Biréli Lagrène

Biréli Lagrène est un guitariste de jazz français né le à Soufflenheim dans le Bas-Rhin en Alsace dans une famille manouche.

Biréli Lagrène
Informations générales
Naissance
Soufflenheim
Activité principale Guitariste, compositeur
Genre musical Jazz, jazz manouche, jazz fusion, post-bop
Instruments Guitare, basse, violon
Années actives années 80 à aujourd'hui
Labels Dreyfus Records, Universal Music, Naïve Records
Influences Django Reinhardt, Wes Montgomery
Site officiel www.birelilagrene.com

Biographie

Biréli Lagrène commence l’apprentissage de la guitare dès l'âge de quatre ans. Il est initié à la musique par son père et son frère et se plonge avant tout dans le swing gitan de Django Reinhardt qu’il copie : « Tout gamin… je remettais les disques sans cesse, jusqu'à ce que j'arrive à le refaire. Par la suite, j'ai compris qu'il valait mieux respecter les grands guitaristes que les imiter[1]. » Le jeune guitariste devient rapidement un prodige et à l'âge de quatorze ans remporte le premier prix du festival de musique tzigane de Strasbourg. Lagrène rencontre Stéphane Grappelli en 1979 entre deux sets d’un des concerts du violoniste et lui joue quelques phrases à la guitare. Grapelli invite immédiatement le jeune Biréli sur scène qui termine le concert avec lui[2]. Pendant l’adolescence Lagrène participe à plusieurs tournées européennes et joue avec de nombreuses têtes d’affiches comme Benny Carter, Niels-Henning Ørsted Pedersen et d’autres[3].

Biréli en août 1993 à Strasbourg.

Si les premiers albums sont très proches du style de Reinhardt, le jeune Biréli élargit rapidement ses influences avec Wes Montgomery, George Benson, Jimi Hendrix et s’intéresse au rock, et plus précisément au jazz fusion, style alors en plein essor. Outre ses nombreuses collaborations du moment Biréli devient aussi un remplaçant de luxe, occupant la place d’Eric Clapton le temps d’une éphémère reformation de Cream ou supplée John McLaughlin dans le trio d’Elvin Jones[4].

Il rencontre le bassiste Jaco Pastorius dans un club à New York en 1985, celui-ci l’invite sur scène et les deux musiciens jouent alors jusqu’au petit matin. Pastorius l’invite à participer à une tournée européenne en 1986 qui sera documentée notamment par l’album Stuttgart Aria. Sous l’impulsion du bassiste, Biréli devient un bon bassiste lui-même et hésite à adopter définitivement l’instrument, on peut parfois le voir jouer sur la même jazz bass fretless que Jaco pendant un concert[1],[5],[2]. En 1989, Biréli rejoint Al Di Meola et Larry Coryell pour former un super-trio de guitaristes[2]. On le voit également jouer avec Babik Reinhardt, adepte d'un jazz plus américain et de fusion.

Du côté enregistrements, Biréli Lagrène explore différentes situations : un style jazz fusion pour les albums Inferno (1988) et Foreign Affairs (1989) et My Favorite Django (1995), un passage acoustique sur Acoustic Moments (1990) ou une réinterprétation de standards sur Standards (1992). En 1994 il joue en trio avec André Ceccarelli et Chris Mink Doky, auxquels s'ajoute Maurice Vander en 1998 sur l’album Blue Eyes, hommage à Frank Sinatra, une autre idole de Biréli, qui chante sur cet album[1].

En 1999 sort Duet, un duo avec le guitariste français Sylvain Luc qui marque le début d’une longue collaboration au travers de nombreux concerts et un deuxième album dix ans plus tard (Summertime[6]). Avec Dennis Chambers et Dominique Di Piazza, Lagrène forme ensuite « Front Page » qui enregistre un album du même nom et obtient un prix aux Victoires de la musique en 2001[1].

Biréli Lagrène décide alors de retourner à ses racines en démarrant son Gipsy Project qui emprunte la même formation que le célèbre quintet du Hot Club de France emmené par Django Reinhardt et Stéphane Grapelli. Cette première incarnation du Gipsy Project enregistre deux albums, Gipsy Project et Gipsy Project and Friends. En 2004, le violon de Florin Niculescu est remplacé par les saxophones de Franck Wolf pour les albums Move et Just The Way You Are[7]. En 2006, le guitariste sort deux albums aux concepts nouveaux pour lui : un album solo avec To Bi Or Not To Bi et album avec le WDR big band de Cologne Djangology[1]. Biréli entretient également au fil des années une relation musicale et fraternelle avec le Rosenberg Trio en tant qu'invité, en tournée ou sur leur disque Djangologists ; idem avec Didier Lockwood, Richard Galliano ou encore André Ceccarelli.

En 2008, il retourne au jazz fusion avec Electric Side qui reprend de nombreuses compositions des albums Inferno (1988) et Foreign Affairs (1989) en essayant de mettre la musique au goût du jour avec notamment la présence d’un DJ[8],[9]. Il revient au jazz manouche avec Gipsy Trio en 2009 où il retrouve Diego Imbert à la contrebasse et Hono Winterstein à la guitare rythmique[10] auquel s'adjoint le saxophoniste Franck Wolf. 2010 voit apparaitre sur scène le Biréli Lagrène Trio avec Jurgen Attig à la basse et Franck Wolf.

Le guitariste change une nouvelle fois de formation en 2012 et opte pour un quartet guitare/saxophone/batterie/orgue Hammond toujours avec Franck Wolf qui explore un jazz post-bop teinté de funk et de rock dans l’album Mouvements[11]. Biréli Lagrène alterne le Gypsy project et le quartet, avec la particularité de jouer sur une guitare électrique (une Yamaha Pacifica, guitare type Stratocaster) dans les deux styles. Il explique d'ailleurs qu'aujourd'hui il lui faut retravailler de temps en temps la guitare acoustique type manouche pour retrouver toutes ses sensations[12].

En 2012, Biréli Lagrène est fait Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par Frédéric Mitterrand[13], alors ministre de la Culture.

Depuis 2015, Bireli tourne de temps en temps avec le quartet du pianiste Antonio Farao[14] et dans le Gipsy Project William Brunard est le nouveau contrebassiste.

Discographie

Albums studio

En Concert

Collaborations

Vidéographie

  • 2004 : Biréli Lagrène & Gypsy Project Live in Paris
  • 2004 : Biréli Lagrène & Friends : Live Jazz à Vienne. L’intégrale du concert donné en 2002 par Biréli Lagrène et les meilleurs jazzmen manouche.

Références

  1. Bleu Citron Production, « Biographie de Biréli Lagrène » [PDF], sur theatredecavaillon.com (consulté le ).
  2. Documentaire de Daniel Farhi, diffusé sur Mezzo en 2004, « Sur la route avec Biréli Lagrène », sur youtube.com (consulté le ).
  3. (en) « Biographie de Biréli Lagrène », sur allaboutjazz.com (consulté le ).
  4. Bruno Pfeiffer, « Biréli, le guerrier assagi du jazz manouche », sur liberation.fr, blog « Ça va jazzer », (consulté le ).
  5. Interview Audio de 2012
  6. « Critique de Summertime », sur djangostation.com (consulté le ).
  7. « Interview lors de la sortie de Move », sur zicline.com, (consulté le ).
  8. « Interview lors de la sortie d’Electric Side », sur mondomix.com, (consulté le ).
  9. « Critique d’Electric Side », sur djangostation.com, (consulté le ).
  10. (en) Michael G. Nastos, « Critique de Gipsy Trio », sur allmusic.com (consulté le ).
  11. « Critique de Mouvements », sur djangostation.com (consulté le ).
  12. Sylvain Berger, « Biréli Lagrène liste ses 10 disques jazz préférés », sur musicradar.com, (consulté le ).
  13. « Biréli Lagrène : chevalier des Arts et des Lettres », sur djangostation.com, (consulté le ).
  14. « Retour à la source manouche », sur Le Devoir (consulté le )

Liens externes

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