Henri Delaborde

Henri Delaborde, né le à Rennes et mort le  à Paris, est un conservateur, critique d’art et peintre d’histoire français.

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Les chevaliers de Saint-Jean rétablissent la religion en Arménie.

Biographie

Second fils du général d’Empire et comte Henri François Delaborde, qui commandait alors le département d’Ille-et-Vilaine, Delaborde fit de brillantes études aux lycées Bourbon et Charlemagne[1]. Précocement doué pour le dessin, il entra, après quelques études de droit rapidement abandonnées, dans l’atelier de Paul Delaroche[1]. Après 5 ans d’études, il se rendit en Italie en 1834, 1839 et de 1842 à 1845, pour étudier les peintres florentins du Quattrocento[1]. À partir de 1836, il envoya des peintures religieuses et historiques au salon de Paris et exposa un certain nombre de tableaux d’histoire et de paysages[1]. Il a obtenu une 2e médaille en 1837 pour sa Conversion de saint Augustin, une 1re en 1847 pour son Christ au jardin des oliviers[2]. Son œuvre la plus importante est les décorations murales qu’il exécuta de 1844 à 1859 dans la chapelle des fonts baptismaux et celle des morts de l’église Sainte-Clotilde à Paris[1]. Ses principales toiles ont été gravées et lithographiées[2].

Contraint d’abandonner la peinture à la suite d’une grave maladie[3], il se consacra dès lors à l’histoire de l’art[3], publiant dès 1850, des articles dans la Revue des deux Mondes et la Gazette des beaux-arts[3], qui lui valurent quelques sarcasmes de la part des frères Goncourt[1]. Il clame alors l'existence d'une école française de peinture, remontant au-delà du Grand Siècle de Louis XIV, et qui figurerait une continuité dans l'histoire de l'art français : cette école française serait supérieure à ses voisines[4]. Par ailleurs, il révèle dans la Gazette des beaux-arts du sa découverte de deux gravures sur métal dont l'analyse donne une datation ne pouvant pas dépasser 1406, ce qui, à l'époque, en fait les estampes les plus anciennes connues[5].

Nommé conservateur-adjoint du Département des Estampes de la Bibliothèque impériale en 1855, puis conservateur en chef en 1858[3], il y resta trente ans, et devint l’administrateur général durant les années 1870-1871. Lorsque Napoléon III envisagea de transférer les estampes au Louvre, Delaborde le convainquit de n’en rien faire[3]. Le , envisageant, après la mort de Mercey, la création d’un Ministère des Beaux-Arts, Napoléon III offrit le poste à Delaborde qui le refusa[3].

Entré comme membre libre à l’Académie des Beaux-Arts en 1868, il en devint le secrétaire perpétuel de 1874 à 1898[6]. Il avait, au milieu de ces occupations, poursuivi ses travaux personnels, en collaborant notamment à l’Histoire des peintres de toutes les écoles de Charles Blanc (1861-76), en éditant les Lettres et pensées d’Hippolyte Flandrin (1865), en publiant de nombreux ouvrages comme Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine (1870) ou La Gravure en Italie avant Marc-Antoine (1883).

Il est le père de l’historien Henri François Delaborde. Il fut vicomte puis comte. Chevalier de la Légion d’honneur en 1860, il passa commandeur le [7].

Œuvres

Œuvres picturales

  • Agar dans le désert, 1836, musée de Dijon.
  • La Conversion de saint Augustin, 1837, acquis par l’État.
  • L’Arrestation du comte Ugolin, 1838.
  • Alexandre de Médicis, souverain de Florence (1510-1537), peinture d’après Giorgio Vasari, 2e quart du XIXe siècle, Versailles ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
  • Cosme de Médicis, Gonfalonier de Florence (1389-1464), peinture d’après Jacopo Carrucci, 2e quart du XIXe siècle, Versailles ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon ; aile nord des ministres.
  • Elisabeth Farnese, reine d’Espagne (1692-1766), peinture d’après Jacinto, 2e quart du XIXe siècle, Versailles ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
  • Jean de Médicis, dit Jean Des Bandes noires (1498-1526), peinture d’après Tiziano Vecellio, 2e quart du XIXe siècle, Versailles ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
  • Laurent Ier de Médicis, chef de la République Florentine (1448-1492), peinture d’après Giorgio Vasari, 2e quart du XIXe siècle, Versailles ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
  • Le Christ acceptant son supplice, peinture, 1848, Mâcon ; musée des Ursulines
  • Les Chevaliers de Saint-Jean rétablissent la religion en Arménie. 1347, peinture, 1845, Versailles ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
  • Prise de Damiette. 1219, peinture, 1841, Versailles ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
  • Dante à la Verna, peinture, 1847, palais de Saint-Cloud.
  • La Mort de sainte Monique, mère de saint Augustin, 1838.

Publications

  • La Photographie et la Gravure, Paris, [s.n.], 1856.
  • Études sur les beaux-arts en France et en Italie, Paris, Jules Renouard, 1864, 485 p.
  • Lettres et pensées d’Hippolyte Flandrin, accompagnées de notes et précédées d’une notice biographique et d’un catalogue des œuvres du maitre, Paris, Henri Plon, 1865.
  • Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine, d’après les notes manuscrites et les lettres du maitre, Paris, Henri Plon, 1870.
  • Gérard Édelinck, Paris, Librairie de l’Art, 1886.
  • Mélanges sur l’art contemporain, Paris, Jules Renouard, 1866.
  • La Gravure : précis élémentaire de ses origines, de ses procédés et de son histoire, Paris, Albert Quantin, 1882 (lire en ligne).
  • La Gravure en Italie avant Marc-Antoine : (1452-1505), Paris, J. Rouam, , 287 p. (lire en ligne).
  • Marc Antoine Raimondi ; étude historique et critique suivie d’un catalogue raisonné des œuvres du maitre, Paris, Librairie de l’Art, 1888.
  • Les Maitres florentins du XVe siècle, Paris, E. Plon, Nourrit, 1889.
  • L’Académie des Beaux-Arts depuis la fondation de l’Institut de France, Paris, E. Plon, Nourrit, 1891.
  • Notice sur la vie et les travaux de M. Robert-Fleury, Institut de France, Académie des beaux-arts, .

Notes et références

  1. Agnès Callu, La Réunion des musées nationaux, 1870-1940 : genèse et fonctionnement, vol. 42 de Mémoires et documents, Paris, École nationale des chartes, 1994, 551 p. (ISBN 978-2-90079-111-0), p. 176.
  2. Société de l’histoire de l’art français, Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1970, p. 138.
  3. Catherine Granger, L’Empereur et les arts : la liste civile de Napoléon III, Paris, École nationale des chartes, 2005, 866 p. p. 164.
  4. Henri Delaborde, « De la peinture française et de son histoire », Revue des Deux Mondes, , p. 1115.
  5. Georges Duplessis, Histoire de la gravure ancienne : suivie d'une indication technique sur les différents procédés de gravure, Paris, Jean de Bonnot, , 528 p. (notice BnF no FRBNF34563749), p. 6.
  6. Ornella Volta, Erik Satie. Correspondance presque complète, Fayard/IMEC, 2000, p. 649.
  7. La Chronique des Arts et de la Curiosité, no 26, 1893, p. 203 lire en ligne.

Annexes

Bibliographie

  • Émile Michel, « Le comte Delaborde », La Gazette des Beaux-Arts, t. 2, 1899, p. 71-81
  • Philippe Gille, Notice sur la vie et les œuvres de Monsieur le comte Henri Delaborde », Paris, Institut de France, 1900.
  • Georges Lafenestre, « Notice nécrologique du comte H. Delaborde », Bulletin de la société des anciens élèves du lycée Charlemagne, 1900, p. 188-193
  • Gustave Larroumet, « Notice historique sur la vie et les travaux de Monsieur le comte Henri Delaborde », Paris, Institut de France, 1900.
  • Marc Sandoz, « Le vicomte Henri Delaborde, peintre d’histoire (1811-1899) », Bulletin de la société de l’art français, 1970, p. 135-148.
  • Agnès Callu, La Réunion des musées nationaux, 1870-1940 : genèse et fonctionnement, vol. 42 de Mémoires et documents, Paris, École nationale des chartes, 1994, 551 p. (ISBN 978-2-90079-111-0).
  • Catherine Granger, L’Empereur et les arts : la liste civile de Napoléon III, Paris, École nationale des chartes, 2005, 866 p.

Liens externes

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