Bex

Bex ([be]) est une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district d'Aigle.

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Bex

Le centre du village de Bex avec les dents du Midi en arrière-plan.

Héraldique
Administration
Pays Suisse
Canton Vaud
District Aigle
Localité(s) Anzeindaz, Chêne-sur-Bex, Fenalet-sur-Bex, Chiètres, Frenières-sur-Bex, Vasselin (quartier de Lavey-village débordant sur la commune de Bex), Le Châtel, Les Dévens, Les Plans-sur-Bex, Les Posses-d'en dessus, Les posses d'en dessous, Solalex, Pont-de-Nant
Communes limitrophes Ollon, Gryon, Ormont-Dessus, Conthey (VS), Chamoson (VS), Leytron (VS), Fully (VS), Collonges (VS), Lavey-Morcles, Saint-Maurice (VS), Massongex (VS), Monthey (VS)
Syndic Pierre Rochat (PLR)
NPA 1880 Bex, Fenalet-sur-Bex, Frenières-sur-Bex, Les Plans-sur-Bex
1882 Les Posses-sur-Bex
No OFS 5402
Démographie
Gentilé Les Bellerins
les Bellerines
Population
permanente
7 879 hab. (31 décembre 2019)
Densité 82 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 15′ 04″ nord, 7° 00′ 46″ est
Altitude 424. m
Superficie 96,56 km2
Divers
Langue Français
Localisation

Carte de la commune dans sa subdivision administrative.
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
Bex
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Bex
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Bex
Liens
Site web www.bex.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    Toponymie

    Formes anciennes : in Baccis (600) ; Gurarnerus de Baix (vers 1140) ; Warnerus de Bax (1179) ; de feudo Baiz (1220) ; in plano de Bacio (1252).

    L'hypothèse d'une formation avec un nom de personne (gentilice) latin du type Battius ou Baccius est la plus probable, car l'emploi de noms de personnes simples, c'est-à-dire sans l'adjonction d'un suffixe toponymique, est fréquent en Suisse romande. Il signifierait donc « (propriété) de Baccius »[3].

    Héraldique

    D'azur au bélier saillant d'argent accompagné au chef dextre d'une étoile à huit rais d'or. Ces armoiries apparaissent sur un sceau du XVIIIe siècle, sur des channes soit cruches de communion et autres plats en étain, mais le bélier est alors représenté passant sur une terrasse. Vers 1910, il devient saillant, parfois sur un tertre. La version définitive est arrêtée en 1925 et confirmée en 1963 par les autorités communales[4].

    Préhistoire

    En 1791, des travaux d'assèchement au bord du petit lac de Luissel, en vue de l'extraction de tourbe, sur les hauts Bex, ont permis de découvrir diverses parures et armes de bronze, objets richement ornementés aujourd’hui datés de la fin du Bronze final Xe siècle av. J.-C. ou IXe siècle av. J.-C. Dès leur découverte, ces objets sont disséminés. Certains passent à l’Académie de Genève, d’autres à celle de Berne, enfin une pointe de lance et une épée à antennes entrent dans les collections de l’Académie de Lausanne, et, par là, ont abouti au Musée cantonal d'archéologie et d'histoire de Lausanne[5].

    Histoire

    Vue aérienne (1952).

    À partir du XIe siècle, Bex passe, avec tout le Chablais, sous la domination de la Maison de Savoie. À partir du XIIe siècle, un château et des fortifications sont érigés dans la région de Bex, soulignant son rôle d'avant-poste des territoires de la Savoie. Il ne subsiste aujourd'hui qu'une tour de ce château, la Tour de Duin.

    En 1227, Pierre de Bex est seigneur de Bex et, à ce titre, défenseur du château-fort édifié au XIIe siècle[6].

    Au début du XVIe siècle, le Chablais vaudois est disputé entre Berne et le duc de Savoie : occupé par Berne en 1464, sous contrôle bernois à la suite de la Guerre de Bourgogne à partir de 1476, le pays de Vaud est confirmé possession bernoise au traité de Lausanne (15 octobre 1564). Durant les événements de l'invasion française de la Suisse, plusieurs habitants de Bex participèrent au combat du Col de la Croix[7]. Le monument Forneret commémore cette épisode de l'histoire bellerine. Vaud devient indépendant en 1798 et adhère à la Confédération suisse en 1803.

    À l'instar de Montreux, Bex a été un carrefour touristique d'importance au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Ses bains et ses grands hôtels ont attiré de nombreux touristes, notamment anglais et russes.

    Patrimoine

    La commune de Bex possède un important patrimoine, à la fois naturel et bâti.

    Patrimoine naturel

    • Les Mines de Sel de Bex, exploitées depuis 1680, classées à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale.
    • La Saline de Bex, existant depuis 1554
    • la réserve du Vallon de Nant
    • le pâturage de Solalex
    • la réserve du marais de Bex
    • le district franc fédéral du Grand Muveran
    • le village des Plans-sur-Bex.

    Patrimoine bâti

    La Tour de Duin.

    Le temple (ancienne église médiévale Saint-Clément, attestée dès 1193) et son clocher à flèche de pierre de 1501 dû au maître maçon Jean Vaulet-Dunoyer. La nef et le chevet ont été reconstruits en 1812-1814 par l'architecte Henri Perregaux [8]. Vitraux de 1911 par Clément Heaton. Édifice classé à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale. Voir :

    La cure protestante, reconstruite après incendie en 1680, a subi une rénovation complète en 1805 par l’architecte Henri Exchaquet. Restaurée en 1983-1984[9].

    L'ancienne chapelle de l'Église libre (dite chapelle Nagelin), construite en 1865 par l’architecte veveysan Samuel Késer[10].

    L'église catholique Saint-Clément (L'Allex), de style néogothique, a été bâtie en 1885 et transformée en 1941-1943. Vitraux de 1937 par Paul Monnier[11].

    L'hôtel de ville. Ce bâtiment de 1747 a été bâti par l'ingénieur et architecte Isaac Gamaliel de Rovéréa, avec arcades servant de halle de marché[12]. Restauré et transformé en 1977-1978[11].

    Le château (route de Gryon 4-6), imposant édifice de trois niveaux avec tour d'escalier, sous un toit Mansart, a été construit en 1641 pour David de Rovéréaz[11].

    L'ancien pont sur le Rhône, classé à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale

    La « Campagne Szilassy », sur une hauteur dominant le village, comporte une maison de maître très simple, construite en 1836. Les dépendances, en style rustique, ont été bâties entre 1841 et 1881. Remarquable jardin paysager, dans le genre des parcs anglais[11].

    Le domaine du Rhône. Bâtiment des salines du Rhône, élevé en 1717-1718 par l’architecte lausannois Guillaume Delagrange[11].

    L'ancienne maison du directeur des salines (route des Dévens 6) a été bâtie dans le goût néoclassique en 1825-1827 par l'ingénieur Adrien Pichard[13].

    Les fortifications Dufour (sur la colline de Chiètres), dont en particulier les fortifications de l'Arzillier[14], ont fermé, au XIXe siècle le verrou topographique que constituait le resserrement de la vallée du Rhône à Saint-Maurice.

    Photo Objet Type[15] Adresse Coordonnées
    A Arch B E M O S
    Fortification de l'ArzillierO46° 13′ 32″ N, 7° 00′ 26″ E
    Clocher du templeERue du Midi46° 15′ 04″ N, 7° 00′ 44″ E
    Pont sur le RhôneERoute de Saint-Maurice46° 13′ 24″ N, 7° 00′ 12″ E
    Mines de Sel de BexSRoute de Gryon 2946° 15′ 38″ N, 7° 01′ 51″ E

    Monument Forneret

    Le monument Forneret, un mémorial situé dans le village de Bex, commémore la bataille du col de la Croix et les soldats de la commune morts en service[16],[17].

    Le monument

    Le monument Forneret est composé d'une fontaine et de trois plaques commémoratives. Le bassin de la fontaine date de 1904, soit 21 ans avant l'inauguration du mémorial. Ce bassin pèse 2,5 tonnes et a été taillé dans de la pierre de Sous-Vent provenant d'une carrière bellerine. La construction du monument a été dirigée par l'architecte M. Gribbi de Montreux et le travail de sculpture est l’œuvre du marbrier M. A. Pichard de Bex[18].

    Histoire

    le monument Forneret à son emplacement depuis l'été 2019

    Le bassin de la fontaine fut posé sur la place du marché, flanqué de deux platanes en 1904[19].

    Le monument complétant ce bassin fut pour sa part construit et inauguré le 19 avril 1925. Le combat du Col de la Croix, qui opposa les milices des Omonts loyales aux autorités bernoises aux troupes françaises durant l'invasion française de la Suisse, eut cependant lieu 127 ans plus tôt, le 5 mars 1798.

    Après une cérémonie d'inhumation sur la place du marché de Bex, les autorités communales promirent initialement d'y ériger une pierre tombale portant l'inscription "Voyageur, ici repose Forneret. Fuis si tu es Tiran, assois-toi si tu es un frère. Sur cette tombe, après la victoire du 5 et 6 mars, Mangourit, Résident de la République Française, reçut les serments de fraternité éternelle des Français, des Vaudois, des Valaisans, armés pour la liberté du monde". Ce projet de pierre tombale ne fut cependant jamais réalisé et abandonné après l'occupation françaises et le monument de 1925 le remplace.

    Comme la construction eut lieu après la première guerre mondiale, il fut décidé d'ajouter les noms des nouveaux militaires morts en service de la commune. Après 1945 deux autres plaques additionnelles listant de nouvelles victimes décédées en services actif vinrent compléter le monument à droite et à gauche.

    En juin 2019, la commune de Bex déplace le monument pour pouvoir réaménager la place ; après restauration, il est installé au cimetière communal[20].

    Littérature

    Parmi les visiteurs célèbres de Bex, on compte notamment l'écrivain danois Hans Christian Andersen qui, dans La Vierge des Glaces (1861), écrit à propos de Bex : « Là, à chaque pas, tout n'est qu'abondance et prospérité, on est comme dans un jardin de châtaigniers et de noyers. Çà et là percent des cyprès et des grenadiers. Il y règne une chaleur méridionale, comme si l'on était entré en Italie... »[21]

    L'écrivain vaudois Jacques Chessex a consacré quelques pages de son Portrait des Vaudois (1969) aux Histoires regrettables d'un Bellerin et leurs suites non moins édifiantes. Ce chapitre commence par une présentation aussi vivante que polémique du village :

    « − Bex rend fou. Mais oui je vous dis que Bex rend fou! glapissait le vieux juge Maillard, dit Soleil, en attaquant le troisième demi. Ils sont tous fous dans cette sale ville. La politique, l'argent, le collège, c'est rien que des bringues, des histoires, tout le monde dépose plainte contre tout le monde, on se déteste, on se fait des coups tordus, on se soûle à mort. Le directeur mène le bal, son copain le notaire fait la cupesse, ah oui je vous dis que Bex rend fou!

    Des sages parlent d'influences telluriques. [...] D'autres accusent le Chablais, qui coule plus fort que l'Avençon et qui embrase les cervelles d'une impétueuse acrimonie. D'autres rappellent le voisinage des catholiques. Les géographes parlent de l'influence du foehn qui tient des nuits entières les Bellerins réveillés, monte les bobéchons, gratte les plaies. D'autres mettent en cause les salines dont les miasmes et les labyrinthes exercent sur les glandes thyroïdes et les psychés un effet pernicieux qui agite les nerfs et gonfle les imaginations. D'autres accusent les institutrices de pousser les Bellerins au crime en donnant trop de petits soupers. »[22]

    Tourisme

    • Les Mines de Sel (exploitées depuis le XVIIe siècle, elles accueillent des milliers de visiteurs chaque année)[23].
    • Le Sentier du Sel[24].
    • La triennale de sculpture Bex et Arts qui en est, en 2020, à sa quatorzième édition, industria.[25].
    • La ville a accueilli de 1998 à 2007 le Bex Rock Festival. Le comité de Staff Music ayant décidé de ne pas réitérer l'expérience, le Bex Rock Festival a connu 9 éditions.
    • Chaque année, la commune accueille le Trophée du Muveran.

    Municipalité 2016 - 2021

    La Municipalité se compose des personnes suivantes[26] :

    • Pierre Rochat, syndic (administration générale et finances)
    • Pierre-Yves Rapaz (travaux et environnement)
    • Eliane Desarzens (formation, santé publique)
    • Alberto Cherubini (urbanisme)
    • Jean-François Cossetto (domaine, bâtiments, prévoyance sociale)
    • Emanuel Capancioni (service industriels)
    • Daniel Hediger (sécurité publique)

    Industrie

    La Saline de Bex exploite des mines de sel au Bouillet. La commune est également productrice de vin, et de gypse.

    Le bourg comprend par ailleurs une zone industrielle active notamment dans le tri des déchets électroniques.

    Transport

    Jumelages

    La ville de Bex est jumelée à la ville de Tuttlingen en Allemagne, au nord de Schaffhouse. Chaque année les élèves de Tuttlingen viennent à Bex pendant deux semaines pour apprendre le français, puis les Bellerins de 10e année partent apprendre l'allemand pendant une durée identique.

    La commune a signé aussi une charte d'amitié avec la commune française de Draguignan.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    1. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
    2. « Statistique de la superficie 2004/09 : Données communales », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le )
    3. Florence Cattin (et al.), Dictionnaire toponymique des communes suisses, Neuchâtel, Frauenfeld, Lausanne, Centre de dialectologie, Université de Neuchâtel et Huber, , 1102 p. (ISBN 3-7193-1308-5), p. 150
    4. Olivier Dessemontet et Louis F. Nicollier, Armorial des communes vaudoises, Lausanne, Spes, , 270 p., p. 14.
    5. Vincent Fontana, Les Antiquités du Musée cantonal. Vestiges de populations évanouies (1770-1840), Lausanne, Musée cantonal d’archéologie et d’histoire, coll. « PatrimoineS Hors série », (ISBN 978-2-9701297-1-4), p. 45-50
    6. Cherix, 1931, p. 8
    7. Major Délesert, « Une opération de guerre dans les Alpes vaudoises en hiver : mars 1798 », Revue Militaire Suisse, , p. 737-754 (lire en ligne)
    8. Paul Bissegger, D'ivoire et de marbre. Alexandre et Henri Perregaux ou l'Age d'Or de l'architecture vaudoise (1770-1850), Bibliothèque historique vaudoise, coll. « Bibliothèque historique vaudoise 131 », (ISBN 978-2-88454-131-2), p. 225-232
    9. Monique Fontannaz, Les cures vaudoises. Histoire architecturale, 1536-1845, Bibliothèque historique vaudoise, coll. « BHV 84 », , p. 400
    10. Dave Lüthi, Les chapelles de l’Eglise libre vaudoise, vol. 118, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, , 287 p. (ISBN 2-88454-118-7)
    11. Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, vol. 4a, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6), p. 446-447.
    12. Vanessa Diener, « Isaac-Gamaliel de Rovéréa (1695-1766). Un pionnier de la technique dans le Chablais », Monuments vaudois, vol. 10, , p. 29-38 (ISSN 1664-3011)
    13. Paul Bissegger, Ponts et pensées. Adrien Pichard (1790-1841) : Premier ingénieur cantonal, vol. 147, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, coll. « Bibliothèque historique vaudoise », , 768 p..
    14. Jean Langenberger et Marie Claude Morand (réd.), Le général Dufour et Saint-Maurice : [exposition] : Musée militaire cantonal, Saint-Maurice, 15 septembre 1987 - 23 mai 1988, Kantonales Museum altes Zeughaus, Solothurn, 29 juin 1988, vol. 35, Lausanne, coll. « Cahiers d’archéologie romande », , 300 p..
    15. Légende des différents types de biens :
      • A: Archéologie
      • Arch: Archive
      • B: Bibliothèque
      • E: Objet unique
      • M: Musée
      • O: Objets multiples
      • S: Cas particulier
    16. « Le monument Forneret, à Bex », Le Confédéré, (lire en ligne)
    17. « Le Monument Forneret », sur www.villars-diablerets.ch
    18. « Le Combat dans les Ormonts en Mars 1798 », Revue historique vaudoise, , p. 169 (lire en ligne)
    19. « AU CONSEIL COMMUNAL DE BEX PRÉAVIS 2020/10 »
    20. « Cure de Jouvence pour le Monument Forneret »
    21. Hans Christian Andersen, "La Vierge des glaces" (1861), Contes, Gallimard, "Folio", p. 328-329
    22. Jacques Chessex, « Histoires regrettables d'un Bellerin et leurs suites non moins édifiantes », Portrait des Vaudois (1969).
    23. http://www.mines.ch/fr/hier-et-aujourd%27hui/hier
    24. http://www.sentierdusel.ch
    25. http://www.bexarts.ch/2011
    26. Source : Site de la commune de Bex

    Liens externes


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