Wilhelm Souchon

Wilhelm Anton Souchon ( à Leipzig à Brême) est un amiral allemand, qui commanda la division Méditerranée de la Kaiserliche Marine, au début de la Première Guerre mondiale. C'est l'un des personnages qui a le plus œuvré à l'entrée en guerre de l'Empire ottoman aux côtés de l'Empire allemand. Sa famille était d'origine huguenote, son nom se prononce à la française.

L'amiral Souchon à bord du SMS Goeben en à droite, avec Otto Liman von Sanders à gauche et sa fille.

Biographie

Jeunesse et début de carrière militaire

Wilhelm Souchon est le fils de l'artiste-peintre Wilhelm Ferdinand Souchon (de), issu d'une famille huguenote, et de Charlotte née Naumann, fille d'un directeur de banque berlinois. Entré à l'école navale allemande en 1881, il participe le au fort Vogelsang à Angra Pequena (baie de Lüderitz), avec l'équipage de la frégate de croisière Leipzig, à la prise de contrôle de la colonie du Sud-Ouest africain par l'Allemagne. Du au , Souchon est commandant du navire-école de minage du Rhin, période au cours de laquelle il est promu Kapitänleutnant. En avril/, il est le 1er lieutenant du navire côtier blindé Odin et en assure temporairement le commandant. Promu entretemps Korvettenkapitän, il commande l'état-major du IIe escadron (de réserve) lors des manœuvres de la flotte en 1903.

En , Wilhelm Souchon devient chef d'état-major de l'escadre de croiseurs en Asie de l'Est sous les ordres du vice-amiral Curt von Prittwitz und Gaffron (de), a bord du Prince Bismarck. La même année, il participe à une croisière du commandant d'escadre sur le Yangtsé, rendant visite à des dignitaires chinois de haut rang. Après d'autres missions aux Indes néerlandaises, au Japon et en Chine, où il participe à la première visite d'officiers de la marine allemande après la rébellion des Boxers à Pékin et à une audience avec l'empereur et l'impératrice douairière Cixi, Souchon revient en Europe.

À partir de , il travaille au bureau de la marine impériale, où il est promu Kapitän zur See. En , il devient commandant du paquebot Wettin et en , chef d'état-major de la station navale de la mer Baltique. À ce poste, il est promu Konteradmiral le . En octobre, il devient 2e amiral du IIe escadre de la flotte hauturière.

Première guerre mondiale

En , il fit bombarder les ports de l'Algérie française de Bône et Philippeville par le SMS Goeben et le SMS Breslau. Il déjoua ensuite les tentatives britanniques de capturer ces bâtiments en leur faisant prendre la fuite et trouver un abri dans les Dardanelles, où ils arrivèrent le .

La Turquie étant officiellement un État neutre, elle ne pouvait abriter les navires belligérants plus de vingt-quatre heures selon les traités internationaux. Pour contourner cette obligation, et sous le couvert d'une vente fictive, le Goeben et le Breslau passèrent sous pavillon ottoman.

Le , Souchon fit bombarder les ports russes de Sébastopol et d'Odessa, jouant ainsi un rôle déterminant dans l'entrée en guerre de la Russie.

Pendant les trois années suivantes, Souchon tenta de réformer la marine turque et conduisit une série de raids sur les ports russes de la mer Noire. Promu vice-amiral, il reçut le Pour le Mérite, la décoration militaire la plus élevée, le .

Souchon rentra en Allemagne en , où il reçut le commandement de la quatrième escadre de la Hochseeflotte (Flotte de Haute Mer).

Mis à disposition du Haut-commandement, il fut affecté en au commandement de la base maritime de la Baltique et nommé en outre gouverneur militaire de Kiel. Lorsqu'éclata la mutinerie des marins de Kiel, il tenta (le ) de reprendre le contrôle par la force, mais l'intervention de ses hommes, qui fit au moins huit morts sans ramener l'ordre, le contraignit dès le lendemain à libérer les matelots mis aux arrêts pour entrer en négociation avec Karl Artelt (en) et d'autres membres des conseils de soldats de Kiel, ainsi qu'avec les délégués du SPD et de l’USPD. Manquant à sa parole avec Artelt, Souchon fit intervenir des troupes de relève pour écraser l'insurrection, mais les contingents qu'il attendait désertèrent ou rejoignirent le camp des insurgés. Alors le député SPD Gustav Noske, qu'il avait encore rencontré à Kiel le soir du , le releva de ses fonctions de gouverneur le 7 dans la journée.

Wilhelm Souchon prit sa retraite en 1919. En 1932, il fut invité avec l’amiral Erich Raeder, chef de la marine allemande, à prononcer au cimetière de Ohlsdorf à Hambourg un discours en hommage au dernier commandant de la flotte de haute mer, l’amiral Franz von Hipper.

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