4],[14] : la « Moyenne vallée du Lot » (7 893 ha), couvrant 36 communes dont huit dans l'Aveyron et 28 dans le Lot[16].

    Urbanisme

    Typologie

    Capdenac est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[17],[18],[19]. Elle appartient à l'unité urbaine de Figeac, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[20] et 13 328 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[21],[22].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Figeac dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 59 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[23],[24].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (67 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (52,1 %), forêts (14,4 %), zones agricoles hétérogènes (9,1 %), eaux continentales[Note 7] (9,1 %), zones urbanisées (5,9 %), terres arables (5,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,7 %)[25].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Le toponyme Capdenac est basé sur un nom de domaine gallo-romain : Capitonis. La terminaison -ac est issue du suffixe gaulois -acon (lui-même du celtique commun *-āko-), souvent latinisé en -acum dans les textes[26].

    Histoire

    Au Néolithique

    Capdenac est un important site archéologique du Néolithique moyen. Le site de Capdenac, particulièrement propice à un habitat, a été occupé de très longue date. Les fouilles y ont dégagé, sous l'éperon dominant le Lot, plusieurs niveaux d'occupation datant du Chasséen (environ 3 500 av. J.-C) et du Bronze final III (champs d’urnes), niveaux qui ont livré des céramiques et pour lesquels une stratigraphie fine a pu être réalisée[27].

    Le gisement est situé au pied d’une falaise sur une petite terrasse anciennement aménagée pour la culture de la Viopre, sous une couche superficielle, de 0,30 m à 0,50 m d’épaisseur, remaniée par les travaux des cultivateurs. Après une première occupation relativement courte (correspondant à une couche archéologique de 0,25 m), une coulée d’argile épaisse de 0,30 m à 0,40 m a recouvert et isolé une partie de l’habitat. Puis les Chasséens sont revenus ou ont continué à habiter sur le même site durant une assez longue période (couche archéologique de 0,80 m à m). Les datations par la méthode du radiocarbone ont démontré que la couche la plus ancienne pouvait remonter à 3 200 av. J.-C environ, alors que la couche supérieure était datée approximativement de – 3000 ans (3150 BC +- 140 (Gif 2632 ; niveaux IV-V) et 2920 BC +- 110 (Gif. 3713 niveau IX). Les Chasséens auraient ainsi occupé le site durant 200 ans.

    Les fouilles de 1973 ont permis de dégager une remarquable statue de divinité féminine attribuée au Chasséen[28], désormais conservée au musée de Cahors Henri-Martin[29]. C'est une statue remarquable et unique en son genre, le seuls modèles ressemblants ont été retrouvés sur le site de Lepenski Vir au bord du Danube, près des portes de Fer en Yougoslavie. Ce site fut occupé par une population de chasseurs pêcheurs apparemment sédentaires vers 4 680 à 4 610 av. J.-C, soit au moins un millénaire et demi avant Capdenac. Cet écart chronologique et d’autant plus étonnant que la statue de Capdenac comporte plusieurs similitudes avec les statues yougoslaves (matériau, technique, allure générale) mais aussi et surtout deux caractéristiques très originales : des mains ne comportant que trois doigts et une chevelure en forme de crête détachée au sommet du crâne.

    La période gauloise

    Un important trésor monétaire gaulois a été trouvé à Capdenac à la fin du XIXe siècle. Dans une lettre du 17 novembre 1866 de Fernand de Saulcy à Adrien Prévost de Longpérier[30], il est signalé que l'on a trouvé, en 1866, dans la propriété de L.A. Savary, maire de Capdenac et conseiller général du Lot, lors du creusement d'une cave dans son jardin situé en plein bourg, donc sur l'ancien oppidum, une cache où se trouvait un grand pot en terre contenant un trésor monétaire de plus de 3000 pièces. Le total pesait 10 kg. Il s'agissait de monnaies « à la croix » frappées par les peuples du Sud-Ouest de la Gaule (Volques tectosages, Sotiates). Un lot de 535 pièces gauloises, 81 variétés environ, fut distrait de cette masse monétaire pour être envoyée à Paris à un marchand numismate (Hoffman)[31]. Celui-ci fit part de son acquisition à un savant numismate de l'époque (de Saulcy). Après étude, ce dernier en rendit compte à un autre numismate Adrien Prévost de Longpérier. Un peu plus tard, de Saulcy paraît en avoir fait l'acquisition. Par la suite, on ne sait ce qu'est devenue cette collection. Par bonheur, il reste de ce trésor une dizaine de pièces au cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale. Quant au reste du trésor monétaire, il fut dit par de Saulcy, qu'il fut envoyé à la fonte, pour être transformé en orfèvrerie[32]. La provenance du trésor n'a pas été établie immédiatement et il a été confondu avec une trouvaille faite à Vertheuil[33].

    Un oppidum existait à Capdenac des fouilles ayant identifié au XIXe siècle les restes d'un fossé barrant l'isthme du Lot[34]. En 1816 Jacques-Antoine Delpon et Jacques-Joseph Champollion avaient fouillé une muraille qu'ils avaient identifié comme gauloise et liaient à la bataille d'Uxellodunum.

    La localisation exacte d'Uxellodunum fut longtemps controversée, et récemment Capdenac a perdu le titre officiel de lieu probable du site. Une décision officielle, du 21 avril 2001, a déclaré que le site le plus probable d'Uxellodunum était le Puy d'Issolud près de la ville de Vayrac, à la suite des résultats de fouilles archéologiques entreprises en 1997. Les publications scientifiques ont entériné le résultat de ces fouilles[35] : pour la communauté des historiens et archéologues le débat semble tranché en faveur du Puy d'Issolud. Localement toutefois une association s'est constituée qui continue à revendiquer la localisation de la bataille à Capdenac et demande que soient effectuées des fouilles officielles sur leur site[36]. Elle n'a pas reçu d'autorisation de fouille jusqu'à ce jour.

    Capdenac, site longtemps considéré comme Uxellodunum

    Capdenac fut ensuite occupée par les Celtes et aurait été leur dernier lieu de résistance face à Jules César, lors de la guerre des Gaules, en 51 av. J.-C. selon l'association locale qui milite pour y voir le lieu de la bataille d'Uxellodunum[36].

    Au Moyen Âge on a pu considérer que la cité de Capdenac s'était appelée Uxellodunum[37]. Lors de la dernière année de la guerre des Gaules, en -51, deux chefs gaulois, Lucterios et Drappès, se réfugièrent dans l'oppidum cadurque d'Uxellodunum après la terrible défaite d'Alésia, qui avait contraint Vercingétorix et le gros des forces armées gauloises à déposer les armes. Lucterios était un chef issu du peuple des Cadurques dont Uxellodunum faisait partie, il gagna donc facilement les habitants à sa cause[38]. Les premières légions romaines commandées par Caninius arrivèrent rapidement devant la ville, et commencèrent à préparer le siège. Les deux chefs gaulois s'apprêtèrent à subir un long siège ; pour cela, ils décidèrent de faire de grandes provisions de blé avant que la place ne soit entièrement encerclée par l'ennemi. Plusieurs convois de victuailles arrivèrent à bon port, mais lors de l'un de ces convois, les chefs gaulois ainsi que leurs troupes furent surpris par une attaque des Romains ; Luctérios parvint à s'enfuir, alors que Drapès fut fait prisonnier. La cité d'Uxellodunum était à partir de ce moment-là orpheline de ses chefs, et seuls 2 000 combattants assuraient la défense de la ville, mais la résistance opiniâtre de ses habitants continua tout de même. Alerté par Caninius, et ayant peur de la valeur d'exemple que pouvait montrer cette poignée d’irréductibles, César s'empressa de venir sur les lieux, avec sa cavalerie. À partir de ce moment-là, environ 30 000 Romains assiégèrent Uxellodunum.

    Sachant que la ville était bien pourvue en vivres, Jules César décida de les priver d'eau. Pour cela il les empêcha de descendre à la rivière, en postant des archers, frondeurs, et des machines de guerre sur la rive opposée. Alors les Gaulois se mirent tous à venir chercher de l’eau en un seul endroit, dans une grande fontaine. César fit alors construire un terrassement, surmonté d’une tour de bois de 10 étages, afin d'empêcher les Gaulois de sortir de leurs murs. Grâce à ce stratagème, les assiégés se voyaient contraint de rester enfermés derrière leurs murs, et César fit creuser des galeries, afin de couper les veines d'eau alimentant la fontaine d'Uxellodunum. Les Gaulois firent de nombreuses sorties et causèrent de gros dégâts à l'armée romaine, jusqu'au jour où les travaux de dérivation de la fontaine atteignirent leur but, et asséchèrent la seule fontaine de la ville. Les Gaulois virent là un signe divin et se rendirent aussitôt. Pour châtier cette résistance, Jules César fit couper les mains à tous les hommes en âge de porter les armes. La chute d'Uxellodunum marqua la fin de la guerre des Gaules. Ce fut donc sur un oppidum dominant la vallée du Lot, baptisé Oltis par les Romains, que des Gaulois offrirent leur dernière résistance face à la puissance de Jules César.

    À partir de l'époque moderne la localisation d'Uxellodunum a donné lieu à des débats scientifiques entre plusieurs sites concurrents : Puy d'Issolud, Capdenac et dans une moindre mesure, à Luzech, même si certains jugeaient déjà qu'il est impossible de trancher uniquement à partir du texte d'Hirtius en raison de sa description « trop vague et trop incomplète »[39]. Jacques-Joseph Champollion, frère du célèbre déchiffreur des hiéroglyphes argumenta fortement pour Capdenac[40]. Le baron Charles Athanase Walckenaer passa d'abord pour un partisan du Puy d'Issolud[41] mais considéra dans son ouvrage sur la géographie des Gaules que Capdenac convenait mieux à la description d'Hirtius[42]. Mais les recherches lancées par l'empereur Napoléon III désignèrent, après quelques hésitations, le site du Puy d'Issolud. Après examen par des fouilles archéologiques récentes, c'est aussi le Puy d'Issolud qui a été reconnu comme site officiel de la bataille et qui est retenu dans la littérature scientifique contemporaine. Néanmoins, Capdenac possède des vestiges de travaux romain du Ier siècle av. J.-C. découverts lors de travaux dans les années 1960-1970 : « Sur les pentes du ravin de Tourenne, a été découvert un dépotoir augustéen qui a livré des fragments de tegulae, d’amphores vinaires et des tessons de céramique sigilée et peut-être d’arétine. Des travaux d’aménagements ont aussi été mis au jour des « amoncellements de pierrailles et des tranchées d’écoulement » qui pourraient être les vestiges d’un terrassement du Ier siècle av. J.-C. au vu du mobilier recueilli : fragment de tegulae et d’amphores vinaires, mais aussi tessons de céramiques de la fin du deuxième âge du fer[43].L'association A.P.U.C., (Archéologie-Patrimoine-Uxellodunum-Capdenac), autrefois (Association Pour Uxellodunum à Capdenac) souhaite cependant que des fouilles officielles soient conduites sur ce site[44].

    Capdenac la gallo-romaine

    À l'époque romaine, Capdenac aurait été une forteresse. L’étude des remparts (au nord) a montré l’existence de murs en opus caementicium sur la troisième ligne des remparts et sur plusieurs mètres. Deux ouvertures ont été repérées. Il s’agit bien de vestiges gallo-romains réutilisés à une période plus tardive. »[43] Découverts au bourg et dans ses environs, deux fibules en bronze, une lancette de chirurgien en bronze, deux amphorettes, des fragments de tegulae, imbrices et d’ampore vinaire italiques[43]. Un grand fossé est également à signaler[45]. et fontaine fortifiée, à laquelle on accède encore de nos jours par un escalier de 130 marches. La présence romaine fut confirmée par les découvertes de carrières de grès exploitées à cette époque[46], ainsi que par le passage de la voie romaine reliant Limoges à Narbonne[47].

    Les temps d'insécurité

    Puis durant la paix romaine, Capdenac tomba un peu dans l'oubli, avant qu'un chef wisigoth, Gisbert Eschriniol s'en emparât, et la baptisât Caput denasci[réf. nécessaire][48] (forteresse abandonnée), qui serait devenu Capdenac aujourd'hui. Les Wisigoths restèrent maîtres de la ville de 477 à 530, et en furent chassés par Thierry, fils de Clovis. Ensuite, ce sont les Sarrasins, qui pillèrent la cité, avant d'en être chassés par Charles Martel. En 778, c'est Pepin le Bref, qui fit le siège de Capdenac, lors de sa guerre menée contre Waïfre, le dernier roi d'Aquitaine. Puis, Capdenac fut le lieu de résidence de Saint-Géraud, le fondateur de l'abbaye d'Aurillac, qui réalisa un miracle dans le château capdenacois[49]. Une noble famille des chevaliers de Capdenac, animèrent la région du XIe au XIIIe siècle. Les Templiers, puis les Hospitaliers, s'installèrent à la pointe sud du bourg, puis, Simon de Montfort lors de sa croisade menée contre les Albigeois, assiégea la cité deux fois.

    La croisade albigeoise

    Durant la croisade menée contre les Cathares par Simon de Montfort, Capdenac était une place forte redoutable, et il n'est pas étonnant que le chef militaire de cette croisade décida de l'occuper entre autres en 1209 et 1214[50]. Si Capdenac n'a pas officiellement abrité d'hérétiques albigeois, c'est sur ses terres que naquit Bertrand de la Bacalaria[51], qui fut l'ingénieur en machine de guerre, qui rentra dans le château de Montségur alors assiégé. Il construisit alors des machines types trébuchets et autres, afin de tenter de détruire celles postées par les troupes du roi de France, qui provoquaient beaucoup de dégât chez les défenseurs de Montségur. Le lieu-dit de la Bacalaria existe toujours, il s'appelle aujourd'hui la Vacalerie et se trouve à 3 km de la cité de Capdenac[52].

    Charte et consuls

    En 1291, une charte des immunités et des privilèges définit les relations entre les seigneurs de Capdenac et les consuls représentant la population. cette charte est confirmée par les rois de France : Philippe le Long en avril 1320, Jean II en juillet 1361 et Charles VI en octobre 1393[53].

    De la guerre de Cent Ans à nos jours

    Durant la guerre de Cent Ans, Capdenac résista farouchement à l’ennemi anglais, au cours de plusieurs sièges. À la fin du XIVe siècle la famille d'Armagnac, se rendit propriétaire de la place, avant d'en être chassée par Louis XI, alors dauphin du royaume de France.
    Galiot de Genouillac, grand maître d'artillerie du royaume de France, en fut également le seigneur au cours du XVIe siècle.
    Les guerres de religions n’épargnèrent pas la petite cité, qui fut longtemps tenue par les protestants.
    Sully vint s'y retirer après la mort d'Henri IV.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs[54]
    Période Identité Étiquette Qualité
    1802 1804 Alexis Cantaloube    
    1804 1813 Jean Cipiere    
    1813 1828 Etienne Benoit Causse    
    1828 1830 Lespinasse    
    1830 1832 Antoine Paul Clausels    
    1832 1844 Jean François Cipiere    
    1844 1848 Jean Marvezy    
    1848 1870 Jean Capus    
    1870 1871 Henri Beulaguet    
    1871 1872 L. Clausels    
    1873 1874 Henri Beulaguet    
    1874 1876 Jean Capus    
    1876 1881 Pierre Boudousque    
    1881 1902 Isidore Longuet    
    1902   P. Lacoste    
    2001 2008 Suzanne Aymard    
    2008 En cours Guy Batherosse    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[55]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[56].

    En 2018, la commune comptait 1 103 habitants[Note 8], en augmentation de 1,66 % par rapport à 2013 (Lot : +0,1 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 2921 0481 1631 2691 2801 3001 3181 3801 327
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 3321 6021 3121 2061 2001 3961 2091 0821 037
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    9859379499541 0251 024948950887
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    8739661 0761 0279329941 0621 0721 075
    2017 2018 - - - - - - -
    1 1051 103-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[57] puis Insee à partir de 2006[58].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Au début du XXe siècle, Capdenac-le-Haut comptait 937 habitants[59].

    Vie pratique

    Lieux et monuments

    Capdenac-le-haut en novembre 2012.

    Personnalités liées à la commune

    • Saint Géraud d'Aurillac (859 - 909), fondateur de l'abbaye d'Aurillac, fut seigneur de Capdenac.
    • Bertrand de la Bacalaria, ingénieur né à Capdenac et concepteur de machines de guerre pour défendre en 1244 les assiégés de Montségur
    • Galiot de Genouillac (1465 - 1546), grand maître de l'artillerie de François Ier, fut seigneur de Capdenac.
    • Maximilien de Béthune, duc de Sully - plus connu sous le nom de Sully (1560 - 1641), ministre d'Henri IV, vécut 15 ans dans son château de Capdenac.
    • Jacques-Joseph Champollion, dit Champollion-Figeac, frère aîné du déchiffreur des hiéroglyphes a effectué des fouilles en 1816 et écrivit en 1820 : Nouvelles recherches sur la ville gauloise d'Uxellodunum. Il concluait dans son ouvrage que Capdenac-le-haut était l'antique Uxellodunum.
    • Lucien Berne (1912-1993), officier du Régiment de marche du Tchad, Compagnon de la Libération [66]
    • Jean-Ventach, président de la commission Uxellodunum de 1963 à 1985, inventeur de la fontaine romaine en 1979 avec son ami Roger Marty.
    • Roger Marty (1923 - 2007), boulanger et fondateur de l'Association pour Uxellodunum à Capdenac, en 2001, et qui depuis a effectué de nombreuses recherches[67],[68],[69],[70] sur le site de Capdenac qu'il considérait comme celui d'Uxellodunum, et inventeur de la fontaine romaine de Capdenac, avec son ami Jean Ventach.

    Héraldique

    Blasonnement :
    De gueules à la forteresse d'argent, donjonnée de trois tours, celles des flancs plus petites et couvertes d'argent, maçonnée, ouverte et ajourée en demi-lune de sable.

    Voir aussi

    Références

    1. Carte IGN sous Géoportail
    2. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    3. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    4. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Station Météo-France Decazeville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
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    9. « Station Météo-France Decazeville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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    68. Régis NAJAC : UXELLODUNUM à CAPDENAC - Regards sur l’évidence - Édition à compte d’auteur (2004).
    69. Mathieu MARTY : HISTOIRE ET MYSTÈRES DE LA CITÉ DE CAPDENAC UXELLODUNUM - Édition à compte d’auteur (2005)
    70. Article de la Dépêche du midi : L'ancien boulanger, nouveau Vercingétorix ? - 24/08/2001

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
    4. Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Liens externes

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