Henri Regnault

Alexandre George Henri Regnault né le à Paris et mort le à Rueil-Malmaison (à la bataille de Buzenval)[1], est un peintre français.

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Biographie

Second fils du chimiste Henri Victor Regnault, Henri Regnault commence la peinture en 1857. Il devient l’élève de Louis Lamothe, en 1861, et d'Alexandre Cabanel, en 1864, à l'École des beaux-arts de Paris après avoir été élève au lycée Henri-IV à Paris[2]. Après cinq tentatives, il obtient le prix de Rome en 1866 avec la toile Thétis apportant à Achille les armes forgées par Vulcain. Il peut donc partir en Italie et séjourner à la villa Médicis. Il profite de ses protections pour voyager[3], notamment en Espagne, en compagnie de son condisciple Auguste Laguillermie, et où son œuvre se ressent du choc de cette découverte : à Madrid, il assiste à la révolution carliste, au triomphe du général Prim, à la fuite de la reine d’Espagne Isabelle II. Il note dans des carnets ses impressions. La découverte du palais de l'Alhambra à Grenade le marque fortement.

Au Salon de 1870 son Général Prim[4] et sa Salomé sont présentés avec succès. Théophile Gautier écrit : « Prim c’est toute l’Espagne, Salomé c’est tout l’Orient. » De l’Espagne il gagne le Maroc en avec son ami le peintre Georges Clairin, où il loue une maison à Tanger. Il y peint Exécution sans jugement sous les rois maures de Grenade[5], tableau orientaliste d'une grande force expressive.

De retour en France au moment du déclenchement de la guerre de 1870, il s'engage chez les francs-tireurs avec le sculpteur Émile Joseph Nestor Carlier. Il trouve la mort à la bataille de Buzenval le , atteint à la tempe par une balle prussienne. Il comptait, après la guerre, visiter l'Inde puis s'installer à Tanger, il avait acheté avec Georges Clairin un terrain et une maison surplombant le Socco (le souk) où ils voulaient faire aménager un atelier.

Il était représenté par le galeriste Paul Durand-Ruel.

Le compositeur Camille Saint-Saëns lui dédie sa Marche héroïque (1871).

Œuvres dans les collections publiques

États-Unis
France

Hommages

Plaque de la rue Henri-Regnault à Suresnes.

Postérité

Le destin d'Henri Regnault est présenté, à travers des extraits du journal intime de Geneviève Bréton, sa fiancée, en toile de fond du premier volet (« Une parisienne ») du documentaire 1870-1871. La guerre franco-prussienne réalisé par Hermann Pölking-Eiken et Linn Sackarnd (Allemagne, 2020, 3 x 55 min) diffusé par Arte[7].

Notes et références

  1. Archives de Paris Transcription de son acte de décès, 8e arrondissement de Paris, le 25/01/1871, sous le no 709, vue 30 / 31. L'emplacement du lieu de son décès est signalé par un buste de l'artiste, placé à proximité du green no 14 du golf de Saint-Cloud.
  2. Henri Delaborde, « Les Artistes à Paris pendant le siège. — Henri Regnault », Revue des Deux Mondes, Paris, t. 92, , p. 178-189 (lire sur Wikisource).
  3. Henri Lapauze, Histoire de l'Académie de France à Rome, t. 2, Paris : Plon, 1924.
  4. Paris, musée d'Orsay.
  5. Musée d’Orsay.
  6. « Jean-Baptiste Biot (1774-1862) », notice no 000PE011181, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. Alain Constant, « 1870-1871 : la guerre franco-prussienne »: trois témoins, des archives photo et Paris bombardé, sur Arte. lemonde.fr, consulté le 18 août 2020.

Annexes

Bibliographie

  • Henri Delaborde, « Les Artistes à Paris pendant le siège. — Henri Regnault », Revue des Deux Mondes, Paris, t. 92, , p. 178-189 (lire sur Wikisource).
  • Henri Cazalis, Henri Regnault : sa vie, son œuvre, Paris, Alphonse Lemerre, 1872.
  • Arthur Duparc, Correspondance d'Henri Regnault, annotée et recueillie par Arthur Duparc, suivie du catalogue complet de l'œuvre d'Henri Regnault, Paris, Charpentier et Cie, 1873.
  • (en) Lucy H. Hooper, « Henri Regnault », The Art Journal, New Series, Vol. 1, 1875, pp. 377-379(en ligne).
  • Roger Marx, Henri Regnault (1843-1871), Paris, J. Rouam, 1886.
  • André Beaunier (pseudonyme de Georges Clairin), Souvenirs d'un peintre (2nd chapitre - Henri Regnault), Paris, Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasqueue éditeur (Lire sur Gallica), .
  • Sophie de Juvigny, Odile Caule, Henri Regnault, 1843-1871, Saint-Cloud, éd. musée municipal, 1991. — Catalogue de l'exposition au musée des Avelines à Saint-Cloud, du au .
  • Brigitte Olivier, Le peintre, l'amour, la mort : Henri Regnault, 1843-1871, Biarritz - Paris, Séguier-Atlantica, 2008.
  • Anne Martin-Fugier, Les couleurs et la mitraille, Paris, Le Passage, 2016. — Biographie romanesque.
  • (en) Marc Gotlieb, Deaths Of Henri Regnault, The University Of Chicago Press, 2016, 320 p. (ISBN 9780226276045).

Liens externes

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