Bataille d'Odessa (1914)

La bataille d'Odessa est une attaque navale de l'Empire ottoman contre le port russe d'Odessa, en octobre 1914. Cette bataille fait partie de l'action d'envergure menée par la marine ottomane pour détruire la flotte russe de la mer Noire et diverses cibles à terre. La principale conséquence de ce raid est la déclaration de guerre de la Russie à l'Empire ottoman, le .

Pour la bataille d'Odessa en 1941, voir Siège d'Odessa.
Bataille d'Odessa
Le Muâvenet-i Milliye[note 1] pendant la guerre. Mis en service en 1910, il sera démoli en 1953 seulement, après avoir longtemps servi de dépôt.
Informations générales
Date
Lieu Odessa, Ukraine, mer Noire.
Issue Victoire ottomane.
Belligérants
Empire ottoman Empire russe
Commandants
Ayasofyali Ahmet
Ahmet Saffet
inconnus
Forces en présence
2 destroyers1 dragueur de mines
2 canonnières
Pertes
inconnues1 dragueur de mines coulé
1 canonnière coulée
1 canonnière endommagée

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Coordonnées 46° 28′ nord, 30° 44′ est

Contexte

L'ensemble du raid dont fait partie cette bataille est dirigé par l'ancien commandant allemand de l'escadre de Méditerranée, Wilhelm Souchon, nommé en août 1914 à la tête de la marine ottomane. Avec une force navale de trois croiseurs de bataille, deux croiseurs, quatre destroyers et deux mouilleurs de mines, il entre en mer Noire le avec l'intention d'attaquer les bases navales russes et leur flotte si les circonstances se révèlent favorables. Plusieurs actions séparées sont menées. L'une d'entre elles vise le port d'Odessa.

Bataille

La mer Noire et ses principaux ports.

Souchon envoie deux destroyers[1],[note 2], Gayret-i Vataniye (commandant Ahmet Ayasofyalı) et Muavenet-i Milliye (commandant Ahmet Safet) pour attaquer Odessa[2].

Le , vers trois heures du matin, les deux bâtiments turcs entrent dans le port où se trouvent trois navires de guerre russes ainsi que quatre cargos. Il s'agit de deux canonnières de 1 200 tonnes, Koubanets et Donets, et du dragueur de mines Bechtau.

Les deux destroyers attaquent au canon le Donets puis lancent deux torpilles quand ils arrivent à portée. L'une d'elles coule la canonnière russe[note 3]. L'autre canonnière est ensuite prise à partie. Elle est endommagée par les tirs en cherchant à s'échapper. Les navires marchands sont aussi endommagés. Le dragueur de mines russe est incendié par les tirs des destroyers et finit par couler.

Les navires turcs tournent ensuite leurs canons contre la ville, qu'ils bombardent pendant une heure en causant de gros dégâts. Ils quittent les lieux avant cinq heures du matin et mettent le cap sur Istamboul en compagnie d'un mouilleur de mines qui venait de poser un champ de mines dans le golfe borysthénique, devant le port d'Otchakiv.

Conséquences

Les forces russes préviennent immédiatement la garnison de Sébastopol qui se met en état d'alerte, de même que les batteries côtières et une petite escadre composée d'un mouilleur de mines et de quelques canonnières, qui est déployée. Au petit matin du , vers cinq heures, l'amiral Souchon se présente avec son escadre devant Sébastopol pour bombarder la base russe.

L'artillerie côtière russe entre en action et incite les Ottomans à s'éloigner. Sur le chemin du retour, l'escadre de Souchon rencontre une escadre russe. Cette dernière bat en retraite après que son navire de tête ait été sévèrement endommagé. Les ports de Théodosie et Novorossiisk sont aussi attaqués lors de ce raid. Le détroit de Kertch (entre la mer Noire et la mer d'Azov) est miné.

Le , la Russie déclare la guerre à l'Empire ottoman.

Sources

Notes et références

Notes

  1. Le destroyer ottoman Muâvenet-i Millîye est le torpilleur, allemand d'origine, qui torpillera et enverra par le fond le cuirassé britannique HMS Goliath pendant la bataille de Gallipoli.
  2. Les deux destroyers ont été fournis à la Turquie par l'Allemagne. Ils étaient alors référencés comme torpilleurs S168 et S165. Ils sont armés de deux canons de 75 mm et deux autres de 57 mm. Ils disposent en outre de trois tubes lance-torpilles de 450 mm chacun.
  3. Le Donets sera renfloué plus tard pendant le conflit.

Références

  1. Renouvin 1962, p. 261
  2. Renouvin 1962, p. 260

Annexes

Bibliographie

En français
  • Pierre Renouvin, La Crise européenne et la Première Guerre mondiale, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Peuples et civilisations » (no 19), (réimpr. 1939, 1948, 1969 et 1972) (1re éd. 1934), 779 p. (notice BnF no FRBNF33152114). 
  • Daniel Panzac, Histoire de la marine ottomane, de l'apogée à la chute de l'Empire (1572-1923), 2009, CNRS Éditions, 537 pages, (ISBN 978-2-271-06799-9).
En anglais
  • (en) Fromkin, David, A Peace to End All Peace: The Fall of the Ottoman Empire and the Creation of the Modern Middle East, Owl Books New York (2001), (ISBN 0805068848), p. 227.
  • (en) Halpern, Paul G., A Naval History of World War I, Routledge New York (1994), (ISBN 1857284984), p. 248.
  • (en) Herlihy, Patricia, Odessa : A History, 1794–1914. Harvard University Press (1987). (ISBN 0916458156), p. 507-509.

Articles connexes

Liens externes

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