Basilique Saint-Denys d'Argenteuil

La basilique Saint-Denys d'Argenteuil est une église, titrée basilique et sanctuaire diocésain[2] par l'Église catholique, située à Argenteuil dans le département français du Val-d'Oise, et où est conservée une tunique réputée selon la tradition être celle portée par le Christ lors de la Passion.

Basilique Saint-Denys d'Argenteuil

Chevet de la basilique.
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Saint Denys de Paris
Type Basilique, sanctuaire diocésain
Rattachement Diocèse de Pontoise
Début de la construction 1862
Fin des travaux 1865
Architecte Théodore Ballu
Style dominant Néo-roman
Site web Site officiel de la Sainte Tunique du Christ conservée à Argenteuil
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Département Val-d'Oise
Commune Argenteuil
Coordonnées 48° 56′ 33″ nord, 2° 14′ 47″ est [1]
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France

Localisation

L'église est située dans le département français du Val-d'Oise et la commune d'Argenteuil à proximité du centre historique regroupant les vestiges classés de l'abbaye Notre-Dame, la chapelle Saint-Jean et une cave dimière réhabilitée pour les spectacles musicaux[3]. Elle fait partie du doyenné d'Argenteuil.

Histoire

Dès l'époque mérovingienne Argenteuil accueille un monastère de femmes. Détruit par les invasions des Vikings, celui-ci n'est reconstruit qu'au XIe siècle et passe un siècle plus tard aux moines bénédictins de Saint-Denis qui en chassent les religieuses[4]. À la fin de la guerre de Cent Ans qui affecte fortement la bourgade et son prieuré, une première église paroissiale est construite en 1449. En 1865 sa vétusté impose son remplacement par l'édifice actuel ; la nature du terrain ne permet pas alors l'orientation classique est-ouest. L'église est consacrée le et est érigée en basilique en 1898 par le pape Léon XIII[5]. L'église est victime des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale et tous ses vitraux, totalement détruits et remplacés depuis, sont postérieurs à l'année 1950. Le plus ancien est celui de saint Vincent dans la chapelle ouest du chevet.

Le , Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise et gardien de la Sainte Tunique, rétablit le titre de recteur pour le curé-doyen de la basilique et annonce une ostension exceptionnelle du au afin de marquer à la fois les 50 ans du diocèse de Pontoise, les 150 ans de la basilique et l'année sainte du Jubilé de la Miséricorde. Une conférence de presse postérieure[6] et l'ouverture d'un site Internet dédié[7] confirment la décision. Cette ostension exceptionnelle ayant attiré plus de 200 000 pèlerins[8], chiffre repris par diverses sources, Mgr Lalanne s’interroge devant ce succès sur l’opportunité d’augmenter dorénavant la cadence des ostensions[9].

Architecture

La nef de la basilique.

La basilique Saint-Denys est une église néo-romane précédée d'un triple porche monumental dont le clocher imposant s'élève à 57 mètres de hauteur. Construite au XIXe siècle par Théodore Ballu en remplacement d'un édifice du XVe siècle, elle est orientée nord-sud[10].

Son plan est celui d'une croix latine avec grande nef centrale composée de six travées d'ogives et de deux bas-côtés éclairés de riches vitraux[11] qui se prolongent autour du chœur par un déambulatoire sur lequel débouchent trois chapelles rayonnantes. Elle présente une triple élévation : grandes arcades, triforium qui court à mi-hauteur et une partie supérieure de fenêtres hautes largement vitrées de grisailles.

Le chœur comporte deux croisées se terminant par un sanctuaire en demi-cercle clos au niveau du sol par un banc de communion. Garni de stalles, le chœur accueille depuis la réforme de Vatican II un podium soutenant un autel tourné face au fidèles. Il débouche extérieurement sur deux salles annexes, celle située à l'est faisant office de sacristie et celle située à l'ouest étant aménagée en chapelle d'hiver. Lors de l'Ostension de 2016, la rénovation de ce podium a remis au jour une mosaïque représentant la Sainte-Tunique, mosaïque que l'on peut admirer à travers un plancher vitré.

Les ailes du transept sont occupées chacune par une chapelle monumentale à chevet plat percé chacun de deux vitraux et d'une grande rosace. L'aile droite, polychrome, est consacrée à la chapelle de la Sainte-Tunique, qui en héberge le reliquaire dans un autel en lave de 1866. La sainte tunique est roulée sur elle-même, et les visiteurs n’en voient qu’un petit morceau à travers une petite vitre ronde. L'aile gauche est dédiée à saint Joseph.

Mobilier

Châsse d’ostension.
Notre-Dame d'Humilité.

Élevée au rang de basilique mineure le 23 août 1898 par un bref du pape Léon XIII, l'église abrite une série importante d’objets d’art religieux classés au titre des monuments historiques :

On note également :

  • le grand orgue de tribune, réalisé en 1867, qui est l’un des deux grands instruments construits par Marie Antoine Louis Suret. Restauré en 2008-2009 il comporte trois claviers de 56 notes et un pédalier de 32 notes avec 43 jeux ;
  • le maître-autel en cuivre doré repoussé, décoré de pierres fines, réalisé en 1866 par l'orfèvre-bronzier Louis Bachelet, collaborateur de Viollet-le-Duc[21] ;
  • le retable et l'autel (XVIIe siècle) de la chapelle ouest du chevet, issus de l'église de l'ancien hospice d'Argenteuil tenu par la Confrérie de la Charité fondée à Argenteuil dès 1634 par saint Vincent de Paul ;
  • le tableau qu'il encadre  Inscrit MH (2003) et récemment restauré, une Sainte Famille de l'école italienne du XVIIe siècle, provient de l'ancienne église ;
  • trois reliquaires du XVIIIe siècle  Inscrit MH (1997) contenant des reliques de saint Denys, de saint Boniface et de Marie-Madeleine ;
  • les vitraux, datant des années 1950, dus aux maîtres verriers Max Ingrand et Jean Barillet[22], fils de Louis Barillet ;
  • la pierre tombale de la famille de Mirabeau adossée au centre du chevet à l'extérieur de l'édifice[23].
  • Le tintinnabule et l'ombrellino à moitié ouvert, de part et d'autre du Maître Autel, insignes d'une basilique mineure.
  • Dans la chapelle d'hiver, une fresque récente (2019), peinte par l'iconographe italien Paolo Orlando représente la Crucifixion.

Représentations

Le clocher de la basilique Saint-Denys d'Argenteuil est figuré en arrière-plan de plusieurs tableaux impressionnistes dont la Rue de la Chaussée à Argenteuil et La Grand-Rue à Argenteuil, deux toiles d'Alfred Sisley de 1872.

Références

  1. « Basilique Saint-Denys », sur Structurae (consulté le ).
  2. Gauthier Vaillant, « L’essor du sanctuaire Saint-Denys d’Argenteuil », La Croix, (lire en ligne).
  3. Infoconcert : la cave dimière à Argenteuil.
  4. Jean-Paul Mirbelle et Alexis Grélois 2015, p. 22-23.
  5. « Guide de visite de la Basilique », sur argenteuil.fr, (consulté le ).
  6. Ostension de la sainte tunique du 25 mars au 10 avril.
  7. Ostension 2016 de la sainte tunique.
  8. A Argenteuil, la tunique du Christ a attiré 200 000 pèlerins.
  9. Plus de 200 000 pèlerins ont vénéré la tunique du Christ.
  10. Gites de France : la basilique Saint-Denys d'Argenteuil.
  11. Guide tourisme France : basilique Saint-Denys d'Argenteuil.
  12. Notice no PM95000020, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. Notice no PM95000021, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. Notice no PM95000019, base Palissy, ministère français de la Culture.
  15. Notice no PM95000839, base Palissy, ministère français de la Culture.
  16. Notice no PM95000018, base Palissy, ministère français de la Culture.
  17. Notice no PM95000806, base Palissy, ministère français de la Culture.
  18. Notice no PM95000017, base Palissy, ministère français de la Culture.
  19. Notice no PM95000015, base Palissy, ministère français de la Culture.
  20. Notice no PM95000016, base Palissy, ministère français de la Culture.
  21. Louis Bachelet.
  22. La Basilique d'Argenteuil sur Guide tourisme de France.
  23. Le petit futé : basilique Saint-Denys d'Argenteuil.

Bibliographie

  • Ferdinand de Guilhermy, Inscriptions de la France du Ve siècle au XVIIIe : ancien diocèse de Paris, t. 2, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Collection de documents inédits sur l'histoire de France publiés par les soins du ministre de l'Instruction publique », , 750 p. (lire en ligne), p. 272-289.
  • Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris : Tome second, Paris, Librairie de Fechoz et Letouzey (réédition), 1883 (réédition), 693 p. (lire en ligne), p. 1-19.
  • Jean-Paul Mirbelle et Alexis Grélois, Argenteuil, une abbaye dans la ville, Saint-Ouen-l'Aumône, Éditions du Valhermeil, , 111 p. (ISBN 978-2-35467-164-8, notice BnF no FRBNF44413530).

Annexes

Articles connexes

Liens Externes

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