Bertrimoutier

Bertrimoutier est une commune française située dans le département des Vosges, en région Grand Est.

Bertrimoutier

L'église Saint-Jacques-le-Majeur.
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Vosges
Arrondissement Saint-Dié-des-Vosges
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Saint-Dié-des-Vosges
Maire
Mandat
Jacques Nicolle
2020-2026
Code postal 88520
Code commune 88054
Démographie
Gentilé Bertrimonastérien(ne)s
Population
municipale
305 hab. (2018 )
Densité 82 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 16′ 21″ nord, 7° 03′ 18″ est
Altitude 444 m
Min. 373 m
Max. 596 m
Superficie 3,72 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Ban-de-Laveline
(banlieue)
Aire d'attraction Saint-Dié-des-Vosges
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Dié-des-Vosges-2
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Bertrimoutier
Géolocalisation sur la carte : Vosges
Bertrimoutier
Géolocalisation sur la carte : France
Bertrimoutier
Géolocalisation sur la carte : France
Bertrimoutier
Liens
Site web www.bertrimoutier.fr

    Ses habitants sont appelés les Bertrimonastériens.

    Géographie

    Vue depuis l'église.
    Le hameau de Bonipaire.
    Le hameau de Layegoutte.

    Bertrimoutier est située dans le canton de Saint-Dié Est et se trouve sur un plateau dont l'altitude varie entre 373 et 600 mètres.

    Le village a une surface de 367 hectares dont 27 de forêt communale.

    C'est une des 188 communes[1] du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

    Le village est principalement blotti le long de la Route départementale 23. Le noyau central de l'agglomération est regroupé autour de l'église et les habitations viennent se lover autour de l'édifice.

    Les routes communales perpendiculaires à la départementale mènent aux villages limitrophes de Combrimont, Neuvillers-sur-Fave et Raves permettant ainsi de rejoindre les coteaux des fermes isolées de la vallée de la Fave.

    Communes limitrophes

    Hameaux

    • Bonipaire ;
    • Layegoutte ;
    • le Giron ;
    • Renigoutte ;
    • les Censes.

    Écarts

    • La Jeunesse ;
    • la Belle vue ;
    • le Cheventeux.

    Cours d'eau

    Un sous-affluent de la Fave, le Blanc Rupt, borde la commune au sud jusqu'à sa confluence avec la Morte.

    Villages et villes les plus proches

    Urbanisme

    Typologie

    Bertrimoutier est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Ban-de-Laveline, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[5] et 2 970 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 47 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (68 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (50,4 %), forêts (25,6 %), zones urbanisées (13,7 %), zones agricoles hétérogènes (10,4 %)[10].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].

    Toponymie

    L'orthographe du toponyme a varié au cours des siècles : Bertrimoustie en 1278, Bertrimostier en 1284, Burtrimostier en 1285, Bertrymoustier en 1485, Bertremostier au XVe siècle, Bertrimostier en 1523. L'étymologie fait référence au monastère de Bertherus.

    Histoire

    C'est à Bertrimoutier que fut créée la première des dix-huit colonies agricoles établies par les moines de Saint-Dié dès le VIIIe siècle. Le monastère (moutier) fut fondé vers 1171 par le moine Bertherus, disciple de saint Déodat, et dépendait du monastère de Saint-Dié. À son tour, la colonie de Bertherus essaima d'autres dans les vallons environnants.

    À partir de 1331, Jean d'Eckerich [12] s’allie avec le duc de Lorraine pour combattre le comte de Bar. Jean d'Eckerich ravage Bertrimoutier, Provenchères-sur-Fave, Remomeix, Sainte-Marguerite et attire dans une embuscade les chanoines Jean de Toulon, Geoffroy d'Herbeuviller et Nicolas de Porcher qui commandaient les troupes du chapitre de Saint-Dié, les fait prisonniers et les enferme dans son donjon du Haut-Échéry pour lesquels il réclame 750 livres tournois de rançon.

    Le village est indiqué sans le dénombrement établi en 1553 par Claude de Jussey pour les biens qu'il possédait dans les prévôtés de Saint-Dié, Dompaire, Bruyères et Arches. En 1681, le chapitre de Saint-Dié rendit foi et hommage au roi de France pour la mairie de Bertrimoutier. Comme on le constate, l'histoire de Bertrimoutier est étroitement liée au rôle qu'a joué le clergé dans la contrée. Les habitants de Bertrimoutier étaient astreints à des corvées au château du Spitzemberg, la moitié de la serrure de la grande porte, la moitié de la crôle ou pêle à feu et de la chaudière qui était fournie par la vouerie de la Haute-Pierre.

    En 1790, la paroisse de Bertrimoutier, qui regroupait les bourgs de Combrimont, Bonipaire, Layegoutte, Lesseux, Frapelle, Neuvillers, Pair, Grandrupt et Raves, était déjà appelée la Grande Paroisse. En 1848, les hameaux de Bonipaire et de Layegoutte ont été rattachés à la commune. L'évolution de la population est liée au développement du village. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la population augmente sensiblement pour passer de 12 habitants en 1710 à 156 en 1847. Vingt ans plus tard la population de Bertrimoutier est multipliée par 2,1 passant à 328 habitants, ce qui explique le regroupement des hameaux de Bonipaire et de Layegoutte au village de Bertrimoutier. Avant 1848, Bonipaire et Layegoutte étaient réunis à Combrimont formant ainsi une commune distincte. C'est l'arrêté présidentiel du 21 juillet 1848 qui a formé la commune de Combrimont et réuni Bonipaire et Layegoutte à Bertrimoutier. Depuis la commune s'étend sur 357 hectares. Cette période correspond à la construction d'une nouvelle mairie et d'une nouvelle école à partir de 1865. La commune a atteint le pic de population avec 367 habitants en 1887. En 2014, la commune compte 351 habitants.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
        Jean Masson    
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1989 juin 1995 Pierre Rohrer (1936-2019)   Entrepreneur de pompes funèbres
    mars 2001 mars 2014 Guy Hurstel    
    mars 2014 En cours Christian Lemercier    

    Finances locales

    En 2015, les finances communales était constituées ainsi[13] :

    • total des produits de fonctionnement : 226 000 , soit 683  par habitant ;
    • total des charges de fonctionnement : 195 000 , soit 589  par habitant ;
    • total des ressources d’investissement : 96 000 , soit 259  par habitant ;
    • total des emplois d’investissement : 162 000 , soit 489  par habitant ;
    • endettement : 101 000 , soit 305  par habitant.

    Avec les taux de fiscalité suivants :

    • taxe d'habitation : 22,90 % ;
    • taxe foncière sur le bâti : 12,29 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 18,87 % ;
    • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 38,75 % ;
    • cotisation foncière des entreprises : 23,04 %.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[15].

    En 2018, la commune comptait 305 habitants[Note 3], en diminution de 3,48 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,43 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1856
    122125126126133144156146324
    1861 1866 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    330328337367345320291305282
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
    259232267253236209225211231
    1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017 2018
    265346341336369374320310305
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Église Saint-Jacques-le-Majeur.

    Église Saint-Jacques-le-Majeur

    Église Saint-Jacques-le-Majeur surmontée d'un clocher à bulbe[18].

    Vers 1812, reconstruction d'un orgue antérieur par Augustin Chaxel. L'instrument a été reconstruit à nouveau par Simon Ulrich (1860-1862), transformé par Joseph Voegtlé (1924) et relevé par Roethinger en 1960[19],[20].

    Monuments commémoratifs et nécropole internationale

    Les monuments commémoratifs[21],[22].

    Une nécropole militaire franco-allemande regroupe des victimes des deux camps de la Première Guerre mondiale.

    La commune a été décorée de la Croix de guerre 1914-1918[23].

    Colline du Sacré-Cœur

    Statue du Sacré-Cœur, sur la colline de la Hossière.

    La vallée de la Fave, et particulièrement Bertrimoutier, étaient aux premières loges pour les bombardements qui atteignaient la crête des Vosges entre Allemands et Français au cours de la Grande Guerre 1914-1918. Les deux abbés de Bertrimoutier, deux frères, Paul et Charles Chalumeau, décidèrent d'entreprendre l'édification d'une statue du Sacré-Cœur si les villages de la Grande Paroisse étaient épargnés par les bombardements.

    La guerre terminée, les pères Lavier et Laurent se rendirent à Bertrimoutier pour une mission d'évangélisation. Ceux-ci encouragèrent alors les paroissiens à édifier une statue du Sacré-Cœur en signe de témoignage et de reconnaissance envers le Christ d'avoir préservé la population d'un horrible carnage. C'est le site de la Hossière qui a été choisi en 1928 pour édifier la statue. Ce sommet avait l'avantage d'être visible de chacune des sept collines composant la Grande Paroisse situées au confluent des vallées de la Fave et de la Morte.

    Vers l'été 1928, l'entreprise Guittjan de Saint-Dié fut chargée de couler le piédestal qui devait supporter la statue du Sacré-Cœur d'une hauteur de 2,5 m qui fut fondue à Vaucouleurs. C'est le voiturier Alphonse Deschamps de Raves qui fut chargé de véhiculer la statue de la gare depuis son village jusqu'au pied de la colline. Pour mener à bien le travail, on doubla l'attelage (six bœufs) pour atteindre le sommet de la Hossière. Un charpentier de Lesseux, Joseph Maurice, édifia une chèvre (échafaudage de grosses poutres). Avec l'aide d'un palan, on hissa la statue de trois tonnes sur son socle.

    La cérémonie d'inauguration était présidée par Mgr Marmotin évêque de Saint-Dié lors de la fête du Christ-Roi en 1928. Les maires de sept communes portèrent, en se relayant, le dais de l'église jusqu'à la statue. Une cérémonie se déroula en 1929, puis plus rien jusqu'au début de la guerre 1939-1945. L'abbé Bonnard se rendit au Sacré Cœur et demanda au Christ d'épargner les villages de la barbarie nazie, promettant si les vœux était exaucés de se rendre annuellement en procession jusqu'à la statue du Sacré Cœur. Ce vœu fut exaucé jusqu'en 1965 sous la prêtrise de l'abbé Allier. Négligé depuis 1971, le lieu retournait à l'état sauvage. Durant l'hiver 1990-1991 un groupe de bénévoles défricha les alentours de la statue pour rendre le lieu plus fréquentable.

    Personnalités liées à la commune

    • Sébastien Florent, curé de Ban-de-Laveline, créateur d'écoles gratuites[24].

    Pour approfondir

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Unité urbaine 2020 de Ban-de-Laveline », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    6. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    7. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    8. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    11. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    12. Jean d'Echéry possède un château au Petit Rombach à Sainte-Croix-aux-Mines
    13. « Les comptes de la commune » [archive du ], sur alize2.finances.gouv.fr (consulté le ).
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    18. Le soutien de la Fondation du patrimoine pour la restauration de l'église
    19. Inventaire de l'orgue de l'église
    20. Composition de l'orgue de l'église Saint Jacques-le-Majeur
    21. Monument aux morts
    22. Monument aux Morts 1914-1918, Monument aux Morts 1939-1945, Stèle commémorative 1914-1918, Stèle commémorative Algérie, Stèle commémorative 1939-1945, Nécropole nationale
    23. Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918
    24. « Biographie de Sébastien Florent », sur le site personnel de Bernard Visse (consulté le ).
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