Stéphane Grappelli

Stéphane Grappelli, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un violoniste, pianiste, et jazzman italo-français. Il fait partie des plus grands violonistes de jazz du XXe siècle et créa le « Quintette du Hot Club de France » avec Django Reinhardt.

Stéphane Grappelli
Stéphane Grappelli en 1976
Informations générales
Naissance
Paris 10e (France)
Décès
Paris 11e (France)
Activité principale violoniste, pianiste, jazzman
Genre musical Jazz, swing, jazz manouche
Instruments violon, piano

Biographie

Les cendres de Stéphane Grappelli reposent au columbarium du Père-Lachaise à Paris.

Stéphane Grappelli naît le , à l'hôpital Lariboisière dans le 10e arrondissement de Paris[1], de père italien, Ernesto, né à Nettuno, et de mère française, Anna-Émilie Hanocque, née à Saint-Omer. Il est reconnu par ses parents en , un mois avant leur mariage in extremis[2], et sa mère meurt peu après, alors qu'il n'a que quatre ans. Vers l'âge de douze ans, il commence à jouer du violon dans les rues et les cours d'immeubles, pour rapporter un peu d'argent à la maison. Il débute dans la carrière professionnelle en 1923 comme violoniste et pianiste dans les cinémas, pour accompagner les films muets. En 1931 et 1932, Stéphane Grappelli joue dans l’orchestre du club la Croix du Sud, dirigé par André Ekyan, au côté de Django Reinhardt et Alix Combelle.

En 1934, Stéphane Grappelli et Django Reinhardt créent le Quintette du Hot Club de France avec le contrebassiste Louis Vola, ainsi que Joseph Reinhardt (le frère de Django) et Roger Chaput, tous deux à la guitare. Un violon, une contrebasse et trois guitares : le Quintette ėtait né[3]. Ce dernier aura toujours une existence « intermittente », malgré plusieurs tournées et de très nombreux enregistrements. Parallèlement, Stéphane travaille, durant les années 1920 et les années 1930, avec tous les musiciens du moment et fréquente de nombreux orchestres, plus souvent au piano qu'au violon. Il est notamment très présent d'abord comme pianiste, ensuite comme violoniste dans l'orchestre de Krikor Kelekian (dit Grégor), dont la formation, connue sous le nom de Grégor et ses Grégoriens, fait partie des meilleurs orchestres du moment, regroupant la fine fleur des musiciens de l'époque comme le jeune batteur Jerry Mengo. Il y retrouve notamment son ami le grand violoniste Michel Warlop, mais également Sylvio Schmidt, talentueux violoniste lui aussi, ou encore Stéphane Mougin, un des meilleurs pianistes de jazz dans cette riche "faune" musicale.

Quand la guerre 1939-1945 éclate, il se trouve en tournée avec le Quintette du Hot Club de France en Angleterre. Le 3 septembre, lorsque les sirènes se déclenchent, Django est pris de panique et rentre aussitôt en France, mais Stéphane, malade, reste bloqué à Londres. Il est remplacé à Paris par le clarinettiste et saxophoniste de jazz Hubert Rostaing. Stéphane Grappelli passe la guerre en Angleterre, y jouant notamment avec le pianiste George Shearing. Il y développe sa carrière de manière importante, peaufinant et affinant sa technique, son style, sa musicalité, et y compose beaucoup. Quand il retrouve Django, en 1946, ils jouent et enregistrent spontanément La Marseillaise rebaptisée Echoes of France[4] pour cause d'enregistrement en Angleterre. Cet enregistrement fait scandale[pourquoi ?] et la matrice est d'ailleurs détruite[5]. Après son partenariat avec Reinhardt — qui a donné naissance à ce qu'on appelle maintenant le « swing manouche », il enregistre plus d'une centaine de disques avec les grands musiciens de la planète, notamment avec Oscar Peterson, Jean-Luc Ponty, Philip Catherine, Michel Petrucciani, le Rosenberg Trio, le chanteur Paul Simon, David Grisman ou encore Yehudi Menuhin ; sans oublier ses collaborations avec des grands noms de la musique du monde, tel que le violoniste indien Lakshminarayana Subramaniam. Il a également joué du violon sur le titre "Wish You Were Here" de Pink Floyd, mais la prise n'a pas été utilisée dans le mixage final pour la sortie de l'album éponyme original en 1975. Toutefois, la version figure en bonus de la réédition de 2011.

Il est aussi le compositeur et interprète des morceaux originaux constituant la bande-son du film Les Valseuses de Bertrand Blier sorti en 1974, ainsi que de la musique de Milou en mai, film de Louis Malle de 1989. D'après le générique de Milou en mai, les musiciens rassemblés autour de Stéphane Grappelli en 1989 sont Marc Fosset, Maurice Vander, Martin Taylor, Jack Sewing, Pierre Gossez et Marcel Azzola. Ils enregistrent la bande originale du film au studio de la Grande Armée.

Après avoir joué en quartet ou trio avec guitares (Diz Disley, Ike Isaac, Martin Taylor, Louis Stewart, Bucky Pizzarelli…) et contrebasse (Patrice Caratini, Jack Sewing, Jon Burr…) depuis le début des années 1970, il termine sa carrière au sein d'un trio comprenant Marc Fosset à la guitare et Jean-Philippe Viret à la contrebasse.

Il meurt le dans le 11e arrondissement de Paris[1]. Ses cendres reposent au columbarium du Père-Lachaise (case 417).

Grappelli jouait avec un violon fait par Pierre Jean Henri Hel[réf. nécessaire].

Discographie

Albums

  • Improvisations (en) (Paris, 1956)
  • Djangology: Django Reinhardt the gypsy genius (1936 à 1940)
  • Stéphane Grappelli et Django Reinhart, the Gold Edition (1934 à 1937, copyright 1998)
  • Stéphane Grappelli 1992 Live (1992, Verve)
  • Stéphane Grappelli à Tokyo (1991, A & M records)
  • Just One Of Those Things (1984, EMI Studios)
  • Stéphane Grappelli Live at the Blue Note (1996, Telarc Jazz)
  • Bill Coleman avec Django et Stéphane Grappelli 1936 à 1938 (reprise 1985, DRG Records)
  • Fascinating Rhythm (1986, Jazz Life)
  • Parisian Thoroughfare (1997, Laserlight)
  • Martin Taylor Reunion (1993, Linn Records)
  • The Intimate Grappelli (1988, Jazz Life)
  • Jazz Masters (20+-year compilation, 1994, Verve)
  • Michel Legrand (1992, Verve)
  • Oscar Peterson Skol (1979, reprise 1990 Pablo)
  • Hommage à Django (1972, reprise 1976 Classic Jazz)
  • Bach to the Beatles (1991, Academy Sound)
  • Stéphane Grappelli Plays Jerome Kern (1987, GRP)
  • How Can You Miss, avec Louis Bellson et Phil Woods (1989, Rushmore)
  • Young Django (1979, MPS)
  • Live in San Francisco (1986, Blackhawk)
  • 85 and Still Swinging (1983, Angel)
  • Vintage 1981 (1981, Concord)
  • Jean-Luc Ponty Violin Summit (1989, Jazz Life)
  • Martin Taylor: We've Got The World on a String (1984, EMI)
  • Stuff Smith: Violins No End (1984, Pablo)
  • Sonny Lester Collection (1980, LRC)
  • Stéphane Grappelli et Joe Venuti: Venupelli Blues (1979, Affinity)
  • Shades of Django (1975, MPS)
  • Afternoon in Paris (1971, MPS)
  • Live at Carnegie Hall (1978, Signature)
  • Jazz 'Round Midnight (1989, Verve)
  • Unique Piano Session Paris 1955 (1955, Jazz Anthology)
  • Stéphane Grappelli and Cordes (1977, Musidisc)
  • Satin Doll (1975, Vanguard)
  • Manoir de mes rêves (1972, Musidisc)
  • My Other Love au piano (1990 CBS records)
  • Grappelli joue George Gershwin (1984, Musidisc)
  • Stéphane Grappelli (PYE)
  • Stéphane Grappelli - i got rhythm! (1974, Black Lion Records) avec Diz Disley (en), Denny Wright (en) et Len Skeat (en) enrefgistré au Queen Elizabeth Hall, Londres, 5 novembre 1973
  • Diz Disley (en) Live at Carnegie Hall (1983, Dr Jazz)
  • The Rock Peter and the Wolf (en) (1976 RSO Records) (2007 CD Verdant Records) avec Jack Lancaster (en), Phil Collins, Brian Eno, Gary Brooker, Gary Moore, Alvin Lee. Manfred Mann etc.
  • Stephane Grappelli live in Warsaw with McCoy Tyner, (1999, The Essence TBP 1036).

Collaborations

Grappelli en 1991.

Prix et hommages

Références

  1. Acte de naissance no 418 du avec mention marginale du décès, sur le site des archives de Paris.
  2. Acte de mariage no 1395 du sur le site des archives de Paris.
  3. Django Reinhardt et Stéphane Grapelli – Le quintette à cordes, 24 mars 2016, sur Magazine Guitar Part.
  4. http://www.emusic.com/samples/m3u/song/10985278/14792085.m3u pour écouter un extrait.
  5. Django Reinhardt, un géant sur son nuage, de François Billard et Alain Antonietto.
  6. .
  7. Victoire de la musique.

Voir aussi

Bibliographie

  • Stéphane Grappelli, Joseph Oldenhove et Jean-Marc Bramy, Mon violon pour tout bagage Calmann-Lévy, 1992

Liens externes

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