Benjamin-Constant

François Jean Baptiste Benjamin Constant, dit Benjamin-Constant, est un peintre et graveur français né le à Batignolles-Monceau (Seine) et mort le à Paris.

Pour les articles homonymes, voir Benjamin, Constant et Benjamin Constant.

Réputé pour ses sujets orientalistes, il est aussi l'un des portraitistes favoris de la haute société française et britannique de la fin du XIXe siècle.

Biographie

François Jean Baptiste Benjamin Constant naît au 22, rue Lemercier à Batignolles-Monceau (aujourd’hui un quartier de Paris 17e) le et est baptisé le dans l'église Sainte-Marie des Batignolles. Il est le fils de Joseph Jean-Baptiste Constant (né en 1810), géographe de l'administration des postes, et de Catherine Pichot-Duclos (1821-1847).

À la mort de sa mère en 1847, il a 2 ans ; son père et lui déménagent à Toulouse. Son père est employé par l'administration générale des postes de la ville. Benjamin-Constant est recueilli par ses tantes localement.

Il étudie à partir de 1859 à l'École des beaux-arts de Toulouse, où il est élève de Jules Garipuy. Il est l'ami des sculpteurs Laurent Marqueste, Jean-Antoine Injalbert et Antonin Mercié. Ayant remporté plusieurs prix, il profite d'une bourse de la ville de Toulouse pour aller étudier à l'École des beaux-arts de Paris en 1866. Il s'inscrit dans l'atelier d'Alexandre Cabanel le . Il lui a ultérieurement succédé comme enseignant dans cette même école. En 1868, il tente sans succès le concours du prix de Rome. Il subit un second échec l'année suivante et décide de quitter l'école. Il présente au Salon sa première œuvre, Hamlet et le Roi, achetée par l'État pour le musée Massey de Tarbes et aujourd'hui conservée à Paris au musée d'Orsay[1].

Sa première manière, orientaliste, est influencée par Eugène Delacroix et par son séjour en 1870 à Tanger au Maroc en compagnie des peintres Georges Clairin et Henri Regnault. La même année, il revient en France et participe à la guerre franco-prussienne.

Il épouse Delphine Badier, institutrice, le à Paris[2].

De 1871 à 1873, il visite l'Espagne, Madrid, Tolède, Cordoue et Grenade, rencontre le peintre Marià Fortuny. Il traverse le détroit de Gibraltar et retourne au Maroc où il s'installe à Tanger pendant dix-huit mois. Il visite l'intérieur du pays avec un ami de son père, Charles Tissot. Il rencontre le sultan et sa suite, le caïd Tahami. Il achète des objets précieux dont il s'est servi dans ses peintures orientalistes. Il rentre en France en 1873. Son épouse meurt le à Narbonne. Il s'installe à Paris, dans un atelier de Montmartre, au no 31 rue Gabrielle, qu'il partage avec le peintre toulousain Edmond Yarz (1845-1920).

Jusqu'en 1889, il expose au Salon de Paris des toiles d'inspiration orientaliste qui remportent un vif succès.

De plus en plus connu, il épouse en secondes noces le à Paris, Catherine-Jeanne Arago (1851-1909)[3], fille d'Emmanuel Arago dont il a ensuite deux fils : Emmanuel Benjamin Constant (Paris, 1877 - Cannes, 1900) et André Benjamin Constant dit André Baine (Paris, 1878 - Alger, 1930).

Il fait un nouveau séjour à Tanger en 1883.

Benjamin-Constant dans son atelier.

Il se tourne ensuite vers le portrait et la décoration, souvent monumentale. Dans ce dernier domaine, on lui doit notamment le mur de la salle des Illustres du Capitole de Toulouse, les plafonds de l'hôtel de ville de Paris et du théâtre national de l'Opéra-Comique, ainsi que plusieurs peintures murales de salle du Conseil académique de la Sorbonne à Paris.

En 1888, il voyage aux États-Unis et à Montréal. Il passe la soirée du réveillon chez le sénateur montréalais George Alexander Drummond qui lui avait acheté Le Lendemain d'une victoire à l'Alhambra, en 1882, et Hérodiade l'année suivante.

Il succède en 1888 à Gustave Boulanger comme enseignant à l'académie Julian. L'année suivante, il reçoit la médaille d'or de l'Exposition universelle de Paris.

Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1893 et est président d'honneur de l'exposition inaugurale de la Société des peintres orientalistes avec Jean-Léon Gérôme. En 1896, il obtient la médaille d'or au Salon de Paris pour son œuvre Portrait de mon fils André. Il est fréquemment sollicité pour des portraits et peint notamment ceux de la reine Victoria et du pape Léon XIII.

Il avait ses ateliers au 15, impasse Hélène et au 37, rue Pigalle à Paris à partir de 1896[4].

Il meurt le au 59, rue Ampère dans le 17e arrondissement de Paris[5], et, est inhumé au cimetière de Montmartre (23e division)[6].

Élèves

Distinctions

Liste d'œuvres

Tableau Titre Date Dimensions Notes Lieu de conservation
Antigone près du corps de Polynice186833 × 41 cmToulouse, musée des Augustins
La Mort d'Astyanax1868115 × 147 cmCollection particulière
Hamlet et le roi1869171,5 × 136 cmParis, musée d'Orsay
Odalisque allongéevers 1870115 × 149 cmCollection particulière (en dépôt à Paris au musée d'Orsay)
Le sortie de Mosquée vers

1872

66 x 82 cm Dijon, musée des

Beaux-Arts

Samson et Dalila1872Localisation inconnue
Portrait de Monsieur Léonce Berthomieu187381 × 104 cmNarbonne, musée d'Art et d'Histoire
Portrait de Madame Léonce Berthomieu187385 × 108 cmNarbonne, musée d'Art et d'Histoire
L'Immaculée Conception (esquisse)187441 × 27,1 cmParis, Petit Palais
Prisonniers marocains1875186 × 391 cmBordeaux, musée des Beaux-Arts
L'Entrée du sultan Mehmet II à Constantinople (esquisse)187654 × 45 cmLuxeuil-les-Bains, musée de la Tour des échevins
L'Entrée du sultan Mehmet II à Constantinople (esquisse)187644 × 32 cmCollection particulière
L'Entrée du sultant Mehmet II à Constantinople1876697 × 536 cmToulouse, musée des Augustins
Arabes assis1877New York, musée d'Art Dahesh
Intérieur de harem au Maroc1878310 × 527 cmLille, palais des Beaux-Arts
Le Soir sur les terrasses1879123 × 198,5 cmMontréal, Musée des beaux-arts de Montréal
La Favorite de l'émirvers 1879142,2 × 221 cmWashington, National Gallery of Art
Les Derniers Rebelles, scène d'histoire marocaine (esquisse)1880100 × 134 cmCollection particulière
Les Derniers Rebelles, scène d'histoire marocaine[7]1880240 × 410 cmBesançon, musée des Beaux-Arts
Le Caïd marocain Tahamy188060 × 48,5 cmNarbonne, musée d'Art et d'Histoire
Portrait de Juliette Adam188160 × 48,5 cmVersailles, musée de l'Histoire de France
Passe-temps d'un kalife (Séville, XIIIe siècle)1881Localisation inconnue
Hérodiade1881132 × 96 cmCollection particulière
Le Lendemain d'une victoire à l'Alhambra1882132,1 × 106 cmMontréal, Musée des beaux-arts de Montréal
Les Chérifas1884247 × 410 cmCarcassonne, musée des Beaux-Arts
Les Chérifas (réduction)1884114 × 195 cmPau, musée des Beaux-Arts
Les Chérifas (réduction)188449 × 81 cmCollection particulière
La Justice du chérif, Espagne mauresque, XVe siècle1885369 × 664 cmLunéville, château de Lunéville (œuvre détruite)
Judith1886242 × 133 cmLocalisation inconnue
Judith (réduction)188664 × 34 cmCollection particulière
Justinien ou Conspiration (esquisse)188660 × 84 cmNewport City Council
Justinien1886378 × 662 cmSarasota, musée d'Art John-et-Mable-Ringling
Judithvers 1886120,7 × 80 cmNew York, Metropolitan Museum of Art
Le Masque de Beethoven188756 × 45 cmToulouse, musée des Augustins
Orphée1887Localisation inconnue
Théodora1887225 × 125 cmBuenos Aires, musée national des Beaux-Arts
Théodora (réduction)1887133 × 76 cmCollection particulière
Portrait d'Emmanuel Arago188865 × 50 cmToulouse, musée des Augustins
Les Funérailles de l'émir[8]1889278 × 428 cmParis, Petit Palais
Paris conviant le monde à ses fêtes (esquisse)188958,5 × 82,3 cmParis, Petit Palais
Portrait du capitaine Frangeul189024,5 × 19 cmNantes, musée des Beaux-Arts
Paris conviant le monde à ses fêtes (esquisse en grisaille)189035 × 43,5 cmParis, Petit Palais
Paris conviant le monde à ses fêtes (esquisse)vers 189146,5 × 61,5 cmParis, Petit Palais
Paris conviant le monde à ses fêtes1891Paris, hôtel de ville
Le Comte de Toulouse fait bénir ses étendards à Saint-Sernin (esquisse)70 × 52 cmToulouse, musée des Augustins
Autoportrait189228 × 19 cmToulouse, musée des Augustins
Portrait de Jean Montfraix1893Toulouse, musée des Augustins
Portrait de Jules Clarétie189350 × 40 cmVersailles, musée de l'Histoire de France
Portrait d'André Benjamin-Constant1895117 × 86,5 cmParis, musée d'Orsay
Portrait d'Alfred Chauchard1896130,5 × 97 cmParis, musée d'Orsay
Portrait d'Henri d'Orléans, duc d'Aumale[9]1896263 × 215 cmChantilly, musée Condé
Portrait du comte Armand189767 × 50 cmMarseille, musée des Beaux-Arts
Portrait de Camille Saint-Saëns1898Paris, musée de la Musique
La Glorification de la Musique (esquisse)189859 × 56 cmParis, musée d'Orsay
La Glorification de la Musique1899Paris, théâtre national de l'Opéra-Comique
Portrait de ses deux fils (André et Emmanuel)1899109 × 124 cmToulouse, musée des Augustins
Les Routes de l'air1900400 × 500 cmParis, musée d'Orsay
Portrait d'Angèle Delasalle1900101 × 76,5 cmParis, Petit Palais
L'entrée à Toulouse du pape Urbain II en 10961900Toulouse, Capitole, salle des Illustres
Tête de pape65,5 × 54,5 cmToulouse, musée des Augustins
Beethoven, la sonate au clair de lune190 × 305 cmLille, palais des Beaux-Arts
Portrait de jeune homme barbu, dit l'Albinos73,5 × 61 cmToulouse, musée des Augustins
Portrait d'Emmanuel, fils de l'artiste29,5 cm de diamètreToulouse, musée des Augustins
Un gardien de harem46 × 33 cmVendôme, musée de Vendôme
Portrait de Madame Philippe Caraguel83 × 109 cmNarbonne, musée d'Art et d'Histoire
Portrait de Philippe Caraguel83 × 109 cmNarbonne, musée d'Art et d'Histoire
Portrait de femme, "Tante Anna"56 × 44 cmMontpellier, musée Fabre
Portrait de femme54,5 × 45,5 cmGuéret, musée d'Art et d'Archéologie
Intérieur de haremLille, palais des Beaux-Arts
Cour marocaine94 × 76 cmParis, musée du quai Branly - Jacques-Chirac
A l'étal du boucher68 × 65 cmParis,musée du quai Branly - Jacques-Chirac
Scène des Orientales65 × 54 cmParis, Petit Palais
Saint Joseph père nourricier du Christ130 × 95 cmVillers-sur-Mer, église Saint-Martin
La Musicienne80 × 65 cm,collection particulière Djillali Mehri

Reproductions de tableaux

Notes et références

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Nathalie Bondil, « Ombres et lumières de l'orientalisme », Revue M du Musée des beaux-arts de Montréal, , p. 7 (ISSN 1715-4820).
  • Nathalie Bondil (dir.), Benjamin-Constant. Merveilles et mirages de l'orientalisme : Musée des Augustins de Toulouse du 4 octobre 2014 au 4 janvier 2015, Musée des beaux-arts de Montréal du 31 janvier 2015 au 31 mai 2015, Paris/Montréal/Toulouse, Hazan, , 440 p. (ISBN 978-2-7541-0779-2).
  • Promenade de peintre aux salons de 1898, 1898.
  • Muriel Adrien, « Benjamin-Constant. Un orientaliste français anglophile », Miranda, no 11, 2015 (lire en ligne).
  • François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, Karthala, 2008, p. 80-81, (ISBN 978-2-84586-802-1) (extrait en ligne).
  • Stéphanie Prenant, « Benjamin-Constant (1845-1902) : peintre et figure d’autorité en matière d’art », sur le site HiCSA-Université Paris 1 ([PDF] en ligne).
  • (en) E. S. Cameron, « The art of Benjamin-Constant », in Brush and pencil, volume 10, 1902, p. 236-246 (lire en ligne).

Liens externes

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